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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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tonnelier
Inscrit le: 22 Aoû 2011 Messages: 51
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alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Avr 15, 2015 11:57 am Sujet du message: |
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J'aime pas le choix dramatique de Osipova sur son cygne noir, à vrai dire j'ai du mal à voir quelle est son intention (ceci dit c'est une vidéo, certes bien filmée). J'aime beaucoup sa danse en général, elle répond aux canons de certains courants de la danse russe, faire grand et avec beaucoup d'effet et panache, quite à sacrifier la pureté des lignes. Mais j'avoue que même pour moi ses fouettés sont trop desélégants dans leur forme, il y a moyen de faire tout autant de pyrotechnie mais plus joliment, avec finesse.
Golding est merveilleux, et voir um danseur comme ça a Paris, j'en rêve! BM à quand l'invitation? 
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Mer Avr 15, 2015 3:27 pm Sujet du message: |
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tonnelier a écrit: |
Marie-Ange a écrit: |
Sauf que ce show est franchement vilain, je ne payerais pas un billet du Lac pour voir ça. Pardon aux fans d'Ossipova, que j'aime par ailleurs dans certains rôles. |
Eh ben - chacun son goût, et même son vilain goût - mais j'assume Je ne suis pas particulirement un "fan" d'Ossipova, d'ailleurs je ne l'ai jamais vue sur scène mais les prestations d'Ossipova et Golding dépassent largement ce que j'ai pu voir dernièrement à l'ONP. C'est triste et je le regrette parce que c'est toujours un évènement de venir à Paris pour voir la danse. Alors, si c'est sans frissons  |
Ayant vu à la fois cette série de Lac londoniens et 2 soirées ONP, il n'y a pas photo : je réinvestirai volontiers pour les soirées Osipova-Golding ou Obraztsova-McRae à Londres, même dans la vilaine production, alors que je regrette beaucoup d'avoir cassé ma tirelire pour la soirée du 8 à Bastille, quelle que soit la beauté des lignes des Cygnes au IVe acte...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Avr 15, 2015 4:51 pm Sujet du message: |
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Ossipova n'est vraiment pas mon Cygne (contrairement à sa Giselle, absolument naturelle, que je regarde sans me lasser), je comprends trop bien ici le point de friction avec le Bolchoï et, sans nul doute, la mise en scène de ce Lac est très vilaine, mais oui, mon royaume pour ce contrôle et cette présence, admirables, mon royaume pour ce frisson-là, chaque soir! A vrai dire, cela ne sert pas à grand-chose de comparer avec ce qu'on a vu à Paris et de faire injure aux unes ou aux autres, elle paraît simplement sur une autre planète.
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Alain
Inscrit le: 25 Déc 2008 Messages: 180
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Posté le: Mer Avr 15, 2015 4:59 pm Sujet du message: |
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tonnelier a écrit: |
paco a écrit: |
sophia a écrit: |
On pourra toujours et encore ironiser sur le décor, les costumes, Osi-qui-n'est-pas-un-cygne, etc, etc... mais bon, pas vu ce niveau de danse, très loin de là, à Paris.
Natalia Ossipova & Matthew Golding dans le Pas de deux du Cygne noir :
https://www.youtube.com/watch?v=DaUHQxCeCq8 |
C'est à ce PDD que je faisais allusion dans mes compte-rendus des soirées de Bastille quand je comparais aux fouettés supersoniques d'Osipova et aux tourbillons de Golding (ceux qui suivent juste après les fouettés de Natalia). A l'amphi de Covent Garden c'était l'hystérie ce soir-là... |
Alors là, il y a des frissons! Attaque, contrôle, présence - tout y est! |
Tout comme Marie-Ange je ne serais pas enclin à aller voir cette production du LAC...ou alors avec Marianela Nunez.
