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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014
Messages: 1313
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 Posté le: Dim Sep 27, 2015 3:52 pm Sujet du message: |
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L'interview en question avec BM qui dit à quel point les rapports peuvent être durs au sein de la compagnie m'a fait penser à la saison que Ross Stretton avait passée à la tête du Royal Ballet au début des années 2000. Nommé à la surprise générale par le directeur de l'Opéra Michael Kaiser, Stretton n'avait aucun lien avec la compagnie avant de prendre ses fonctions. Si des problèmes avec Deborah MacMillan (qui menaçait de retirer les droits de toutes les oeuvres de son mari) étaient survenus c'est surtout les problèmes qu'il a eu avec les danseurs qui avaient précipité son départ. Là aussi la mise en avant d'une danseuse, Alina Cojocaru, avait fait couler beaucoup d'encre. Les idées de programmation étaient novatrices mais le choix d'un nouveau répertoire, trop européen aux yeux des anglais, avait également vite été décrié.
Je ne souhaite rien de tel à BM, j'aime sa programmation, son énergie et sa manière de considérer les individus mais l'interview laisse comme un mauvais goût, celui d'une affaire qui n'est peut-être pas aussi bien lancée qu'elle en a l'air...
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haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 4:16 pm Sujet du message: |
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| CatherineS a écrit: |
Finalement on voit avec BM que l'histoire est une éternelle répétition. Comme d'autres avant lui, il a voulu supprimer le concours, mais se confronte aux vetos des danseurs, (sans doute ceux qui n'ont plus d'avenir au sein de la compagnie), il se moque de la hiérarchie pour ses distributions, mais comme tous les autres, il ne distribue que ses chouchous.
Même s'il a soit disant voulu mettre nombre de danseurs en avant, on s'aperçoit qu'il snobe certains anciens qui mériteraient sans être promus d'avoir des rôles, et met en avant toujours les mêmes.... ce qui est un peu lassant. La surmédiatisation de Leonore Baulac en est le plus parfait exemple (toute qualité qu'ait la jeune femme).
J'aimerais aussi savoir pourquoi Aurélie Dupont a renoncé au titre de maître de ballet, guerre d'ego avec le directeur de la danse qui veut rester seul maître à bord et imposer ses goûts artistiques ? |
Je ne pense pas du tout qu'il faille chercher une "guerre d'ego" entre B. Millepied et l'ex-future maîtresse de ballet, mais bon, je n'ai pas posé de micros à la direction de la danse de l'ONP.
Par ailleurs, cela ne me gêne pas que le Directeur de la danse distribue ceux qui sont en conformité avec son projet artistique. Au moins, dans le cas de Millepied, c'est clair et assumé. Après, on aime ou on n'aime pas les danseurs en question, mais on sait à quoi s'en tenir. Cela ne me parait pas choquant qu'un Directeur de la danse ait des préférences et assume ses choix, du moment que les motivations sont réellement d'ordre artistique. Avec Nouréev, c'était pareil.
Pour la médiatisation, là aussi je trouve que c'est une bonne chose. Certes, ici nous sommes entre balletomanes compulsifs, informés dans l'instant si Mathias Heymann a un durillon au gros orteil ou Svetlana Zakharova un bouton sur le nez. Mais la forte présence médiatique de B. Millepied et des danseurs qu'il veut mettre en avant permet aussi de toucher un large public, qui autrement ne s'intéresserait pas à la danse classique. Là je pense que Millepied a vraiment eu une influence positive, car maintenant, comme du temps de Noureev, on parle de la danse dans tous les médias, et pas seulement dans quelques revues spécialisées ou sur quelques blogs et forums réservés aux aficionados et autres "insiders". |
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015
Messages: 1513
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 4:47 pm Sujet du message: |
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Je suis entièrement d'accord avec vous Haydn, j'avais supprimé ma phrase sur la bonne chose de la médiatisation de la danse par Millepied, car le directeur omniprésent semble avoir aussi bien des afficionados que des dénigreurs et je n'ai pas voulu offenser ces derniers. Mais je suis pour cette surmédiatisation qui permet de parler de la danse partout et pas seulement dans le microcosme des balletomanes (qui avouons le, ne seront jamais contents de n'importe quel directeur).
