| Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
| Auteur |
Message |
haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657
|
 Posté le: Sam Sep 10, 2005 9:49 am Sujet du message: Soldes à la Bastille |
 |
|
Jour J pour les places à 5 euros à l'Opéra Bastille. France 3 Ile-de-France a diffusé hier soir un reportage sur cette innovation de la saison 2005-2006.
62 places (debout et sans visibilité des sous-titres, ce qui n'est pas gênant pour le ballet) sont bradées à ce prix pour chaque représentation.
Pour voir le reportage (style micro-trottoir), cliquez ICI
(début de la séquence à 1mn00 sur le curseur)
|
|
| Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163
|
| Posté le: Sam Sep 10, 2005 3:29 pm Sujet du message: |
|
|
| Il en est aussi question (avec d'autres news relatives à l'Opéra) sur le site de l'Opéra dans la rubrique A lire aujourd'hui
|
|
| Revenir en haut |
|
Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003
Messages: 982
Localisation: Paris
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 9:37 am Sujet du message: |
|
|
Sans avoir vu, je trouve que c'est plûtôt une bonne idée.
Les +
1- Cela mettra un peu d'ambiance au Parterre de Bastille qui en manque parfois et lui donnera un faux air "d'amphithéâtre Garnier" et créera une certaine convivialité entre spectateurs
2- La présence d'un public plutôt rajeuni, donc de futurs vieux abonnés
Les -
1- Les bornes électroniques donnent un petit air gare SNCF à l'accueil
2- A-t-on pensé au dimensionnement de la ventilation dans ces deux recoins du théâtre ?
|
|
| Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 9:56 am Sujet du message: |
|
|
| Bon, évidemment, critiquer l'instauration de places à 5€, ça fait tout de suite "vieux grincheux-jamais content-etc...", MAIS, pour moi, le seul intérêt de ces places, c'est la possibilité qu'elles donnent aux petites bourses de se replacer lorsque la salle n'est pas pleine (ce qui semble être le cas pour "Rusalka" vu les sollicitations téléphoniques et par mail dont j'ai fait l'objet avec des places à prix réduits). Honnêtement, vous vous voyez assister à 2 ou 3h de ballet ou d'opéra DEBOUT???
|
|
| Revenir en haut |
|
Lanou
Inscrit le: 12 Déc 2004
Messages: 352
Localisation: Paris
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 10:15 am Sujet du message: |
|
|
| sophia a écrit: |
| MAIS, pour moi, le seul intérêt de ces places, c'est la possibilité qu'elles donnent aux petites bourses de se replacer lorsque la salle n'est pas pleine (ce qui semble être le cas pour "Rusalka" vu les sollicitations téléphoniques et par mail dont j'ai fait l'objet avec des places à prix réduits). |
c'est exactement ça!!! pour Rusalka, il y avait à la pelle 400 places de vide, et surtout au parterre, donc il est bien évident qu'il était facile de se replacer. D'ailleurs, dans le reportage, il est dit que toutes les places ont été vendues, mais il n'y avait personne à ces places quand je suis allé voir comment étaient ces places quelques secondes avant que le spectacle ne reprenne, donc tant mieux s'il y a une possibilité de se replacer. D'ailleurs, il paraît que les places de troisième galerie debout ont été supprimées(je ne suis pas allé vérifier), mais donc la création de places est assez illusoire dans ce cas là, puisqu'on retire des places de la troisième galerie, et uis les places assises sont remplacées par des places debout....Et sinon, pour le replacement, pour les ballets présentés à Bastille, je pense que ce sera dur, car aussi bien le lac que la bayadère ou la soirée Maurice Béjart vot être très remplies.
Personnellement, je ne tiendrais pas 5 heures pour Tristan debout, précédées de 5 heures de file d'attente, mais pour une bayadère imprévue ou un lac inopiné, pourquoi pas???(mais là encore il faudra voir combien de temps à l'avance il faudra venir pour obtenir une place).
A propos, les tickets stipulent placement libre, donc premier arrivé, premier servi.
