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Nuits de Fourvière 2008 à Lyon [07 juin - 02 août 2008]
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haydn
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MessagePosté le: Jeu Avr 03, 2008 3:08 pm    Sujet du message: Nuits de Fourvière 2008 à Lyon [07 juin - 02 août 2008] Répondre en citant

tuano a écrit:
http://www.nuitsdefourviere.fr/

également à Lyon (26, 27, 28 juin / 22h)



Je profite du message de Tuano pour ouvrir ce fil consacré aux Nuits de Fourvière 2008, à Lyon, où Dansomanie sera présent en tant que média accrédité officiellement.

D'ores et déjà, grâce à la gentillesse du service de presse, quelques photos pour vous mettre en appétit. Il y en aura bien sûr d'autres pour illustrer les comptes-rendus qui seront mis en ligne sur le site après les spectacles.




Nuit Maurice Béjart - Ballet de Tokyo - Sylvie Guillem - Laurent Hilaire









Citation:
Nuit Maurice Béjart
Ballet de Tokyo
Sylvie Guillem
Laurent Hilaire et Manuel Legris, danseurs Étoiles de l’Opéra de Paris

« J’ai une relation d’amour avec le Japon » répondait Maurice Béjart interrogé sur ce pays. L’artiste nous a quittés, mais son œuvre subsiste. Et c’est avec le Ballet de Tokyo que Sylvie Guillem, l’une de ses interprètes favorites, revient aux Nuits de Fourvière.

Fondé en 1964, le Ballet de Tokyo s’est enrichi d’une quinzaine de ballets de Maurice Béjart depuis les années 1980 et de créations spécifiques. Le Tokyo Ballet interprète aux Nuits de Fourvière les succès planétaires du chorégraphe, dont Le Sacre du printemps et Boléro de Ravel. Laurent Hilaire et Manuel Legris, danseurs étoiles de l’Opéra National de Paris, spécialement invités par Les Nuits de Fourvière, danseront Le Chant du compagnon errant sur la musique de Mahler. Ce duo-duel masculin entre un jeune homme et son ombre, illustre magistralement le thème de la dualité intérieure.

Star mondiale, la danseuse étoile Sylvie Guillem a quitté l’Opéra de Paris en 1988 pour danser dans le monde entier, choisir son répertoire et ses partenaires. Le Royal ballet de Londres lui a offert cette liberté avec le titre de Principal Guest Artist. Elle est désormais artiste associée au Sadlers’s Wells de Londres. Nommée étoile à dix-neuf ans après son interprétation du Lac des cygnes, soit cinq jours après avoir été promue première danseuse, elle est un phénomène rare. Les plus grands chorégraphes ont conçu pour elle des œuvres à la mesure de son talent, de Rudolf Noureev (Cendrillon) à Maurice Béjart (Racine cubique, Sissi, l’impératrice anarchiste...) sans oublier Mats Ek, William Forsythe, Russell Maliphant, Lin Hwai Min ou Akram Khan, avec qui elle a dansé en 2007. Sylvie Guillem est l’invitée du Ballet de Tokyo. Elle dansera le solo La Luna sur la musique de Bach et Boléro de Maurice Ravel.

Du rituel païen du Sacre du printemps (1913), dans lequel une tribu priait sur une colline sacrée, puis élisait une vierge appelée à être sacrifiée pour que renaisse du printemps, Béjart a retenu un hymne collectif à l’amour. Commande du Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles en 1959, Le Sacre du printemps lui a ouvert les portes de la gloire internationale. En 1961, Béjart a dépouillé de tout folklorisme le sujet espagnol du Boléro de Maurice Ravel (1928). Sylvie Guillem sera sur la fameuse table rouge, entourée de quarante danseurs du Ballet de Tokyo. Une fois de plus, Béjart nous surprend et paraît créer l’évidence que l’on ne se lasse pas de redécouvrir. Une soirée sous l’œil bleu du maître...

Chorégraphies : Maurice Béjart

Le Sacre du printemps
Musique : Igor Stravinsky
Interprété par le Ballet de Tokyo

La Luna
Musique : Jean-Sébastien Bach
Interprété par Sylvie Guillem

Le Chant du compagnon errant
Musique : Gustav Mahler
Interprété par Laurent Hilaire et Manuel Legris

Boléro
Musique : Maurice Ravel
Interprété par Sylvie Guillem et le Ballet de Tokyo




Compañía Nacional de Danza - Nacho Duato






Citation:
Compañía Nacional de Danza
Nacho Duato
création

Formée de danseurs très talentueux, issus d’une formation classique et contemporaine, la Compañía Nacional de Danza d’Espagne est désormais au sommet des troupes européennes. C’est avec une création mondiale que la compagnie vient à la rencontre du public des Nuits de Fourvière.

