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Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:02 pm Sujet du message: |
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J'écris ici mais je laisse à Haydn le soin de rediriger mon message vers le fil adéquat...
J'apprends ce soir le décès de Wilfride Piollet. Mes pensées vont vers Jean Guizerix...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:05 pm Sujet du message: |
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Triste nouvelle si elle est vraie mais pourriez-vous indiquer une source? |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:18 pm Sujet du message: |
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Je viens malheureusement d'avoir confirmation de la triste nouvelle de la part de Jean Guizerix ; Wilfride Piollet est décédée cet après-midi. |
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sylmeric
Inscrit le: 03 Déc 2010 Messages: 5
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:41 pm Sujet du message: |
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Quelle tristesse...
_________________ Vive la danse !!!
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:43 pm Sujet du message: |
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En effet, triste nouvelle... Une belle danseuse très engagée sur les questions de renouvellement de l'enseignement.
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Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:46 pm Sujet du message: |
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J'ai lu la nouvelle sur Twitter, puis Philippe Noisette et Brigitte Lefèvre (entre autre) ont relayé....
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Jan 20, 2015 10:51 pm Sujet du message: |
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Je n'avais pas vu la nouvelle, et quand vous l'avez mise, j'avoue que je n'y ai pas vraiment cru, comme je n'avais pas de source. J'ai malheureusement eu ensuite confirmation par Jean Guizerix, son époux. Apparemment, elle était gravement malade depuis une quinzaine de jours, et elle s'est éteinte cet après midi entourée des siens. |
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Garance39
Inscrit le: 22 Déc 2012 Messages: 54
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Posté le: Mer Jan 21, 2015 9:03 am Sujet du message: |
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Paix à son âme, ce fut une grande dame !
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Mer Jan 21, 2015 11:06 am Sujet du message: |
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Quelle triste nouvelle
Wilfride Piollet était une grande Etoile, avec un supplément d'âme assez unique.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Jan 21, 2015 12:55 pm Sujet du message: |
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Quelques clichés de Wilfride Piollet accessibles sur le site de la Bibliothèque nationale de France :
Nouvelle Lune (1983, chorégraphie Andy Degroat), avec Wilfride Piollet et Jean Guizerix :
(6 images, cliquez sur la vignette pour afficher) |
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Nati
Inscrit le: 06 Nov 2013 Messages: 123 Localisation: Paris
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Jan 21, 2015 10:08 pm Sujet du message: |
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Biographie :
Wilfride Piollet est née le 28 avril 1943 à Saint-Rambert d’Albon (ou Anneyron, à quelques kilomètres de là, selon certaines sources), dans la Drôme.
Arrivée à Paris à l’âge de trois ans, elle prend ses premiers cours de danse auprès d’Irène Popard. En 1955, elle intègre l’école de danse de l’Opéra de Paris : « l’école de l’Opéra, à l’époque, n’était pas structurée comme maintenant. On y avait énormément de liberté ». Tout n’y est pourtant pas rose : « Je suis entrée à l’Opéra à l’âge de onze (recte : douze) ans. A la base de cette motivation, une phrase de mon père, voyant dans l’Opéra le temple de l’art ! J’ai été déçue il est vrai : si les décors, les spectacles, étaient merveilleux, la vie au quotidien n’était pas à la hauteur de mes rêves artistiques. Je me suis aperçue qu’il fallait être très autonome pour aller grappiller à droite, à gauche. J’ai suivi des cours avec des professeurs extérieurs ayant de leur art une vision plus large ». Serge Lifar la pousse alors à suivre des cours auprès de Lioubov Egorova, chez qui elle fait notamment la connaissance de George Skibine et de Marjorie Tallchief. Elle travaille également avec Victor Gsovsky, Serge Peretti, Marguerite Guillaumin et Yves Brieux, chez qui elle prend des cours privés le dimanche matin - auxquels elle entraîne aussi son futur époux, Jean Guizerix.
Wilfride Piollet est admise au Corps de ballet de l’Opéra de Paris en 1962 et gravit rapidement la hiérarchie : Premier Quadrille en 1962 (il y avait à l’époque deux classes de Quadrilles), Coryphée en 1963 – année où elle fait la rencontre de Balanchine -, sujet en 1964 et Première danseuse en 1966. Elle décroche son premier rôle dans une création en 1965, lorsque Roland Petit la retient pour Adages et variations. Michel Descombey, devenu directeur du Ballet de l’Opéra de Paris, la prend dans son groupe contemporain, le Ballet-Studio, aux côtés de… Brigitte Lefèvre. Descombey la retiendra notamment pour les créations de Zyklus (1966, musique Karlheinz Stockhausen) et de Sequenza (1969, musique Luciano Berio). Elle se produit très fréquemment « hors-les-murs » et le public peut l’admirer au Théâtre des Champs-Elysées, au Théâtre de l’Ouest Parisien ou encore au Festival d’Avignon.
Elle est nommée Etoile le 24 juillet 1969, après une représentation d’Etudes (Harald Lander), en même temps que Jean-Pierre Franchetti et Georges Piletta. La même année, elle est la créatrice de Constellations, le dernier ballet que Serge Lifar écrira pour l’Opéra de Paris.
