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La Fille mal gardée [ONP Garnier, 29/06-14/07/2015]
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sophia



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MessagePosté le: Mer Juil 01, 2015 11:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il fait chaud, le soleil brille, les nuits se font tardives, l'insouciance nous envahit... autant de signes qui ne trompent pas : voici revenu le temps de La Fille mal gardée à l'Opéra de Paris. Par un curieux hasard de programmation, ce vieux ballet - le plus vieux ballet du répertoire nous dit-on (on pourra toujours ergoter là-dessus, mais ce n'est pas le lieu) -, certes d'origine française, mais rendu très anglais par Frederick Ashton dans les années soixante, n'a jamais connu ici que les fins de saison, où l'attention critique tend à se dissoudre irrésistiblement sous l'effet du soleil et de la chaleur. Et que dire des distributions ? Alors que, de l'autre côté de la Manche, ce ballet met régulièrement à l'affiche toutes les plus grandes vedettes du Ballet Royal, les étoiles d'ici n'ont jamais semblé vouloir se battre pour en interpréter les rôles principaux, comme si la comédie inhérente à un « feel good ballet » - pourtant le meilleur du genre - n'était pas digne de leur rang. On devrait pourtant savoir qu'il est bien plus difficile de faire rire que de faire pleurer! Étonnante posture, car ce ballet, tout anglais qu'il soit, ne va pas si mal à l'Opéra et l'on y a toujours vu, depuis son entrée au répertoire en 2007, les danseurs investis s'y amuser fort et, ma foi, y apporter une touche de charme local tout à fait appréciable. Conséquence (ou non) de ce dédain venu d'en haut, cette dernière reprise nous apporte pléthore de débuts, à même de raviver l'excitation et la verve critique du balletomane blasé. Le ballet se revoit en tout cas toujours avec le même bonheur. Avec ses ressorts et ses types hérités de la Commedia dell'Arte, il est un modèle de rythme et de lisibilité (pense-t-on un seul instant, en voyant la pantomime transmise par Karsavina qu'à ce langage muet « on n'y comprend rien » ou qu '« il faut nous dépoussiérer tout ça » ?) en même temps qu'un régal chorégraphique. Ashton a notamment ceci de réjouissant et de rare qu'il sait s'amuser de la tradition du ballet tout en sachant donner de l'esprit aux pas... plus ou moins bien rendu par ses interprètes toutefois.

En attendant le neuf, la première affichait une distribution éprouvée, formée de Myriam Ould-Braham et Josua Hoffalt, interprètes de la première heure ou presque de ce ballet. Le couple, complice et bien assorti, possède la fraîcheur et la grâce juvénile que l'on attend des héros d'une pastorale. Leur élégance naturelle, qui les associe peut-être davantage à des rôles nobles, est par ailleurs bien tempérée par l'humour et l'esprit naïf, bon enfant, dont ils font preuve. Le plus de cette distribution réside avant tout dans leurs qualités respectives de partenariat, d'attention à l'autre, d'absence totale de narcissisme. Cette distribution est celle du charme et de la tendresse ! Avec eux, la rusticité des caractères et des situations se pare d'une poésie authentique et même d'un certain lyrisme, que l'on apprécie particulièrement dans les duos du second acte (pantomime des bottes de foin et pas de deux du mariage). Néanmoins, il faut bien reconnaître qu'individuellement Josua Hoffalt domine la distribution. Brillant et explosif dans ses variations, il se montre tour à tour et simultanément charmeur, amusant, généreux... et toujours éminemment sympathique. Du très grand Josua! Myriam Ould-Braham excelle sans doute dans les pantomimes et les duos, elle semble également très heureuse d'être là, mais sa danse, à côté de son partenaire en état de grâce, manque quelque peu de nerf, de vivacité – de brio ? - notamment dans le premier acte (quelle déception que ce mol lancer de ruban inaugural qui pourtant devrait tout dire!). Dans le rôle d'Alain, le fada de village, Simon Valastro, créateur remarqué et remarquable du rôle à Paris, réussit toujours à toucher, même s'il paraît avoir un tantinet perdu en technique. Dans le rôle de la Mère Simone, Aurélien Houette laisse en revanche un peu sur sa faim. Il réussit certes à nous faire rire, mais sans trop de subtilité ni de détail – un peu à la manière d'un personnage de Guignol. La danse des sabots est par ailleurs un peu pataude.

