Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
|
Posté le: Lun Déc 07, 2015 12:03 am Sujet du message: |
|
|
J'attends avec impatience de voir cette distribution lors de sa seconde représentation. Il m'était malheureusement impossible de me dédoubler, et d'assister en même temps à la retransmission de La Dame aux camélias en direct du Bolchoï...
Merci en tous cas de vos impressions, alila et Entrechat 4 - il faut se lancer sans hésiter! -, j'espère que nous aurons d'autres retours encore.
En ce qui concerne Héloïse Bourdon, elle a bien du mérite, car, contrairement aux étoiles et aux premières danseuses, elle doit danser presque tous les soirs, que ce soit dans le corps de ballet, en soliste dans la troisième Ombre et dans le Grand Pas tout en travaillant à la fois les rôles de Nikyia et de Gamzatti (qu'elle interprétera avec la distribution Shapran / Kim)! Il n'y en a pas beaucoup qui accepteraient d'être aussi lourdement sollicitées, sans par ailleurs en retirer un quelconque avantage en matière de position hiérarchique. Mais c'est aussi par un tel travail et un tel dévouement qu'on se construit une solide popularité auprès du public. |
|
Revenir en haut |
|
juthri
Inscrit le: 31 Mar 2015 Messages: 65
|
Posté le: Mar Déc 08, 2015 2:56 am Sujet du message: |
|
|
Quelques mots sur la représentation de dimanche après-midi, donnée dans le cadre de la matinée Rêve d'Enfants de l'Arop, même si l'attraction du jour était bien sûr le couple formé par Héloïse Bourdon et Isaac Hernandez.
J'avais initialement prévu de faire l'impasse sur la reprise du rôle de Nikiya par la danseuse parisienne (quelle hérésie je sais !), mais j'avais quelques doutes sur la globalité de la distribution. L'annonce de la venue de l'étoile de l'ENB m'a illico fait changer d'avis
Disons-le tout net le contraste était frappant, et c'est heureux, avec la première donnée dans les circonstances douloureuses connues : envolées la tension extrême et les chutes subséquentes sur le plateau, retour au plaisir du simple divertissement et de sa transmission à un public réceptif, même si sage et discipliné, dans une ambiance bon enfant.
Rien que pour ce fait, le contrat était rempli, malgré quelques approximations d'ensembles habituelles, et une descente des ombres encore plus vacillante que les lumignons des hindous. Malgré tout, et même sans le "Fakir Volant", je n'ai plus ressenti les longueurs de la soirée inaugurale.
Etait-ce pour autant le sommet attendu ? Partiellement seulement, car ce ballet repose non sur le couple principal, mais bien sur le trio d'"étoiles", et la prestation d'Ida Viikinkoski, qui fêtait là sa prise de rôle en Gamzatti, et dans un grand premier rôle tout court, ne s'est pas hissée au niveau de ses deux partenaires du jour, comme on pouvait malheureusement le craindre.
Le déséquilibre m'est apparu trop grand pour donner une appréciation très favorable à l'ensemble, mais il faut le dire : quel couple, et quel partenariat !
Avant d'y revenir, quelques impressions sur les secondes rôles avec Sabrina Mallem en tête, toujours dans la Danse Indienne. C'est surement répétitif de l'écrire, mais quand on voit l'implication qu'elle y met soir après soir, lui en rendre grâce avec la même constance est la moindre des choses. Fanny Gorse a rendu une copie immaculée en 3e ombre, la plus réussie des 6 que j'ai vues donc à ce jour. Charline Giezendanner a également montré toute sa tonicité et sa précision en 2e ombre, mais aussi dans le pas d'action avec une synchronisation quasi parfaite avec Eléonore Guérineau (ce qui n'est pas rien).
