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entretiens
Le Prix de Lausanne côté finances, épisode II

02 février 2016 : Stéphane Lagonico, Président du Prix de Lausanne


Après Beth Krasna, c'est Stéphane Lagonico, son successeur à la tête du Prix de Lausanne, qui a accepté de répondre aux questions de Dansomanie. L'édition 2016 du concours était la première qu'il dirigeait de plein exercice. Dans un contexte de professionalisation croissante d'une manifestation d'ampleur internationale, loin de l'initiative personnelle, à la gestion quasi-familiale, des origines, Stéphane Lagonico nous présente les grandes orientations qu'il souhaite imprimer à son mandat.




Katia Novikova (Théâtre du Bolchoï, Moscou) et Stéphane Lagonico

Bonjour Stéphane Lagonico, vous êtes donc Président du Prix de Lausanne à présent?

Oui, ou plus exactement, je suis Président de la Fondation en Faveur de l’Art Chorégraphique, qui organise le Prix de Lausanne.


Vous avez succédé à ce poste à Beth Krasna en 2014. Pour combien d’années votre mandat est-il fixé?

Pour l’instant, ce n’est pas défini. Mais l’une des missions que nous nous sommes fixées au Prix de Lausanne – nous le faisons d’ailleurs régulièrement -, c’est de revoir nos statuts. Nous envisageons cette fois des mandats d’une durée limitée dans le temps, que ce soit pour les membres du Conseil de fondation ou pour le Président lui-même.


Comment êtes-vous arrivé au Prix de Lausanne? Vous êtes juriste de profession, non?

C’est exact, je suis avocat. Ce qui m’a amené au Prix de Lausanne, c’est la convergence de trois chemins. Le premier, c’est une grande passion personnelle pour la danse, en tant qu’amateur bien sûr. Je ne viens pas du monde de la danse, mais j’ai toujours aimé regarder le Prix de Lausanne. Je suis Lausannois, et depuis mon plus jeune âge, j’ai eu la chance de pouvoir assister au concours. La danse a toujours représenté quelque chose de particulier pour la ville de Lausanne. Et c’est là le deuxième chemin qui m’a mené au Prix. Je voulais faire quelque chose pour ma ville, je voulais m’impliquer dans la gestion d’une institution lausannoise. Et le troisième chemin que j’évoquais, c’est paradoxalement mon métier d’avocat. Il y a une quinzaine d’années, le fondateur du Prix de Lausanne, Philippe Braunschweig, m’avait convié à une conférence de présentation du concours et il m'avait demandé si je serais intéressé à participer à l’organisation. Nous nous connaissions déjà, nous nous étions souvent rencontrés à l’arrière-scène du théâtre. C’était un homme d’affaires redoutable, mais aussi un grand passionné de danse. J’ai évidemment accepté, et quelque temps plus tard, je devenais jeune membre du Conseil de fondation. C’était en 2004. J'y ai donc passé dix années et suivi l’organisation de douze Prix de Lausanne consécutifs. Et maintenant, depuis deux ans, je préside le Prix.


Vous n’avez pas eu la tentation de prendre vous-même des cours de danse ? Cela aurait été trop difficile eu égard à votre profession?