Ce que je voulais dire par ailleurs c'est que de toute façon, chaque directeur a ses chouchous, et on n'aura jamais un directeur objectif qui distribuera TOUS les danseurs talentueux à leur juste valeur, y compris dans de beaux seconds rôles. J'espère juste qu'il arrivera à redonner aux étoiles leur lustre d'antan et qu'il ne sera pas dépassé par des "fonctionnaires de la danse" . |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 4:49 pm Sujet du message: |
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| haydn a écrit: |
| Par ailleurs, cela ne me gêne pas que le Directeur de la danse distribue ceux qui sont en conformité avec son projet artistique. Au moins, dans le cas de Millepied, c'est clair et assumé. Après, on aime ou on n'aime pas les danseurs en question, mais on sait à quoi s'en tenir. Cela ne me parait pas choquant qu'un Directeur de la danse ait des préférences et assume ses choix, du moment que les motivations sont réellement d'ordre artistique. Avec Nouréev, c'était pareil. |
Tant qu'il ne les distribue pas à tort et à travers, sur tout et n'importe quoi, cela ne me gêne pas non plus - il a quand même eu un certain "nez" en la matière et j'avoue que j'ai du mal à regretter certaines mises à l'écart. Après, le concept marketing de "génération Millepied" s'explique aussi par l'absence de renouvellement des générations au sein de la compagnie, dont Brigitte Lefèvre est largement responsable. J'aurais tendance à considérer que la saison précédente a été une sorte de galop d'essai, dont, j'espère, il a su tirer les conséquences (par exemple, Léonore Baulac n'est pas distribuée sur La Bayadère, mais sur le Wheeldon).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 5:08 pm Sujet du message: |
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| CatherineS a écrit: |
| Ce que je voulais dire par ailleurs c'est que de toute façon, chaque directeur a ses chouchous, et on n'aura jamais un directeur objectif qui distribuera TOUS les danseurs talentueux à leur juste valeur, y compris dans de beaux seconds rôles. |
Je ne dis pas que le Bolchoï n'a pas ses "injustement placardés" et ses "abusivement mis en avant" - il est évident que non (et ils sont bien plus nombreux de surcroît) - et toutes les distributions ne s'y valent pas non plus, mais je n'y ai jamais vu, en dix ans, de danseurs qui n'étaient pas à leur place là où ils étaient.
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015
Messages: 1513
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 5:20 pm Sujet du message: |
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| sophia a écrit: |
| CatherineS a écrit: |
| Ce que je voulais dire par ailleurs c'est que de toute façon, chaque directeur a ses chouchous, et on n'aura jamais un directeur objectif qui distribuera TOUS les danseurs talentueux à leur juste valeur, y compris dans de beaux seconds rôles. |
Je ne dis pas que le Bolchoï n'a pas ses "injustement placardés" et ses "abusivement mis en avant" - il est évident que non (et ils sont bien plus nombreux de surcroît) - et toutes les distributions ne s'y valent pas non plus, mais je n'y ai jamais vu, en dix ans, de danseurs qui n'étaient pas à leur place là où ils étaient. |
Je parlais pour l'Opéra de Paris. Bon ceci étant sous Rudolf Noureev, il n'y avait pas réellement de danseurs injustement placardés hormis peut-être Karin Averty. Mais bon même Pietragalla, contrairement à ce qu'elle a dit, était bien distribuée par Noureev, même s'il ne la voyait pas étoile. |
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009
Messages: 675
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 6:01 pm Sujet du message: |
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| haydn a écrit: |
| Pour la médiatisation, là aussi je trouve que c'est une bonne chose. Certes, ici nous sommes entre balletomanes compulsifs, informés dans l'instant si Mathias Heymann a un durillon au gros orteil ou Svetlana Zakharova un bouton sur le nez. Mais la forte présence médiatique de B. Millepied et des danseurs qu'il veut mettre en avant permet aussi de toucher un large public, qui autrement ne s'intéresserait pas à la danse classique. Là je pense que Millepied a vraiment eu une influence positive, car maintenant, comme du temps de Noureev, on parle de la danse dans tous les médias, et pas seulement dans quelques revues spécialisées ou sur quelques blogs et forums réservés aux aficionados et autres "insiders". |
Tout à fait d'accord. C'est un argument que je défends depuis longtemps.
