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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Nov 18, 2015 7:59 pm Sujet du message: |
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Je ne comprends pas la dernière photo (les ombres). C'est quoi cette incrustation de Nikiya et Solor ? Merci.
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mirage
Inscrit le: 19 Jan 2006 Messages: 197
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Posté le: Mer Nov 18, 2015 8:01 pm Sujet du message: |
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Pour avoir vu quelquefois mais surtout dansé auprès de plusieurs Idoles dorés en tant que négrillon, je vous confirme qu'à des degrés très différents certes, les danseurs ont toujours porté un maquillage marron/doré. Mais en effet, Emmanuel Thibault décrochait la palme au point que c'en était assez aveuglant... Cependant, impossible de décrocher son regard, il interprétait ce rôle magistralement! Un de mes plus beau souvenirs de jeunesse..
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mer Nov 18, 2015 8:55 pm Sujet du message: |
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Aurélie a écrit: |
Je ne comprends pas la dernière photo (les ombres). C'est quoi cette incrustation de Nikiya et Solor ? Merci. |
Ben, juste une tentative de faire "original". Apparemment ratée si j'en crois votre réaction.  |
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1313
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mer Nov 18, 2015 11:00 pm Sujet du message: |
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Joël a écrit: |
(À titre de curiosité, je signale que la danse Manou m'a fait penser à un "numéro" de danse classique indienne kuchipudi dans lequel la danseuse place un pot rempli d'eau sur sa tête https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=6GhEpb7ygXs#t=180. Plus généralement, la représentation de femmes allant remplir des cruches d'eau est très courante dans le répertoire des danses indiennes, mais cela se fait sans accessoires.)
haydn a écrit: |
Dans la fosse, Fayçal Karoui a fait du mieux qu'il pouvait, avec l'orchestre Colonne, et on lui saura gré d'avoir évité le dzim-boum-boum trop souvent associé à Minkus, tentant de rendre à la partition de la Bayadère une certaine dignité musicale. On regrettera toutefois des tempi beaucoup trop étirés - mais M. Karoui n'en porte pas forcément la responsabilité - et un solo de violon franchement douteux au troisième acte. |
Comme lors de la reprise précédente, j'ai apprécié le côté théâtral que souligne Fayçal Karoui dans la musique. Le solo de violon n'était pas extra, mais celui de violoncelle dans l'acte II était magnifique ! |
Moi ce qui me surprend, c'est l'exactitude des coloris des costumes de La Bayadère de l'Opéra de Paris, quand on les compare aux vrais habits des danseuses indiennes. Je ne connais pas d'autre production de ce ballet où cet aspect soit aussi soigné :
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mer Nov 18, 2015 11:15 pm Sujet du message: |
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Bon, si un scénographe est intéressé, je vais demander des droits  |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Jeu Nov 19, 2015 1:29 pm Sujet du message: |
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Un p'tit côté "revival soviet"?
Je livre à mon tour quelques impressions sur cette première.
J'ai d'abord pensé que l'Opéra aurait pu attendre un ou deux jours supplémentaires avant d'entamer cette lourde série - disons au moins la fin des trois jours de deuil national décrétés -, mais enfin, la vie doit bien reprendre ses droits et il nous faut, je pense, remercier les artistes de nous avoir offert cette beauté imaginée par Petipa, malgré tout et vaille que vaille, au milieu de tant d'horreurs. En préambule, un discours, sobre et bien senti, de Stéphane Lissner sur une scène nue (Benjamin Millepied était seul à ses côtés), une minute de silence et une Marseillaise partagées. Bien difficile de passer sans transition de cette atmosphère grave et martiale à l'écoute de Minkus, a fortiori de se laisser aller au pur divertissement d'une fantaisie orientaliste.
Sur la représentation proprement dite, difficile également de faire la part des choses entre ce qui relève des circonstances particulières, qui nous affectent tous dans notre travail, danseurs ou spectateurs ordinaires, et les aléas inhérents à un spectacle de première. On le sait d'expérience, les premières de ces grands ballets classiques ne sont pas toujours parfaitement au point et ce fut encore le cas cette fois-ci, avec une tension quelque peu palpable dans les ensembles, on n'en rajoutera peut-être pas.