Si, je prends occasionnellement des cours de danse, je fais du Pilates, je prends aussi des cours de musique… Donc, oui, j’ai aussi ma facette « artistique », mais cela ne mérite pas vraiment d’être mentionné ! Ce sont de simples passe-temps. Pour faire de la danse sérieusement, il faut commencer dès l’âge de sept ans, il faut du temps, de l’abnégation, du travail. J’essaie de m’attacher à ces valeurs dans d’autres domaines – professionnels notamment -, mais je n’en n’ai pas les moyens en tant que «danseur». C’est une question qu’on me pose souvent. Je ne peux pas m’inventer une carrière de danseur. Je me sens un peu tel un gardien de musée, qui accueille les œuvres d’immenses artistes, mais qui n’est pas un artiste lui-même. Je me dois d’être un bon organisateur, de maîtriser un peu la communication, d’avoir une vision d’avenir, d’avoir la capacité de mettre en relation des gens. Et mon devoir est aussi de perpétuer l’idéal du Prix de Lausanne. J’espère réunir ces compétences. Je suis entouré d’une équipe extraordinaire, nous avons une directrice administrative qui fait un travail formidable. Elle est elle-même secondée par cinq personnes employées à temps plein et, durant la période du Prix, on passe à quatorze salariés, plus une soixantaine de volontaires. Nous avons donc une organisation tout à fait performante, complétée par une directrice artistique, Amanda Bennett, qui est engagée sur la base d’un mi-temps. Son travail comprend notamment la sélection des membres du jury, celle des chorégraphes chargés de créer les variations contemporaines, et aussi de choisir les variations classiques qui figureront au programme du concours. Amanda Bennett quittera ses fonctions cette année, et celle qui est appelée à lui succéder, Shelly Power – venue du Ballet de Houston – aura, elle, un contrat à temps plein. Elle prendra son poste en septembre 2016, et aura également le titre de Chief Executive Officer. Là, je serai vraiment bien entouré, et avec une directrice artistique qui travaillera désormais à 100% pour le Prix de Lausanne, nous pourrons réaliser un certain nombre de projets que nous avions déjà dans nos cartons.


C’est vous qui avez décidé le recrutement de Shelly Power? Avez-vous eu une influence sur le choix de la personne?

Oui, bien sûr. C’est même l’une des missions du Conseil de Fondation. Le Conseil a d’abord une mission de surveillance des comptes, même s'il ne se mêle pas directement de l’opérationnel. On se réunit plusieurs fois par an, pour prendre acte de ce qui s’est fait au Prix, on écoute les propositions qui sont formulées pour la suite, et on les valide le cas échéant. Notre seconde mission est de garder la haute main sur les finances. Nous votons le budget, puis approuvons les comptes de l’exercice passé. En troisième lieu, nous sommes en charge de la stratégie. C’est peut-être notre rôle le plus important. Il consiste à faire des projections à cinq, voire dix ans, pour décider des actions à mener afin de permettre au Prix de Lausanne d’être non pas en phase avec son temps, mais véritablement en avance sur son temps.

C’est donc le Conseil de Fondation qui a procédé au recrutement de la nouvelle Directrice artistique, en mettant en place une commission de recrutement. La commission a élaboré une grille définissant les critères d’embauche souhaités, et a reçu un très grand nombre de candidatures. Sur la trentaine de dossiers qui lui ont été adressés, la commission en a retenu quatre ou cinq, qui ont fait ensuite l’objet d’une analyse plus approfondie et ont débouché sur des entretiens. C’est à la suite de ce processus que Shelly Power a été engagée.


Vous avez brièvement la question des finances. Le Prix de Lausanne s’est aujourd’hui considérablement professionnalisé et il n’a plus grand-chose à voir avec l’organisation quasi artisanale mise en place par son créateur, Philippe Braunschweig. Comment procédez-vous pour lever des fonds et assurer la sécurité financière que l’institution requiert maintenant?

C’est en effet l’une des tâches les plus importantes que tout collaborateur du Prix de Lausanne se doit d’accomplir. Chacun d’entre nous doit user de ses contacts pour trouver des sponsors, qui pourront contribuer au financement de l’organisation. Notre budget annuel est d’environ 2,5 millions de Francs suisses. Nous avons évidemment besoin de liquidités, notamment pour payer le personnel, et doter les bourses, mais nous recevons aussi d’importants dons en nature : par exemple, la société Bobst [une grande entreprise lausannoise spécialisée dans les machines d’emballage pour l’industrie, ndlr] fournit gracieusement les repas pour les candidats, ce qui représente tout de même plus d’une centaine de plateaux chaque jour. Tout le monde ici travaille à la recherche de partenariats pour assurer le fonctionnement du Prix. Chacun met du sien pour mettre l'organisation en relation avec un partenaire intéressé, un sponsor...