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Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010
Messages: 272
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 6:02 pm Sujet du message: |
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| CatherineS a écrit: |
| Bon ceci étant sous Rudolf Noureev, il n'y avait pas réellement de danseurs injustement placardés hormis peut-être Karin Averty. Mais bon même Pietragalla, contrairement à ce qu'elle a dit était bien distribuée par Noureev, même s'il ne la voyait pas étoile. |
Au rang des "placardés", il y a aussi (et surtout) eu Françoise Legrée.
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015
Messages: 1513
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 7:46 pm Sujet du message: |
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| Emilie1 a écrit: |
| CatherineS a écrit: |
| Bon ceci étant sous Rudolf Noureev, il n'y avait pas réellement de danseurs injustement placardés hormis peut-être Karin Averty. Mais bon même Pietragalla, contrairement à ce qu'elle a dit était bien distribuée par Noureev, même s'il ne la voyait pas étoile. |
Au rang des "placardés", il y a aussi (et surtout) eu Françoise Legrée. |
Elle n'était certes pas très distribuée, mais bon elle était tout de même étoile. Le cas Legrée était à part. Elle avait été nommée avant l'arrivée de Noureev, car on savait qu'il ne l'aurait pas promue, car il la trouvait Bolchoï. C'était certes une danseuse atypique, mal distribuée, mais bon, vu qu'elle était étoile, on n'avait pas le même sentiment de gâchis qu'actuellement, où certains danseurs n'ont jamais été mis en avant. Et elle n'emballait pas forcément le public contrairement aux collègues que Noureev a mis en avant. |
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Lammermoor
Inscrit le: 20 Jan 2008
Messages: 292
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 9:08 pm Sujet du message: |
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| CatherineS a écrit: |
| Et elle n'emballait pas forcément le public contrairement aux collègues que Noureev a mis en avant. |
Et c'est bien dommage car Françoise Legrée avait entièrement sa place à ce rang.
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015
Messages: 1513
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| Posté le: Dim Sep 27, 2015 9:29 pm Sujet du message: |
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| Lammermoor a écrit: |
| CatherineS a écrit: |
| Et elle n'emballait pas forcément le public contrairement aux collègues que Noureev a mis en avant. |
Et c'est bien dommage car Françoise Legrée avait entièrement sa place à ce rang. |
J'aimais bien Françoise Legrée  ! Ce fut ma première Kitri marquante ! |
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Elsen
Inscrit le: 27 Sep 2015
Messages: 4
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| Posté le: Mar Sep 29, 2015 11:34 am Sujet du message: |
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| CatherineS a écrit: |
| Emilie1 a écrit: |
| CatherineS a écrit: |
| Bon ceci étant sous Rudolf Noureev, il n'y avait pas réellement de danseurs injustement placardés hormis peut-être Karin Averty. Mais bon même Pietragalla, contrairement à ce qu'elle a dit était bien distribuée par Noureev, même s'il ne la voyait pas étoile. |
Au rang des "placardés", il y a aussi (et surtout) eu Françoise Legrée. |
Elle n'était certes pas très distribuée, mais bon elle était tout de même étoile. Le cas Legrée était à part. Elle avait été nommée avant l'arrivée de Noureev, car on savait qu'il ne l'aurait pas promue, car il la trouvait Bolchoï. C'était certes une danseuse atypique, mal distribuée, mais bon, vu qu'elle était étoile, on n'avait pas le même sentiment de gâchis qu'actuellement, où certains danseurs n'ont jamais été mis en avant. Et elle n'emballait pas forcément le public contrairement aux collègues que Noureev a mis en avant. |
