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alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
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Posté le: Ven Fév 05, 2010 7:14 pm Sujet du message: |
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Honnêtement je trouve pas qu'il y a ait un sujet ou une histoire ringarde ou risible, ça dépend ce qu'on en fait.
Pour un exemple un peu en dehors de la danse il y a eu récemment le film Bright Star, l'histoire du poète John Keats qui tombe amoureux de sa voisine en 1818 dans un petit village en Angleterre! Et ben, moi qui n'aime pas le romantisme à priori je suis sortie du film absolument charmée, parce l'ensemble était merveilleusement bien fait, les cadrages, les acteurs. Même si l'histoire est, finalement, toute bête, c'est très beau. (d'ailleurs si vou ne l'avez pas vu, ça vaut le coup!)
J'ai le même sentiment avec la dame aux camélias. La seule fois où je suis allée le voir en 2008, avec un ami qui est plutôt fan d'opéra, on s'attendait à rien pour dire la vérité. J'avais vu des photos et j'avais peur que cela soit ringard. Nous sommes sorties tous les deux époustouflés! Mon ami m'a regardé pendant l'applaudissement final en disant "Ça c'est de l'art, c'est beau, il y a tellement d'émotion". Il était émerveillé.
Bref! Sa dépend de notre perception, mais le travail de Neumeier m'a paru fantastique à l'époque, l'aspect psychologique et émotionnel très bien rendu, voire sociologique avec le portrait de la société parisienne du XIXe et un travail chorégraphique sur Chopin qui est merveilleux. Je pense qu'il a beaucoup mieux réussi qu'Ashton, qui pourtant avait Nureyev et Fonteyn sous la manche.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Fév 05, 2010 7:56 pm Sujet du message: |
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A vrai dire, et sans en savoir beaucoup plus sur la question, je pense qu'il y a eu et qu'il y a encore aujourd'hui de nombreuses versions chorégraphiques inspirées de La Dame aux camélias, en plus de celles de Neumeier, d'Ashton, ou encore celle qu'Haydn a citée et dont je n'avais jamais entendu parler.
Encore une fois, je crois que la question n'est pas tant celle du sujet ("Tout est dit et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent", disait déjà La Bruyère), que celle de la manière et du style. C'est cela précisément qu'il faut songer à nourrir et à renouveler, car on raconte toujours, peu ou prou, la même histoire, même si, bien entendu, on peut trouver qu'il est des parfums plus puissants que ceux des camélias du Second Empire.... Sauf à se situer délibérément dans le pastiche ou dans une démarche tout à fait respectable et intéressante de reconstruction historique, on ne va pas faire sérieusement aujourd'hui, par exemple, des ballets dans le style de Petipa qui, lui, était en son temps un vrai novateur...
Concernant Neumeier et sa Dame, créée en 1975, on peut, c'est vrai, se poser des questions. Il est certain en tout cas qu'on n'est pas dans la radicalité chorégraphique ou esthétique dont rêve l'ami Marc (et franchement, heureusement quand même que l'oeuvre de Neumeier est ce qu'elle est par ailleurs), surtout quand on a un peu entendu parler des ballets antérieurs de Cranko, de MacMillan, de Béjart..., mais enfin, disons qu'il y a une architecture, une dramaturgie, une voix, ce qui est déjà beaucoup. Après, c'est aux interprètes d'en faire quelque chose d'émouvant... Et personnellement, je préfère largement ce type de création, qui revendique pour elle le classicisme de la forme et part en quelque sorte d'un sentiment amoureux (pour la littérature, pour la musique...), à la posture actuelle d'un Preljocaj qui me semble être devenu aujourd'hui, avec ses créations formatées et subventionnées (et sans risques), une sorte d'emblème de l'académisme et du conformisme petit (ou grand)-bourgeois.
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Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 10:37 am Sujet du message: |
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J'ai découvert hier soir la Dame aux camélias – jusqu'ici je ne connaissais que le DVD.
Je ne suis pas un fan de John Neumeier; ses sources d'inspiration, son style chorégraphique complètement à part des influences contemporaines en général me laissent froid. Néanmoins, sa Dame est une réussite. Le découpage est intelligent et suit fidèlement le roman de Dumas, il a réussi un bon équilibre des scènes d'ensemble et des pas de deux, qui chorégraphiquement, sont souvent très beaux et, très intelligemment, il a incorporé Manon et Des Grieux en écho du destin de Marguerite.
Donc réussite d'un bon, gros ballet d'opéra qualité française, où on trouve de quoi satisfaire les yeux, les oreilles et le coeur.
Passons à l'interprétation. J'ai ressenti exactement ce que décrivait maraxan hier. Mathieu Ganio [édité par la modération] souffre déjà de l'handicap de ses bras et jambes interminables, on pouvait espérer que son jeu pourrait donner plus de cohérence à son personnage. Hélas, tout est artificiel. Il affiche une série d'expressions stéréotypées de désespoir, de souffrance et de jalousie. Sa technique est irréprochable mais il ne coopère pas avec sa partenaire. Ses portés, malgré ses longs bras, m'ont paru étriqués, il danse seul et ce fut pour moi une grande déception.