Enfin quel plaisir de revoir Emmanuel Thibault en Idole dorée. Tant François Alu propose une vision très "statue de métal", d'une précision absolue mais fatalement un peu froide, tant ici le danseur laisse beaucoup plus affleurer la chaleur ou la pâte humaine sous son vernis flashy, avec une proposition moins virilement guerrière, plus androgyne, et quel regard ! Alors même si sa variation du jour n'était pas la plus aboutie qui soit, qu'importe, il est l'Idole dorée...
Revenons donc au trio. Je ne m'appesantirais pas sur le grand pas très difficile d'Ida Viikinkoski, car je ne sais pas si c'était l'émotion inhérente à sa prise de rôle, ou si elle se heurtait là à ses propres limites techniques. Peu importe, je n'ai pas envie de lui en tenir rigueur. D'ailleurs, si c'est la première proposition haydn lui rendra certainement justice après sa seconde représentation, et si c'est la deuxième il faut plutôt s'interroger sur les responsables de ce choix de distribution... Je serais moins indulgent sur sa composition du personnage, en méchante caricaturale du début à la fin, sans nuance ni évolution.
Parlons maintenant du couple, qui, plus encore que les deux personnalités qui le composaient, était la star de cette représentation. Et même si on décelait tout de même une marge de progression, ce qui était produit dimanche, malgré le manque certain de répétitions, était déjà un modèle de partenariat : dès les premières secondes du premier pas de deux on est embarqué dans leur histoire. C'est simple, harmonieux, terriblement juste.
Evidemment ce couple s'alimente des prestations individuelles de chacun. Même si j'aimais beaucoup l'intention de Dorothée Gilbert de présenter une Nikiya plus sacrée, distante, mais presque trop princesse, trop encore Gamzatti au fond, la réalisation de Héloïse Bourdon reste au-dessus en termes de profondeur et de nuances. Son personnage est plus empathique, la souffrance de son amour trahi plus humaine, elle est moins marquée Bayadère certes, mais plus intemporelle dès lors.
Le choc de la révélation de 2012 n'est plus présent, elle-même devait sans doute ressentir la tension d'être attendue cette fois-ci (c'est ainsi que j'interprète ses petits défauts initiaux relevés par alila), la variation du serpent pas poussée aussi loin que possible, mais globalement une grande prestation.
Last but not least, Isaac Hernandez, et que dire à part sublime ?
Présence, jeu intelligent, minimaliste mais naturellement juste, une simple bascule de l'assurance initiale vers le doute et son Solor prend vie.
Allez s'il fallait pinailler, je l'ai senti gêné au début sur quelques reprises d'appui en fin de tours ou pirouettes. Certainement plus à cause du sol (le revêtement ou la pente ?), car la maîtrise ne fait pas de doute, pour preuve quelques enchaînements à vitesse impressionnante. Dans les airs en revanche, plus aucune gêne : élévation bien sûr, aisance, réceptions délicates, double détente quasi systématique... mais sans jamais faire assaut de virtuosité gratuite : au contraire, certains sauts étaient mesurés, contenus, avec Gamzatti bien sûr, mais même en solo, juste pour le plaisir de graduer son élévation.
Et comme par hasard Héloïse Bourdon s'est permis la même chose dans sa dernière diagonale de jetés menés crescendo : effet garanti, ou quand le talent inspire le talent...
Pour résumer : un ballet pas complètement réussi à cause d'un deuxième acte plus faible, mais quels grands moments de danse !
Et vivement Bourdon en Gamzatti ! 
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
|
Revenir en haut |
|
alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
|
Posté le: Mar Déc 08, 2015 11:25 am Sujet du message: |
|
|
Tout à fait d'accord avec juthri sur les seconds rôles, notamment Sabrina Mallem et Giezendanner et Guérineau en pas d'action, mais aussi sur sa vision mieux développé sur les failles de départ de Viikinkoski, à suivre.