Pardon d'avance aux "fans" d'Osipova mais pour moi le "contrôle" dont parle Tonnelier est justement trop extrême dans le cas d'Osipova. En danse on parle d'avoir un centre (du corps) solide ; il s'agit pour elle de béton armé...!! Ce qui n'aide pas à voir fleurir dans son haut du corps (la cage thoracique est bien le siège des émotions...!!) l'expression de ses sentiments. Bien sûr les bras et le port de tête, le regard indiquent beaucoup sur l'intention du personnage mais pour moi il lui manque une liberté dans le souffle du dos, une générosité dans le déploiement et la mobilité de la cage thoracique pour être un grand cygne (blanc ou noir d'ailleurs).
Par ailleurs, du niveau technique certes il y a chère Sophia, et comme vous je ne peux m'empêcher de comparer la vidéo du 6 avril du Lac de Mlle Hecquet vue sur YouT... à l'Opéra de Paris, sans me dire que la demoiselle russe saute sans comparaison avec celles de l'Opéra et qu'elle assure techniquement... En grande majorité les demoiselles parisiennes sont faibles en grande batterie certes mais - cf les vidéos du Lac ces derniers jours déjà citées - dans le pas de trois du Lac, la batterie de ces demoiselles se résume à très très peu... Je cherche encore comment il est possible - même en fin de série (artistes moins experts) et en fin de pas de trois (jambes "coupées") - de faire si peu !!!
Cependant, deux remarques à propos de Mlle Osipova : les piqués en tournant pris sur genou légèrement fléchi tels qu'elle les réalise dans l'adage et ailleurs dans la variation, n'est vraiment pas ma tasse de thé car après quatre années de danse les élèves doivent avoir acquis "ce réflexe" du genou tendu lors d'un piqué qu'il soit exécuté en tournant ou non d'ailleurs ... Il s'agit d'une "faute de goût" indigne d'une grande professionnelle.
Autre remarque : dans cette version, durant l'adage du cygne noir, les portés en attitude croisée devraient être exécutés à une main (l'autre éventuellement à la taille de la partenaire....). C'était une grande différence dans les années 60-70 entre Paris et la Russie que cette technique des grands portés "à la russe"... Et certains danseurs de l'Opéra se la sont appropriée rapidement. Dans le cas d'Osipova-Golding, tiens ?! la version change et il la soulève les deux mains à la taille (par comparaison sur une vidéo YouT... le partenaire de Mlle Yanowsky - qui, comme Mlles Gillot ou Letestu, est loin d'être un petit format soit dit en passant - respecte la chorégraphie...). Alors quand on change la chorégraphie comme cela nous arrange... on peut toujours paraître plus brillant !! Dommage...
Je ne défends pas une chorégraphie immuable en tous points car les proportions des danseurs évoluent (notez bien que je ne parle pas ici des possibilités physiques !) et des placements entre partenaires et des ports de bras etc etc peuvent être aménagés. En revanche quand Mlle Ossipova ne répète pas 4 fois la série des tours attitude en dehors au début de sa variation...comme prévu dans l'ouvrage, je me dis que OUI elle est exceptionnelle mais qu'on est encore plus incroyable en surmontant les obstacles difficiles, non pas en les esquivant... Intégrité d'artiste oblige me semble-t-il.
A ce propos, je ferais la comparaison avec des partitions chorégraphiques de danse baroque notées en système de notation Feuillet-Beauchamp... Elles nous permettent de rechercher, 300 ans après, des raisons à certains choix du chorégraphe... Choix d'espace, de façon de "prendre un pas", de technique de tour ou de saut, de relation au partenaire, d'ornementation réalisée par les bras etc etc...
Autant de questions que j'espère Mr Ratmansky aidera à faire se poser partout où il aura le plaisir de travailler avec l'aide des partitions Stepanov... Questionner un langage comme il le fait, sur Paquita à Munich - avec ce magnifique travail de buste qui réapparaît comme le précisait si justement Sophia - ou avec la Belle à l'ABT, est fondamental pour retrouver une richesse, une variété de positions du haut du corps qui a tant perdu en expression, originalité, complexité, au profit d'un bas du corps "plus technique" et "plus propre" au sens où les danseurs le disent (plus soigné).
