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sophia
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haydn
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 Posté le: Mar Oct 13, 2020 6:50 pm Sujet du message: |
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Le Théâtre de Chaillot programme du 15 au 17 octobre 2020 - si on échappe au couvre-feu promis par les pères fouettards du gouvernement - un "remake" du ballet Excelsior. L'ouvrage originel avait été créé en 1881 à la Scala de Milan, pour fêter l'installation de l'éclairage électrique dans le célèbre théâtre italien.
https://youtu.be/W4ltvrtb0Ek
La chorégraphie de Luigi Manzotti glorifiait le progrès technique et l'industrie, dans un style très marqué par Marius Petipa. L'ouvrage a fait l'objet d'une reconstruction moderne, qui avait été présentée en tournée à l'Opéra Garnier en l'an 2000 par le Ballet de la Scala, avec Roberto Bolle et Massimo Muru dans les rôles principaux.
Le Théâtre de Chaillot propose une relecture au prisme des obsessions contemporaines de cet ouvrage, chorégraphié cette fois par Salvo Lombardo. Des élèves des classes de danse du CNSMDP participent à cette production.
Salvo Lombardo éclaire notre époque grâce à un ballet très populaire de la fin du 19e siècle, exaltant une civilisation occidentale qui allait conquérir le monde. Et aujourd’hui ? Créé en 1881 à la Scala de Milan, le ballet Excelsior célébrait avec orgueil les bienfaits du progrès et de la civilisation d’une Europe conquérante. À la lumière de ce qui fut un triomphe mondial, le chorégraphe italien Salvo Lombardo questionne, sous le même titre, notre modernité. Que reste-t-il aujourd’hui de cet héritage, une fois l’Occident privé de sa puissance coloniale et de ses mythes de supériorité culturelle ? Sommes-nous vraiment certains d’avoir changé notre regard sur l’autre ? Le résultat est une performance détonante qui, tel un DJ set, mêle danse, musique, vidéo et scénographie pour porter au plus haut l’incandescence des corps. Aux sept danseurs de la pièce s’ajouteront dix interprètes du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) auditionnés sur place pour interpréter plusieurs scènes et notamment le quadrille du ballet original, dans un troublant chassé-croisé des époques. (Texte : Isabelle Calabre)
Salvo Lombardo est danseur et chorégraphe dont le travail se base sur une constante recherche de liens entre théâtre, danse et arts visuels. Il vit et travaille à Rome. Il est le directeur artistique de la compagnie Chiasma, dont les oeuvres ont été présentées dans les plus grands festivals et théâtre d’Italie. En 2015-2016, il a été chorégraphe résident à la Anghiari Dance Hub où il a travaillé sur le projet Casual Bystanders, basé sur un motif chorégraphique représentant des archives de gestes « non extraordinaires » liés à des fragments cinétiques de personnes observées dans des espaces publics. Depuis 2016, Salvo Lombardo est soutenu par le Festival Fabbrica Europa qui produit nombre de ses pièces. En 2017, il devient l’un des artistes associés du Festival Oriente Occidente, le principal coproducteur de la performance Present Continuous inspirée par un système de mémoire des gestes émanant d’une nuit de travail dans une discothèque, ainsi que l’installation interactive en réalité augmentée intitulée Reappearances conçue pour le MART Museum of Contemporary Art de Trente et Rovereto, impliquant la participation de la communauté locale. En 2017, il fut le chorégraphe invité de l’Aura Dance Theatre de Kaunas (LIT) pour lequel il a conçu la performance Twister, qui étudie la relation entre les gestes, la mémoire, le jeu et la socialité. En 2018, il a travaillé sur le projet L’Esemplare Capovolto et sur la création de la pièce Excelsior, coproduite avec Chaillot - Théâtre national de la Danse, le Festival Oriente Occidente, la Fabbrica Europa Festival, le Romaeuropa Festival et Versiliadanza.
Représentations :
• Jeudi 15 octobre, 20h30
• Vendredi 16 octobre, 19h30
• Samedi 17 octobre, 19h30
Salle Firmin Gémier, Théâtre national de Chaillot
En italien, avec surtitrage français.
