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Nouvelles du Royal Ballet / News from the Royal Ballet
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haydn
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MessagePosté le: Ven Sep 19, 2008 5:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On me signale cette vidéo (dans le domaine public) sur Youtube, montrant Margot Fonteyn en Aurore dans Sleeping Beauty, en 1939, avec le Rambert Ballet.

Le style a, dirons-nous pudiquement, quelque peu vieilli :





Dernière édition par haydn le Sam Sep 20, 2008 12:15 am; édité 1 fois
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Katharine Kanter



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MessagePosté le: Ven Sep 19, 2008 10:58 pm    Sujet du message: Le naturel Répondre en citant

Le théâtre était un mouchoir de poche.

Fonteyn n'avait pas encore 20 ans, et c'était six ans AVANT qu'elle ne commence à étudier avec le pédagogue Vera Volkova. Ses incertitudes techniques sont manifestes - mais à part cela, le mot 'vieilli' pour moi n'a pas beaucoup de sens.

Il n'y a rien d'affecté en elle, rien de précieux, et elle dégage beaucoup de naturel.

Personne ne danse avec naturel de nos jours, où ce que l'on cherche, c'est la physicalité et le démonstratif. C'est le choix, le goût d'une époque pour qui seul le matériel existe - comme sous le Second Empire.


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sophia



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MessagePosté le: Sam Sep 20, 2008 11:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le naturel au théâtre est une construction culturelle et esthétique, pas une donnée universelle. Le jeu de Sarah Bernhardt était-il naturel? Ce qui est intéressant, c'est de donner, à un moment précis du temps, l'illusion de..., et en ce sens, la part de sophistication et d'artifice qu'on peut mettre dans la danse (et pourquoi, si l'on va plus loin, la préciosité/le maniérisme serait-elle/il un défaut? C'est une autre option esthétique ou stylistique - peut-être comme les écoles en peinture - pas un symptôme de déchéance) peut se révéler tout aussi admirable. Réconcilier l'inconciliable, voilà ce qui peut devenir fascinant dans la danse classique, qui est tout sauf naturellement naturelle... Il serait évidemment étrange et même stupide de se contenter de juger ce film de Fonteyn (est-ce là la fameuse Princesse endormie des Ballets russes?) à l'aune de la danse d'aujourd'hui, mais tout de même, là, si je puis me permettre, ce sont bien plus que des "incertitudes techniques" qui apparaissent, et quant au style, j'y vois personnellement davantage de mièvrerie que de naturel (en revanche, le Carabosse a l'air fabuleux!). Regardez en parallèle ce qui nous reste d'Olga Spessivtseva dans Giselle, d'Anna Pavlova, et tout cela est encore plus ancien... De Dudinskaya, Ulanova et tant d'autres... Il y a quand même autre chose qui passe, sans même parler de la technique, sans rapport avec ce que l'on voit ici. Quant au Second Empire, il a peut-être produit Nana, l'héroïne de Zola, mais il a aussi engendré Emma Livry, le petit papillon...

