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Danseur en bleu
Inscrit le: 08 Juin 2014 Messages: 53
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Posté le: Mar Fév 17, 2015 5:07 am Sujet du message: |
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Merci pour les photos.
L'introduction est faite par un petit speech de la mère de François Alu, qui nous explique que son école de danse finit chacune de ses saisons avec un spectacle de fin d'année sur cette même scène.
Cela donnait tout de suite un côté un peu familial et convivial à ce spectacle; et il suffit de peu pour observer cette troupe comme des membres d'une famille qui avaient plaisir à se retrouver et danser ensemble. En tout cas, leur enthousiasme se voit et c'est communicatif.
Dans l'ensemble, tout était agréable à regarder, avec une préférence pour la seconde partie, bien que contemporaine.
Mais on commence par des grands classiques, et si c'est globalement techniquement solide, il manque un peu de profondeur: c'est le problème de ces extraits, surtout quand les danseurs n'ont jamais dansé les rôles dans leur intégralité. François Alu et Léonore Baulac s'attaquent notamment à des pas de deux et variations de Don Quichotte et de La Bayadère. J'ai préféré les passages de La Bayadère, L. Baulac produisant une danse propre mais manquant un peu de sanguinité pour une Kitri. F. Alu assure les pirouettes et manèges, obtenant bien sûr les acclamations de la salle au passage. Et si Clémence Gross campe une jolie petite Odette, c'est Hugo Vigliotti qui a charge de nous divertir avant l'entracte avec un extrait du Rire de la lyre. C'est plus que réussi, sa prestation très expressive est très drôle.
La seconde partie reprend par un extrait de Daphnis et Chloé, vu à Bastille il y a quelques mois et déjà complètement oublié. Mais L. Baulac y est bien épanouie, la fluidité des mouvements nous fait très bien rentrer à nouveau dans le spectacle après nous être dégourdis les jambes.
Dans la chorégraphie de F. Alu (La Sylphide), la complicité entre L. Baulac et F. Alu est très perceptible et le couple est porté par une chorégraphie plutôt intéressante et bien construite. Par contre, j'ai eu du mal avec le choix de la partition associée, le pourtant très beau Schubert Trio no2.
Pour moi, le point culminant du spectacle est La Danse des livres chorégraphiée par Samuel Murez. Les mouvements sont superbes, pleins d'humour et de tendresse, Lydie Vareilhes fait une entrée en scène sublime et F. Alu et H. Vigliotti lui donnent le change avec brio.
J'imagine que vous connaissiez déjà cette pièce, mais pour moi, pour qui c'est une découverte, elle justifie à elle seule le déplacement!
Au final, beaucoup d'applaudissements bien mérités pour une fin d'après-midi très charmante.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26522
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Posté le: Mar Fév 17, 2015 12:43 pm Sujet du message: |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26522
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Posté le: Mar Fév 17, 2015 12:54 pm Sujet du message: |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26522
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Posté le: Mar Fév 17, 2015 4:08 pm Sujet du message: |
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A mon tour de commenter ce spectacle, qu'on aurait pu intituler "chronique d'un triomphe annoncé". En effet, François Alu - sur le nom de qui toutes les places avaient été vendues, jusqu'au dernier strapontin, et sans même que le programme n'ait été diffusé! - se produisait "à la maison", en nous jouant la partition du retour du fils prodigue. Le public était tout entier acquis à sa cause, et le succès était assuré, quoi qu'il arrive.
Le programme était assez éclectique, allant des morceaux de bravoure du répertoire romantique (Don Quichotte, Le Lac des cygnes, La Bayadère, Harlequinade) à des pièces célèbres de la fin du XXème siècle (Le Rire de la lyre, Les Bourgeois) en passant par des créations ou des quasi-créations contemporaines (Daphnis et Chloé dans la version Millepied, La Danse des livres, Chaconne, Smoke-smoke de Samuel Murez, Prémices de Nicolas Sannier, cousin hip-hopeux de François Alu et La Sylphide, un pastiche écrit par M. Alu lui-même).
L'ensemble manquait forcément un peu d'unité, et quelques juxtapositions, telles La Bayadère et Le Rire de la lyre pouvaient paraître un peu brutales. Samuel Murez, deus ex-machina de ce spectacle, avait de toute évidence conscience du problème, et a, ici ou là, trouvé des solutions astucieuses pour marier la carpe et le lapin. La transition du tonitruant Grand pas de Don Quichotte au lyrique adage (variation lente de Siegfried) du Lac des cygnes, où Takeru Coste traversait de part en part la scène, machine à fumée à la main, pour préparer - de manière humoristique - la nouvelle ambiance, était assez réussie.
L'assistance s'était bien entendu d'abord déplacée en masse au Palais d'Auron (salle moderne, comme son non ne l'indique pas) afin d'assister aux exploits de François Alu dans les rôles de virtuosité. Si lui-même à répondu aux attentes du public , on regrettera tout de même le gros déséquilibre avec sa / ses partenaires dans Don Quichotte et la Bayadère, où il dominait sans partage la scène.