J'y suis retournée hier soir (aléas de l'abonnement jeune), et j'étais beaucoup plus convaincue par Hannah O'Neil, très impressionante techniquement. Effectivement Dorothée Gilbert a des moments très lyriques, mais semble parfois dans sa bulle, comme en dehors de l'histoire. Cependant les bras et les équilibres sont superbes. Heymann un peu pareil, il assure merveilleusement la technique, mais a du mal à incarner son personnage.
Et finalement, Éleonore Guérineau a "cassé la baraque" en remplaçant Charline Giezendanner dans la 2e ombre, un variation bien au dessus du lot de tout le ballet, dynamique, sans aucun effort apparent, en apesanteur, précise, musicale, WOW!!!
|
|
Revenir en haut |
|
Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
|
Posté le: Mar Déc 08, 2015 4:56 pm Sujet du message: |
|
|
Retour rapide sur cette Bayadère du 6 décembre, qui permettait Isaac Hernandez de faire ses débuts à l’Opéra de Paris et offrait à Ida Viikinkoski son premier grand rôle.
A noter dans la salle la présence assez inhabituelle d’un certain nombre de crieurs qui ont, plus ou moins objectivement, manifesté leur enthousiasme tout au long de la représentation. Toutefois, à la fin du ballet, je m’attendais à des saluts et des rappels interminables. En fait, non : le public s’est rapidement rhabillé et la lumière s’est donc rallumée. Dommage, j’étais bien disposée à applaudir encore un bon moment tant l’après-midi fût belle. Effectivement belle en tous points.
Parmi les rôles secondaires, il convient en premier lieu de souligner la très belle performance de Pablo Legasa (attention, jeune talent à suivre !), sérieux concurrent d’Hugo Vigliotti dans le rôle du Fakir bondissant plein d’énergie. Si bondissant d’ailleurs que je pensais qu’il s’agissait d’Hugo Vigliotti jusqu’à ce que je ne regarde plus attentivement ma feuille de distribution à l’entracte.
Dans la danse indienne, la performance vigoureuse de Sabrina Mallem est toujours à signaler, même si elle commençait à sembler un peu fatiguée dimanche après-midi.
Emmanuel Thibault, l’Idole dorée plus dorée que dorée, s’est taillé un beau succès (bien mérité) à l’applaudimètre. Si ses poses sont moins sculpturales que celles de son cadet François Alu, il n’empêche qu’Emmanuel Thibault reste, à 40 ans passés, stupéfiant d’élévation dans cette variation virtuose qui ne pardonne aucune approximation.
Lucie Clément, dans la danse Manou, manquait toutefois de malice et restait timide.
Parmi les « petites » du pas d’action, se distinguaient particulièrement Eléonore Guérineau (toujours remarquablement formidable) et Charline Giezendanner. Parmi les « grandes » du même pas, notons Roxane Stojanov (dont la longueur des jambes frôle l’indécence !) et Marion Barbeau (également remarquée dans la danse Djambo).
Au troisième acte, les 3 ombres (Aubane Philbert, Charline Giezendanner et Fanny Gorse) offrent chacune de jolies variations, même si ma préférence va à Fanny Gorse dont j’apprécie le travail particulièrement abouti de bras sans jamais tomber dans le maniérisme.
Le corps de ballet semble, au fil des représentations, être de plus en plus en place, excepté dans la descente des ombres toujours si tremblotante.
Parmi les rôles principaux, sans surprise, Héloïse Bourdon (pour qui je m’étais principalement déplacée) casse littéralement la baraque. Elle assure non seulement dans ses variations mais également dans ses passages avec Isaac Hernandez. Sans parler de sa technique aboutie, elle a cette aura rare qui capte le regard dès qu’elle entre sur scène et sait faire évoluer son personnage pour nous raconter une vraie histoire (là où l’interprétation de Dorothée Gilbert était cruellement lisse à mes yeux). A ce titre, même si elle n'opte pas pour des cambrés affriolants, sa variation de l'acte II est particulièrement belle.