Prix des places :
39€ plein tarif
34€ tarif réduit
12€ et 14€ tarifs jeunes
• IDÉE, CHORÉGRAPHIE, MISE EN SCÈNE Salvo Lombardo
• ASSISTANTE À LA CHORÉGRAPHIE Daria Greco
• CONSEIL CULTUREL Viviana Gravano
• MUSIQUE Fabrizio Alviti
• LUMIÈRES ET VIDÉO Daniele Spanò, Luca Brinchi
• MONTAGE IMAGES Isabella Gaffè
• COSTUMES Chiara Defant
• AVEC Jaskaran Anand, Cesare Benedetti, Lucia Cammalleri, Leonardo Diana, Fabritia D’Intino, Giuseppe Vincent Giampino, Daria Greco et 10 danseurs du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
https://www.theatre-chaillot.fr/fr/saison-2020-2021/excelsior
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silvia
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| Posté le: Mer Oct 14, 2020 11:24 am Sujet du message: |
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| very curious to see the reactions of French reviewers and spectators to this piece. Beware: the Excelsior title is simply a theme reference, nothing in this piece evokes or quotes the Ballo Grande by Manzotti and Marenco.
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silvia
Inscrit le: 24 Mai 2006
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Localisation: rome
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haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26659
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| Posté le: Ven Oct 16, 2020 7:58 pm Sujet du message: |
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En dépit du couvre-feu, la tournée des Ballets de Monte-Carlo à Paris prévue du 6 au 14 novembre 2020 au Théâtre de Chaillot est maintenue. Toutes les représentations en soirée sont avancées à 18h30.
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fandorine
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| Posté le: Ven Oct 16, 2020 9:32 pm Sujet du message: |
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Retour sur la représentation d’Excelsior du 15 octobre:
En 1881, Excelsior, ballet à grand spectacle de Luigi Manzotti, était créé à Milan pour l'ouverture de l'Exposition Universelle. Ce divertissement allégorique célébrait la victoire de la lumière sur l'obscurantisme, la fierté d'une toute jeune nation italienne et une foi indéfectible dans le pouvoir de la science et des conquêtes techniques pour atteindre la paix universelle.
En 2020, à en pleine pandémie et à quelques heures de l'entrée en vigueur du couvre-feu à Paris, cet optimisme béat prêterait presque à sourire au moment de découvrir au Théâtre de Chaillot la relecture d'Excelsior par le chorégraphe italien Salvo Lombardo, un détournement de l'original aux accents anarchistes et altermondialistes.
En guise d'introduction, une voix récite la note d'intention de Luigi Manzotti: ce texte pris au premier degré devait impressionner les spectateurs de 1881, ici, il devient objet de dérision. Un montage d'images d'archives, de vidéos d'actualités, de publicités ou encore de clips projeté sur le rideau de scène vient souligner le propos et dénoncent les prétentions à la supériorité de la civilisation occidentale, depuis les bonnes intentions des colonisateurs jusqu'à l'interventionnisme au Moyen-Orient, en passant par la représentation de l'Autre dans la culture (blackface, Mamma dans Autant En Emporte Le Vent), des stéréotypes qui irriguent encore de nos jours la culture populaire (spots de marques de luxe ou rap).
Faute d'une connaissance préalable de l'Excelsior princeps ou de son revival des années 70 toujours au répertoire de la Scala, on restera peut-être interloqué par ce qui suit. Les sept spécimen d'humanité plutôt gratinés mis en scène par Salvo Lombardo semblent tout droit sortis d'une émission de télé-réalité trash. Ils sont les lointains descendants des personnages allégoriques ou des archétypes des versions précédentes: la Civilisation affublée d'un top à croix rouge, l'Obscurantisme(?), drag queen avec un t-shirt siglé Odile (clin d'œil au Lac des Cygnes) et la Lumière, une ménagère fatiguée qui se prend pour Barbie, l'Empire Colonial britannique, un grand escogriffe plutôt sympathique, mais pas très malin, le Colon, représenté par un touriste en short et marcel ou encore le Progrès, grimé en Lara Croft. Je ne garantis pas d'avoir tout compris, mais ils me sont apparus comme le symbole du déclin irréversible de l'Europe, au fil des différents tableaux plus animés que dansés.