La Compañía Nacional de Danza présente Por vos muero sur des airs espagnols, Gnawa qui a été inspiré au chorégraphe Nacho Duato par les musiciens marocains aux origines africaines (les gnawas), conçu sur un montage sonore chatoyant et Domine nostra, création 2008 au Théâtre Romain de Fourvière, sur une partition d’Henryk Górecki : une soirée sous le triple signe de la danse, de la musique et de la voix. Fondée à Madrid en 1979 sous le nom de Ballet Nacional Clásico, la compagnie a d’abord été dirigée par Víctor Ullate, ancien danseur du Ballet du XXe siècle, avant d’être confiée à plusieurs personnalités dont Maïa Plissetskaïa en 1987. Directeur artistique de la Compañía Nacional de Danza d’Espagne depuis 1990, Nacho Duato est l’un des chorégraphes les plus sollicités par les compagnies internationales. Formé à Bruxelles à MUDRA, l’école de Maurice Béjart, puis à New York auprès d’Alvin Ailey où il a abordé plusieurs techniques de danse moderne, il a fait une carrière de danseur et de chorégraphe au Nederlands Dans Theater de La Haye, de 1981 à 1990. Jirí Kylián a conçu pour lui une nouvelle Histoire du soldat. Dès 1983, Nacho Duato se lance dans la chorégraphie avec Jardi Tancat qui lui vaut le premier prix du prestigieux concours chorégraphique de Cologne (1983). Méditerranéen, Nacho Duato est sensible à la musique espagnole de toutes les époques, du XVIe siècle (Ofrenda de sombras, Por vos muero) aux contemporains Pedro Alcade, Sergio Caballero et Alberto Iglesias (Herrumbre, Cautiva), sans exclure Bach, Prokofiev ou Satie. Son esthétisme envoûtant n’exclut pas une inspiration venue du monde d’aujourd’hui, qu’il aborde avec délicatesse, raffinement, dans un univers visuel d’une beauté rare. Splendeur des images, musicalité, fluidité d’une danse qui transporte, l’ensemble est porté par une compagnie à l’apogée de son art.

Por vos muero
Chorégraphie et décor Nacho Duato
Musiques espagnoles des XVe et XVIe siècles
Costumes Nacho Duato avec la collaboration d’Ismael Aznar
Création lumière Nicolás Fischtel

Gnawa
Chorégraphie Nacho Duato
Musique Hassan Hakmoun
Adam Rudolph, Juan Alberto Arteche
& Javier Paxariño, Rabih Abou-Khalil, Velez, Kusur & Sarkissian
Costumes Luis Devota et Modesto Lomba
Création lumière Nicolás Fischtel

Domine nostra (création)
Chorégraphie et décor Nacho Duato
Musique Henry Gorecki
Costumes Francis Montesinos
Lumières Brad Fields




Ballet flamenco Eva Yerbabuena





Citation:
Ballet flamenco Eva Yerbabuena
Santo y seña

Révélation de ces dernières années, la danseuse espagnole Eva Yerbabuena a déjà conquis l’Europe, les États-Unis et l’Amérique latine.

Dans Santo y Seña, ballet flamenco commandé par le Théâtre de la Maestranza de Séville et créé en 2007, Eva Yerbabuena alterne solos et flamboyants tableaux dans lesquels elle est accompagnée par quatre danseurs masculins. La musique et le chant occupent une place importante dans ce spectacle : « le chant m’influence tout particulièrement, c’est lui qui me prend aux tripes » commente Eva Yerbanuena. Au travers de différentes formes de flamenco, seguiriyas, tangos, mirabras, farruca et bulerias, Eva Yerbabuena poursuit, avec Santo y Seña, son exploration du corps et de l’esprit.
Formée au coeur du flamenco à Grenade puis à Séville, par les plus grands maîtres dont Mario Maya, Eva Yerbabuena a commencé sa carrière professionnelle avec la Compagnie Rafel Aguilar qu’elle a rejoint en 1985. Elle a également travaillé avec de nombreuses figures de cet art, de Javier Torrès à Joaquim Cortès. Depuis, elle a fondé sa compagnie et créé son premier ballet, Eva, en 1998. Saluée par de nombreuses récompenses, dont le Prix Giraldillo de la meilleure interprète et meilleure danseuse de la Biennale de flamenco de Séville en 2002, et celui du meilleur ballet en 2006, la belle Eva Yerbabuena est considérée comme une référence du flamenco contemporain. Célébrée à Séville, invitée par la chorégraphe allemande Pina Bausch, Eva Yerbabuena, femme de défis, a tourné en 2001 dans le film Hotel aux côtés de John Malkovitch et d’Ornella Mutti, sans toutefois délaisser la scène.
Entourée de remarquables danseurs, musiciens et chanteurs, dont le compositeur guitariste Paco Jarana, « La » Yerbabuena enflamme le public. Un joyau qui aurait la plasticité de la lave en fusion.