Si Isaac Hernandez n’est pas forcément le Solor le plus guerrier du moment, il se sort néanmoins honorablement des difficultés du rôle. Le manège de la variation de l’acte II vous ennuie ? Ne vous inquiétez pas ! Il y ajoute aisément deux rivoltades (et bien faites en plus !). Pas d’inquiétude également pour les puristes-qui-crient-au-scandale-lorsqu’on-touche-à-la-chorégraphie : il exécute, parfaitement de surcroit, le manège de double assemblés à l’acte III.
Bref, baptême à la scène parisienne réussi pour le jeune mexicain.
Mais, au-delà d’être un bon technicien, Isaac Hernandez est surtout un partenaire attentif. Il convient à cet égard de mentionner la complicité avec Héloïse Bourdon qui, compte tenu des circonstances particulières, aurait pu laisser à désirer.
Avec Ida Viikinkoski, (trop) venimeuse Gamzatti, il s’affiche en partenaire solide qui permet de rattraper son manque d’aplomb. Gageons cependant pour que le trac apparent de la jeune finlandaise se transforme plutôt en confiance d’ici samedi prochain. Passé le pas de deux, terriblement difficile pour Ida Viikinkoski, cette prise de rôle est très encourageante. La variation de l’acte II est techniquement très correcte et les difficultés techniques du rôle sont bien maîtrisées. Ida Viikinkoski nous offre notamment une jolie diagonale de tours attitudes. Dans la coda, passé le dernier à l’italienne avorté, la série de fouettés est d’une propreté remarquable, exécutée quasiment sur place.
Côté interprétation, le chemin sera sans doute un peu plus long. Ida Viikinkoski est une Gamzatti venimeuse trop caricaturale. Elle serre la bouche et fronce le sourcil d’un bout à l’autre sans aucune évolution. Cette mimique, si elle peut être appréciable dans la scène de la confrontation avec Nikyia (très réussie par ailleurs), est rapidement agaçante.
Petite note sur la feuille de distribution : attention elle n’est pas correcte et comporte de nombreuses coquilles. Juliette Gernez, signalée dans la danse des éventails puis dans les 32 ombres, n’était par exemple pas sur scène. De plus, de nombreuses surnuméraires (notamment des élèves de 1ère division) n’apparaissent pas sur la fiche de distribution mais sont bien sur scène.
|
|
Revenir en haut |
|
paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
|
Posté le: Mar Déc 08, 2015 10:59 pm Sujet du message: |
|
|
Emilie1 a écrit: |
(...) Isaac Hernandez (...) Le manège de la variation de l’acte II vous ennuie ? Ne vous inquiétez pas ! Il y ajoute aisément deux rivoltades (et bien faites en plus !). Pas d’inquiétude également pour les puristes-qui-crient-au-scandale-lorsqu’on-touche-à-la-chorégraphie : il exécute, parfaitement de surcroit, le manège de double assemblés à l’acte III. |
Et après ça, quand on se plaint de la faiblesse technique de certaines prestations (par exemple pour le Lac de la saison passée), on s'entend dire "mais mon pauvre ami, les chorégraphies de Nureyev sont absolument impossibles à danser" : Hernandez vient de clore le débat...
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Mar Déc 08, 2015 11:08 pm Sujet du message: |
|
|
D'accord, sauf que cette variation n'est pas propre à la version Noureev.