Deuxième distribution et un premier début attendu, celui de François Alu, passé cette année du rôle d'Alain à celui de Colas (mince satisfaction dans un contexte de jeunisme triomphant où ce danseur peut apparaître comme largement sous-utilisé eu égard à sa stature - peut-on le dire ? - internationale). Les deux interprètes sont naturellement plus rustiques que les deux héros de la première, mais l'accomplissement n'est pas non plus le même... Muriel Zusperreguy est bien mignonnette, elle danse le rôle de Lise avec le sourire et sans fausse note, mais sans magie ni étincelle particulières non plus. La mignonnerie amusante des petits pas d'Ashton, la subtilité du travail du haut du corps et des épaulements, si spécifique, sont escamotées et rendent la chose un peu plate. François Alu se révèle de son côté très bon partenaire, ce qui est remarquable dans une compagnie où les solistes masculins la jouent trop souvent « perso », mais il a plus l'air d'être son petit frère que son amoureux. De ce point de vue, on ne retrouve pas dans ce couple la complicité de celui de la veille. Sa danse compacte et nerveuse éblouit, sa vélocité et son explosivité enthousiasment, mais techniquement, on en a vu d'autres (à la force mieux contrôlée aussi), et c'est davantage dans sa présence fougueuse à la Nicolas Le Riche, dans son interprétation personnelle rustaude et néanmoins très drôle du rôle qu'il pose sa marque unique. Voilà un danseur qui règne sur la scène et jamais n'arrive à ennuyer! Si Daniel Stokes n'apporte pas de contours particuliers au rôle d'Alain, qu'il rend même assez ennuyeux, en revanche, Takeru Coste révèle toutes ses potentialités dans la comédie délirante dans le rôle de Mère Simone. Il lui donne une folie, une outrance, un rythme de comédie musicale, sans pour autant tomber dans le copier-coller de l'interprétation mémorable, et éminemment personnelle, de Stéphane Phavorin. Autant il peut être tentant et légitime de penser, pour les rôles principaux, aux solistes souvent plus solides et virtuoses du Royal Ballet, autant il est difficile de comparer avec ce que font de ce rôle les artistes de caractère de cette même compagnie. Plus accomplis, sans aucun doute ils le sont, mais avec ce côté spécialiste qui manque à l'Opéra de Paris - rien de neuf là-dessus - et dont ne peut pas vraiment tenir rigueur aux danseurs parisiens. La différence de culture entre les deux compagnies est de toute façon patente quand on voit que le quatuor (ou quintette) des poulets est confié ici à des élèves de l'école de danse alors que le Royal Ballet n'hésite pas à le faire danser par des (demi-)solistes, à la danse naturellement plus ample... Quant au poney parisien, passé le gentil chapelet de caca dont il a cru bon d'honorer la « scène sacrée » de notre Palais Garnier lors de la première, il est encore bien loin de posséder l'aura de la star Peregrine !


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juil 04, 2015 6:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sophia et Paco ont dit l'essentiel, mais comme promis, je reviens aussi sur la distribution Zusperreguy / Alu, avant de découvrir Eléonore Guérineau ce soir, pour qui ce sera enfin son premier grand rôle.

Il n'y avait pas vraiment de surprise en ce qui concerne Muriel Zusperreguy : la danseuse avait déjà incarné Lise, et son interprétation n'a pas fondamentalement évolué. Elle est charmante, pétillante, plus dynamique que Myriam Ould-Braham, mais ne possède en revanche pas la même technique de pointes, ni la même élégance de présentation du pied. Ses ports de bras sont aussi moins moelleux et fluides. Néanmoins, une association François Alu / Myriam Ould-Braham n'aurait sans doute pas été pertinente, car pour faire face au bouillant Berruryer, il est nécessaire d'afficher davantage d'aplomb que de délicatesse!