A l'origine, le Prix de Lausanne était une «entreprise familiale», essentiellement constituée de volontaires qui mettaient eux-mêmes la main à la pâte. Lorsque les finances l'ont permis, les volontaires ont été progressivement remplacés par professionnels salariés. Aujourd’hui, l'organisation est quasiment professionnalisée à 100%. C'est normal, après presque un demi-siècle d’existence. Cela n'empêche pas que nous dépendons aussi en grande partie de financements publics. Une grande partie de notre budget provient de la ville de Lausanne, du canton de Vaud, de la Loterie Romande – notre «Française des Jeux», qui a l'obligation statutaire de redistribuer une partie de ses bénéfices sous la forme d'actions de mécénat. A l'heure actuelle, il nous serait impossible de nous passer de ces fonds publics, bien évidemment complétés par des soutiens privés, individus, familles, fondations, entreprises...

Nous souhaiterions aussi davantage développer les partenariats commerciaux. Nous en avons déjà noué quelques-uns, avec des équipementiers, dont nous sommes d’ailleurs très fiers : Chacott, Harlequin… Nous recherchons des partenaires susceptibles de partager les valeurs du Prix et de la danse : la discipline, l’application, la jeunesse. Nous espérons ainsi trouver des soutiens du côté de groupes agro-alimentaires, de l’industrie horlogère, de la bijouterie, des banques et des compagnies d’assurances, comme certaines fédérations sportives ou le Comité Olympique, par exemple, l’ont fait.


Le Gouvernement fédéral suisse ne s’implique pas du tout dans le Prix de Lausanne?

Non, nous n’avons pas de partenariat avec l’Office fédéral suisse de la culture, même si nous entretenons des contacts. Nous ne bénéficions pas de subsides fédéraux. L’argent public que nous recevons vient uniquement de la Ville de Lausanne et du canton de Vaud.


La Ville de Lausanne est-elle consciente de l’impact médiatique, de l’image, de la visibilité internationale que peut donner le Prix à la cité?

Oui, absolument. Cela se traduit par le soutien qu’elle nous apporte depuis des années, et par l’importance des subsides qu’elle nous octroie. Et je rappelle régulièrement aux autorités le rayonnement que le prix confère à la ville. Par exemple, au Japon, se tient tous les quatre ans environ un «Gala Lausanne». Cette manifestation, organisée au plus haut niveau, bénéfice même du soutien de la famille impériale japonaise, ce qui rehausse évidemment le prestige de notre ville. Nous sommes très fiers que le nom de Lausanne soit associé à la danse jusque dans les pays les plus lointains. Mais même sans aller à l’autre bout du monde, partout en Europe, les gens qui s’intéressent à la danse connaissent Lausanne et son concours.


Le Théâtre de Beaulieu, où se déroule chaque année le Prix, devait faire l’objet de travaux de rénovation. Pourrez-vous continuer à l’utiliser au cours des prochaines années?

En ce qui concerne les travaux, nous sommes dans l’expectative et je n’en sais pas davantage que vous sur cette question. Ce qui nous tracassait aussi, c’était le changement d’exploitant survenu en 2010. Le Théâtre était auparavant géré par un organisme public, mais depuis, il a été concédé à un exploitant privé. Cela nous aurait beaucoup ennuyé de devoir quitter les lieux, car le bâtiment nous convient très bien, avec d’une part la salle, mais aussi de grands espaces à l’arrière scène qui sont très fonctionnels. En fait, la transition s’est passée en douceur, et nous avons l’assurance de pouvoir continuer à utiliser les lieux au cours des années à venir.


En ce qui concerne la pérennité financière du Prix, elle est assurée pour combien d’années à l’avance? Quelle marge de sécurité vous ménagez-vous?

Depuis quelques années déjà, nous avons, si on peut dire, «un Prix d’avance», c’est-à-dire que nous disposons toujours de la trésorerie nécessaire pour financer le prix qui suit l’édition courante. Notre côté helvétique nous pousse à être plus précautionneux que d’autres institutions publiques. Dans le milieu artistique, surtout, l’habitude est plutôt de «courir après l’argent», et de solliciter des rallonges budgétaires en catastrophe pour boucler l’exercice en cours. Nous, nous avons pour principe de ne jamais engager de dépenses supérieures aux financements dont nous disposons, et nous cherchons également à mettre un peu d’argent de côté. Au début, cela pouvait dérouter certains bailleurs de fonds, qui se demandaient si nous avions ainsi réellement besoin des subsides que nous sollicitions, mais ils ont compris rapidement que grâce à cette gestion prudente, leur nom se trouvait associé à une organisation sérieuse, et leur réputation ne serait pas mise en péril. Ils ont l’assurance que l’argent qu’ils nous donnent sera affecté à quelque chose qui fonctionnera vraiment. Je pense que maintenant, si on renonçait à cette prudence, nos partenaires qui, au début, pouvaient nous juger trop conservateurs, trop frileux, commenceraient à s’inquiéter. C’est notre côté helvétique, nous aimons bien la prudence, lorsqu’il s’agit de finances. La prudence va de pair avec une bonne gestion. Avoir des finances solides, un budget qui tient la route, c’est très important.