|
|
Revenir en haut |
|
Gaïa
Inscrit le: 09 Déc 2012 Messages: 44 Localisation: Paris
|
Posté le: Mer Déc 09, 2015 1:22 am Sujet du message: |
|
|
Je rejoins les éloges envers Héloïse Bourdon, que je n'avais pas vue lors de sa prise de rôle en 2012. Elle incarne une Nikiya humaine, débordante de sincérité, très touchante finalement. La joie malicieuse quand le Fakir lui annonce son rendez-vous avec Solor au premier acte, et la marque de l'incompréhension (au-delà du désespoir) pendant la grande variation du deuxième, sont des expressions que je n'avais jamais vues aussi limpidement que chez elle. Ses longs bras d'oiseau sont d'une poésie rare, mais elle sait aussi être piquante - je pense à la deuxième partie de la variation du deuxième acte, très incisive, et aux beaux posés-piqués-développés seconde du troisième acte. Elle était peut-être un petit peu fébrile dans sa toute première variation, mais a su - chose peu fréquente - faire oublier la technique par la suite. Le fait qu'elle n'ait pas exagéré ses cambrés au deuxième acte vient-il des conseils de sa répétitrice Aurélie Dupont, qui ne les poussait pas non plus ? Cela ne m'a pas dérangée outre mesure.
Héloïse Bourdon a trouvé en Isaac Hernandez un partenaire doux et sûr, que j'ai trouvé mal assorti... au public parisien, particulièrement peu réceptif ce dimanche. Isaac Hernandez est doté d'une technique moelleuse et sans faille ; sa fougue s'accordait très bien à l'honnêteté de sa Nikiya.
Je ne m'étendrai pas sur la prise de rôle quelque peu décevante de la jeune Ida Viikinkoski, mon appréciation ayant souffert de la comparaison avec Hannah O'Neill, absolument brillante dans le rôle de Gamzatti.
Mentionnons encore le génial Pablo Legasa en Fakir, une Marion Barbeau rayonnante dans la danse Djampo et le Pas d'action, l'incontournable Sabrina Mallem dans la danse indienne, l'idole dorée d'Emmanuel Thibault et la deuxième Ombre de Charline Giezendanner.
N'étaient l'orchestre très planplan et le violon solo complètement faux, cette matinée était plus qu'enthousiasmante.
|
|
Revenir en haut |
|
CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1513
|
Posté le: Mer Déc 09, 2015 4:19 pm Sujet du message: |
|
|
Josua Hoffalt annonce qu'il remplacera ce soir Mathias Heymann aux côtés de Dorothée Gilbert et Hannah O'Neill |
|
Revenir en haut |
|
Elisa
Inscrit le: 03 Oct 2015 Messages: 21
|
Posté le: Jeu Déc 10, 2015 3:10 pm Sujet du message: |
|
|
Retour sur la représentation d'hier soir avec la distribution Gilbert-Hoffalt-O'Neill. Deuxième Bayadère de la série pour ma part.
Josua Hoffalt remplaçait Mathias Heymann souffrant et cela s'est ressenti sur le partenariat qu'il formait avec Dorothée Gilbert, en particulier dans le premier acte: les deux Etoiles paraissaient un peu fébriles, notamment dans les portés. Dorothée Gilbert, justement, ne m'a pas paru au mieux de sa forme. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire qu'elle me proposait, en particulier dans le premier acte là encore. La danseuse semble s'être détendue par la suite pour retrouver tout son lyrisme dans l'acte des Ombres. A noter: les très beaux cambrés de l'acte 2 proposés par l'Etoile. En revanche, contrairement à de nombreux lecteurs de Dansomanie, je n'ai pas du tout aimé ses bras. La première variation de Nikiya est à mon sens révélatrice sur les bras, notamment lors des fondus. J'ai trouvé les bras de Dorothée Gilbert assez "cassanst", nettement moins moelleux et aériens que ceux que j'avais pu observer avec Amandine Albisson la semaine précédente.
Josua Hoffalt est toujours un excellent partenaire. Il m'a semblé plus énergique dans ses variations solo qu'il a assumées avec brio.
Hannah O'Neill est une vraie princesse, jusque dans la gifle que Gamzatti met à Nikiya dans la scène de la dispute. Techniquement, tout était très propre et bien dansé. Peut-être lui manque t-il un brin d'interprétation, Gamzatti a aussi un caractère bien trempé qui ne transparait pas.