Heureusement compensée par la grâce de Clairemarie Osta qui elle « est » une Marguerite fantasque, étourdie, charmante mais avec une classe qui démontre qu'elle a atteint le top de la galanterie. Ici je diffère de maraxan parce que je trouve très juste son mouvement envers Armand, à la fin du bal du premier acte. Le geste un peu maternel d'une femme ayant déjà beaucoup vécu à un amant fougueux et maladroit. Elle est bouleversante dans le dernier acte, d'une élégance infinie, et sa technique est parfaite. Son désespoir passe la rampe.
Duquenne et Ciaravola sont remarquables. Surtout cette dernière dans un rôle ingrat, techniquement très difficile, mais moins spectaculaire, elle donne à son personnage une dimension tragique très émouvante.
Qu'est-il arrivé à Myriam Ould-Braham ? Pourquoi danse-t-elle Olympia comme une corvée ? Visiblement le chorégraphe donne à la rivale de Marguerite les moyens de triompher, c'est le moment de jouer les garces à souhait. Elle se montre plus douce que Prudence/Muriel Zusperreguy, qui, elle, est vive, enjouée, charmante : elle enchante.
Josua Hoffalt est une merveille de grâce virile et Zusperreguy et lui ont été très applaudis à juste titre.
Même déçu, je ne regrette pas cette soirée qui fut une belle et authentique soirée de danse.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 10:51 am Sujet du message: |
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Gracian2 a écrit: |
Je ne suis pas un fan de John Neumeier; ses sources d'inspiration, son style chorégraphique complètement à part des influences contemporaines en général me laissent froid. |
C'est peut-être un peu sévère, non? Son Nijinsky, par exemple, me semble montrer qu'il maîtrise aussi un style nettement plus contemporain, avec cette deuxième partie entièrement sur la 11e symphonie de Chostakovitch, qui emporte le spectateur dans la folie de Nijinsky sur fond des atrocités de la 1e guerre mondiale...
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 10:54 am Sujet du message: |
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marc a écrit: |
Mais enfin "La Dame aux camélias", ce mélo qui consacre l'apothéose du conformisme bourgeois ! Cette Marguerite qui se sacrifie pour permettre à la famille d'Armand de ne pas être "souillée" par le scandale d'une liaison indigne ! Au XXème siècle, on était quand même en droit d'espérer des sources d'inspiration plus modernes, ou en tout cas moins risibles ! |
C'est vraiment une vision bien naïve et de la Dame, et de l'art contemporain. [édité par la modération]
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akhmatova
Inscrit le: 27 Mar 2007 Messages: 341
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 11:57 am Sujet du message: |
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Je partage entièrement votre avis, Nabucco, même édité.
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 12:04 pm Sujet du message: |
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nabucco a écrit: |
C'est vraiment une vision bien naïve et de la Dame, et de l'art contemporain. |
Hélas, l'art "contemporain" (vous êtes généreux dans vos qualificatifs) de la Dame aux camélias de John Neumeier m'ennuie tellement ! J'aurais préféré que cette "Dame" fût chorégraphiée par Marius Petipa, ce qui aurait été en cohérence artistique avec une époque et non pas le résultat d'un anachronisme nostalgique.
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Egon
Inscrit le: 25 Oct 2008 Messages: 9
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 8:01 pm Sujet du message: |
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pourquoi personne ne parle ouvertement, comme il se doit et pour faire justice peut être aussi (me semble t'il), de la version de Sir Ashton?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 8:06 pm Sujet du message: |
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Peut-être tout simplement parce que nous ne la connaissons pas, ce qui est le cas en ce qui me concerne. Je l'avoue, je ne l'ai jamais vue, donc il m'est impossible d'en juger.
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 362
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Posté le: Sam Fév 06, 2010 9:54 pm Sujet du message: |
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Gracian2 a écrit: |
J'ai découvert hier soir la Dame aux camélias – jusqu'ici je ne connaissais que le DVD.
Je ne suis pas un fan de John Neumeier; ses sources d'inspiration, son style chorégraphique complètement à part des influences contemporaines en général me laissent froid. Néanmoins, sa Dame est une réussite. Le découpage est intelligent et suit fidèlement le roman de Dumas, il a réussi un bon équilibre des scènes d'ensemble et des pas de deux, qui chorégraphiquement, sont souvent très beaux et, très intelligemment, il a incorporé Manon et Des Grieux en écho du destin de Marguerite.
Donc réussite d'un bon, gros ballet d'opéra qualité française, où on trouve de quoi satisfaire les yeux, les oreilles et le coeur.