Je ne suis pas du tout de ceux qui professent doctement et unilatéralement qu'aujourd'hui est mieux qu'hier, que tout est tellement extraordinaire maintenant, etc... Pour moi, ce genre d'opinion relève à la fois de l'ignorance, d'un manque d'humilité et d'une absence de curiosité, bien caractéristiques de notre époque. Il suffit d'ailleurs, pour se convaincre du contraire, de regarder les nombreux films du Kirov, notamment, avec Yuri Soloviev, Ninel Kurgapkina, Alla Sizova, Alla Osipenko, Valéry Panov..., et cette Belle au bois dormant de 1962 inégalée, autant sur le plan du style que de la technique, qu'on peut d'ailleurs difficilement séparer ici. Je ne crois pas pour autant à une universalité des goûts, ceux-ci sont évidement tributaires de la culture, de l'époque, etc... Mais il est quand même amusant de constater qu'on reproche toujours la même chose aux artistes. Au XIXème siècle, les danseurs se montraient déjà trop virtuoses, démonstratifs, gymnastes, etc... et bien sûr, l'âge d'or était derrière nous... Il n'y a peut-être que le point de vue sur les hommes qui ait vraiment changé. Néanmoins, et pour ne pas sombrer dans un complet relativisme, lorsqu'on regarde de vieux films (et j'aime cela), je pense qu'au-delà de ce que Baudelaire aurait appelé "le transitoire, le fugitif, le contingent" - par exemple, les costumes, les maquillages, les coiffures, les morphologies, etc... soumis, dans un processus tout à fait naturel, aux changements et aux modes - on peut retrouver cette part d'"éternel" et d'"immuable" qui fait que certains artistes résistent au temps - et ont encore des choses à nous transmettre - et d'autres non. Peut-être est-ce aussi là un discours trop idéaliste sur les artistes, car après tout, s'il est vrai que la danse n'existe qu'à travers ses interprètes, ceux-ci ne sont jamais que les serviteurs éphémères d'oeuvres plus grandes qu'eux.


Pour revenir à un autre sujet évoqué plus haut, j'espère moi aussi que Melle Cojocaru - une ballerine merveilleuse de naturel - se rétablira vite et pourra bientôt retrouver le chemin de la scène. Elle a vraiment une "aura" extraordinaire.




Dernière édition par sophia le Sam Sep 20, 2008 1:20 pm; édité 1 fois
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akhmatova



Inscrit le: 27 Mar 2007
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MessagePosté le: Sam Sep 20, 2008 1:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout a fait d'accord avec Sophia.
Personnellement, je peux m'émerveiller d'anciennes captations (la belle au bois dormant avec Sizova; la Bayadère avec Komleva par exemple) mais j'ai beau regarder les films et les extraits de Margot Fontaine, je n'arrive pas à comprendre le charme qu'elle exerce sur les spectateurs. La technique me parait bien inférieure aux deux danseuses mentionnées plus haut, et pour le reste, je reste dubitative.


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Carmela



Inscrit le: 17 Sep 2008
Messages: 12

MessagePosté le: Jeu Sep 25, 2008 12:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Plus de blessures: Sarah Lamb ne danse pas jusqu'à Mars, parce que son pied était cassé au cours d'une répétition de "Manon". Laura Morera Manon l'interprétera à sa place.

Tamara Rojo, qui a blessé son pied dans l'été, a constaté que sa blessure n'est pas guérie, ainsi Marianela Nunez va danser Odette-Odile avec Carlos Acosta au lieu d'elle.

Beaucoup de blessures pour le Royal Ballet à venir de la nouvelle saison ...


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Katharine Kanter



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MessagePosté le: Jeu Sep 25, 2008 12:50 pm    Sujet du message: Dram-ballet/Gym-ballet, où est le problème? Répondre en citant

Eh oui. Fonteyn n'avait absolument pas de technique. Les gens qui y voyaient quelque chose chez Fonteyn - tous des idiots ! Des idiots comme Vera Volkova, Ninette de Valois, Tamar Karsavina - ou même Nureyev.

Heuresuement que nous, nous sommes devenus à peine trente ans après la science infuse. On n'arrête pas le progrès!


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Carmela



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MessagePosté le: Lun Oct 06, 2008 4:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais à Royal Opera House ce soir et demain pour regarder le ballet Le Lac des cygnes: ce soir, dansé par Marianela Nunez Carlos Acosta et, demain, par Roberta Marquez et Johan Kobborg. Est-il bien si je vais écrire sur les performances? Je voudrais le faire, mais si c'est contre les règlements du forum, je ne veux pas faire un problème..
Carmela S.