Parmi les seconds rôles, j'ai beaucoup aimé l'Idole Dorée de Fabien Révillion. Puissante, présente, avec un beau ballon et des réceptions précises. Hugo Vigliotti est toujours un superbe fakir.
Mention spéciale également aux danseuses du Grand Pas, bleues comme vertes. Leur coordination était parfaite.
La descente des Ombres était un peu hésitante mais toujours belle à voir. Même dans le corps de ballet, on remarque Héloïse Bourdon. Parmi les solistes, Charline Giezendanner se détache.
Un mot pour terminer sur l'orchestre. Qu'est-il arrivé à Fayçal Karoui hier soir? Plusieurs fois, les tempi adoptés m'ont paru douteux (notamment dans la première diagonale de l'Idole dorée, quelle purge pour Fabien Révillion ! ou dans la variation du serpent).
J'attends maintenant avec impatience la prise de rôle de François Alu ce soir et vos comptes-rendus me donnent encore plus envie de voir Bourdon-Hernandez 
|
|
Revenir en haut |
|
Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
|
Posté le: Jeu Déc 10, 2015 5:59 pm Sujet du message: |
|
|
Mathias Heymann est remplacé par Hugo Marchand pour la fin de la série.
|
|
Revenir en haut |
|
Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 2166
|
Posté le: Jeu Déc 10, 2015 10:27 pm Sujet du message: |
|
|
Et, oh miracle !, sur le site de l'Opéra, les distributions sont mises à jour.
|
|
Revenir en haut |
|
Swann
Inscrit le: 24 Mar 2007 Messages: 193
|
Posté le: Ven Déc 11, 2015 12:46 am Sujet du message: |
|
|
Et bien ce soir, François Alu a cassé la baraque ! Des allures de noble guerrier, une présence incroyable et, n'en déplaise à certains, une capacité à faire comprendre l'histoire par son jeu d'acteur. Et bien sûr, des sauts et des pirouettes en veux-tu en voilà...
|
|
Revenir en haut |
|
NEOPHYTE
Inscrit le: 25 Sep 2011 Messages: 1064 Localisation: PARIS
|
Posté le: Ven Déc 11, 2015 12:55 am Sujet du message: |
|
|
Jeudi 10 décembre 19h30
Cette "Bayadère" était juste presque parfaite et totalement exceptionnelle, c'est compliqué de savoir par qui commencer!
Solor le Magnifique était dansé par François Alu (et il fait ses cascades lui-même...), c'était viril, musclé, le niveau était très très élevé,
de la bombe en résumé!
Dés la 1ère variation de Myriam Ould-Braham, la danseuse sacrée a atteint le sublime, le travail des bras était juste fantastique, le décor était posé!
J'ai trouvé qu'elle avait en plus un niveau technique exceptionnel.
J'ai beaucoup aimé la Gamzatti de Charline Giezendanner, elle avait un petit côté enfant gâtée ...par la nature et qui en plus aime danser, cela se voit!
Si vous le pouvez courez voir cette distribution,
en plus l'Idole Dorée d'Emmanuel Thibault est trop bien, il est rutilant à souhait!
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
|
Posté le: Ven Déc 11, 2015 2:23 am Sujet du message: |
|
|
Ce soir François Alu a même tellement "cassé la baraque", comme dit Swann, qu'on se demande vraiment ce qu'il peut encore devoir faire pour qu'on finisse par le nommer Etoile. Parce que là...
Solor était évidemment un rôle taillé pour lui, dans lequel un gaillard viril et intrépide peut faire valoir aussi bien ses qualités athlétiques que ses talents de partenaire.