Si c'est de François Legrée dont vous parlez, je ne partage pas du tout votre opinion. Sa carrière a bel et bien été bousillée par Noureev. C'était une personnalité tout à fait unique, hyper sensible (parfois trop), avec un sens dramatique qui allait droit au cœur des spectateurs. Justement, elle emballait le public jusque dans ses pus petits rôles! Pour l'avoir suivie de très près, je garde d'inoubliables souvenirs : la reprise de "Comme la princesse Salomé est belle ce soir" de Maurice Béjart qui avait demandé à Michael Denard de choisir "sa" partenaire... , son Effie dans La Sylphide qui rendait le pas de trois avec Ghislaine Thesmar et Michael Denard poignant, sa fabuleuse Giselle, son unique Sylphide (!) le jour de ses adieux - il faut oser, de la part d'une direction - on était alors passé à BL - , donner ce rôle une seule fois à une danseuse qui s'en va - mais elle a su être à la fois mutine et évanescente au premier acte et totalement irréelle au second. Et je ne parle pas de tous les rôles qu'elle a dansés avant l'arrivée de Noureev. ll suffit de regarder son répertoire pour constater qu'elle a été totalement barrée. J'ignore comment poster des photos, mais je vais essayer de le faire, car elle mérite qu'on se souvienne d'elle.
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haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657
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| Posté le: Mar Sep 29, 2015 12:29 pm Sujet du message: |
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Merci pour ce témoignage et bienvenue, Elsen  |
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Jules
Inscrit le: 21 Fév 2011
Messages: 36
Localisation: Paris
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| Posté le: Mar Sep 29, 2015 8:12 pm Sujet du message: |
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J'en reviens au sujet : le nouveau Directeur de la danse. le débat qui a lieu me semble être un faux-débat. Et je rejoins Haydn sur ses remarques... Car qu'observe-t-on ? Un nouveau Directeur, Benjamin Millepied, donc, acharné de travail, bourré d'idées et s'attaquant à faire évoluer (et non pas dépoussiérer, puisque "l'Opéra de paris n'est pas un meuble"  ) une maison comme l'Opéra en inculquant sa vision de la danse et de la compagnie: quoi de plus normal ? Il jouit d'une certaine notoriété... et alors ? Il a accompli deux ou trois choses dans sa carrière il me semble... Danseur Etoile (NYCB), chorégraphe, ayant travaillé avec Robbins et Baryshnikov (pour ne nommer que ces deux-là), Directeur d'une compagnie (LADP)... Il est marié avec une actrice célèbre, talentueuse et belle ? Tant mieux pour lui. Ce ne sont pas mes affaires. Pour l'avoir aperçue le 25 septembre, elle était discrète, et nulle horde de paparazzi dans les environs. Alors ne mélangeons pas la vie privée et la vie professionnelle, s'il vous plait...
La danse et l'Opéra :
Millepied a des idées et il s'en donne les moyens, n'hésitant pas à ouvrir la saison tant par une avant-première pour les jeunes à prix réduit (louable idée !) que par un Gala clairement assumé - qui n'a rien de philantropique, au contraire, c'est clairement énoncé et annoncé -, Gala qui rassemble son lot de people, c'est logique, et alors ? Tout au plus peut-on regretter que le défilé ne soit pas montré à un plus large public, je reste persuadé que cette erreur, car c'en est une en effet, sera réparée dans les saisons à venir. Donc un gala, repris par la presse "pipole", c'est normal, c'est hélas ce que veut le peuple en 2015, des "pipole"... alors ne faisons pas à Millepied des reproches qui s'adressent plus au monde comme il va et à la société actuelle (qui érige Kim Kardashian en célébrité !... on croit rêver... ou cauchemarder).