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haydn
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Messages: 26671

MessagePosté le: Lun Oct 06, 2008 4:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mais nous attendons vos remarques avec le plus grand intérêt Carmela! La seule chose qui n'est pas permise, c'est d'écrire sur des répétitions (rehearsals), qui ne sont pas de véritables spectacles. Very Happy


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sophia



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MessagePosté le: Mer Oct 08, 2008 11:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le numéro d'octobre de Dancing Times: Interview conjointe de Marianela Nunez et Thiago Soares.
"The South American Way. The Royal Ballet’s Marianela Nuñez and Thiago Soares", interviewed by Gerald Dowler

A noter que suite aux défections pour blessures de plusieurs étoiles du Royal Ballet, Marianela Nunez est actuellement l'une des principales titulaires du rôle d'Odette-Odile à assurer les représentations du Lac des cygnes, aux côtés de Thiago Soares.



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Carmela



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MessagePosté le: Ven Oct 10, 2008 12:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est vrai que Marianela Nunez fait bcp des représentations "Swan Lake" au cours de cette semaine.. En fait, elle a interprété le rôle d'Odette-Odile 4 fois pendant 6 jours!! Je vais écrire plus demain sur lla sujet des deux «lacs» que j'ai regardé, mais je vais dire maintenant que les deux fois j'ai eu le privilège de regarder Nunez, qui était absolument formidable.

Lundi, Nunez a remplacé Tamara Rojo, qui souffre d'une blessure du pied, sur la présentation avec Carlos Acosta. C'est difficile pour moi d'expliquer en français, mais c'était une superbe performance technique avec beaucoup de drame. Mardi était la performance d'Alina Cojocaru, qui est blessé, remplacé par Roberta Marquez (avec Johan Kobborg). Mais Roberta a été malade et la présentation a été pris par Marianela Nunez et Thiago Soares pour la 2e fois (la première présentation a été samedi soir). 3 de 3 spectacles d'Odette-Odile par la même étoile, et 3 pendant 4 jours! Si elle avait paru fatigué, ça n'aurait pas été surprenant, mais elle a dansé mieux que lundi soir! Le partenariat de Thiago et elle est vraiment formidable et il y avait beaucoup d'émotion dans la performance. Les "32" a été parfait sur les deux nuits, comme nous pouvons nous attendre de Nunez, moins de pirouettes multiples au cours des fouettes mardi, mais néanmoins, super.

On espère que tous les blessés se rétabliront vite et bien. Mais pour maintenant, félicitations à Marianela Nunez: une véritable étoile, et pas seulement une étoile, mais une danseuse de la compagnie en premier. Brava!


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maraxan



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MessagePosté le: Dim Oct 19, 2008 7:56 pm    Sujet du message: Manon, 17 octobre 2008 Répondre en citant

Manon
Royal Opera House, 17 octobre 2008

MANON Mara Galeazzi
DES GRIEUX Edward Watson
LESCAUT Thiago Soares

Manon est à l’affiche des scènes anglaises puisque le Royal Ballet à Londres et l’English National Ballet en province l’ont inscrit à leur programme cet automne dans deux productions différentes. Le Royal Ballet ouvrait les débats cette semaine à la Royal Opera House.

Manon de Kenneth MacMillan est une oeuvre à l’image du livre de l’Abbé Prévost, une histoire simple qui en avançant dans la narration perd un peu de l’éclat des rebondissements de l’histoire. La construction dramatique progresse lentement et l’intensité n’est vraiment à son comble que dans le dernier pas de deux qui décrit la mort de Manon. C’est un ballet qui parie sur le rythme des changements de tableaux pour raconter linéairement l’histoire. Il manque une caractérisation plus intense dans la chorégraphie des personnages et peut-être une trame plus simple. La musique de Massenet compilée pour l’occasion n’aide guère car elle n’a ni cohérence ni grandeur, certains passages soutenant grossièrement l’action plutôt qu’entraînant l’intrigue. Le corps de ballet n’y est pas exploité en masse mais par petit groupe, beaucoup de danseurs participent à un monde très vivant qui nourrit le ballet dans cette histoire très foisonneuse et la relative brièveté des variations de la plupart des danseurs nuit un peu à la construction de l’intensité dramatique même si les pas de deux soulignent en trois étapes, la progression des sentiments.