Au risque de me faire vouer au gémonies par toutes les groupies énamourées qui poussaient des hurlements extatiques à chaque entrée, chaque saut, de François Alu, j'avoue presque honteusement avoir préféré, dans le rôle de Colas, Josua Hoffalt, qui me paraissait davantage en adéquation avec le personnage. Curieusement, le plus juvénile dans l'apparence et dans le jeu, était M. Hoffalt, pourtant de dix ans l'ainé de François Alu. Cela n'enlève rien au fait que M. Alu soit l'un des plus danseurs les plus talentueux que possède actuellement l'Opéra de Paris. Sa danse généreuse, son engagement physique de chaque instant lui valent à juste titre la sympathie du public, et la popularité est aussi l'une des conditions de l'étoilat, qui lui tend les bras. Souhaitons-lui simplement de ne pas avoir à patienter aussi longtemps qu'une autre artiste adorée de tous, Marie-Agnès Gillot, qui n'a eu droit qu'à une reconnaissance bien trop tardive de son talent.

En Alain, Daniel Stokes fait de louables efforts, mais son jeu de scène manque encore de maturité : s'il prend soin de travailler les "gags" et les effets comiques, en revanche, l'aspect mélancolique, pathétique du personnage lui échappe. Le pauvre bougre doit provoquer le rire, mais aussi susciter la compassion. Sa "différence" le prive d'un amour qu'il porte pourtant en lui de manière sincère. Il est vrai aussi que de succéder à Simon Valastro, loué, à ses débuts, même par la presse britannique - qui avait pourtant des points de comparaison de très haut niveau au Royal Ballet - n'était vraiment pas la chose la plus aisée qui soit.

La véritable "révélation" de la soirée aura été Takeru Coste en Mère Simone. Si le danseur franco-japonais n'avait pas vraiment convaincu en Général d'Hérvilly dans Paquita, il s'est remarquablement rattrapé dans la Fille mal gardée. Sa Simone est d'une inénarrable drôlerie, et on sent qu'il prend un vrai plaisir à danser et surtout à jouer dans ce rôle de composition.

Pour l'anecdote, signalons qu'au nombre des poules, on trouvait - évidemment impossible à reconnaître sous son déguisement - la jeune Victoire Anquetil, qui vient d'être engagée dans le Corps de Ballet, et qui faisait donc sa dernière apparition en qualité d'élève de l'école de danse.

Enfin, regrettons la contre-performance de l'orchestre. Même si les "arrangements" commis par John Lanchbery ne sont pas de la plus grande habileté, les musiciens de Covent-Garden, il y a un mois, nous ont eux montré qu'on pouvait tout de même tirer de fort jolies choses de cette partition.



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Dernière édition par haydn le Dim Juil 05, 2015 8:57 am; édité 1 fois
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haydn
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MessagePosté le: Dim Juil 05, 2015 12:53 am    Sujet du message: Répondre en citant










Je reviendrai en détail sur la prestation d'Eléonore Guérineau, qui se voyait - après une bien trop longue attente - confier pour la première fois le rôle principal d'un grand ballet.

Pour résumer cette représentation : si la Maison d'Education de la Légion d'Honneur avait été un lycée agricole, la présumée apprentie-paysanne Lise d'Eléonore Guérineau en serait sortie major de promotion... En clair, de la technique magnifique, particulièrement bien mise en valeur dans le Pas de deux de Fanny Elssler (une véritable démonstration de ce que l'école française est capable de produire de plus propre et de plus élégant), mais un jeu de scène qui, dirons nous, manquait un peu de rusticité. On s'imaginait davantage dans un hôtel particulier chez quelque grand bourgeois de Passy que dans une ferme à Saint-Philibert sur Orne...



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haydn
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MessagePosté le: Dim Juil 05, 2015 11:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour réviser un peu avant la prochaine représentation de La Fille mal gardée, cet invraisemblable film italien de 1946 - un tournage en studio de l'Elixir d'amour de Donizetti, avec le fameux duo Dulcamara / Adina "Io sono ricco e tu sei bella" ("Moi je suis riche et toi tu es belle"), qui ne manquera de vous rappeler quelque chose.

Dans les rôles principaux :
    Nelly Corradi - Adina
    Gino Sinimberghi - Nemorino
    Tito Gobbi - Belcore
    Italo Tajo - Dulcamara
    Loretta Di Lelio - Giannetta

    Et parmi les quatre amies d'Adina, on remarquera une pulpeuse brunette qui n'allait pas tarder à faire une toute autre carrière, une certaine... Gina Lollobrigida.