Conception et mise en scène
Eva Yerbabuena
Musique Paco Jarana
Lumière Raúl Perotti, Flori Ortiz
Costumes Esther Vaquero,
Manuel & Gabriel

Avec
Eva Yerbabuena
Et les danseurs
Juan Carlos Cardoso,
Eduardo Guerrero,
Alejandro Rodríguez,
Juan Manuel Zurano
Les chanteurs Enrique Soto,
Jeromo Segura, José Luis de la Cruz
Les musiciens Paco Jarana,
Manuel de la Luz, Raul Dominguez,
Ignacio Vidaechea




PROGRAMME COMPLET


http://www.nuitsdefourviere.fr

http://www.blognuitsdefourviere.fr


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Avr 17, 2008 4:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A ne pas rater le 15 juillet, pour ceux qui seraient dans la région lyonnaise, la danseuse flamenca Eva Yerbabuena, qui a donné récemment quelques représentations du spectacle Santo y Seña au Théâtre de Chaillot, dans le cadre d'un Festival Flamenco qui se poursuit encore cette semaine.

La représentation est construite autour de six tableaux faisant alterner les solos de la danseuse avec des ensembles (trios ou quatuors) réunissant des danseurs masculins. Ce spectacle, qui conjugue raffinement chorégraphique (à la limite même du maniérisme) et simplicité scénographique (une scène nue, des éclairages réduits au minimum, quelques musiciens et chanteurs relégués au fond de la scène pour mettre en valeur la seule danseuse, dans ses somptueux atours, loin pourtant du pittoresque un peu kitsch qu'on rattache traditionnellement à cette forme chorégraphique) a un côté très "écrit", très "ballet". Le tout, d'une virtuosité sidérante, est peut-être un peu éloigné d'une certaine spontanéité populaire, ou du moins d'un certain esprit d'improvisation du flamenco (mais je connais trop peu cette forme de danse pour tenir un discours sérieux là-dessus), il n'empêche, cette danseuse étourdissante est une pure merveille.

L'article (assez juste à mon sens) de Rosita Boisseau: Le flamenco féroce d'Eva Yerbabuena éprouve Chaillot

Le site d'Eva Yerbabuena: http://www.evayerbabuena.com/
Signalons qu'on trouve des tas de vidéos d'elle sur Y... Laughing


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Glinka !



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MessagePosté le: Lun Mai 26, 2008 6:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les personnes qui viendraient à se trouver dans la région lyonnaise le 15 juillet et qui voudraient, comme Sophia le conseille, ne pas rater le spectacle d'Eva Yerbabuena feraient bien de se munir d'un casque anti-bruit, à mon avis indispensable comme aux myopes les lunettes pour apprécier à sa valeur le talent de la danseuse, et même pour seulement la voir...
Je n'en avais pas hier soir au Palais des Beaux-Arts/Paleis voor Schone Kunsten, et j'en suis sorti pas très heureux, les oreilles assourdies, le crâne douloureux (la résistance aux décibels n'est pas mon fort), avec le sentiment lancinant d'une tromperie sur la marchandise.

La description de Sophia m'avait fait imaginer une sorte de café-chantant de village andalou, en fond d'estrade guitaristes et cantaores, chez eux une sorte d'art en grisaille magnifique certes, mais dépouillé, aride, laissant seule la danseuse dans sa splendeur et en couleurs. Pour moi c'est ça la simplicité scénographique* -en fait, pas de mise en scène du tout autour de l'artiste.
Je n'ai pas trop de notions sur le flamenco et les arts s'y rattachant, et par prudence je préfère ne pas en avoir : si je n'ai gardé qu'une idée de Robert J. Vidal (sur France Musique, il y a longtemps !), c'est bien que pour une peseta en or dans l'étui de la guitare, il y a cent faux boutons de culotte : je ne suis pas sûr du tout de pouvoir distinguer l'une des autres. Mon fonds flamenco, c'est à peine une douzaine de disques de la collection de Mario Bois, et parmi eux un seul que j'écoute vraiment souvent, tout bêtement parce que je pense n'aimer vraiment que lui : El Niño de Almadén (et aussi la Niña de los peines). Avec lui sur ce CD parfois Pedro Soler, et la Joselito : on n'entend évidemment que le taconeo et les pitos de la danseuse, mais on la voit ! Les yeux fermés je la vois !
Hier soir, je me bouchais mentalement tellement fort les oreilles que je ne voyais rien ! Rien de rien ! C'est un phénomène psycho-sensoriel connu. La danseuse était soustraite à mes yeux par le tonitruement des voix amplifiées, par la basse à l'estomac de la percussion amplifiée.
Des micros HF fixés devant la bouche de chaque chanteur, un micro devant chaque guitare (devant le percussionniste aussi) et entre eux et le public deux colonnes de deux fois douze enceintes acoustiques, ce n'est pas exactement l'idée que je me fais du flamenco, surtout dans une salle où le son d'un luth solitaire touché par une jeune fille timide s'entend jusqu'au fond du deuxième balcon.
Pour moi, ce tonnerre de sons amplifiés à pleins tubes est à l'art « flamenco » tel que je l'imagine ce qu'est le front de mer de Salou-Tarragone à une crique de Galice.