Passons à l'interprétation. J'ai ressenti exactement ce que décrivait maraxan hier. Mathieu Ganio [édité par la modération] souffre déjà de l'handicap de ses bras et jambes interminables, on pouvait espérer que son jeu pourrait donner plus de cohérence à son personnage. Hélas, tout est artificiel. Il affiche une série d'expressions stéréotypées de désespoir, de souffrance et de jalousie. Sa technique est irréprochable mais il ne coopère pas avec sa partenaire. Ses portés, malgré ses longs bras, m'ont paru étriqués, il danse seul et ce fut pour moi une grande déception.
Heureusement compensée par la grâce de Clairemarie Osta qui elle « est » une Marguerite fantasque, étourdie, charmante mais avec une classe qui démontre qu'elle a atteint le top de la galanterie. Ici je diffère de maraxan parce que je trouve très juste son mouvement envers Armand, à la fin du bal du premier acte. Le geste un peu maternel d'une femme ayant déjà beaucoup vécu à un amant fougueux et maladroit. Elle est bouleversante dans le dernier acte, d'une élégance infinie, et sa technique est parfaite. Son désespoir passe la rampe.
Duquenne et Ciaravola sont remarquables. Surtout cette dernière dans un rôle ingrat, techniquement très difficile, mais moins spectaculaire, elle donne à son personnage une dimension tragique très émouvante.
Qu'est-il arrivé à Myriam Ould-Braham ? Pourquoi danse-t-elle Olympia comme une corvée ? Visiblement le chorégraphe donne à la rivale de Marguerite les moyens de triompher, c'est le moment de jouer les garces à souhait. Elle se montre plus douce que Prudence/Muriel Zusperreguy, qui, elle, est vive, enjouée, charmante : elle enchante.
Josua Hoffalt est une merveille de grâce virile et Zusperreguy et lui ont été très applaudis à juste titre.
Même déçu, je ne regrette pas cette soirée qui fut une belle et authentique soirée de danse. |
Personnellement, j'ai adoré Mathieu Ganio hier soir, tant dans sa danse que dans son interprétation dramatique. Et je n'ai pas eu l'impression que Myriam Ould Braham dansait Olympe comme on ferait un pensum.
Sinon, d'accord avec vous sur Osta, Duquenne et la merveilleuse Ciaravola.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Dim Fév 07, 2010 1:17 am Sujet du message: |
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marc a écrit: |
nabucco a écrit: |
C'est vraiment une vision bien naïve et de la Dame, et de l'art contemporain. |
Hélas, l'art "contemporain" (vous êtes généreux dans vos qualificatifs) de la Dame aux camélias de John Neumeier m'ennuie tellement ! J'aurais préféré que cette "Dame" fût chorégraphiée par Marius Petipa, ce qui aurait été en cohérence artistique avec une époque et non pas le résultat d'un anachronisme nostalgique. |
Ce n'est absolument pas le sens de ce que j'ai écrit.
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Dim Fév 07, 2010 9:14 am Sujet du message: |
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Puisqu'on évoque les autres Dames aux Camélias, il ya celle de Tatiana Gsovska créée à Berlin vers 1960 puis à l'Opéra avec Yvette Chauviré, sublime, sur une très belle partition de Henry Sauguet et dans des décors de Jacques Dupond, très oniriques. Le succès fut total mais le ballet ne fut donné que 5 ou 6 fois. En effet, Sauguet interdit les représentations à partir du moment où le Directeur de l'Opéra, voulut passer le rôle de Marguerite à une autre danseuse que Mlle Chauviré qu'il jugeait, lui, irremplaçable.
Tout ça est maintenant au placard avec presque tout le patrimoine de l'Opéra de cette époque.
Je crois que Elisabeth Maurin a dansé ce rôle au Grand Théâtre de Bordeaux, avant même d'être étoile à Paris.
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Ingrid
Inscrit le: 18 Fév 2006 Messages: 195
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Posté le: Dim Fév 07, 2010 10:29 am Sujet du message: |
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I have seen in November 2008 at the Istanbul State Opera and Ballet = Devlet Opera ve Balesi the version by the Turkish choreograph Mehmet Balkan (one of the experienced and talented choreographer of the State Opera and Ballet), a semi classic ballet version of La Traviata of Verdi. Besides the musics of La Traviata of Verdi, the musics is used of Pietro Mascagni (composer of amongst others Cavalleria Rusticana) and Aram Katchaturian (also written as Haçaturyan), who music one probably knows as the openings credits of The Onedin Line, a popular BBC television drama of the 70-ies. These openings credits are an excerpt from the Adagio of Spartacus and Phrygia from the ballet Spartacus by Aram Khachaturian, a ballet I enjoyed a lot while danced at the beginning of last year by the Bolshoi theatre at Paris.
Well, the story of this ballet was similar to the Neumeier version, but how shall I say? The registered music (the high sounds hurted your ears) with mix of the best of Verdi (I recognized also extracts of the opera Nabucco) and the before mentioned composers, the small staging and the not that excellent dancing explained the low price (not even Eur 15!). The costumes and scenery were surprisingly OK.
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