Et j'exprime un petit regret, que la première femme dit aussi dans ce reportage, les guichets avec les guichetiers et les bornes ne sont pas côte à côte, donc il faut savoir ce qu'on veut (euh, c'est pas très clair, là): places à cinq euros, mais on sait pas s'il en reste, il faut resortir pour aller au guichet, etc
|
|
| Revenir en haut |
|
haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 10:35 am Sujet du message: |
|
|
Pour la Bayadère ou le Lac des Cygnes, je crois qu'il ne faut pas trop se faire d'illusions, Lanou, ça va être rempli à ras-bord, et même pour les places chères, il va falloir faire la queue. Maintenant, vous pouvez vous organiser comme les retraités que l'on voit camper à Garnier deux ou trois heures avant l'ouverture des guichets, armés d'un petit tabouret pliant et d'un thermos de café...
Gérard Mortier avait parlé, au sujet de ces places à 5 euros, de "retrouver l'esprit et l'ambiance du poulailler", rendez-vous des "vrais amateurs". Certes, il y a aussi les fameuses places "acoustiques" de Garnier (vendues elles depuis longtemps à 5 ou 6 euros) où l'on ne voit rien et où l'on a seulement droit au son... A la rigueur, pour l'opéra...
Maintenant c'est aussi un peu une perversion de l'esprit qui avait présidé à la conception de Bastille - esprit d'ailleurs perverti de longue date déjà. Le bâtiment devait être un "opéra populaire", où toutes les places, quelle que soit la catégorie, devaient être vendues au prix de 100 francs de l'époque. Gage de "mixité sociale", où c'était simplement le premier arrivé qui était le premier (et le mieux) servi. Cette belle idée n'est jamais entrée en pratique. Par ailleurs, justement pour aplanir les différences de classe sociale, la visibilité devait être bonne de tous les fauteuils, et il ne devait pas y avoir de loges. A la hâte, on a pourtant rajouté sur les côtés quelques loges (où la visibilité est au deumeurant médiocre) qui permettent aux officiels de se distinguer du vulgus pecum...
L'idée a pourtant été mise en oeuvre - avec succès - à Montpellier, à l'ouverture de la nouvelle salle du Corum. Elle a été rapidement torpillée par une coterie de notables, de journalistes et de critiques qui ne supportaient pas de se voir traités de la même façon que le tout-venant... 
|
|
| Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 11:25 am Sujet du message: |
|
|
| Citation: |
| Gérard Mortier avait parlé, au sujet de ces places à 5 euros, de "retrouver l'esprit et l'ambiance du poulailler", rendez-vous des "vrais amateurs". |
C'est facile de s'extasier sur les places à 5€ quand de toute façon, on sera assis dans les premiers rangs du parterre... Et la justification donnée est tout de même un peu démagogique... Mais bon, passons, n'en faisons pas tout un fromage non plus, comme on dit en France!
Pour "Le Lac" et "La Bayadère", a priori, on se dit que ce sera bien plein. Mais il y a aussi beaucoup de représentations (une vingtaine pour chaque je crois, voire plus), c'est à la Bastille et je suis bien persuadée que toutes les représentations ne se joueront pas à guichets fermés. Souvenez-vous de "Don Quichotte" il y a deux ans! J'ai assisté à au moins deux représentations dans une salle à moitié vide ou pas loin, les ouvreurs demandaient au gens de se replacer au parterre et de descendre. Il est vrai, à l'inverse, que pour "La Belle" et "Roméo", à chaque fois que je m'y suis trouvée, la salle était pleine, mais on arrivait sans problème à avoir des places de dernière minute.
|
|
| Revenir en haut |
|
Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003
Messages: 982
Localisation: Paris
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 11:31 am Sujet du message: |
|
|
Dans le privé, tous les mois, on doit remettre des indicateurs sur tout, cela va du mètre cube d'eau consommé au résultat d'exploitation, le tout compilé, mouliné pour que l'actionnaire-roi puisse voir en temps réel si son argent est bien employé...