Je ne sais pas si c'était pareil à Chaillot et si ça le sera à Lyon, mais je crois qu'il vaut tout de même mieux en être averti : pour un « habitué » des concerts « classiques », le regard ne résiste pas à mille décibels, il est emporté avec l'oreille : c'est ennuyeux, quand on veut admirer une danseuse admirable...
Je suis d'autant plus amer que ce l'on peut tout de même entrevoir de l'art (connu!) de la Yerbabuena ne laisse pas d'impressionner, en effet. Dépouillée de tout cet appareil bruyant du « show », elle pourrait faire pleurer un rocher andalou en plein été caniculaire...

*Les tentures noires, l'entrée en scène dans le noir, la lampe suspendue que la danseuse éteint et allume en tirant le cordon : j'y perçois plus d'affectation que de simplicité...
Et je soupçonne les danseurs (bons et beaux, certes) de se mouiller la chevelure avant chaque entrée en scène, pour provoquer dès le premier mouvement de tête cet effet de projection de goutelettes si photogénique dans le halo des projecteurs (car il y en a)...



PS du 28/05

"Le flamenco, c'est une musique de chambre."
Mario Bois

Il y avait jadis dans un pays lointain un « Président de la République », dont la fonction était dans le royaume la plus haute en dignité -et tout de sa conduite manifestait cette haute dignité. Aujourd'hui ce pays n'existe plus -ou la fonction -ou la dignité. Toujours est-il qu'en ce temps-là il n'était pas d'usage, quand ce Président historique avait parlé, de parler après lui.
Ici (et maintenant), il me semble toujours un peu déplacé de s'exprimer après Sophia... Aussi cette remarque à ses propos (ci-dessous) prend-elle la forme d'un post-scriptum et non celle d'une « réponse à la réponse » qui aurait le mauvais goût de paraître ne pas lui laisser le dernier mot.

Tout ce que dit Sophia de la Yerbabuena est (évidemment !) incontestable. C'est une diva certes -tout comme Hilary Hahn par exemple, dont ces dernières années je n'ai raté aucun passage à Bruxelles. Ma déception ne portait pas sur Eva Yerbabuena en tant que diva dans sa magnificence, mais en quelque sorte sur l'escamotage d'une diva (sans précédent pour moi), sur l' « extinction » d'elle par le bruit, sur scène, dans ce spectacle tel qu'il est sonorement conçu : par le « bruit » au sens acoustique et -davantage encore- au sens de ce mot dans la théorie de l'information, un « parasitage », une perturbation, les deux acceptions étant dans un rapport de cause à effet.

Cette amplification, ce « full throttle » au potentiomètre, peut passer sans doute dans un stade, dans un « palais des congrès », etc, pas dans une salle de concert « classique » : à cet égard, je ne suis pas du tout d'accord avec Sophia : les voix amplifiées ne sont pas en fond de scène, modestes derrière la danseuse-reine : elles prennent tout le devant de l'espace. (C'est sur ce plan-là que j'évoquais une scénographie immodeste -entachant d'un soupçon toute l'apparente simplicité.)
Salle Henry Le Boeuf, l'amplification n'était pas seulement inutile, absolument inutile, pas seulement incongrue, mais outrageante à l'égard de la danseuse -elle lui faisait de l'ombre.

Je n'en démordrai pas, et Sophia restera sur son avis.

Mais sans doute est-elle comme Olivier Messiaen présent aux interprétations de ses oeuvres : pour le chef (disait je crois Myung-Whun Chung) sa présence n'était pas forcément très utile, parce qu'il n'entendait dans une répétition que l'instrument sur lequel un intérêt momentané l'amenait à fixer son attention, et il ne jugeait l'ensemble qu'en fonction de cette singularité, mauvaise ou bonne, tout le reste fût-il très bon ou très mauvais. Sophia, savante de la danse, danseuse, ne voit malgré tout que la danseuse. Science mise à part (dans aucun domaine ce n'est mon fort), je me suis trouvé des centaines de fois dans une salle de concert pour d'abord entendre, et je ne peux me défaire de cette habitude quand j'y suis pour voir...

(De plus j'ai trop souvent écouté, les nuits de déprime, à volume minimum pour ne déranger personne, El Niño de Amaldén chanter entre autres : A mí qué me importa que un rey me culpe si el pueblo es grande... pour ne pas « sursauter d'horreur » quand j'entends cette copla « dégueulée » par vingt-quatre haut-parleurs à dix mètres de moi... )
(Quelques jours après, le bruit est un peu parti -mais je me souviens, c'est vrai, des mouvements de bras, de mains, de doigts de la danseuse...
-ce que de ma place je voyais le mieux.)




