haydn Site Admin
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Posté le: Lun Sep 04, 2017 12:04 pm Sujet du message: Interview : LEA THOMASSON, une Française au Mariinsky |
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Du haut de ses vingt ans, Léa Thomasson, jeune Savoyarde, a déjà bien roulé sa bosse : Chambéry, Paris, Milan, Stuttgart, et maintenant Saint-Pétersbourg. Après un an passé à la prestigieuse Académie Vaganova, Léa intègre, en septembre 2017, le «saint-des-saints» de la danse classique, le Ballet du Mariinsky, où elle est vraisemblablement la première Française à avoir été engagée, au moins depuis le début du vingtième siècle. Avec beaucoup de courage et de persévérance, surmontant les difficultés administratives et linguistiques, elle est parvenue à réaliser son rêve, travailler en Russie, cette Russie qui représente pour elle «Le» pays de la danse.
17 juillet 2017 : Léa Thomasson, la Française du Mariinsky
Mon premier contact avec la Russie, ce fut quand j’étais chez Bénédicte Windsor, à Annecy, au centre Artys. L’école avait organisé une sorte d’échange avec un établissement russe, et on avait passé une semaine à Voronej. Nous avions été accueillis dans des familles russes. Ce fut une expérience étonnante. La vie en Russie, c’était très différent de ce que je connaissais alors. Je ne peux pas dire que je suis tombée immédiatement amoureuse de la Russie. Voronej, c’est une petite ville, c’est quelque part la «vraie Russie». Saint-Pétersbourg, en revanche, ce n’est pas «réellement la Russie». C’est une ville plus européenne, avec des cafés, de nombreux étrangers. Mais Voronej, ça a été un premier contact, qui m’a permis de voir comment les Russes travaillaient, avec quelle rigueur, et de comprendre leur amour pour la danse. Cela m’a poussée, à mon retour, a regarder des vidéos de l’école Vaganova, des grands interprètes russes. Et petit à petit, le désir d’aller travailler là-bas s’est imposé en moi. En Russie, les gens ne comptent pas les heures. A Vaganova, l’école est ouverte en permanence. Si le dimanche, l’envie me prend, je peux aller travailler, les studios sont ouverts sept jours sur sept, de huit heures à vingt-et-une heure. Rien à voir avec l’expérience que j’ai eue à la Scala par exemple. En plus, l’école est tellement grande que si, quand on a un moment de libre, on veut s’entraîner, il y a toujours un studio de disponible. Tout le monde fait cela ici d’ailleurs. Il y a une forte émulation, qu’on ne trouve que difficilement dans d’autres institutions.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Lun Sep 04, 2017 8:23 pm Sujet du message: |
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J'avoue que lorsque j'ai réalisé l'interview, j'ai été surpris d'avoir pour interlocutrice - la fougue de la jeunesse aide évidemment - quelqu'un d'extrêmement déterminé et assuré. Mlle Thomasson donne l'impression d'avoir des nerfs d'acier - rien à voir avec l'image parfois gnangnan qu'on peut se faire de la ballerine classique -, de savoir exactement ce qu'elle veut et de s'en donner les moyens. Il faut quand même avoir un sacré courage et un sacré culot pour débarquer à 19 ans en Russie, à 3000 km de sa famille, apprendre les rudiments de la langue toute seule en deux mois (là bas, on ne vous prend pas par la main, c'est "marche ou crève") et décrocher un an après un poste au Mariinsky, où, d'après toutes les recherches que j'ai pu effectuer (ElenaK me contredira si nécessaire), aucune danseuse française n'avait réussi à se faire embaucher jusqu'à présent (en tous cas au moins depuis la mort de Marius Petipa). |
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chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1977
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Posté le: Mar Sep 05, 2017 6:51 am Sujet du message: |
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Merci beacoup, haydn, pour cet entretien très intéressant. J'espère que Mlle Thomasson continuera sa carrière au Mariinski, et qu'elle pourra participer à la tournée de la compagnie au Japon en 2018.
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