Sur la fréquentation de l'ONP, nous, les actionnaires/contribuables/clients/citoyens, on reste un peu sur notre faim. H. Gall était en cela un peu plus transparent...
|
|
| Revenir en haut |
|
haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 12:32 pm Sujet du message: |
|
|
| Citation: |
| C'est facile de s'extasier sur les places à 5€ quand de toute façon, on sera assis dans les premiers rangs du parterre... Et la justification donnée est tout de même un peu démagogique... Mais bon, passons, n'en faisons pas tout un fromage non plus, comme on dit en France! |
Il ne faut pas non plus sombrer dans une autre forme de démagogie, personne n'attend de l'administrateur qu'il observe le spectacle du fond du poulailler... Il est d'abord là pour vérifier que tout se passe bien et que le résultat est conforme aux espérances. Et ces billets à 5 € peuvent aussi contribuer à "désacraliser" l'opéra, à attirer dans la salle des personnes qui après reviendront en investissant dans des places plus confortables.
Par ailleurs, avec Gérard Mortier, on ne sait jamais, il est bien capable un jour de se déguiser en spectateur lambda et de se mêler à la foule des anonymes pour prendre le pouls de la salle!
Pour la transparence, de toutes façons, les chiffres donnés par les théâtres sont sujets à caution puisque le taux de remplissage ne distingue pas les invitations des places payantes... Et même là, il y a invitations et invitations. Des billets de faveur attribués a des groupes d'écoliers par exemple peuvent avoir plusieurs significations :
- l'Opéra remplit sa mission de diffusion de la culture auprès de toutes les couches sociales et investit sur l'avenir, car un certain nombre de ces jeunes seront de futurs abonnés.
- l'Opéra remplit la salle pour un spectacle difficilement vendable et veut donner l'illusion d'une fréquentation satisfaisante.
De plus, un spectacle qui ne se vend pas bien n'est pas forcément mauvais, et inversement... Ne sombrons pas non plus dans la dictature de l'Audimat, justement, même évidemment la difficulté d'accès et une fréquentation élitiste n'est pas non plus gage de la qualité d'un spectacle.
Sinon, pour les chiffres, il reste les comptes-rendus des débats budgétaires à l'Assemblée nationale, qui sont publiés chaque année au journal officiel, et les rapports de la Cour des comptes. Il est vrai qu'il est des littératures plus distrayantes.
|
|
| Revenir en haut |
|
Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003
Messages: 982
Localisation: Paris
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 12:46 pm Sujet du message: |
|
|
Haydn, avez-vous entendu parler d'une initiative charitable qui permettrait de distribuer aux personnes "nécessiteuses", c'est à dire aux pauvres (pour n'être pas politiquement correct), les quelques 250 Millions de places de spectacles invendues par an en France ?
Philippe Torreton, acteur du Français et conjoint médiatique de la très balletomane Claire Chazal en aurait parlé à la téloche récemment. Une association aurait été créée pour racheter les stocks de places et donc pour les distribuer.
On préfèrerait qu'il n'y ait pas de pas de pauvres, et que les places soient toujours toutes vendues pour rendre la culture accessible au meilleur prix dans une économie marchande, mais puisque le monde n'est pas parfait, saluons cette initiative et merci à celui ou celle qui pourra nous donner le nom de cette association.
|
|
| Revenir en haut |
|
shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004
Messages: 367
Localisation: Nanterre
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 4:56 pm Sujet du message: |
|
|
| Citation: |
| Maintenant c'est aussi un peu une perversion de l'esprit qui avait présidé à la conception de Bastille - esprit d'ailleurs perverti de longue date déjà. Le bâtiment devait être un "opéra populaire", où toutes les places, quelle que soit la catégorie, devaient être vendues au prix de 100 francs de l'époque. Gage de "mixité sociale", où c'était simplement le premier arrivé qui était le premier (et le mieux) servi. Cette belle idée n'est jamais entrée en pratique. Par ailleurs, justement pour aplanir les différences de classe sociale, la visibilité devait être bonne de tous les fauteuils, et il ne devait pas y avoir de loges. A la hâte, on a pourtant rajouté sur les côtés quelques loges (où la visibilité est au deumeurant médiocre) qui permettent aux officiels de se distinguer du vulgus pecum... |
Concernant les loges rajoutées à la hâte sur les côtés, il m'a été dit qu'elles étaient destinées à améliorer l'acoustique de la salle et non à mettre en valeur tel ou tel hiérarque de la Nomenklatura.