Même si votre poste n’implique pas des responsabilités d’ordre purement artistique, on vous voit, durant le Prix, très souvent dans les studios, en train de regarder les danseurs qui répètent ou qui prennent leur cours. Avez-vous l’intention de donner un style particulier à votre direction?

C’est vrai que je me tiens moins en retrait peut-être que d’autres présidents du Conseil de fondation qui m’ont précédé. Même si je ne me mêle pas de l’ «opérationnel », j’aime bien m’assurer que tout fonctionne correctement. C’est mon devoir d’être là et de vérifier que tout va bien. Je n’aimerais pas qu’on me rapporte qu’un incident est survenu alors que je n’étais pas sur place. J’essaye d’être le plus discret possible, je n’interviens pas directement, je ne parle pas aux candidats, ce n’est pas mon rôle. Je vais simplement demander au jury si tout va bien, s’il y a besoin de quelque chose. J’aime observer, et j’aime être présent dans tous les lieux où se déroule le Prix, pour m’assurer du bon déroulement des choses.

Après le concours, nous avons toujours une séance de «débriefing», et il faut que je sache de quoi on parle, afin de pouvoir donner mon avis aux responsables opérationnels, et d’engager un dialogue avec eux. C’est essentiel pour élaborer une bonne stratégie, et en plus, à titre personnel, quand on aime la danse, c’est merveilleux de pouvoir se promener librement dans les studios, de regarder de ses propres yeux ces danseurs qui sont vraiment « magiques », qui nous procurent des émotions extraordinaires.


Quelles sont les grandes orientations que vous avez ou allez définir pour le Prix de Lausanne? Y-a-t-il des changements en perspective, y-a-t-il des choses que vous avez particulièrement envie de faire?

J’espère que durant mon mandat, beaucoup de choses changeront pour le meilleur. L’arrivée d’une nouvelle Directrice artistique à plein temps sera certainement une opportunité pour développer de nouveaux projets. Je suis notamment convaincu que le concours proprement dit sera complété par d’autres événements tout au long de l’année. J’imagine fort bien la « marque » Prix de Lausanne être présente à d’autres moments que la première semaine du mois de février : on peut, par exemple, envisager une «académie d’été». Nous avons les moyens, les compétences, les personnels nécessaires pour faire cela. C’est une des pistes que nous pouvons suivre, mais je ne prendrai aucune décision définitive avant l’arrivée de la nouvelle Directrice artistiques. Nous passerons en revue ensemble tout ce qu’elle aura envie de faire, et nous déciderons ensuite de ce qui sera effectivement mis en place.


Des présélections ont été organisées à Dresde en 2014. L’expérience n’a pas été renouvelée, pourquoi?

Nous avons effectué une sorte d’étude pour évaluer le rapport coût / bénéfice de l’opération. Organiser des présélections « hors les murs » nécessite de mobiliser un théâtre, des ressources en personnel, financer le déplacement de notre directrice artistique, tout cela pour évaluer des candidats qui sont en fait à une heure d’avion de Lausanne, et qui peuvent par ailleurs envoyer leur vidéo, dans le cadre de la pré-sélection générale effectuée au mois d’octobre. Donc, nous ne sommes pas convaincus qu’il soit réellement opportun de mettre en place des pré-sélections en Europe, d’autant que, par exemple, un candidat belge qui se rendrait à Dresde pour ces pré-sélections, dépenserait pratiquement autant que s’il venait directement à Lausanne après avoir été qualifié sur vidéo.