L'extrait de Daphnis et Chloé de Benjamin Millepied qui ouvrait la seconde partie du spectacle n'aura pas totalement convaincu non plus. Sorti de son contexte, et en l'absence de l'imposant dispositif scénique conçu par Daniel Buren, l'effet de la pièce est considérablement amoindri, quel que soit par ailleurs le talent des interprètes.
Hugo Vigliotti nous aura pour sa part réservé parmi les meilleurs moment de cette matinée berruyère, avec tout d'abord une Harlequinade bondissante et joyeuse, qui semblait taillée sur mesure pour lui. De plus le partenariat avec Mélissa Patriarche était assez harmonieux.
On notera que les pages "classiques" avait fait l'objet d'arrangements chorégraphiques plutôt habiles de la part de François Alu. Les puristes s'offusqueront sans doute de la version - très - condensée de l'Acte des Ombres de La Bayadère qui leur aurait été servie, mais ce genre de réduction pour petit effectif - cela se pratiquait aussi couramment pour l'opéra et la musique symphonique - est tout à fait conforme aux habitudes du XIXème siècle. C'était là, avant l'invention des dispositifs de reproduction mécanique du son et de l'image, un puissant moyen de diffuser les chefs d’œuvres dans les salons éloignés des grands temples des Arts de la scène.
On retrouvait ensuite Hugo Vigliotti dans un passage loufoque du Rire de la lyre, ouvrage de José Montalvo créé au Palais Garnier en décembre 1999. La vivacité, le goût pour la facétie de M. Vigliotti s'accordent bien avec le style décalé qu'imprime Samuel Murez à sa compagnie, 3ème Etage. On retrouve ce même esprit dans La Danse des livres, avc une Lydie Vareilhes elle aussi très drôle, dans Chaconne (sur la célèbre page pour violon de Tomaso Vitali) ou encore - à un degré moindre - dans Smoke-smoke.
François Alu s'essaye lui même, non sans talent, à la chorégraphie, avec La Sylphide, un pastiche de ballet romantique créé il y a quelques mois aux Hivernales de la danse à Liège. En revanche, l'interprétation que donne le danseur des Bourgeois de Ben Van Cauwenbergh ne parvient pas encore à rendre toute la causticité de la chanson de Jacques Brel qui lui sert de thème.
L'affiche faisait également une place discrète à Nicolas Sannier, cousin de François Alu et danseur de hip-hop. Nicolas Sannier présentait l'une des ses propres créations, Prémices. Si l'on ne perçoit pas le sens du titre de manière évidente, la pièce elle-même était plutôt réussie, et bien servie par in danseur-interprète doué d'un véritable talent. Et là aussi, l’œuvre s'alliait parfaitement au "3rd Floor style" déjanté imprimé par Samuel Murez.
Dernière édition par haydn le Mar Fév 17, 2015 4:46 pm; édité 3 fois |
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Mar Fév 17, 2015 4:35 pm Sujet du message: |
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Un petit compte rendu de ma visite à bourges pour voir François Alu :
Arrivé vers 10h00 du matin, je me suis rendu directement au Palais d’Auron pour repérer le lieu que je ne connaissais pas (comme Bourges, d’ailleurs). Je me suis garé et me suis promené autour de ce bâtiment agréable, d’une architecture contemporaine à taille humaine. Alors que j’allais remonter dans ma voiture pour aller à l’hôtel que j’avais réservé tout proche, François Alu est sorti du bâtiment pour donner un coup de main au déchargement d’un véhicule. Quelle chance ! N’écoutant que mon enthousiasme naturel, je l’ai abordé et il m’a écouté avec beaucoup de patience. Je lui ai dit, en substance, que pour moi il était Nijinski, l’idée que je me faisais de Nijinski. A l’expression de son regard, j’ai compris que traiter un danseur de « Nijinski » n’était pas la pire injure qu’on pouvait lui faire Il était content. Hélas pour moi, il était entouré d’une équipe de télévision qui faisait un reportage sur lui, et cette équipe a filmé la scène. Pourvu qu’ils coupent cela au montage !
La matinée et le début de l’après-midi s’est passée à visiter le centre ancien de Bourges, les vieilles rues aux maisons à colombage, le palais Jacques Cœur (extra !), la cathédrale (sans transept !!!). Visite plaisante, Bourges est une belle ville (Par contre, j’y ai très mal mangé ).
