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Théâtre de Chaillot : Un air de Folies (Béatrice Massin)

 
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laurence



Inscrit le: 16 Juin 2006
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MessagePosté le: Lun Jan 26, 2009 2:35 pm    Sujet du message: Théâtre de Chaillot : Un air de Folies (Béatrice Massin) Répondre en citant

Un air de Folies

Au théâtre de Chaillot, dans la salle Gémier, est présenté du 22 janvier au 31 janvier, le nouveau spectacle de Béatrice Massin: « Un air de Folies » Ce spectacle pour gourmets du monde Baroque est aussi une invite à sa découverte; un peu comme on déguste une saveur inconnue en y cherchant les différents composants.
Il faut dire que Béatrice Massin est passée maitre dans ces subtiles échanges entre la danse et la musique. Pour elle le « Le corps dansant est un corps musical » et le mouvement est avant tout synonyme d'énergie et de vitalité .
Formée par Francine Lancelot avec laquelle elle va vivre les grandes aventures de la compagnie «Ris et Danceries» et notamment la chorégraphie du superbe «Atys» créé en 1986 qui va réhabiliter l'opéra de Lully, non seulement en France, mais aussi à Moscou qui reste encore une terre de mission pour la danse Baroque.
Sa compagnie «Fêtes galantes» et son atelier font aujourd'hui référence.



«Un air de Folies» est un menu composé des Folies d'Espagne de Marin Marais et des Airs de cour qui est un genre vocal bref développé au 17e et 18e au caractère souvent galant, sérieux ou tendre, chansons à boire ou à danser: l'ancêtre de la mélodie française...
La volonté de ne retenir que la danse et la musique se voit par la simplicité du décor et la présence d'une lumière changeante et douce dues à des bougies et à des costumes qui mettent en valeur les déplacements structurés ou le corps est le plus souvent de face rarement de dos : corsets acidulée et pantalons pour les danseuses, chemises de ville et pantalons pour les danseurs et le chanteur.
Celui ci évolue dans la danse un peu comme le violon-chef d'orchestre évoluait dans ce temps là, dans l'orchestre, comme pour transmettre à l'oreille attentive du public, à chaque instant, une variation subtile de la disposition de masses sonores reprises en strophes.
Philippe Cantor rentre dans la Danse avec beaucoup de naturel, de sa voix de Baryton ,accompagné d'une viole de gambe et d'un théorbe.
La danse elle, est d'une technique mesurée, précise, aussi bien dans les déplacements que dans les figures propres à chaque danseur. Il émane d'elle, un mélange paradoxal de raffinement et de grand naturel du à cette recherche de gammes simples du mouvement équilibré.
Au fur à mesure que la danse s'enhardit, les répétitions se font plus subtiles et des dissymétries naissent aussi bien dans la vitesse d'exécution que dans la reprise du motif à l'unisson en canon et en fugue.
En revoyant «Clapping music» de la très contemporaine A.T. De Keersmaeker j'ai été surprise par la façon dont cette forme de structure était réinterprétée... mais les musiciens contemporains ne délaissent ils pas la musique romantique au profit du baroque...

L'ornementation, donnée par le haut du corps: plaisir du beau geste lu sur les visages et mouvements des bras des et des mains et des doigts arrondis comme en offrande, promène le spectateur dans un jardin à la Française dont la recherche aiguise les sens et ou la mode ne semble avoir que peu de part.


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Glinka !



Inscrit le: 15 Sep 2007
Messages: 84

MessagePosté le: Mar Jan 27, 2009 4:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les derniers mots de votre commentaire, Laurence, sur les mouvements de mains, de doigts, sur cette « ornementation » de la danse baroque, évoquent pour moi (qui n'ai pas vu et ne pourrai pas voir le spectacle dont vous rendez compte) un agréable souvenir, ma première vision (bien tardive....) d'une gestuelle « baroque », d'une danse « vibrante » mais à petite flamme comme au creux des mains, et justement ce sont les mouvements des mains, des doigts, que j'avais remarqués (c'était dans les moments quasi dansés du Bourgeois gentilhomme -Lazar/Dumestre/Roussat) ; et, comme l'émotion esthétique provoque en nous une perte des repères usuels, laquelle nous pousse souvent à vouloir aussitôt procéder à un échange très déséquilibré où l'on donnera tout ceci contre une infime partie de cela, j'avais écrit dans mon agenda, à l'époque : « Pour un seul mouvement de doigts des « laquaisss » (jeunes femmes travesties, mimes-danseurs-acteurs), je donnerais toutes les postures manuelles que Wilson a fixées à la colle cyanolite dans les vingt heures de la Tétralogie »... Troc fantasque, mais pouvant servir de sauf-conduit dans un lieu où l'on parle danse...

Et votre dernière image, le jardin à la française, n'est pas sans correspondre à ce qu'écrit Gérard Denizeau (Comprendre les genres musicaux, Larousse) pour conclure sa définition de l'air de cour, valable aussi -sans doute- pour le danseur comme elle l'est pour le chanteur : il faut à l'interprète « une intelligence directe de cette douceur française par quoi l'air de cour sut toujours se démarquer du madrigal italien, plus théâtral » ; en somme, il lui faut une intelligence intuitive de l' « âme française » d'alors, cette « âme » qui n'est autre qu'une culture locale -nationale- intériorisée, qu'une relativement durable « façon d'être » faite d'histoire ancienne et de géographie immuable à vue humaine, de langage aussi stucturant des conduites, et par laquelle, si l'on n'aime ici pas plus ni moins que là, si l'on n'est pas plus ni moins joyeux ici que là, on le manifeste ici un peu autrement que là, en le chantant un peu autrement, en le dansant de même... Et, à vous lire, on croit comprendre que les danseuses/danseurs de Béatrice Massin ont eu cette « intelligence directe »...

Mon petit mot n'ajoute strictement rien au vôtre, mais dans toute discussion le futile vient souvent s'agréger à l'essentiel... Je regrette surtout de ne pouvoir le placer simplement en note du vôtre, afin de laisser dans le fil le dernier mot à votre expressivité, faite toujours de mouvements délicats mais où l'on sent battre le coeur, mouvements d'amplitude contenue, où la force est contrainte à un espace mesuré -comme la danse dont vous nous avez bien parlé...


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laurence



Inscrit le: 16 Juin 2006
Messages: 430
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Jan 27, 2009 12:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mais c'est vraiment un pas de plus vers une sensation plus analysèe plus étayée merci Glinka de cette aide toujours délicate...


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26534

MessagePosté le: Sam Fév 07, 2009 5:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le compte-rendu de Laurence Guez est à présent en ligne sur le site. J'écluse peu à peu les retards... Rolling Eyes


22 janvier 2009 : Un air de Folies, par la compagnie «Fêtes galantes»


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