Le fait d'éluder ces sources chorégraphiques, qu'elles soient très anciennes ou moins (partitions de Justamant de Giselle au 19ème...) est préjudiciable car ce sont des terreaux de recherche pour chaque danseur. A mon sens, il ne suffit pas de dire qu'on a regardé toutes les étoiles de l'Opéra en vidéo pour avoir fait le tour des interprètes (pardon si je "caricature" un peu le propos de Mlle Bourdon...).
Comme souvent à l'Opéra de Paris, il semblerait bon de faire s'ouvrir quelques fenêtres pour élargir l'horizon sans perdre les qualités uniques de l'Ecole française. Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui sinon beaucoup d'effets !!! de bas de jambe... et quoi ?! tous ces effets pour ne rien pouvoir en tirer dans un élan de sissonnes d'Odette... surprenant !! car un le plus souvent un beau travail est aussi un travail très "organique". L'intelligence artistique trouve régulièrement ces racines dans une technique poussée et inversement les solutions techniques sont parfois à trouver dans la clarification des intentions artistiques. Un piqué arabesque à un sens et si on lui enlève sa direction/dimension en ouvrant le bassin et regardant le public là où il n'y a pas lieu, on fausse tout (artistique et technique).
Je ne cherche en rien à "décrédibiliser" le jugement artistique de certains des lecteurs de Dansomanie sur ces interprètes, cependant comment encourager les spectateurs à prendre comme référence les tours réalisés par Mlle Osipova. Je résume ma vision : elle a toujours l'air en danger lorsqu'elle tourne !! Il me suffit de regarder son visage, ses épaules relevées et crispées ainsi que ses bras qui deviennent "riquiquis" et disgracieux. Comparons l'aisance et la liberté de Mlle Nunez dont les parties du corps sont reliées entre elles, sans être figées. Sa taille est "libre" tout comme sont cou dans ses fouettés. Les parties de son corps sont libres de projeter simultanément des intentions différentes (force du bas de jambe et détente des bras...). En cela les fouettés de Mlle Hecquet sont bien "calés" et sûrs.
Reste pour cette dermière, à trouver la qualité de ce travail partout car la vision du 6 avril (toujours sur Y... pardon) me laisse un sentiment de déception. Sa Belle de Décembre 2013 vue en scène, bien qu'avec des fragilités, me semblait plus digne d'être nommée que ce que je vois du "fini" de son travail dans le Lac d'avril 2015. Et ce ne sont pas quelques équilibres bien tenus qui changent "la donne".
Le soin des pas de liaison etc est loin d'être regardable comme celui d'une étoile à mon sens. Et je le dis avec peine car je crois sincèrement en la qualité et l'intégrité de Mlle Hecquet que j'ai vue danser dans ses jeunes années au CRR de Paris dans un ballet réglé par feu Wilfride Piollet intitulé "le Petit Atelier" je crois où elle y apparaissait charmante.
Lors des saluts de sa nomination, elle a reculé entre ses consoeurs cygnes jusqu'à se mêler à elles et c'était émouvant de sentir qu'elle était l'émanation de chacune en étant leur reine des cygnes. Ses gestes étaient d'une grande sincérité, on dit que le langage du corps ne ment pas... ses mains sur la bouche, le coeur, les yeux au ciel vers... autant de signes d'une grande émotion intérieure qui me touche infiniment plus que des surcharges d'effets de Mlle Osipova quand elle veut nous convaincre en "dansant grand". A ce propos elle ne semble par encore tout à fait habituée aux dimensions du plateau de Covent Garden car à plusieurs reprises dans ce pas de deux du cygne noir elle arrive en bout de parcours bien trop tôt dans les diagonales notamment et finit en sur place...