Dès le premier acte, on est entré dans le vif du sujet, avec des portés impeccables, le genre qui mettent immédiatement les danseuses en confiance. Mais le grand moment, attendu de tous, était évidemment la grande variation du III, avec les fameux doubles tours en l'air, qui posent tant de problèmes aux solistes masculins de l'Opéra de Paris, y compris les meilleurs d'entre eux. Avec François Alu, ces redoutables difficultés sont exécutés sans bavure, avec une aisance désarmante. Le danseur dispose d'une telle puissance musculaire qu'il pourrait quasiment effectuer trois tours à chaque saut. Là en tout cas, la Grande boutique dispose d'un virtuose capable de rivaliser avec les hôtes de marque invités pour cette série nouvelle série de La Bayadère : Isaac Hernandez et Kimin Kim, tous deux réputés pour leurs performances physiques impressionnantes et leur sens du "show".
Myriam Ould-Braham a été une très belle Nikiya, toute en nuances, d'une grande délicatesse. Mais elle fut, il faut bien le dire, un peu éclipsée par François Alu, coqueluche du public. Pourtant, M. Alu s'est toujours comporté en gentleman, mettant sa partenaire en valeur, se tenant en retrait avec la discrétion voulue lors des saluts... La Vox populi en aura décidé autrement.
Charline Giezendanner entamait, elle, sa série de Gamzatti. Dans la confrontation avec Nikiya, à l'acte I, elle a su trouver le ton juste : la garce, ce n'est pas elle, c'est l'autre, l'esclave libérée, qui s'acharne à lui voler son fiancé, à la veille de ses noces. Gamaztti n'est pas une vraie "méchante", mais une femme trahie par l'homme qu'elle aime, et humiliée par Nikiya.
A l'acte II, dans le grand pas, Mlle Giezendanner a plutôt bien réussi sa série de fouettés, mais elle ne possède pas - du moins pas suffisamment - l'autorité souveraine qui sied à une princesse : on la voudrait moins ostensiblement juvénile, plus altière, plus aristocratique.
De manière générale, le Pas d'action s'est avéré quelque peu désordonné, tout comme le corps de ballet féminin dans les danses dites des "perroquets" et des "éventails". Comme je me trouvais dans les hauteurs du second balcon, les défauts d'alignement et de placement étaient bien plus visibles qu'au parterre. En revanche, la troupe s'est bien rattrapée dans l'acte des Ombres, qui distille toujours autant de magie, de poésie (un peu gâchée par le violon solo de l'orchestre Colonne, toujours à la peine).
La danse indienne du II était endiablée au possible, emmenée avec beaucoup de dynamisme par Sabrina Mallem et Mickaël Lafon. Antoine Kirscher, le Fakir masqué, s'y est avéré habile au lancer-rattraper de tambour.
Emmanuel Thibault réalisa naguère des prestations grandioses dans le rôle de l'Idole dorée, et son fameux maquillage intégral éblouit toujours le public. On ne pourra que regretter qu'il n'ait jamais été distribué en Solor, mais on ne peut pas refaire l'histoire, et maintenant, il est trop tard, et c'est la génération des Alu et des Marchand qui est propulsée sur le devant de la scène.
On remarquera quelques incongruités, avec Hannah O'Neill, ou Héloise Bourdon qui officient presque anonymement au sein du corps de ballet - l'absurdité de la situation est particulièrement flagrante pour la seconde, toujours sujets, alors que par ailleurs elle danse les rôles principaux de presque tous les grands ballets romantiques du répertoire de l'Opéra de Pairs. Mais là encore, nous ne referons pas le monde en une nuit.
A signaler enfin, l'excellent trio d'ombres de l'acte III, composé d'Aubane Philbert, Mélanie Hurel et Valentine Colasante. Mlle Hurel, dont nous avions déjà souligné les mérites dans Polyphonia, de Christopher Wheeldon, qu'elle danse en parallèle au Palais Garnier, s'est particulièrement distinguée dans la deuxième Ombre, et s'y est avérée d'une propreté technique et d'une fraîcheur physique étonnantes. |
|
Revenir en haut |
|
|