Dernière édition par Glinka ! le Mer Mai 28, 2008 3:41 pm; édité 2 fois
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sophia



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MessagePosté le: Lun Mai 26, 2008 11:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans la salle Jean Vilar du Théâtre National de Chaillot où avait lieu le spectacle auquel j'ai assisté, je n'ai pas du tout eu cette impression de vacarme assourdissant que vous évoquez avec horreur, Glinka! Pourtant, il s'agissait bien, à Paris comme à Bruxelles, de la même chorégraphie, à savoir Santo y Seña. Ni vous ni moi n’ayant le don d’ubiquité, ce point risque quand même de rester non élucidé…Laughing

En-dehors de cet aspect, je comprends - et dans une certaine mesure, je partage - les réticences que l'on peut avoir vis-à-vis du spectacle, car oui, il y a à dire, connaisseur ou non (et pour ma part, je ne le suis en aucun cas). Je crois qu'il faut aller voir Eva Yerbabuena, comme on va voir une "étoile" du ballet ou une "diva" du chant (avec les conséquences parfois pénibles que l’on sait), et le fait qu'il s'agisse là de flamenco – donc d’une danse d’essence populaire - ne change rien à l'affaire (je veux dire qu’il y a une sorte d'"intelligence" du mouvement que l'on retrouve partout, et je ne pense pas qu'il faille forcément être un "spécialiste" pour la percevoir ou la ressentir). "La Yerbabuena" est d'abord et avant tout une grande virtuose, et une virtuose étourdissante (comme il en est du contre-ut, de l'archet, ou de la pointe...) – au sens propre comme au sens figuré - et tout le reste est évidemment littérature (et notamment ses - excellents - danseurs - plus caricaturaux, tu meurs... - auxquels elle ne se mêle d'ailleurs jamais, comme en un contrepoint délibéré). Santo y Seña ne repose que sur elle, et les hommes - bailaores ou cantaores – sont réduits au rôle de faire-valoirs, forcément dispensables, en dépit de leur excellence individuelle et collective. La grande sobriété de la scénographie – je maintiens - est aussi une manière de mettre en valeur la soliste-reine, dans ses merveilleux costumes (jouant sur toute la palette des couleurs et des émotions, mais de tellement bon goût qu’on n’en croit pas ses yeux).

Si l’art véritable (du moins, celui qui a nom de classique) consiste à se dépouiller de son ego au profit de la seule évidence de la danse, il est bien certain que la qualité – et l’efficacité - du spectacle se situe sur un autre plan. Un grand danseur n’est pas forcément un grand artiste (et inversement), ce n’est pas une nouveauté il me semble. So what ? Il n’y a aucune spontanéité – et très peu de générosité – dans cette chorégraphie très écrite dont le raffinement, voire la sophistication, confine au maniérisme. Nulle âpreté dans ce flamenco-là, la force y est elle-même esthétisée, et la brutalité constamment métamorphosée en grâce. Tout est trop parfait, tout est trop léché…, oui, mais pas que… Et ce n’est pas pour autant qu’on tombe dans le clinquant d’une certaine danse qui, en effet, est au flamenco "ce qu'est le front de mer de Salou-Tarragone à une crique de Galice". Il y aurait beaucoup à dire sur l’émotion très particulière que peut susciter, du point de vue du spectateur, la virtuosité pure, mais cette émotion-là est à coup sûr à réhabiliter (il est parfois de bon ton de s’en gausser au nom d’autres principes, éventuellement aussi fumeux). A cet égard, ce n’est pas l’émotion qu’il faudrait invoquer au sujet d’Eva Yerbabuena, mais la fascination. Une fascination qui n'a pas de prix.


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sophia



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Messages: 22163

MessagePosté le: Sam Juin 28, 2008 11:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Retour aux Nuits de Fourvière et au spectacle de Sylvie Guillem avec cet article de Rosita Boisseau paru dans Le Monde d'hier: Sylvie Guillem fait revivre Béjart


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laurence



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MessagePosté le: Dim Juin 29, 2008 6:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jeudi ,Vendredi et samedi, des nuits parfaites ou s'associent sur la colline de Fourvière, dans le théatre romain, le plaisir de revoir les chorégraphies "de Maurice Béjart interprètées par des danseurs qu'il a lui même élu ...
Sylvie Guillem est sur la grande table rouge du Bolero mais aussi le miroir étonnant du rayon de lune dans La luna,
Laurent Hilaire et Manuel Legris dans un duo de l'être et de son double: thématique chère à Béjart; et pour ouvrir cette soirée magique "Le sacre du printemps"par le ballet de Tokyo...
Comment ne pas frissonner à ces musiques sublimes écrites par Stravinsky, Malher et Bach que la pensée d'un grand chorégraphe honore en les transfigurant.
Le ballet de Tokyo donne une version fort différente de ce que nous connaissons: moins de référence à l'animalité, à la bestialité, l'oeuvre est travaillée avec un coté "holiste"ou la beauté nait de la forme, "art optique" et envoutant (mais n'est ce pas le fait d'une grande oeuvre d'avoir différents niveaux de lecture ...et de vision).
"La luna " dansée par Sylvie Guillem est un ballet qui demande le détachement des génies. La perfection est Guillem... jusque dans ses extrémités dont l'aisance libre et naturelle permet à l'esprit de s'envoler dans des sphères abstraites.
"Le chant du compagnon errant "est une oeuvre étonnante qui tantot magnifie l'un ou l'autre de ses danseurs.
Laurent Hilaire y fut éblouissant d'élègance et de don de soi le vendredi. Son ombre flammée fut dansée par Legris avec une étonnante virtuosité le samedi (Entre ces deux là une correspondance intime dans la prosodie des corps)
On attendait le Bolero et cet étonnant "lacher prise " que Béjart aimait à provoquer chez ses danseurs afin que la danse devienne elle même l'objet fantasmé des spectateurs "voyeurs"et bien les 3500 personnes du théatre antique ont retenu leur souffle il ne s'agissait pas d'une nourriture terrestre mais plustot le fait d'une grande enchanteresse qui séduit 40 danseurs et 3500 spectateurs...
L'universalité de la Danse,Béjart y croyait
et ses ballets resteront pour nous y conduire... Ce spectacle sera à Versailles sur le bassin de Neptune le 1er et le 2 juillet...