Pour revenir aux fouettés d'Osipova et tels que réalisés par les danseuses russes en général (et je mets ici à part Mlle Tereshkina) sont un summum de tension. On dirait surtout qu'elles sont très pressées d'en finir (un métro à prendre ?) et pour moi aller plus vite que la voisine n'est vraiment pas le jeu de ces fouettés... Le contrôle que demande une alternance de tours simples, doubles, triples est bien plus élevé que d'enchaîner à toute berzingue 32 fouettés simples. C'est dans l'alternance que réside la difficulté. De la nuance, du mystère , de l'inattendu... c'est là que pour moi se joue la fascination du spectateur...
Pardon à ceux qui me liront si je blesse leur sensibilité et pardon de cette lecture un peu longue. J'écris peu souvent mais quand je le fais il y a souvent eu accumulation d'envie d'écrire avant de libérer ce flot d'où l'impression de "râleur" que cela pourrait laisser.
J'aime infiniment la danse qui est une très grande partie de ma vie et parfois la voir "déformée" et desservie par des interprètes de ce niveau me met en "colère". Où va la danse si ce qui reste comme modèle aux jeunes sont des concours type YAGP où chaque triple tour est applaudi comme à un match sportif. J'ai parfois honte je l'avoue. 
_________________ "Toute oeuvre est morte quand l'amour s'en retire." André Malraux
Dernière édition par Alain le Jeu Avr 16, 2015 1:11 am; édité 2 fois |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Mer Avr 15, 2015 5:43 pm Sujet du message: |
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Alain a écrit: |
Pardon à ceux qui me liront si je blesse leur sensibilité et pardon de cette lecture un peu longue. |
Mais pas du tout, bien au contraire c'est à la fois agréable et intéressant. Tant que l'on compare Osipova à Nunez, je veux bien que l'on fasse la fine bouche ! (et j'en connais qui ont également fait la fine bouche avec Obraztsova la semaine suivante...). C'est même très sain de conserver un esprit critique tant que l'on se situe à ce niveau de Principals exceptionnels dans les comparaisons.
Là où en revanche je n'arrive plus à faire la fine bouche, c'est quand ensuite je vois les Lac de l'ONP, là je me dis qu'on n'est plus sur les mêmes planètes, et qu'il faut toujours rappeler, quand on critique Osipova ou Obraztsova ou je ne sais quelle autre grande artiste, que l'on se situe tout de même à un certain niveau de la danse...
Ceci étant, c'est finalement surtout côté danseurs hommes que j'ai trouvé un fossé phénoménal entre Paris et Londres (Park n'ayant pas démérité, loin de là). On est quelques-uns à Londres à faire la fine bouche vis-à-vis de Golding ou d'un McRae qui ne serait pas assez princier, mais là aussi il faut savoir raison garder et rappeler qu'avec eux on se situe sur des sommets assez élevés, ce qui n'empêche pas la critique...
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1313
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Posté le: Jeu Avr 16, 2015 11:12 am Sujet du message: |
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Quelques impressions sur la soirée Balanchine / Shechter / McMillan du 8 avril dernier.
Dans les Quatre Tempéraments c'est Edward Watson que l'on retient tant flegmatique semble avoir été chorégraphié pour lui. A noter également Melissa Hamilton athlétique et puissante dans le troisième thème aux côtés de Ryochi Hirano.
Vient ensuite Untouchable la création de Hofesh Shechter et là c'est la déception, de cette demi-heure on retient le tout début et la très bonne tenue des danseurs du Royal Ballet qui se sont coulés dans son style. Une gageure de passer du Lac des Cygnes à Shechter.... Le reste est une succession d'ensembles sur une musique très faible et des effets de lumière et de fumée. J'aime beaucoup ce chorégraphe mais là quelque chose n'a pas fonctionné.