Pour ce qui est des protagonistes :
Dorothée Gilbert fut jadis une Gamzatti magistrale et à peu près incontestable, à mon sens la meilleure que l'Opéra ait produite ces dernières années. Elle reprend pour cette première de 2015 le rôle de Nikiya dans lequel elle avait fait ses débuts en 2010 aux côtés - déjà - de Mathias Heymann. Le rôle de la danseuse sacrée lui était sans doute moins naturel que celui de la princesse trahie, il n'empêche, sa prestation, dramatiquement très aboutie, montre tout le chemin parcouru depuis lors. Elle ne s'affiche plus - d'abord - en brillante technicienne, mais en interprète accomplie, capable d'une grande sensibilité, privilégiant le geste dramatique à la prouesse (plus d'arabesque penchée sur pointes dans l'acte II, mais qu'importe!). Son grand moment restera justement pour moi le solo de l'acte II, tellement ressassé (et souvent si ennuyeux), dans lequel elle déploie des qualités d'expression et de lyrisme qu'on ne lui connaissait pas forcément, notamment dans le haut du corps, avec des bras, des mains, des cambrés généreux peu vus à l'ONP et des moments de suspension tout aussi inattendus, qui donnent à lire toute la douleur tragique du personnage. Son acte III, en revanche, me laisse un peu sur ma faim, ce n'est pas tant une question de technique que de personnalité - il lui manque un peu d'ampleur dans le lyrisme et cette espèce d'autorité spirituelle qui sied à la désormais princesse des Ombres.
Cette distribution souffre néanmoins d'un problème qu'on ne peut, pour le coup, justifier par le contexte : le partenariat - et cela vaut tout autant pour le duo Nikiya/Solor que pour le duo Gamzatti/Solor. Entre ces trois là, il n'y a, en réalité, aucune histoire, aucune alchimie. Chacun donne l'impression de danser pour soi. Malheureusement, La Bayadère est un ballet qui se joue à deux, à trois - ou pas. Mathias Heymann est très bien dans ses deux grands solos - quoique l'on attende plus de lui encore -, mais il ne parvient pas à assurer les portés, ni même parfois de simples soutiens. Ce constat n'est certes pas neuf, mais là, ce défaut dans l'art du partenariat semble exacerbé, tout particulièrement dans le grand adage du pas d'action de l'acte II, qui se révèle bien anxiogène. Il est vrai aussi qu'on ne lui a pas facilité la tâche en lui donnant Hannah O'Neill comme partenaire, plus grande que lui de presque une tête et occupant tout l'espace. Tension extrême et/ou incompatibilité physique entre les deux danseurs (je n'avais pas remarqué à ce point dans Paquita), son Solor manque singulièrement d'autorité dès lors qu'accompagné. De son côté, Hannah O'Neill, débutante, que l'on sait très belle et d'un charisme indéniable, réussit le tour de force technique de la variation revisitée par Noureev, mais son jeu dans ce rôle d'étoile reste encore bien juvénile. Je n'aime pas cette manière de caricaturer Gamzatti en grande méchante de mélodrame ou de série B comme le font certaines danseuses - c'est peu ou prou un contre-sens -, mais là, on ne voit pas vraiment de parti-pris interprétatif - tout est un peu trop souriant et sans nuances.
Pour le reste, quelques seconds rôles sont à saluer particulièrement :
François Alu en Idole dorée, malgré un petit déséquilibre en avant malencontreux sur la réception finale de sa variation, s'est montré merveilleux de puissance et de sophistication mêlées - il est vraiment pour moi, et de loin, le plus beau danseur sorti ces dernières années de l'école de l'Opéra. Quelqu'un a ressorti sur les réseaux sociaux une vidéo de son Idole de 2012, il y était superbe dans mon souvenir, mais à revoir ces images, on se dit que l'évolution - le progrès - est fulgurante. Ce n'est pas tant la hauteur de ses sauts qui impressionne (l'admirable Kimin Kim, que nous verrons en Solor, a bien plus d'élévation) que son explosivité et sa capacité à articuler cette variation de manière précise et raffinée, avec un rythme idéalement placé, avec également un travail de bras et de mains digne d'une figurine de miniature moghole ou persane. Les négrillons qui jadis formaient sa cour se sont transformés en... petits faunes (un hommage discret à Robbins?), du moins me sont-ils apparus ainsi de là où j'étais placée. Ensemble toujours charmant, jusque dans le léger bazar dans les alignements, mais dont le sous-texte idéologisant - je parle du changement - est assez ridicule, pour ne pas dire extrêmement déplaisant, à mon sens. Hugo Vigliotti nous a proposé de son côté un Fakir très engagé et vivant. Honnêtement, il a tenu sur ses épaules le premier tableau, qui sans lui était plutôt ronronnant. Belle Manou d'Eléonore Guérineau, à la vivacité de biche. Belles Ombres à la française, claires, nettes et précises (personnellement, j'en trouve la musicalité insupportable, mais ce n'est pas la faute de ces dames), avec une mention particulière pour Mélanie Hurel, vétérante qui peut encore briller joyeusement dans ce type de variations, trop souvent regardées avec condescendance, alors que ce sont de petits joyaux. Pour finir, si la Descente des Ombres est apparue un brin fébrile et scolaire, les ensembles "au sol" ont semblé plutôt bien assurés.