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Azulynn



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Messages: 659

MessagePosté le: Lun Juin 30, 2008 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Nuit Maurice Béjart – Ballet de Tokyo/Sylvie Guillem
Le sacre du printemps, La Luna, Le chant du compagnon errant, Boléro
Nuits de Fourvière
Jeudi 26 juin 2008


Maurice Béjart, le Ballet de Tokyo, Sylvie Guillem : rayez deux noms, le troisième restera probablement alléchant en soi pour les amateurs. La réunion des trois autour de pièces mythiques du chorégraphe annonçait une soirée de haut vol, et ce programme-hommage a tenu ses promesses à Lyon, dans le cadre antique du site de Fourvière, pris d'assaut pour l'occasion.

La soirée s'ouvrait au coucher du soleil avec Le sacre du printemps, une des oeuvres les plus emblématiques de Béjart, créée en 1959 à Bruxelles. Cette relecture a été l'un de ses premiers coups d'éclat, et celui qui lui a permis de créer l'année suivante sa propre compagnie. Le Ballet de Tokyo en fait ici l'une des grandes réussites de la soirée ; la rencontre entre le style de Béjart et le Japon s'incarne à merveille dans cette version à la fois sauvage et profondément rituelle, qui vient prouver que Le sacre n'a nul besoin de costumes folkloriques et de représentation de collines sacrées pour exister. La musique appelle à se débarrasser de toute fioriture, visuelle ou chorégraphique, et Béjart le fait avec la manière ; parmi les danseurs, vêtus de simples justaucorps beige, il y aura ici deux Elus, un homme et une femme, désignés pour célébrer un rite de sacrifice et de renaissance. Les hommes, qui interviennent en premier, se font l'image d'une puissance animale, qui émane ici toute entière du torse (comme le suggèrent les sauts, véritables démonstrations de force), et cette puissance vient se mêler chez les danseurs japonais à un profond sens du rituel, qui ira jusqu'à la folie. On pense aux samouraïs japonais, à leurs rites de mort ancestraux, la culture japonaise venant colorer l'interprétation sérieuse des danseurs. Naoyoshi Nagase est à ce titre parfait dans le rôle de l'Elu, à la fois complètement identifié au groupe et halluciné lorsque ce dernier fait de lui un corps complètement à part. Les femmes dansent quant à elles avec mesure une chorégraphie qui emprunte certaines images au kabuki, Yukie Iwaki se présentant comme une Elue sage, presque maternelle. Tout semble si viscéral dans la réponse de Béjart à la musique, jusqu'à la réunion des Elus, que la simplicité même de la chorégraphie fait ici la force de ce Sacre célébré à Lyon par le Japon.

Le milieu du programme s'avère plus inégal, la simplicité revendiquée par Béjart confinant parfois à un léger manque de contenu. La Luna, solo créé pour Luciana Savignano dans les années 1980, est à ce titre loin de faire partie des meilleures oeuvres du chorégraphe. On y admire les extensions toujours étonnantes de facilité de Sylvie Guillem, sa manière de prendre la scène, comme si la ligne de sa jambe en développé pouvait décidément constituer l'essence d'une chorégraphie. La reine de la soirée est en blanc, belle dans sa maturité. Elle se joue de la pièce, du travail de pointes demandé, évidemment, mais cette Luna tient malgré tout de l'éclipse chorégraphique – mauvais jeu de mots compris.

Les choses sérieuses reprennent avec l'apparition dans la nuit de Laurent Hilaire et Manuel Legris, venus danser pour l'occasion Le chant du compagnon errant Cette interprétation de Gustav Mahler m'avait laissée singulièrement froide lors des adieux de Laurent Hilaire à l'Opéra de Paris, mais hors du cocon du Palais Garnier, sur une scène proche des spectateurs, elle prend sa pleine dimension, qui tient moins à la chorégraphie elle-même qu'à la liberté qu'elle offre à deux grands interprètes. Tout a été dit et écrit sur Hilaire et Legris, mais sur la scène de l'amphithéâtre romain ils étaient là, une fois de plus, pour célébrer avec bonheur quelque chose comme une fraternité. Manuel Legris s'amuse toujours de son rôle avec une fraîcheur stupéfiante, tandis que Laurent Hilaire a au contraire quelque chose de Faust dans la noirceur changeante dont il imbue ses mouvements, moins précis qu'auparavant mais dansés avec une autorité unique. Son double finit par l'emmener à contre-coeur vers les coulisses, comme si le désir de la scène persistait décidément chez les deux étoiles ; il va de pair avec la nostalgie du public à l'égard de compagnons que la génération actuelle n'a pas remplacés.

