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critiques et comptes rendus
Bayerisches Staatsballett (Munich)

18 octobre 2015 : reprise de La Dame aux camélias (John Neumeier)

Retrouvez également notre article du 9 mai 2009 [Dominique Adrian]


Dame aux Camélias
Zuzana Zahradníková (Prudence), Lucia Lacarra (Marguerite)


Il faudra attendre encore quelques mois pour voir la centième représentation de La Dame aux camélias au Ballet de Bavière (qui le danse depuis 1997), mais au fil des distributions l’attrait du public pour ce ballet aussi ambitieux que fluide ne diminue pas. Bien sûr, en ce très médiocre dimanche d’automne, il restait des places vides dans les hauteurs du théâtre, mais les ovations qui terminent cette longue journée de danse témoignent de l’efficacité dramatique de la pièce.

Le grand plaisir d’une journée avec matinée et soirée de la même pièce, c’est naturellement la comparaison, et le plaisir est d’autant plus grand que chaque distribution apporte sa propre vision de la pièce. Cette fois, cependant, la comparaison tient difficilement, tant la représentation du soir fait oublier un après-midi plutôt morose. De la matinée, mieux vaut oublier complètement le premier acte, tant les deux protagonistes ne se trouvent pas.

Dame aux Camélias
Maxim Chashchegorov (Des Grieux), Daria Sukhorukova (Manon)

Au second acte, les choses vont un peu mieux : Ekaterina Petina y montre une danse soignée qui dégage une émotion puissante, à la hauteur de ce que nous avions perçu de sa Paquita ; son partenaire, lui, montre à l’inverse qu’il est dans un mauvais jour, avec des réceptions hasardeuses et un partenariat un peu brutal. Pour autant, il faut aussi reconnaître que la danseuse russe, arrivée à Munich en 2009 en provenance du Mariinsky, réussit beaucoup mieux la partie tragique de son rôle que les aspects de comédie qu’il comporte aussi : la comparaison avec Lucia Lacarra est sur ce point sans appel. L’irremplaçable étoile du ballet de Bavière est chez elle dans ce répertoire : c’est affaire d’expérience, cette expérience qui nourrit chaque instant de son incarnation ; c’est aussi affaire de technique, inentamée ; et c’est affaire de partenariat : malgré leur différence de taille, Marlon Dino et Lucia Lacarra offrent le plus fluide des partenariats, avec des merveilles de délicatesse : il ne s’agit pas que de technique, mais aussi et surtout de la manière dont la technique est mise en œuvre au profit de l’émotion.


Dame aux Camélias
Maxim Chashchegorov (Des Grieux), Daria Sukhorukova (Manon), Lucia Lacarra (Marguerite)

Alors que le long mandat d’Ivan Liška touche à sa fin, ces représentations confirment donc bien l’état de la compagnie : une étoile de tout premier plan comme diamant de la couronne et une compagnie cohérente et stylée qui la sertit de façon plus effacée, malgré les récents imports de danseuses issues de l’école russe. Son successeur, qui devra faire face à plus ou moins longue échéance, à la retraite de l’étoile Lacarra, héritera d’une compagnie dynamique et aimée par son public, à qui il faudra seulement donner un lustre plus collectif.




Dominique Adrian © 2015, Dansomanie

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Dame aux Camélias
Marlon Dino (Armand Duval),  Lucia Lacarra (Marguerite)




La Dame aux camélias
Musique : Frédéric Chopin
Chorégraphie : John Neumeier
Décors et costumes : Jürgen Rose

Marguerite Gautier : Ekaterina Petina (14h30) / Lucia Lacarra (19h30)
Armand Duval : Lukáš Slavický (14h30)/ Marlon Dino (19h30)
Monsieur Duval : Norbert Graf
Nanina : Elaine Underwood
Prudence Duvernoy : Katherina Markowskaja (14h30) / Zuzana Zahradníková (19h30)
Manon Lescaut :
Séverine Ferrolier (14h30) / Daria Sukhorukova (19h30)
Des Grieux : Adam Zvonař (14h30) / Maxim Chashchegorov (19h30)
Olympia:  Manoela Gonçalves (14h30) / Mai Kono (19h30)
Gaston Rieux : Jonah Cook (14h30) / Léonard Engel (19h30)

Bayerisches Staatsballett
Bayerisches Staatsorchester, dir. Michael Schmidtsdorff
Piano solo : Wolfgang Manz, Simon Murray


Dimanche 18 octobre 2015,  National Theater, Munich


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