Iolanta - Casse-Noisette [ONP Garnier 07/03 - 01/04/2016]

[rothbart]

[krinchy]

Je ne m'exprime pas souvent sur ce forum, préférant laisser la place à des avis de qualité, solides et consistants. Il est dommage de laisser emporter par une réaction à chaud. J'ai donc laissé passer une nuit pour voir si j'arrive à décolérer. Et bien non.

J'ai l'impression d'une sombre arnaque. Tout ça pour ça ? Alors je mets totalement de côté la qualité des interprètes et de tous les artistes qui ont travaillé sur ce spectacle (costumes, décors, etc). Ma soirée a été gâchée par la mise en scène et les chorégraphies.

Iolanta : je me suis terriblement ennuyé. L'argument est quand même très pauvre et ce choix de mise en scène ne fait rien pour éviter de décrocher. Je me remets à peine de la mise en scène géniale du Barbier de Séville et je pense aux spectateurs qui vont voir peu d'Opéras et voient ce cliché d'une mise en scène statique et où tout traine en longueur.

Casse Noisette : oui, la transition est réussie. Pour le reste, ma voisine de derrière a tout résumé "heureusement que la musique est belle". Tout le ballet est plombé par la création sans interêt d'Arthur Pita. Ces scènes de jeux potaches auraient très bien pu être dansées par des amateurs. Utiliser des danseurs de l'opéra pour ça...

Les deux autres chorégraphes s'en sortent un peu mieux puisqu'il y a davantage d'efforts. Mais vraiment rien de transcendant et ça manque de cohérence. Forcément, au milieu de tant de médiocrité, les pas de deux ressortent. Moi qui idolâtre Alice Renavand, elle avait bien peu de matière à danser pour nous captiver. Les danseurs sauvent la face et ne s'économisent pas, chapeau.

Je suis tellement décu.

[nabucco]

Ce n'est pas l'argument qui est en cause dans Iolanta. C'est une atmosphère de fable médiévale (même si, si j'ai bien compris, il n'y a pas de texte médiéval derrière), avec tout un symbolisme de l'enfermement et de la lumière qui aurait pu donner lieu à un spectacle intéressant. Malheureusement Tcherniakov s'est contenté d'une mise en place basique, pas vraiment servie par des acteurs en partie médiocrissimes (le roi ne fait aucun effort pour faire semblant de jouer...). L'oeuvre vaut bien mieux que ça, mais je comprends bien que vous vous soyez ennuyé(e)!

[frederic]

Je ne suis pas certain que ce fut une bonne idée de montrer dans une même soirée Iolanta et Casse-Noisette. Ces 2 oeuvres furent certes présentées ensemble à la création mais rien ne les relie: le style de la musique de Tchaïkovski est bien différente d'une oeuvre à l'autre. Ce projet semble davantage destiné à nourrir la mégalomanie de Dmitri Tcherniokov, metteur en scène de qualité par ailleurs. Mais cette soirée est un ratage quasi total: il n'y a guère que le plateau de chanteurs qui puisse être sauvé. Mais là aussi, Tcherniakov les enferme dans un boite de 15 mètres carrés qui écrase le son ( y-a-t-il un acousticien à l'opéra?!….) et de surcroît crée des angles morts pour de nombreux spectateurs, y compris ceux de 1ère catégorie. Tcherniakov a créé son jouet sans aucun souci du public. Du coup, on respire quand enfin le décor s'élargit mais on déchante rapidement: où est-on? Dans un cours d'expression corporelle années 70 ou dans de zumba énervée années 2000? L'indigence chorégraphique des premiers tableaux sert en creux Cherkaoui mais on l'a connu plus inspiré. On comprend pourquoi Milepied s'est retiré de cette production, saisissant assez vite qu'il n'y avait rien à gagner à être manipulé par Tcherniakov et à associer son nom à ce spectacle.
Gérard Mortier avait un qualité majeure il s'impliquait dans les productions et cadrait les metteurs en scène. A l'évidence, le prince patricien de Garnier qui a fait une apparition remarquée dans la loge d'avant-scène qui lui est désormais dédiée en plein milieu de Iolanta, n'a pas freiné les ardeurs délirantes de Tcherniakov et sa réécriture de Casse-Noisette. D'ailleurs, sans le synopsis, j'imagine qu'on ne comprend rien. Mais on peut s'en passer tout aussi bien car au fond, ce spectacle ne dit rien. On dit qu'il sera repris. C'est une mauvaise nouvelle.

[rothbart]

Spectacle à enterrer de toute urgence!!!

[Ritournelle]

Une interview de Marion Barbeau sur son expérience dans ce ballet via Tutti Magazine
http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Marion-Barbeau-Ballet-Opera-Paris-Casse-noisette-Tcherniakov-Pita-Lock-Cherkaoui-fr/

On y apprend qu'elle est remplaçante sur Giselle (qu'elle a d'ailleurs dansé en Russie) mais ne jouera probablement pas ce rôle sur scène. On la retrouvera dans la création de Justin Peck en juillet puis lors de la reprise d'In Creases en septembre.