La soirée s'achève sur le Boléro de Béjart, pour lequel Sylvie Guillem remonte sur la célèbre table ronde. Loin de l'interprétation sensuelle de Nicolas Le Riche à Paris, c'est à une véritable démonstration de pouvoir que le public est convié avec elle – le triomphe d'un corps en acier, la jouissance de le contrôler et d'exercer ainsi une telle fascination sur les danseurs et les spectateurs à ses pieds. Elle dévoile progressivement sa force ; il y a quelque chose de magnétique dans sa manière même de se tenir en grand écart sur la table, immobile, le menton dans une paume, observant les danseurs qui s'assemblent autour d'elle. Guillem est une icône comme on en voit peu aujourd'hui, qui donne sa pleine mesure à un Boléro conçu pour des personnalités sans limites – et celle-ci fait lever les trois mille spectateurs de l'amphithéâtre, achevant la nuit sous une pluie de coussins rouges, cet indispensable accessoire des nuits vécues à Fourvière.


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frederic



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MessagePosté le: Mar Juil 01, 2008 5:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

comme quoi nous n'aurons pas vu tout à fait le même spectacle. rien à ajouter quant au "Sacre", magistralement interprété par le Tokyo ballet. "La luna" à mon avis reste un solo de grande qualité: Guillem est une technicienne hors concours mais ce n'est pas cela que l'on retiendra, plutôt la mise en oeuvre de ces moyens au service d'une chorégraphie virtuose et tellement musicale: Guillem possède aussi cette musicalité du bout des pointes à l'extrémité des mains. C'est simplement beau et émouvant.
En revanche, le "compagnon errant" m'apparait toujours rébarbatif, répétitif; le seul plaisir étant de voir Hilaire et Legris sur scène.
Boléro est un chef d'oeuvre: ls danseurs se sont pressés génération après génération pour monter sur la table. A mon palmarès, 3 noms: Jorge Donn, Maïa Plissetskaya et Sylvie Guillem. Elle fut impériale jusqu'à l'effondrement final: standing ovation immédiate des 3500 personnes du théatre de fourvière dans un onde d'émotion dont on se souviendra longtemps
PS/ article crétin et paresseux de Rosita Boisseau dans le Monde, truffé d'inexactitudes puisées dans le programme et qui ne dit rien, ni sur Béjart, nu sur le Tokyo ballet, ni sur Guillem, ni même sur la représentation du 26 juin.


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CarolinaM



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MessagePosté le: Mar Juil 01, 2008 8:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quel plaisir à vous lire!!

Merci à tous mais surtout à Laurence avec qui j’ai eu l’immense chance de jouir de cet spectacle, accompagnées par des charmants Messieurs Wink

Vous m’avez permis de revivre ces moments pleins d'émotion. Quel beau spectacle ! qu’elle nuit magique avec la ville de Lyon à nos pieds !


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laurence



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2008 8:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le chant du compagnon errant
Absence - présence, douleur du double absent imaginé, dualité de l'être, langage qui nait des oppositions.
Jamais des notions aussi philosophiquement complexes n'ont été aussi simplement mises en corps.... quelle cohérence! :"Au commencement était l'action"Faust


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paco



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MessagePosté le: Ven Juil 04, 2008 1:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai vu la représentation du 2 à Versailles, qui a pu avoir lieu malgré une journée de pluie ininterrompue. Par miracle la pluie a cessé pour la représentation, il y a même eu une belle éclaircie et des croassements de grenouilles.

A vrai dire je suis sorti dubitatif de cette soirée (chaleureusement applaudie par 5000 spectateurs transis d'humidité, avec les inévitables "Sylviiiie" à mon avis complètement déplacés ce soir-là).

Vraisemblablement il n'y avait pas la magie des soirées de Fourvière.

D'une part le Sacre a été très inégalement interprété : nombreux problèmes de synchro entre les danseurs, vraiment pas ensemble, et impression d'aseptisé, de jeu "scolaire" sans procurer le moindre frisson. Loin de mes souvenirs d'enfance des soirées bruxelloises des années 70...

Ensuite la Luna : une pièce que j'ai trouvée très jolie, voire émouvante. Mais bon, tout de même, quand je viens voir Sylvie Guillem, je viens voir avant tout une star, une icône, celle qui m'a fait aimer le ballet dans mon adolescence, celle qui m'a fait pleurer ds le Lac, qui m'a fait vibrer ds Don Quichotte, qui était la parfaite synthèse entre engagement sans limites dans un rôle et technique superlative.
Or la Luna, pour moi, c'était un peu comme si Martha Argerich donnait un récital de piano avec "La Méthode Rose" ou "le Piano pour débutant"... franchement j'avais l'impression que n'importe quel rat de l'ONP aurait pu faire aussi bien. Une pièce très statique, avec de beaux gestes çà et là, qqes 180° degrés certes, mais dans l'ensemble des mouvements de bras et de jambes ressemblant davantage à la gymnastique chinoise des matins à Shanghai qu'à une oeuvre nécessitant engagement artistique fort et maîtrise technique.