En Amérique du Sud, c’est plus pertinent, et pour l’instant, nous maintenons les pré-sélections au Teatro Colon, à Buenos Aires. Elles nous ont permis d’attirer à Lausanne énormément de candidats argentins et brésiliens, qui, autrement, ne seraient pas venus. Là, cela a été un changement vraiment très visible. Les pré-sélections sur d’autres continents ont donc aussi une utilité promotionnelle pour le Prix de Lausanne, et peuvent nous permettre d’accéder à de nouveaux viviers de candidats.


Un effort particulier a-t-il été effectué en direction de la Russie? Les candidats russes semblaient avoir quasiment disparu du Prix de Lausanne durant quelques années et là, on en voit à nouveau…

Oui. Depuis deux ans maintenant, nous avons noué un partenariat avec l’Académie Vaganova, et son directeur, Nikolaï Tsiskaridzé, faisait lui-même partie du jury cette année. L’Académie Vaganova nous a par ailleurs envoyé deux candidats en 2015, et à nouveau deux en 2016. Et le «live-streaming» de la Finale de cette année est commenté par Katernina Novikova qui, comme vous le savez, est l’attachée de presse du Bolchoï. Il y a une volonté claire de rapprochement avec la Russie. N’oublions pas que la mission première est de permettre à des candidats talentueux issus de petites écoles privées d’accéder à des formations dans des établissements prestigieux. Donc, si, grâce à de tels partenariats, de jeunes danseurs pouvaient entrer à l’Académie Vaganova ou à l’École du Bolchoï, ce serait merveilleux. Évidemment, l’inverse est difficilement envisageable. Un candidat déjà élève au Bolchoï ou à Vaganova n’aura que peu d’intérêt à venir à Lausanne, puisqu’il dispose déjà de la meilleure formation possible. Tout au plus son école d’origine aura-t-elle des réticences à l’envoyer ici, de peur de le perdre au profit d’une compagnie étrangère, comme le Royal Ballet par exemple. Alors certes, nous avons des candidats venus de Vaganova par exemple, mais on n’aura, pour les raisons que je viens de vous donner, jamais les meilleurs. Ceci étant, Lausanne n’est pas un concours qui récompense l’excellence, mais un concours qui récompense le potentiel. Nous voulons permettre à des talents en devenir d’accéder aux meilleures formations en Angleterre, aux USA et ailleurs. Nous avons d’abord une vocation éducative, et de grandes personnalités du monde de la danse nous en savent d’ailleurs gré. Des gens comme John Neumeier tiennent le Prix de Lausanne en haute estime en raison précisément de cette mission éducative, et parce que nous ne sanctionnons pas la performance pure. Nous sommes là pour détecter le potentiel, et le valoriser. C’est pour cela aussi que de grandes institutions, de grandes écoles de danse, nous accordent notre confiance et préfèrent le Prix de Lausanne à des concours plus «mercantiles», davantage axés sur la performance.


Là, vous venez de prendre vos fonctions. Le jour où vous les quitterez, qu’est-ce qui vous fera dire : «mission accomplie»?

Le jour où je partirai, j’aimerais avoir pu rendre le Prix de Lausanne différent de celui qui m’a été confié. J’aimerais que sa notoriété soit encore mieux assise, que de nouveaux partenariats soient conclus à l’étranger. J’aimerais qu’il y ait des rapprochements avec certaines institutions françaises – l’Opéra de Paris n’est-il pas dirigé par un ancien lauréat du Prix de Lausanne? – [l’entretien a été réalisé juste avant l’annonce de la démission de Benjamin Millepied de la direction du Ballet de l’Opéra de Paris, ndlr]. Et chose la plus importante, je devrai choisir mon successeur. Le choix du successeur est peut-être la tâche la plus importante du Président en exercice, car c’est cela qui conditionne la pérennité de l’organisation. J’espère que cinq ou dix ans après mon propre départ, le Prix de Lausanne sera toujours là, encore meilleur, et qu’on pourra alors se dire que les anciens Présidents ont fait un travail correct.




Propos recueillis par Romain Feist


Stéphane Lagonico - Elisabeth Platel

Stéphane Lagonico et Elisabeth Platel (Ecole de danse de l'Opéra National de Paris)


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Entretien réalisé le 02 févirer 2016 - Stéphane Lagonico © 2016, Dansomanie


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