Cette longue soirée se poursuit par le Chant de la Terre, je ne m'aventurerais pas dans une comparaison avec la version de Neumeier si ce n'est pour dire que les références de ce dernier à la version de McMillan qu'il avait dansée à Stuttgart sont nombreuses. Nunez, Acosta et Soares dans les rôles principaux et Yuhui Choé très bien avec Alexander Campbell. De beaux moments mais aussi d'autres qui ont un peu vieilli.
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Marie-Ange
Inscrit le: 12 Déc 2010 Messages: 335 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Avr 16, 2015 8:39 pm Sujet du message: |
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Je rejoins les propos d'Alain. Sa Gisèle est superbe, alors pourquoi tant de fautes, de brouillon et d'arrangements dans son Lac?
Quand on débarrassera les danseurs de l'Opéra de Paris de chorégraphies de Noureev, cela ira sans doute mieux quant aux reproches d'ordre sportif qui peuvent leur être faits. Ajouter que le Royal Ballet se paye les danseurs qu'ils ne forment pas dans leur école, c'est une option, laquelle ne date pas d'aujourd'hui mais s'est accentuée, et n'aide pas l'homogénéité de la compagnie. M'y manque à chaque fois ce style d'ici pas ailleurs des Ballets qui forment leurs danseurs.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Ven Avr 17, 2015 11:32 pm Sujet du message: |
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Marie-Ange a écrit: |
Quand on débarrassera les danseurs de l'Opéra de Paris de chorégraphies de Noureev, cela ira sans doute mieux quant aux reproches d'ordre sportif qui peuvent leur être faits. |
Mouaif, il a bon dos Noureev pour tout justifier... D'une part, tout n'est pas différent entre sa chorégraphie du Lac et les autres : si on prend par exemple la variation du Prince dans le PDD, elle est quasiment identique aux autres versions. Et si on prend la variation du Prince entre le 1er et le 2e tableau, elle existe également dans la version de l'ENB.
D'autre part si on compare simplement la soirée ONP du 8 et celle du 9, donc "à Noureev équivalent", d'un côté on a un danseur qui a tout esquivé et réinventé une nouvelle chorégraphie, de l'autre on a eu un danseur qui a très bien maîtrisé toute la virtuosité, et pourtant c'était du Noureev...
Pas super logique d'accuser Noureev de tous les maux dans ces conditions...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Avr 17, 2015 11:38 pm Sujet du message: |
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D'autant que ça vaut éventuellement pour les garçons, pas vraiment pour les filles. On pense ce qu'on veut des chorégraphies de Noureev, mais je ne crois pas non plus que ça bloque les personnalités, s'il y en a. David Hallberg, pourtant néophyte dans ce style, m'a semblé bien plus à la hauteur que bien des danseurs "maison" quand il est venu danser La Belle!
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Marie-Ange
Inscrit le: 12 Déc 2010 Messages: 335 Localisation: Paris
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Ven Mai 01, 2015 12:45 am Sujet du message: |
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Vu deux représentations de la reprise de « La Fille mal gardée ». Le tandem Osipova-McRae m’a laissé dubitatif, tant leur approche est éloignée de l’image que j’avais de ce ballet, a priori rafraichissant, printanier, joyeux. Natalia Osipova est venue avec son spleen russe, cette sorte de nostalgie impalpable qui caractérise la plupart de ses récentes interprétations. Odette/Lise/Giselle, même combat !... J’ai lu dans la presse britannique que son interprétation était plus proche de l’esprit originel de la Fille mal gardée. Certes, mais est-ce bien ce que voulait Ashton ?