Ce qui est d'autant plus frustrant que par ailleurs Sylvie Guillem semble ds une forme physique absolument époustouflante : il y a toujours ces festivals de 180° pour lesquels elle est la Reine planétaire incontestée, une élasticité à faire pâlir toute star de l'ONP ou du Royal Ballet, bref, il y a de quoi la voir ds des prestations autrement plus engageantes que cette gentille "Luna"...

Suivait une pièce dont j'ai oublié le titre, remplaçant hélas le Chant du Compagnon errant. Pièce peu inspirée : quatre joueurs de soccer s'échangeant une balle autour d'une dizaine de samourais (jolis costumes) dansant vaguement sur une musique imitant (mal) Stravinsky. Difficile à comprendre (mais y avait-il quelque chose à comprendre ?) et ennuyeux. Danseurs aussi aseptisés et "propres sur soi" que dans le Sacre. Accueil poli du public.

Et enfin, je me disais qu'on allait se rattraper avec le Boléro. Enfin j'allais revoir Guillem dans un ballet où elle me rappellerait l'artiste hallucinante qu'elle a toujours été. Et là, quelle déception ! froid, propre, aseptisé, de vraies photos pour magazine de mode. Qu'on était loin de la fièvre qu'avait déployée M.A. Gillot à Bastille il y a deux ans ! (sans même parler de la prestation historique de Nicolas Le Riche). Jusqu'aux sauts de la fin, où, contrairement à Gillot ou Le Riche, point de cambrure, point de climax, simplement des sauts gentils, très propres, comme une enfant sautant à la corde.
En parcourant ce fil çà et là, je me dis que je suis sans doute passé à côté de l'interprétation du siècle, que je n'ai sans doute pas compris qu'il s'agissait d'une vision magistrale d'une artiste qui capte statiquement par simple magnétisme.
J'ai surtout eu l'impression de quelqu'un qui est désormais tellement absorbée par sa recherche de cultures zen et de spectacles de méditation transcendentale (ses shows au TCE chaque année à Noël...) qu'elle en a hélas perdu ce qui pour moi est l'essentiel de la danse : l'engagement scénique.

Reste une technique intacte : 180°, légèreté, propreté des mouvements, aisance hallucinante. Des dons désormais complètement sous-exploités. Snif...


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laurence



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MessagePosté le: Ven Juil 04, 2008 8:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le spectacle est "vivant" donc différent tous les soirs, et surtout il traverse un spectateur à un moment donné de son histoire ce qui en fait sa richesse.
.Cette vibration en miroir reste un de ces moments privilégiés qui comble tous les vides de notre quotidien mais parfois cette ouverture cette disponibilité nous la refusons elle est là devant nous mais ce n'est pas notre moment "...le raisin est trop vert..."avez vous dit...
C'est vrai je l'ai dit moi même au cours de la représentation de Fourvière. Mais moi j'avais la chance d'avoir des amis autour de moi...et j'ai compris que je devais faire un pas de plus, moi et seulement moi ...enjamber la forme, dépasser ce qui fait la grande qualité du ballet de Tokyo c'est à dire la beauté des lignes,des pointes pour trouver l'émotion...
Tout ce travail dans l'infinitésimale du ressenti que Sylvie Guillem, la seule à mon avis à ce jour, porte à son plus haut degré de perfection.
Et" La luna" m'est apparue alors dans un paradoxe étonnant: le dialogue entre l'enfant qui reste en nous et l'adulte que nous sommes devenu et dans ce foyer incandescent du double intérieur... la trés belle image finale de la nuit lunaire à jamais spectatrice et apaisante...


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haydn
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MessagePosté le: Ven Juil 04, 2008 9:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je recopie les interventions de Paco et de Laurence dans le fil consacré spécifiquement à Sylvie Guillem à Versailles :


Guillem, Béjart et le Tokyo Ballet à Versailles


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haydn
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MessagePosté le: Lun Juil 07, 2008 7:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le compte-rendu d'Azulynn a rejoint le site de Dansomanie, comme toujours illustré de photos :


26 juin 2008 : Soirée Maurice Béjart, avec Sylvie Guillem, Laurent Hilaire, Manuel Legris et le Tokyo Ballet


Ou : www.dansomanie.net, rubrique "Critiques & comptes-rendus".


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sophia



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MessagePosté le: Mar Juil 22, 2008 4:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sylvie Guillem au micro de Thierry Geffrotin, sur Europe 1:

L'oeuvre de Béjart reprend vie grâce à Sylvie Guillem (30 juin 2008 - 8'49)


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