(le film est bien de 1946 et non de 1947 comme indiqué par erreur sur Youtube)



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Eva



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MessagePosté le: Lun Juil 06, 2015 10:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Soirée quelque peu chaotique ce soir. Myriam s'est blessée lors du premier acte, elle a donc été remplacée au pied levé.
Elle s'est mal réceptionnée et a fini par se cogner sur le banc.
Le porté de Josua avec sa nouvelle partenaire a bien failli tourner au drame.
Simon a également été remplacé mais je n'ai pas compris pourquoi.

Sinon ce fut une agréable soirée, les seconds rôles sont très bons.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Juil 06, 2015 10:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pouvez-vous nous dire quels ont été les remplaçants de Myriam Ould-Braham et de Simon Valastro, Eva? J'espère qu'il n'y a rien de trop grave.



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haydn
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MessagePosté le: Lun Juil 06, 2015 11:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Apparemment c'est Éléonore Guérineau qui a pris la relève. Et chose un peu étrange, j'ai rencontré la danseuse quelques minutes avant le début du spectacle, en lui disant qu'il était bien dommage qu'elle n'ait qu'une seule représentation...

J'espère en tous cas qu'il n'est rien arrivé de réellement fâcheux à Myriam Ould-Braham, et qu'elle pourra danser avec Mathias Heymann comme initialement prévu.



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Eva



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MessagePosté le: Lun Juil 06, 2015 11:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est bien Eléonore ! Les gens applaudissaient, du coup je n'ai pas pu entendre le nom du remplaçant de Simon.
J'espère qu'on aura rapidement de bonnes nouvelles en ce qui concerne Myriam !


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Bloup



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Messages: 113

MessagePosté le: Lun Juil 06, 2015 11:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que c'est Daniel Stokes qui a remplacé Simon Valastro. Sans certitude.


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Mélusine



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MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 8:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je confirme qu'il s'agissait bien de Daniel Stokes. La comparaison avec l'excellent Alain de Simon Valastro était d'ailleurs assez cruelle pour lui.

En revanche, Eléonore Guérineau s'est très bien sortie de son remplacement inopiné. Certes, elle est moins bonne comédienne que Myriam Ould-Braham, beaucoup plus mutine et avec un visage plus mobile. Mais quelle belle technique ! Incroyable qu'après 10 ans de corps de ballet, elle ait gardé toutes ses qualités de grande danseuse classique, alors que certaines étoiles et premières danseuses pèchent dans ce domaine.

Josua Hoffalt a été parfait : très bien dans le rôle, technique impeccable, hormis ce faux pas dans un porté à la fin de l'acte I, facilement compréhensible étant donné les circonstances. Je crois bien que c'est Viviane Descoutures qui a poussé un cri d'effroi en voyant que Josua Hoffalt était à deux doigts de laisser tomber sa malheureuse partenaire. Dès le début on a pu voir qu'il ne savait pas où assurer sa prise. Mais, en grand professionnel, il a su rétablir la situation in extremis. Les portés de l'acte II étaient beaucoup mieux réussis : il y a dû avoir des répétitions intensives pendant l'entracte qui a duré un peu plus longtemps que prévu.

Très bonne mère Simone d'Aurélien Houette et un corps de ballet plein d'énergie et de joie de vivre.

En conclusion, une très bonne soirée, mais elle aurait été encore meilleure sans ces deux remplacements qui ont un peu cassé la cohérence d'ensemble.


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Eva



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Messages: 359
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MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 9:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est ce que je me suis dit aussi en ce qui concernait l'entracte, les portés du second acte n'avaient vraiment rien à voir !