On se perd un peu dans les messages, et, par moment, se manifeste un soupçon de politiquement incorrect. A la fin de la première séquence, nos Tuches se produisent dans un grand concert caritatif pour le Tiers Monde, présenté comme un avatar moderne et méprisable du sentiment colonialiste. Plus tard, dans une jungle de pacotille constituée de plantes d'intérieur, les solistes déambulent, se trémoussent de manière lascive, comme sont supposés le faire les indigènes dans l'imagerie colonialiste, sur un rap aux paroles très explicites. L'Occident corrompt donc tout ce qu'il touche: le rap, émanation de la culture afro-américaine, est synonyme d'avilissement de la femme.
A d'autres moment, les solistes sont rejoints par un petit corps de ballet, sept jeunes danseurs du CNSMD: ces purs produits de la culture "classique" masqués (sans doute pour des raisons sanitaires, mais c'est assez symbolique) se voient offrir les seuls passages véritablement chorégraphiés, comme une respiration dans cette laideur universelle. Et si finalement, le monde du premier Excelsior n'était pas meilleur que celui de l'Excelsior 2020 ? C'est une conclusion assez étonnante (mais ce n'est peut-être que la mienne) si on se fie aux intentions exprimées par le chorégraphe.
Le rideau se ferme, une dernière vidéo nous montre une meute de loups (ceux qui nous dirigent? les populistes?) déchiquetant le drapeau italien (bien malmené tout au long de la représentation), tandis qu'en transparence les danseurs nus forment une sorte d'amas de corps, tel un charnier.
Les amateurs de belle danse ne seront pas comblés par cet Excelsior, qui, dans le style, fait un peu penser au travail de Jérôme Bel. Néanmoins, la pièce présente un intérêt d'un point de vue socio-politique et réussit à intriguer le spectateur en le faisant se questionner sur les véritables intentions de son créateur.
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haydn
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haydn
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| Posté le: Ven Oct 16, 2020 10:34 pm Sujet du message: |
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Et au passage, merci à Fandorine qui nous représentait tout à fait officiellement au Théâtre de Chaillot pour la première fois. Elle vient fort heureusement suppléer mes absences en raison de mes soucis de santé.  |
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haydn
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| Posté le: Mar Oct 20, 2020 12:47 pm Sujet du message: |
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Et voici la première critique de Fandorine - j'espère que beaucoup d'autres suivront - avec la mise en page promise (je travaille lentement, mais c'est tout ce que ma santé me permet en ce moment)...
15 octobre 2020 : Excelsior (Salvo Lombardo) au Théâtre National de Chaillot (Paris)
En 1881, Excelsior, ballet à grand spectacle de Luigi Manzotti, était créé à Milan pour l'ouverture de l'Exposition Universelle. Ce divertissement allégorique célébrait la victoire de la lumière sur l'obscurantisme, la fierté d'une toute jeune nation italienne et une foi indéfectible dans le pouvoir de la science et des conquêtes techniques pour atteindre la paix universelle.
En 2020, à en pleine pandémie et à quelques heures de l'entrée en vigueur du couvre-feu à Paris, cet optimisme béat prêterait presque à sourire au moment de découvrir au Théâtre de Chaillot la relecture d'Excelsior par le chorégraphe italien Salvo Lombardo, un détournement de l'original aux accents anarchistes et altermondialistes.
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sophia
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Alexis29
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014
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| Posté le: Lun Fév 15, 2021 1:57 pm Sujet du message: |
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| Intéressant de lire qu'il a été préféré à Boris Charmatz pour occuper ce poste prestigieux.
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sophia
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Alexis29
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sophia
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| Posté le: Jeu Fév 18, 2021 9:28 am Sujet du message: |
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C'est dingue comme tout ce petit monde se case, se recase... avec une aisance confondante!
(et c'est un festival en ce moment)
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