En 1971, elle triomphe au Théâtre des Champs-Élysées dans Le Lac des cygnes (version Bourmeister) aux côtés de Cyril Atanassoff. En revanche, ses débuts, en 1975, dans La Belle au bois dormant (version Alonso, la première à avoir été donnée intégralement à l’Opéra de Paris) est accueillie avec davantage de réserves par la critique, et André-Philippe Hersin (qui, il est vrai, « roulait » clairement pour Noëlla Pontois) n’hésita pas à l’étriller dans les Saisons de la danse :
« Wilfride Piollet, elle, abordait Aurore pour la première fois. Qu’écrire à son propos sans donner l’impression de se répéter et sans craindre de lasser le lecteur ? Une fois de plus il me faut constater que l’excellente technicienne qu’est Wilfride Piollet ne peut pas tout danser et qu’elle est le contraire du personnage d’Aurore. Elle n’a pas sa jeunesse rayonnante au premier acte, ni sa poésie au deux, encore moins le style qu’exige le trois. Si l’on ne regarde que son travail de jambes, c’est la perfection même. Mais ici, c’est insuffisant. Je pense que l’Administration du ballet est en train d’agir envers elle comme avec Claire Motte il y a quelques années. Sous le prétexte d’une technique affirmée et, semble-t-il sans limite, que double une grande conscience professionnelle, on lui donne tout à danser, ce qui est une erreur. Aurore en est la preuve ».
Ce revers n’empêchera pas la danseuse de multiplier les rôles et les succès. Elle marquera durablement l’interprétation de Giselle – ballet dans lequel elle aborda quasiment tous les soli féminins, du Pas de deux des Paysans au rôle-titre, en passant par Myrtha et les grandes Willis. En 1974, elle danse le troisième acte de La Bayadère aux côtés de Rudolf Nouréev. Elle sera également la partenaire de Mikhaïl Barychnikov dans le Pas-de-deux de l’Acte III de Don Quichotte, en 1975. Entre-temps, Merce Cunnigham l’avait choisie, elle et Jean Guizerix, qu’elle avait épousé en 1971, pour la création d’Un jour ou deux au Palais Garnier, en 1973.
Elle sera aussi des premières mondiales de Mad Rush ( Lucinda Childs) et des Voyageurs (Dominique Bagouet) au Théâtre de la Ville (Paris, 1981).
En tant qu’invitée, elle aura le privilège rare de danser Giselle et Le Lac des cygnes au Kirov (Mariinsky), toujours en compagnie de Jean Guizerix dans les rôles d’Albrecht et de Siegfried.
Elle fera ses adieux officiels à la scène le 22 avril 1983 dans Nouvelle Lune, création d’Andy Degroat. A l’issue de la représentation, elle est promue officier dans l’Ordre National du Mérite ; la décoration lui est remise par le compositeur Daniel-Lesur, prédécesseur de Rolf Liebermann à la direction de l’Opéra de Paris.
En 1989 elle est nommée professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), poste qu’elle occupera jusqu’en 2008.
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Quelques "bons mots" de Wilfride Piollet :
« A l’intérieur de l’Opéra, l’art de la danse était un sujet un peu tabou, alors que mon caractère et ma curiosité me poussaient à en savoir plus. On partageait le travail, mais au-delà, c’était un monde assez refermé sur lui-même ».
« L’Opéra ? Le principal attrait de cette grande maison a toujours résidé dans l’éventail de son répertoire. On y danse le répertoire classique et les portes s’ouvrent à la recherche d’aujourd’hui. Cette fusion ne se passe pas sans heurts, mais elle donne toute sa valeur à cette institution. C’est pour cela que nous [Jean Guizerix et moi] nous y sommes restés ».
« Travailler avec Béjart, c’est le moment le plus heureux de ma vie. Il est le seul à savoir renouveler la danse classique ».
« Danser le Lac des cygnes c’est déjà être parvenu à la moitié du chemin qui fait d’une étoile une grande étoile. Mais j’ai le sentiment que je ne serai vraiment accomplie que lorsque j’aurai interprété Giselle, qui est parvenir au summum. Car c’est un rôle où il faut être totalement au-delà de la technique : outre le jeu dramatique du 1er acte, il faut aussi, au second, avoir suffisamment de maturité artistique parce que là, ce n’est plus que l’esprit de Giselle qui aime encore. Si l’on parvient à bien l’interpréter, je crois qu’après on peut danser sans peur tous les grands rôles et être totalement apte à faire de grandes créations ».
« Je me sens un trait d’union, une charnière, une articulation. Je n’ai jamais pu me spécialiser dans quoi que ce soit. J’aime être dans l’aventure et dépasser ce que l’on acquiert pour aller plus loin ».
« La modernité, c’est aussi cette envie de danser pour découvrir, pour expérimenter, pour rechercher. Mais malgré ce plaisir, cette création est épuisante… comme toute naissance ».
« Quand on aime la danse, on aime aussi ses racines et ses fruits ».
« Il faut aller sur les traces du passé : ce n’est pas toujours facile de retrouver l’héritage direct et pourtant, c’est essentiel. De la même façon, les pas et la pantomime peuvent être rendus avec précision grâce à une pureté gestuelle ressentie profondément, ainsi qu’en ayant recours à son imaginaire et à ses propres rêveries. L’équilibre des ballets anciens reposait sur cette justesse d’esprit ».
Dernière édition par haydn le Mer Jan 21, 2015 10:19 pm; édité 3 fois |
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1315
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Posté le: Mer Jan 21, 2015 10:16 pm Sujet du message: |
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Quand talent et intelligence se rejoignent... Quelle inspiration pour nous tous ! Grand respect pour cette personnalité unique et condoléances à Jean Guizerix.
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