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sophia



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Messages: 22092

MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 10:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai vu Eléonore Guérineau samedi soir, avec Fabien Révillion, le partenaire avec lequel elle a répété le rôle. Il faut effectivement lui reconnaître une technique magnifique, bien supérieure à celle que montrent certaines danseuses de la maison mieux gradées, une technique ciselée comme du diamant, des qualités de saut, et, plus encore, un haut du corps expressif, avec des des bras, des mains et des épaulements travaillés, autant de détails qui enrichissent considérablement la danse, auxquels on ne prête pas forcément attention à l'Opéra de Paris, mais qui s'avèrent extrêmement importants dans les chorégraphies d'Ashton. En revanche, son jeu, sa présence m'ont déçue. La distinction est une chose - après tout MOB n'a rien de bien rustique et la paysannerie ashtonienne est idéalisée -, mais elle ne doit pas pour autant gommer l'humour, aspect essentiel de l'oeuvre que j'ai trouvé ici un peu perdu - par désir de trop bien faire? Le partenariat (que ce soit avec Colas ou avec Alain), trop timide à mon goût, n'a pas forcément aidé non plus. Fabien Révillion, après une première variation un peu laborieuse, a semblé se libérer, tout en restant en-deçà, sur le plan technique, de sa partenaire et, si je puis me permettre, des autres Colas (la palme de la perfection revenant pour moi, et de loin, à Hoffalt - une référence à présent dans ce rôle!), avec un personnage aux contours un peu flous. Le Alain de Mathieu Contat, très premier degré, est lui aussi bien vert - je me souviens d'un surnuméraire nommé Allister Madin qui avait montré bien plus de maturité et de sens comique pour son premier grand rôle. N'est-il pas aussi un peu trop grand pour ce rôle à la technique bien particulière?
J'attends maintenant avec impatience les débuts de Letizia Galloni en Lise, aux côtés d'un partenaire nettement plus expérimenté, mais j'avoue que pour cette soirée jeunes talents, je suis restée sur ma faim quant à la dimension "ballet d'action".


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Katharine Kanter



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Messages: 1418
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MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 10:54 am    Sujet du message: Débuts ... Répondre en citant

Rappelons-nous cependant qu'il n'avait jamais été donné à Mlle Guérineau auparavant de danser un seul rôle principal sur la scène de l'Opéra de Paris - alors que sa très grande technique et son potentiel exceptionnel étaient notoires depuis qu'elle avait 16 ans!

Il s'agit d'un "simple" début, dans un ballet qui est loin d'être des plus simples ...


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Mélusine



Inscrit le: 12 Mai 2015
Messages: 41

MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 11:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Certes, elle était encore un peu verte hier soir par rapport à des interprètes confirmées, mais j'ai trouvé que son partenariat avec Josua Hoffalt et Simon Valastro marchait plutôt bien. Avec des partenaires possédant parfaitement leur rôle et une représentation supplémentaire, elle se serait probablement encore améliorée. Après 10 ans dans l'ombre, difficile d'émerger brutalement à la lumière, a fortiori quand ses partenaires sont eux aussi inexpérimentés, d'autant que Fabien Révillon est une personnalité plus introvertie d'extravertie et qu'il a l'air assez traqueur. Espérons qu'ils auront tous d'autres occasions de prendre de la bouteille.


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Insia



Inscrit le: 29 Avr 2009
Messages: 63

MessagePosté le: Mar Juil 07, 2015 11:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous trouve assez dure, Sophia.

J'ai assisté aux représentations du 4 et du 6.
Pour ma part j'ai trouvé pour la prestation du 4 que Mlle Guérineau était bien au contraire rayonnante et très expressive et présente. Jouant à merveille la petite fille rêveuse et mutine que le rôle impose. Des expressions très lisibles, une pantomime très claire, permettant à tout un chacun de comprendre. La salle a par ailleurs été très réceptive, j'ai trouvé.

Pour ce qui est du raffinement, nous sommes tout de même à l'ONP et attendons donc des danseurs qui soient au maximum de leur art. Difficile je pense d'associer la grâce et la légèreté d'une danseuse avec un côté paysan... (cela n'engage que mon opinion).
Son partenaire était, je trouve, un peu en dessous mais s'est libéré à l'acte 2.
La partenariat avec la mère fonctionnait plutôt bien.

Rappelons encore une fois qu'il s'agit d'une première, et que nous ne pouvons pas non plus attendre une prestation intégralement parfaite, ce travail vient aussi avec la pratique, chose qui jusqu’à présent lui avait été refusé.

Concernant la prestation du 6, je trouve qu'elle s'en est très bien sortie vu le contexte, sachant qu'en plus elle était au départ dans le corps de ballet. Pour un spectacle non prévu (j'entends pas là que l'état d'esprit n'est sans doute pas le même entre un rôle de soliste et le corps de ballet), avec des partenaires avec lesquels vous n'avez à priori pas travaillé, dans un situation d'urgence, elle et son partenaire du moment ont réussi à s'adapter et faire le travail même si nous avons tous eu très peur lors du porté.

Bref espérons qu'elle pourra avoir d'autre grand rôle et mûrir en tant que soliste.
Enfin : quelle technique !


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