Et puis ce fut le spectacle devant une salle pleine. Et ce fut superbe. François Alu avait concocté un programme diversifié, mêlant la danse classique à une danse plus contemporaine, allant jusqu’à un passage purement hip hop (dansé par Nicolas Sannier). François Alu a démontré une fois de plus ses grandes qualités de virtuose de la danse, avec des sauts, des pirouettes époustouflants, mais aussi d’acteur (excellent dans l’amusante « Danse des livres », par exemple), et de partenaire. Son partenariat avec Léonore Baulac dans « Don Quichotte » et « la Sylphide » a été remarquable. A cet égard, je dois dire que Léonore Baulac, que j’avais vue précédemment dans « Casse-Noisette » dans le rôle de Clara, m’a fait une forte impression, d’autant qu’assis au premier rang je la voyais de très près. Elle incarnait à mes yeux la grâce de la danseuse classique, elle en avait la beauté et le rayonnement, et en la regardant je pensais à Aurélie Dupont qui représente ces qualités à la perfection. Et puis, il y avait Ugo Vigliotti que j’adore. Sa danse vive et explosive, son entrain, son charisme faisaient « péter la baraque » à chaque fois qu’il apparaissait ! (Je me souviens de son rôle du « Bossu » dans le « Rendez-vous » de Roland Petit où il avait fait un partenariat du tonnerre avec Nicolas Le Riche !) Le public, conquis par la venue du fils prodige de la région, et touché certainement par le fait qu’il ait choisi Bourges pour donner son premier spectacle (ce que sa mère, qui a présenté la soirée, a souligné) a réservé un triomphe à François Alu et ses amis de l’Opéra de Paris, triomphe auquel je me suis mêlé avec enthousiasme car j’avais passé un excellent moment !
Après le spectacle, François Alu a signé des autographes, mais je n’y suis pas allé car avant que je puisse me présenter devant lui, il y avait déjà toute la ville de Bourges qui faisait la queue…
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26522
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Posté le: Mar Fév 17, 2015 5:06 pm Sujet du message: |
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J'ai réduit un peu la taille des images de Marc (il suffit de cliquer dessus pour qu'elles réapparaissent en grand) et j'ai supprimé celle montrant le public, dans la mesure où des personnes - sans lien direct avec la production - étaient justement un peu trop reconnaissables, et où tout le monde ne tient pas forcément à voir sa tête sur internet. |
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26522
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Posté le: Mer Mai 27, 2015 4:06 pm Sujet du message: |
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Josua Hoffalt avait été l'un des tous premiers invités de Dansomanie, aux côtés de Mathilde Froustey, en mai 2004 :
Mathilde et Josua : Pas de deux à l'Opéra
Onze ans plus tard, Josua Hoffalt, devenu étoile entre temps, est de retour sur les pages de Dansomanie, en compagnie cette fois de Samuel Murez.
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Josua Hoffalt et Samuel Murez nous présentent Tchaïkovski, le nouveau spectacle de la Compagnie 3e étage. Première le 13 juin prochain au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
S'il est bien sûr largement question de cette chorégraphique au sous-titre onirique de "Récits du Royaume des Songes", la star de l'Opéra de Paris y expose aussi son regard sur le ballet en général, et sur Nouréev et Petipa en particulier. A lire et relire avant de sauter dans le RER A pour Rueil.
L'entretien a été réalisé par Sophia - qui suit avec beaucoup d'attention l'activité créatrice de Samuel Murez - le 14 mai 2015
14 mai 2015 : Josua Hoffalt et Samuel Murez ) présentent "Tchaïkovski", nouveau spectacle de la Compagnie 3ème Etage
Josua Hoffalt : Je suis parti de Tchaïkovski parce que c'est un compositeur que j'aime bien. Pour la narration, je trouve que les partitions sont formidables. On entre tout de suite dans des univers très crédibles, très forts, très dessinés. Du coup, je me suis dit qu'on pouvait reprendre les personnages qu'on connaît déjà dans les ballets classiques, des personnages qui parlent à tout le monde, mais avec nos références actuelles. Moi j'aime le cinéma d'auteur, mais j'aime aussi Avengers. Donc je me suis dit qu'on pourrait réunir tous ces personnages des ballets de Tchaïkovski qui ne se croisent pas normalement, créer de nouveaux liens entre eux, imaginer une nouvelle trame narrative qui permettrait de développer certains traits de caractère ou de redonner une place plus importante à d'autres, qui ne font parfois que passer dans un ballet, comme par exemple le Chat Botté, qu'on ne voit que deux minutes trente. C'est un peu dommage par rapport au potentiel qu’ils ont. Pour ce passage par exemple, j'ai réutilisé la musique, mais parfois j'ai complètement retravaillé et l'utilisation de la musique et la chorégraphie.
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Hendiadyn
Inscrit le: 05 Déc 2011 Messages: 100 Localisation: Paris
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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Posté le: Mer Mai 27, 2015 6:42 pm Sujet du message: |
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J'irai faire la visite du RER également dimanche 14 juin !
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alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Mai 27, 2015 10:48 pm Sujet du message: |
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Propos très intéressants, et réfléchis! Je ferais plus attention au haut du corps de J.Hoffalt, maintenant éclairée par les observations de S.Murez! Dommage que je ne pourrais pas venir voir leur nouveau spectacle, j'attendrais vos comptes rendus pour en savoir plus.
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