Dernière édition par sophia le Jeu Nov 19, 2015 3:41 pm; édité 3 fois |
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Pomme
Inscrit le: 05 Sep 2013 Messages: 20
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Posté le: Jeu Nov 19, 2015 1:56 pm Sujet du message: |
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Retour sur cette première de la Bayadère forte en émotions, débutée, comme l'a raconté Haydn, sur un discours sobre de Stephane Lisner et la Marseillaise par l'orchestre colonne. La soirée fut fébrile sur scène, de déséquilibres en chutes et autres glissements de costumes. Le corps ne ballet n'était pas encore très ensemble, mais le tout était soutenu par un public généreux qui avait besoin de ce moment de suspension et de beauté.
Je partage votre admiration pour la qualité de la production parisienne, les décors et surtout les costumes sont magnifiques. Dorothée Gilbert fut le personnage fort du trio principal. En plus de ses qualités de technicienne, elle a présenté un beau travail des bras et du haut du corps. J'ai été convaincue par sa Nikiya. Cette joie de danser qui transparaît si souvent lorsqu'elle est en scène ne peut que coller à l'incarnation d'une Bayadère. Pour autant sa Nikiya n'avait rien de piquant ou de joyeux, elle était empreinte de gravité, de sensibilité, de fragilité, de sensualité, de force et de colère, à laquelle la gracieuse Hannah O'Neill, plus princesse que rivale, a eu du mal à répliquer. C'était un plaisir de retrouver Mathias Heymann et sa danse virtuose et aérienne, si légère que les solos de Solor semblaient être des moments de détente. On aurait voulu le voir avec Myriam Ould Braham plutôt qu'avec Dorothée Gilbert dont la personnalité artistique ne colle pas vraiment avec la sienne, et Hannah O'Neill, manifestement trop grande pour lui, mais on ne boude pas non plus son plaisir.
Au delà du tour du force, des sauts et des tours étourdissants, François Alu montre en idole doré beau un travail de la gestuelle des bras, des mains et de la tête. Il fut copieusement applaudi.
Puisqu'il faut parler des négrillons, et si j'apprécie l'idée derrière la modification de leurs costumes et leur maquillage, notre directeur s'est (là encore) trompé sur le sujet, car en aucun cas, il ne s'agissait dans la Bayadère de singer ni de tourner en dérision qui que ce soit, mais de représenter la société indienne dans toute sa diversité et sa réalité. Tout d'un coup, les négrillons nous sortent de cet Orient fantasmé pour redevenir des petits enfants blancs et on se demande ce qu'ils peuvent bien faire là.
Dans le dernier acte blanc, point fort de la version Noureev, j'ai particulièrement apprécié la première Ombre de Marion Barbeau délicate et lyrique jusque dans ses entre-pas. On se sent "plein" en sortant de ce ballet, et c'est un sentiment dont beaucoup avaient grand besoin.
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juthri
Inscrit le: 31 Mar 2015 Messages: 65
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Posté le: Jeu Nov 19, 2015 4:54 pm Sujet du message: |
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Pour compléter les chroniques de cette première très particulière, je voulais signaler l'étrange standing ovation finale qui résumait assez bien la soirée.
Celle-ci a commencé plutôt fortuitement, car tout le monde étant assez pressé de quitter le théâtre, la moitié de la salle (du moins à l'orchestre) s'est retrouvée debout aux saluts dès le deuxième lever de rideau. Elle s'est achevée avec un peu plus d'enthousiasme, certes fortement teinté de soulagement, la principale qualité du spectacle ayant été pour moi sa tenue (même si je partage certaines réticences du fait de la période de deuil) plutôt que son contenu.