Manon est donc la vision de l’histoire tragique du chevalier Des Grieux et la manière dont il aborde et réagit aux différentes étapes de sa relation avec Manon. Kenneth MacMillan a, en ce sens, très bien transposé l’histoire dont Manon est le centre mais de manière passive. Le ballet plonge progressivement dans toute l’essence de l’art de Kenneth MacMillan et Edward Watson sait sans doute mieux que tout autre exprimer les humeurs du chorégraphe. De l’amoureux insouciant du premier acte au Des Grieux désespéré du troisième et les doutes et les humeurs du deuxième acte, Edward Watson aborde à sa manière le rôle pour la première fois à Londres après l’avoir dansé en Chine cet été. Il compose un Des Grieux très subtile, délicat dans ses rapports avec Manon et profond dans son interaction avec le monde.
La chorégraphie sert à merveille les lignes exceptionnelles d’Edward Watson, qui ne sont pas sans rappeler d’ailleurs celles du créateur du rôle, Antony Dowell, mais la flexibilité du danseur et son extrême contrôle lui permet une finition parfaite qui montre combien la danse a évolué. Seul peut-être aujourd’hui, César Morales possède ce corps de Des Grieux au même titre qu’Edward Watson, même si on attend Friedemann Vogel dans la version de l’English National Ballet, un corps dont la pureté du geste s’exhale dans des lignes fines et flexibles à l’extrême. Lorsque Edward Watson déploie ses arabesques, c’est un peu comme le temps se suspendait. Cette silhouette très juvénile sert aussi au propos dramatique dans la construction d’un personnage jeune et spontané face aux premiers soucis de la vie. Le premier solo de la séduction est remarquable de contrôle du geste et de maîtrise des émotions, une précision des lignes ainsi créées, des réceptions nettes et silencieuses, des nuances de sourire qui accompagnent l’opération de charme.

Edward Watson s'investit magistralement dans Des Grieux un de ces rôles romantiques auxquels il n’est pas abonné, mais qu’au summum de sa maturité artistique, on commence à lui confier. Ses talents d’acteur reconnus dans les personnages torturés de MacMillan (Woyzeck, le prince Rudolf de Mayerling par exemple) trouvent de nouvelles nuances dans les Roméo ou autres Des Grieux. Ils font évidemment merveille ici dans le troisième acte torturé et intense de la mort dans le marais mais se révèlent très justes pour la scène du bordel où Manon passe de mains en mains sous ses yeux hagards puis profonds lorsqu’il commence à comprendre. Le pas de deux qui s’ensuit développe cette prise de conscience et la hargne dans ses arabesques, sa danse très agressive soutient en mouvement son regard inquisiteur. C’est aussi une richesse dans l’étendue des réactions lors du pas de deux du deuxième acte dans la chambre à coucher qui tourne autour d’une querelle au sujet du bracelet que monsieur G.M. a offert à Manon.

Edward Watson devait danser comme souvent avec Leanne Benjamin, l’artiste MacMillanienne du Royal Ballet, mais celle-ci, requise pour permettre à Johann Kobborg de danser cet automne a laissé place, comme cet été en Chine, à Mara Galeazzi qui évolue également dans cette série avec David Makhateli. C’est toutefois une des partenaires habituelles d’Edward Watson et si le couple fusionnel qu’il forme avec Leanne Benjamin faisait rêver, celui-là n’a sans doute que très peu à lui rendre.

