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Stuttgarter Ballett
21 juillet 2016 : La Mégère apprivoisée (John Cranko) au Ballet de Stuttgart
Elisa Badenes (Katharina) et Constantine Allen (Petrucchio)
La Mégère apprivoisée est une des pièces
maîtresses du répertoire du Ballet de Stuttgart, mais c’est aussi, il
faut bien le dire, le moins aimé des trois grands ballets de Cranko.
Sans doute, les perruques, les mets en pur plastiques, certains éléments
de décor ont beaucoup vieilli ; mais la fusion entre la danse
néo-classique et la comédie que Cranko réussit reste irrésistible. La
manière dont la querelle qui constitue le premier pas de deux entre les
futurs époux se transforme progressivement du slapstick à la danse pure
est un modèle d’intelligence de la scène.
Nous avions vu et rendu compte de deux représentations à la Noël 2013,
avec Maria Eichwald et Marijn Rademaker volant la vedette à leurs
partenaires dans chacune des deux. Ni l’une, déjà invitée à l’époque, ni
l’autre ne sont plus à Stuttgart, et il faut bien dire que cette
représentation festivalière n’arrive pas véritablement au niveau de ces
deux étoiles d’exception.
Elisa Badenes (Katharina)
Chez Elisa Badenes, la qualité technique de la
danse est irréprochable, et certaines de ses mimiques sont assez drôles ;
mais sa danse élégante n’a pas les qualités expressives que la
chorégraphie lui demande, et sa mégère n’a jamais la hargne qui fait son
charme. C’est un peu la même chose avec Constantine Allen : sa danse
est d’une qualité constante, et le partenariat, dans ce ballet souvent
acrobatique, est d’une qualité, d’une précision, d’un naturel qu’on ne
voit, par exemple, quasiment jamais au Palais Garnier. Sa danse est
d’une grande élégance, mais il y manque cette part de folie et d’ironie
qui fait du ballet la rencontre et l’accord de deux excentricités. Nous
avions vu Anna Osadcenko en 2013 dans le rôle-titre : elle est cette
fois la sœur coquette, mais là encore on attendrait un portrait un peu
plus enthousiasmant du personnage. David Moore, que nous avions déjà vu
en 2013, est son partenaire, avec toute la fluidité et l’expérience
qu’on attend de ce rôle qui est un peu un faire-valoir. L’ensemble
permet de passer une soirée agréable, mais après la Juliette d’Alicia
Amatriain la veille, l’aimable divertissement proposé fait un peu pâle
figure.
Dominique Adrian © 2016, Dansomanie
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Constantine Allen (Petrucchio)
Der Widerspenstigen Zähmung (La Mégère apprivoisée)
Musique : Kurt-Heinz Stolze d'après Domenico Scarlatti
Chorégraphie : John Cranko
Décors et costumes : Elisabeth Dalton
Katharina – Elisa Badenes
Bianca – Anna Osadcenko
Petrucchio – Constantine Allen
Baptista – Rolando d’Alesio
Gremio – Özkan Ayik
Lucentio – David Moore
Hortensio – Alexander Mc Gowan
Deux Filles de joie – Angelina Zuccarini, Ami Morita
Stuttgarter Ballett
Württembergische Staatsorchester, dir. James Tuggle
Jeudi 21 juillet 2016, Opernhaus Stuttgart
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