Concernant la danse, je n'ai guère de commentaires à ajouter sur les prestations réussies par François Alu, Sabrina Mallem, Mélanie Hurel (que j'ai préférée à la danse plus jeune de Marion Barbeau), et par un Hugo Vigliotti impressionnant dans le jeu comme dans la danse.
Pour les premiers rôles j'ai aussi bien aimé la Nikiya de Dorothée Gilbert qui a proposé une interprétation moins empathique mais plus dans un esprit sacré du personnage.
J'ai moins apprécié les deux autres premiers rôles, mais je suis néanmoins plus indulgent avec Mathias Heymann dont on connait les nombreuses qualités et le défaut majeur : son manque de confiance, qui est d'ailleurs pour moi à l'origine de ses hésitations dans les partenariats (dans Paquita la différence de taille avec Hannah O'Neill n'était pas apparue si handicapante).
Et dans ce ballet, tant sur la chorégraphie que dans la distribution, rien n'est fait pour le mettre en confiance : deux partenaires féminines à forte personnalité (quel regard de Dorothée Gilbert quand il s'est un peu loupé sur un soutien ), le contraste flagrant avec Audric Bezard (sans doute le meilleur partenaire de la compagnie), et l'ovation pour François Alu (méritée, sans contestation aucune, au-delà des sauts très marqués, j'ai adoré sa décomposition ciselée de chaque mouvement de bras ou de tête).
Reste qu'au final j'ai trouvé le ballet bien long entre lenteur de l'orchestre et longueurs des pantomimes des deux premiers actes (le Fakir ne peut pas tout). Même si le contexte en est surement la cause principale, j'ai eu beaucoup de mal à être pleinement concerné.
J'attendrai la soirée Shapran/Kim pour pouvoir juger cette reprise dans un temps plus apaisé.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Ven Nov 20, 2015 11:07 am Sujet du message: |
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Citation: |
De cet Orient fantasmé, avec étoffes soyeuses, costumes raffinés aux couleurs éclatantes, tout ravit. Y compris et surtout le kitch du 2e acte célébrant les fiançailles de Solor et Gamzatti (Valentine Colasante). Une surenchère de tableaux avec éléphant bleu à roulette, dépouille de tigre, chaises à porteur et de grands ensembles pour le corps de ballet avec valses ou polkas. |
Et André Rieu avait remplacé Fayçal Karoui dans la fosse? |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Nov 20, 2015 11:22 am Sujet du message: |
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Un portrait - très light - de Mathias Heymann dans Les Echos.
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friday
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 164
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Posté le: Ven Nov 20, 2015 3:14 pm Sujet du message: |
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Le partenariat J Hoffalt-A Albisson fonctionne bien mieux que celui de la première. A Albisson est une Nikiya légère au premier acte, très souriante, loin de la tragédie. Elle sait faire évoluer son personnage tout au long de l’histoire. Son travail de bras et de cambrés est moins élaboré que celui de D Gilbert, mais elle reste très attachante dans sa lecture du personnage.
J Hoffalt est un excellent partenaire, bien plus à l’aise dans les portés que M Heymann. Il a aussi beaucoup travaillé son jeu scénique par rapport à 2012, même si son visage reste parfois un peu fermé. Les variations en revanche ne sont pas son point fort. Le manège de doubles tours assemblés du troisième acte et une des doubles cabrioles – si bien réalisés par M Heymann - ont été revisités.
V Colasante est une Gamzatti « méchante » peu nuancée, c’est un parti pris. Techniquement, ses fouettés à l’italienne étaient moins bien réalisés que ceux de H O’Neill.
Enfin, le retour de P A Raveau était d’autant plus difficile que F Alu avait réussi une variation très ciselée. P A Raveau a, pour sa part, été moins précis.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Dim Nov 22, 2015 2:00 pm Sujet du message: |
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Philippe Noisette - qui noie quelque peu le poisson - sur la deuxième distribution de La Bayadère dans Les Echos
et un reportage "dans les coulisses de La Bayadère" sur France Musique.
En attendant, des pages et des pages de places à revendre sur Boursopéra...
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