Mara Galeazzi a choisi de camper une Manon particulièrement simple, très naturelle et spontanée, peu calculatrice. Assez sûre d’elle-même dans sa danse, elle donne peu de relief au caractère de Manon mais travaille en nuances. Son personnage se dessine alors relativement lentement dans le premier acte. On ne peut pas douter de son amour pour Des Grieux et sa fraîcheur lors de leurs rencontres s’oppose au personnage hautain, presque mondain, qu’elle affecte dans ses apparitions dans le monde, tel le moment où elle passe, impassible, dans les bras de tous les hommes présents sur scène ou bien ses regrets de quitter leur chambre, lorsque monsieur G.M. lui offre ses richesses. Le sourire pour Des Grieux est sans malice alors que celui dans le bordel, n’est que façade. Son troisième acte est magnifique en femme brisée, complètement décalquée et errant dans les bras de Des Grieux, loin de la jolie dame qui jouait posément avec monsieur G.M. dans le deuxième acte. La descente du bateau et le passage dans le bureau du geôlier sont très symptomatiques de sa déchéance dont elle ne semble plus avoir conscience et le pas de deux final est d’un lyrisme expressionniste. La complicité des deux danseurs est très visible alors mais elle se manifeste dès les mimes du premier acte où leurs sentiments évoluent de concert, une synchronie des émotions dans le premier pas de deux de la chambre à coucher, très émouvant, mais aussi techniquement dans les nombreux portés qui ont fait la marque de Kenneth MacMillan. La chorégraphie souvent hectique paraît très lisible même dans les moments les plus exacerbés du pas de deux final.

Devant la simplicité et la subtilité des nuances apportés par les deux interprètes principaux, le Lescaut de Thiago Soares parait un peu trop outrancier, alors qu’il a le physique et l’autorité pour lui donner un peu d’épaisseur, il est ici un peu trop décalé avec la Manon de Mara Galeazzi et surtout le Des Grieux d’Edward Watson. C’est notamment un peu caricatural dans la scène violente qui l’oppose au délicat Des Grieux dans la chambre à coucher à la fin du premier acte, où tout oppose les deux danseurs. Il est en revanche parfaitement à l’unisson avec Isabel McMeekan qui danse sa maîtresse. Will Tuckett est odieux à souhait en Monsieur G.M. alors que plusieurs petits rôles sont confiés à des danseurs prometteurs et la brillante intervention de James Wilkie en chef des voleurs au premier acte a très bien mis l'histoire en mouvement dans l’esprit de ce ballet qui se veut avant tout un spectacle très jouissif dans la danse. Nul doute que l’English National Ballet et sa troupe très compacte vont y trouver une jouissance propre.


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haydn
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MessagePosté le: Ven Oct 24, 2008 12:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Maraxan est en ligne sur le site de Dansomanie. Une seule - mais très belle photo - de Bill Cooper l'illustre, le Royal Ballet étant en train de changer d'agence photographique, avec une transition un peu délicate, semble-t-il...

Rubrique "Critiques & Comptes-rendus" de www.dansomanie.net

Lien direct sur l'article :

17 octobre 2008 : Manon, de Kenneth MacMillan, au Royal Opera House, Londres (Royal Ballet)


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haydn
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MessagePosté le: Dim Nov 02, 2008 12:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Royal Ballet a ouvert un nouveau site, destiné à expliquer, vidéo à l'appui, le Lac des cygnes aux néophytes.

Tout y est expliqué étape par étape, depuis la première répétition jusqu'au spectacle.

Petite touche d'originalité, un reportage est consacré à la journée d'une musicienne de l'orchestre qui officie dans la fosse lors des représentations de ballet.

http://www.rohedswanlake.org.uk



A l'attention des lyricomanes, le Royal Opera House a réalisé un site similaire consacré lui à Peter Grimes, de Benjamin Britten, l'un des ouvrages emblématiques du répertoire de Covent Garden :

http://www.rohedpetergrimes.org.uk


Petit rappel aussi, le site dédié aux archives historiques du Royal Opera House (danse et art lyrique confondus) :