Ceci étant, plusieurs points étaient admirables ce soir-là : d’abord la danse en tant que telle de Natalia Osipova, d’une légèreté sublime, comme une petite bulle de savon, une danse aérienne, bondissante, d’une très grande douceur. A vrai dire, une prestation exceptionnelle, quelles que soient mes réserves sur sa vision du rôle de Lise... Ensuite, le partenariat avec Steven McRae : incroyable de voir à quel point cet admirable danseur a intégré la même approche interprétative qu’Osipova, permettant au duo d’être parfaitement cohérent. Un tandem plus romantique que printanier, mais tellement en phase, tellement maître de la cohérence de l'interprétation du début à la fin. De fait, quelles que soient les réserves sur le choix interprétatif, comment ne pas succomber à un tel niveau d’excellence ?...
Comme toujours ici, l’hystérie collective de la salle est allée pour Osipova, cependant McRae et le Alain de Paul Kay ont également eu leur part de triomphe, fort méritée. Je découvrais la face « virtuose » de Paul Kay, impressionnante, ainsi qu’un charisme qui ne m’avait jamais frappé à ce point dans les divers Mixed Bill où je l’avais vu. Comment ai-je pu passer à côté d’un interprète d’un tel niveau ? Une véritable découverte en ce qui me concerne et je rêve désormais de le voir dans des œuvres sollicitant davantage sa personnalité que les divers Mixed Bill dans lesquels il est d’ordinaire soliste. Remarquable Philip Mosley en Veuve Simone.
L’autre distribution, plus idiomatique, réunissait Yuhui Choe et Alexander Campbell. Yuhui Choe interprète une Lise d’une grande fraîcheur et Alexander Campbell confirme, par sa technique et son charisme, qu’il est désormais un des meilleurs espoirs de renouvellement de la génération de Principals au Royal Ballet (du moins s’il est nommé Principal un jour). J’ai beaucoup aimé son Colas poétique et en même temps très viril, un peu rustique. Le tandem était, par la spontanéité et la fraicheur, plus proche de l’image que j’avais de la Fille mal gardée.
Ceci étant, quelques soient les mérites et spécificités des différentes distributions, ce qui m’a frappé cette fois encore (après les séries de Lac et des Mixed Bill de l’automne), c’est l’excellence du niveau d’ensemble de ce spectacle les deux soirs, que ce soit pour les solistes ou le corps de ballet. Techniques superlatives, charismes et personnalités décapantes, auxquels s'ajoute un orchestre en grande forme. Pas mal de motifs d'excitation, on ressort de ces représentations plein de peps et d'énergie !
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Danseur en bleu
Inscrit le: 08 Juin 2014 Messages: 53
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Posté le: Mar Mai 05, 2015 1:49 am Sujet du message: |
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Pour ma part aussi, j'ai pu voir La Fille mal gardée avec Osipova-McRae il y a quasiment deux semaines.
Et comme je ne connaissais pas ce ballet d'avant, je n'avais aucun a priori sur ce qu'il devait être ou pas, et je l'ai trouvé un divertissement parfait!
Je l'ai trouvée légère et enfantine comme il fallait, avec ce charme, ce côté enjoué qui lui collaient très bien. Lui a été un partenaire extraordinaire en effet, et le couple marchait plutôt bien (alors que je crois avoir lu des réserves sur cette alchimie dans la presse): ce n'est pas magnétique, mais très bon enfant et bien adapté à l'oeuvre à mon goût.
Aussi, comme vous, j'ai pensé que Paul Kay avait fait une prestation de haut rang: j'imagine qu'il n'y a rien de plus dur que de faire rire sans pousser tout à l'exagération. Et son jeu était très savamment dosé.
Techniquement, tout le monde m'a paru extrêmement à l'aise malgré le tempo très dynamique. J'ai hâte de remarquer les différences d'interprétations que l'on verra sous peu à l'ONP sur ce ballet.
Enfin, c'était aussi ma première fois au ROH, et je confirme ce que vous aviez dit pour les vivres à l'entracte: je suis époustouflé par l'efficacité du système, avec une place assise réservée pour un simple club sandwich commandé!
Et en prime, de l'eau est offerte à tous, à la manière d'un stand ravitaillement au milieu d'une course à pied.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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