Concernant le prix des places, hélas, il faut se résigner à ce qu'ils atteignent des sommets astronomiques et l'Opéra pour tous restera une belle utopie. Un premier pas, louable, a été de supprimer les loges: désormais, toutes les places offrent un niveau de visibilité garanti. Rappelons que le Palais Garnier était expressement destiné à rapprocher les classes sociales à travers la contemplation artistique: on sait ce qu'il en est advenu. Si le prix des places était uniforme, la demande qui en résulterait serait telle qu'elle entaînerait d'énormes frustrations, la demande ne pouvant être satisfaite. En outre, ces places atteindraient des prix astronomiques au marché noir. Il faut malheureusement se résigner à une politique élitiste dès lors qu'il s'agit d'opéra. Et n'oublions pas que Wagner avait destiné son Festspielhaus de Bayreuth au peuple, lequel devait s'instruire sur son rôle mesianique en asistant gratuitement aux représentations de ses oeuvres, Tétralogie en particulier. En fin de compte, c'est la bourgeoisie, exècrée par Wagner, qui monopolise les places en les payant à prix d'or...
|
|
| Revenir en haut |
|
haydn
Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 5:19 pm Sujet du message: |
|
|
Le "cas Wagner" est tout de même assez particulier... Il exécrait sans doute la bourgeoisie, au point d'appeler à l'émeute et à l'exécution sommaire des députés représentant ce corps social, lors des troubles de 1848, qui ont aussi secoué les pays germaniques, ce qui lui a d'ailleurs valu quelques ennuis avec les autorités policières d'outre-Rhin...
Mais a côté de cela, il n'y avait pas plus petit-bourgeois que lui, tendence "Biedermeier", accroché a son confort cosy et près de ses sous, toujours drapé dans sa robe de chambre de soie toute prolétarienne... J'avoue que j'ai plus que des doutes sur la sincérité des intentions de Wagner. D'ailleurs, en Bavière, la presse populaire s'était insurgée contre les dépenses colossales faites par le roi Louis II pour promouvoir les créations de son protégé, au détriment d'investissements plus immédiatement profitables au peuple. Compte-tenu de la place majeure que tient l'oeuvre de Wagner dans l'histoire de la musique - et dans l'histoire de l'art en général -, on peut se dire que Louis II, en dépit de sa folie, a eu raison contre tous, mais de là à prendre pour argent comptant les vélléïtés "sociales" de Wagner...
Pour en revenir à des préoccupations actuelles, certes, il y a le danger du marché noir (lorsque Karajan avait tenté d'instituer une distribution de places gratuites pour les générales à Vienne, il a fallu mettre précipitamment un terme à l'opération, qui commençait à faire la fortune des margoulins de tous poils), mais il faut dire qu'actuellement, les revendeurs à la sauvette n'ont pas l'air trop persécutés par la maréchaussée aux abords du Palais Garnier et de l'Opéra Bastille. Alors, pourquoi ne pas tenter l'expérience, moyennant certaines précautions (billets nominatifs par exemple etc...)?
|
|
| Revenir en haut |
|
shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004
Messages: 367
Localisation: Nanterre
|
| Posté le: Dim Sep 11, 2005 5:36 pm Sujet du message: |
|
|
| Wagner ne sera pas le premier révolutionnaire à avoir fini dans le conformisme petit-bougeois et la somptueuse Villa Wahnfried n'a rien d'un modeste pavillon de banlieue...
|
|
| Revenir en haut |
|
|