http://www.rohcollections.org.uk


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sophia



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MessagePosté le: Dim Nov 02, 2008 6:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le côté "éducation", souvent de mise sur les sites anglo-saxons (voir notamment les sites de l'ABT ou du NYCB, tous deux exemplaires), est en effet à louer (bravo notamment pour la rubrique "collections", qui semble en cours de réalisation), mais pour ce qui est de la refonte du site proprement dit de la Royal Opera House, sans même parler du design, c'est la consternation... Shocked Rolling Eyes La précédente version était surchargée, mais là, je défie quiconque d'y trouver ce qu'il y cherche... Laughing
On explore le site en vain pour trouver la liste des danseurs de la compagnie - ce qui est un comble -, ou encore le répertoire complet de la saison... Idea Question En contrepartie, on est abreuvé d'annonces à but exclusivement commercial et de publicités pour les divers établissements de restauration installés dans le théâtre... Ce qui nous guette?... Evil or Very Mad


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maraxan



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MessagePosté le: Mar Nov 11, 2008 7:01 pm    Sujet du message: Mixed Bill 10 novembre 2008 Répondre en citant

Quelques mots sur le revival de L'invitation au voyage au sein de la nouvelle triple affiche du Royal Ballet

Serenade/L’invitation au voyage/Theme & Variations
Royal Ballet, Royal Opera House, 10 novembre 2008

L’invitation au voyage
Phidylé (Leconte de Lisle)
Emma Maguire, Sergei Polunin

La vie antérieure (Charles Baudelaire)
Federico Bonelli, Leanne Benjamin, Bethany Keating, Johannes Stepanek, Ernst Meisner

Le Manoir de Rosemonde
(Robert de Bonnières)
Federico Bonelli, Johannes Stepanek, Ernst Meisner, Sergei Polunin, Cindy Jourdain, Nathalie Harrison

Au Pays où se fait la guerre (Theophile Gautier)
Leanne Benjamin, Federico Bonelli, Cindy Jourdain, Nathalie Harrison

L’invitation au voyage (Charles Baudelaire)
Melissa Hamilton, Edward Watson, Leanne Benjamin, Federico Bonelli


Placer L’invitation au voyage entre Serenade et Theme and Variations est un pari qui se situe entre l’invitation au suicide et l’invitation à la rêverie. C’est un peu la règle dans les triples affiches de devoir s’assortir avec les autres et Michael Corder était-il sensé apporter une bouffée d’air frais dans les taffetas amidonnés de Balanchine ? Le ballet de Michael Corder est en tout cas l’antithèse des deux Balanchine présentés à ses côtés et l’atmosphère mordorée, la chorégraphie diaphane et la musique d’Henri Duparc, tout juste suggérée, sont une oasis dans le flon flon grandiloquent qui entourent l’Invitation au voyage dans cette programmation. Evidemment, il faut aimer se plonger dans des atmosphères car ici, rien n’est commun. On fait d’abord un grand bon en arrière, dans une autre époque, le début du 20e siècle avec une volonté affirmée de référence à l’Art nouveau, mais aussi du point de vue chorégraphique avec une recherche dans le mouvement très extrême, un effacement derrière la musique, même si quelques tours en l’air ou grands jetés rappellent l’intérêt de Michael Corder pour l’aspect technique de la danse. C’est ici toutefois plutôt anecdotique, il s’est fondu dans une musique qui appelle à la douceur, par l’utilisation systématique d’attitudes, de création de lignes et de dessins sur scène avec une scénographie très poussée qui brode sur les thèmes susurrés et écrits par Charles Baudelaire, Robert de Bonnières, Théophile Gautier et Leconte de Lisle.