Revenons au sujet : la danse, l'Opéra, et le nouveau directeur. Là encore, nul besoin de comparer un Directeur à un autre, chacun a fait et fera ce en quoi il croit, avec des succès et des échecs. j'ai apprécié beaucoup de danseurs et de soirées dirigées par Mme Lefèvre, et je viens de me régaler avec le programme d'ouverture de saison de M. Millepied. Je ne veux pas choisir de camp. Je trouve simplement qu'il y a une énergie nouvelle à l'Opéra, de nouvelles idées, de nouveaux danseurs mis en lumière, et tout ça excite la curiosité et c'est bien réjouissant au final; ça fait du bien... Le problème de la longévité d'un Directeur c'est que l'étonnement n'est plus au rendez-vous, c'est tout. Une certaine lassitude s'installe, chez les danseurs et chez le public. En ce sens l'arrivée d'un nouveau Directeur est toujours source d'excitation et d'interrogations - même si, à n'en pas douter, la résistance au changement typiquement française doit donner du fil à retordre au nouveau Directeur -. Et même si certains danseurs étoiles sont laissés à l'écart, je ne peux le déplorer. j'ai subi plusieurs "Lac" il y a quelques années avec la même danseuse que je ne nommerai pas (est-ce nécessaire ?) et j'étais en colère. j'attendais mieux de l'opéra de Paris - et je ne vais pas m'aventurer sur un autre terrain miné : le prix des places payées... -. Alors que certains interprètes soient moins distribués, c'est hélas, une fois encore, logique... Et ça me convient.
le programme d'ouverture :
Clear Loud Bright Forward est une pièce aboutie (la plus aboutie ??) de Benjamin Millepied, qui a su rassembler des talents que je trouve incontestables (Nico Muhly à la musique, reconnu par ses pairs depuis longtemps... UVA, scénographes brilliants, inspirés, esthétiques et non esthétisants... Iris Van Herpen aux costumes, une des créatrices les plus inspirées à l'heure actuelle qui sait se faire discrète et créer des costumes au service de la danse et de l'oeuvre). Cette pièce, très richement chorégraphiée (il y a tant à voir que j'y retournerai sans doute) rassemble enfin un groupe de danseurs talentueux et enthousiastes qui prennent plaisir à danser... et ça se voit (je ne citerai pas mes préférés, chacun ses goûts... presque tous m'ont largement enchanté !)
The dreamer est une belle oeuvre, sans doute grâce à Mathieu Ganio. (Mlle Albisson ne me convainc toujours pas... désolé, c'est comme ça, je lui trouve un côté appliqué et scolaire, pas du tout agréable à regarder. Elle ne danse pas, elle fait les pas. Avec une technique honorable mais sans panache. Ce n'est que mon avis...)
Themes & variations est enfin une pièce hors-temps qui semble ravir le public. Pour ma part, ni emporté par les interprètes (bonne technique chez tous deux, Laura Hecquet et Josua Hoffalt, mais sans ce truc en plus qui fait frémir), ni fervent adepte de ce genre de pièce (tutus, broderies, scintillements), j'y trouve toutefois du plaisir, comme un joli divertissement académique pour clôturer la soirée.
En conclusion, comme le souligne Haydn, que la notoriété de M. Millepied attire de nombreux regards sur la danse et l'Opéra de Paris, c'est une excellente nouvelle. Plus le public de la danse s'élargira, plus la danse aura un avenir. C'est une évidence.
Pour toutes les raisons évoquées ici, je trouve donc que ce qui s'amorce à l'Opéra est convaincant, intéressant, et satisfaisant (ou très satisfaisant... les goûts et les couleurs...) pour les danseurs et le public. Charmatz par exemple, courrez voir ça...! Il fallait oser. On peut trouver diverses limites à l'exercice, il ne constitue pas moins une expérience particulière pour les danseurs et le public. Après on adore ou on déteste, mais on ne peut nier la ferveur culottée qu'il y a dans cette tentative - plutôt réussie, à mon goût.
Pour la suite ? attendons de voir. Je reste comme beaucoup curieux et attentif... Benjamin Millepied nouveau directeur, affaire à suivre, donc. Et beau début en tout cas.
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haydn
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