Créé en 1982 par un Michael Corder de vingt-six ans pour Antoinette Sibley et Stephen Jefferies, L’Invitation au voyage n’avait pas été dansé depuis 23 ans et c’est une reprise aussi inattendue que bienvenue dans la programmation très classique et pas très inspirée du Royal Ballet cette saison.
Dans un univers rappelant un gigantesque kiosque à musique surmonté d’une "coupole" en fer forgée dorée aux volutes complexes emblématique de l’Art nouveau, le principal de l’action prend place dans un immense cercle noir dont la surface brillante reflète la silhouette des protagonistes. Les colonnes et les bancs où les danseurs se statufient complètent l’ensemble avec leurs entrelacs statiques en écho aux arabesques et poses des danseurs.
Les formidables costumes de Yolanda Sonnabend font également partie intégrante de la scénographie, les élégants dessins sur les costumes des garçons reprenant le thème art nouveau et les jupettes déstructurées des jeunes filles créant des lignes dans l’espace lors des portés. Le chorégraphe et la costumière jouent ici avec les matières et les transparences pour apporter des arguments à la création visuelle. Le soin mis à singulariser avec la même élégance et précision, garçons comme filles, permet d’aplanir les effets de genre créant un pont entre l’époque dépeinte et nos jours. La longue silhouette de Federico Bonelli, en guerrier de bronze rappelle la statuaire, Ernst Meisner, doté d’une longue natte paraît tout aussi fragile que la minuscule Leanne Benjamin dans un costume très éthéré, Edward Watson, dont la chemise transparente dorée, répond à la jupe de Leanne Benjamin, les volants des manches de celle de Sergei Polunin, tout concourt à prolonger les effets du décor et à construire une ambiance.

Ces cinq poèmes mis en musique par Henri Duparc et donc chantés par la sculpturale Harriet Williams autour de qui tout s’organise, sont en véritable osmose avec le visuel. En effet, l’originalité de la chorégraphie de Michael Corder est de placer la cantatrice au centre de l’action. Parée d’une longue robe dorée aux effets toujours similaires, elle s’insère dans la scénographie, mieux, dirige la danse qui évoque son parcours au sein d’émotions et de rêveries que les poèmes évoquent… Harriet Williams est parfaite dans son jeu et dans la qualité de sa voix, peut-être un peu moins dans son phrasé et sa diction peu claire fait perdre le fil des évocations. Il faut alors s’abandonner à la rêverie.
Le lien entre les poèmes est donc établi par le cheminement de la cantatrice, les cinq tableaux entremêlant toutefois les groupes de danseurs qui donnent aussi une unité au ballet qui défile lentement et majestueusement dans la sérénité de la musique.

Si Michael Corder avait prévu une distribution particulière, les multiples blessures ont permis à trois jeunes danseurs, Emma Maguire et Sergei Polunin d’une part, en remplacement d’Alina Cojocaru et Steven McRae et Melissa Hamilton à la place de Sarah Lamb aux côtés d’Edward Watson, de participer à ce voyage.
C’est à Sergei Polunin qu’il est revenu donc de conduire Harriet Williams sur scène avant de développer le premier mouvement, une entrée en matière puissante où l’on reconnaît le goût prononcé de Michael Corder pour les portés spectaculaires. C’est d’ailleurs ce qui frappe également dans le dernier tableau avec une arrivée percutante du couple Melissa Hamilton/Edward Watson.
Le poème central, Le Manoir de Rosemonde, sur une musique un peu plus rythmée prend un caractère très soutenu avec un pas de quatre masculin qui pour être dynamique, s’inscrit néanmoins dans l’ambiance, le magnifique Federico Bonelli, porté par ses camarades, y domine : de très belles images.
Les danseurs évoluent souvent sous le regard de leurs camarades immobiles qui renforcent la solennité des mouvements en écho au chant qui dans la vie antérieure établit un dialogue dansé avec la cantatrice ; celle-ci, très mobile, s’investit beaucoup malgré sa stature dans Au Pays où se fait la guerre où elle se risque à des mouvements très réussis.
Les danseurs jouent beaucoup sur la plasticité de leurs corps et le lyrisme de certains, on pense ici à Edward Watson, s'exprime totalement dans un langage au delà des mots.

L’invitation au voyage est un ballet sensible et emprunt d’un caractère très fort, une élégie au rêve, une sorte d’impression d’un autre monde. Une fois l'invitation acceptée, elle est d'un délice absolu.


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