Orphée et Eurydice [P. Bausch, ONP Garnier 03-21/05/2014]

[haydn]

Pré-distributions :

Orphée : Bullion ou Magnenet ou Paul
Eurydice : Gillot ou Renavand
Amour : Zusperreguy ou Ranson, remp. Galloni


Chant / Orchestre :

Balthasar-Neumann Ensemble & Chor
Thomas Hengelbrock (3, 15, 16, 17, 20, 21 mai) Direction musicale
Manlio Benzi (4, 5, 8, 9, 10, 12, 13, 19 mai) Direction musicale

Orphée Maria Riccarda Wesseling⁄ Agata Schmidt (4, 9, 16, 20 mai)
Eurydice Yun Jung Choi
L’Amour Zoe Nicolaidou

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[Nati]

j'aime beaucoup ce ballet mais je dois dire que je suis un peu déçue par les distributions; j'aurais aimé que d'autres solistes s'emparent des rôles principaux pour changer. Mais bon ...j'irai quand même !

[haydn]

Demain (03/04/2014) - 13h00 -> au Studio Bastille, rencontre avec les artistes de la production :

Rencontre Ballet sur Orphée et Eurydice de Pina Bausch
Rencontre autour de l'Opéra dansé Orphée et Eurydice de Pina Bausch avec la participation de Brigitte Lefèvre, Directrice de la danse, Jo Ann Endicott, répétitrice, Sylvie Blin, dramaturge et Diana Gonzalez, interprète.

http://www.operadeparis.fr/saison-2013-2014/convergences#jeudis

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[Ritournelle]

Petit compte-rendu de la rencontre au studio Bastille

Jo Ann Endicott a commencé par raconter son parcours et sa rencontre avec Pina Bausch. Elle a d’abord évolué au sein de l’Australian Ballet Company où elle a eu la chance de côtoyer Rudolf Noureev, Margot Fonteyn et Kenneth MacMillan. Ils l’appréciaient beaucoup mais, hélas, ce n’était pas le cas du directeur de la compagnie qui lui trouvait toujours « 2 kilos en trop ». En plus, elle ne se sentait pas à sa place dans le corps de ballet où les danseuses étaient très formatées. A 21 ans elle est partie s’installer seule à Londres. Pendant les cours, elle sentait toujours le regard d’une femme qui l’observait. C’était Pina Bausch, qui l’a rapidement invitée à rejoindre sa compagnie à Wuppertal alors qu’elle hésitait à abandonner la danse. A l’époque en 1973, les pièces de la chorégraphe étaient révolutionnaires et il n’était pas rare de voir le public quitter la salle en plein spectacle. Après avoir été danseuse au Tanztheater, Jo Ann Endicott est devenue son assistante en 1998 et transmet aujourd’hui ses chorégraphies.

Pina Bausch s’inspirait avant tout des personnes avec lesquelles elle travaillait et de ce qui leur donnait envie au plus profond d’elles-mêmes de bouger ou de danser. Son sourire et son aura faisaient d’elle une personne fascinante avec un certain pouvoir sur les autres. Il y avait un rapport très fort d’inspiration / don entre elle et les danseurs. Pour Jo Ann Endicott, les parties les plus intéressantes des spectacles étaient les moments non dansés, quand la parole, le rire, le regard ou les silences prenaient le dessus. Les danseurs ne sont pas formés pour endosser des rôles aussi dramatiques sur scène, mais Pina croyait en eux. Brigitte Lefèvre se rappelle qu’elle savait faire sortir les émotions des danseurs tout en les entourant d’une certaine douceur. Elle a remarqué que les œuvres de Pina Bausch au répertoire de l’ONP (Le Sacre du Printemps et Orphée et Eurydice) sont très écrites et ne laissent pas de place à l’improvisation, contrairement à ce qu’on peut voir au Théâtre de la Ville. Cependant il y a toujours une dimension théâtrale forte : les danseurs doivent avoir la capacité de montrer leurs propres sentiments en s’inspirant du geste, notamment le deuil dans Orphée et Eurydice. Souvent, les mouvements qui paraissent les plus simples à effectuer sont les plus difficiles pour les danseurs.

Pina Bausch et le Ballet de l’Opéra de Paris

L’ONP est la seule compagnie à laquelle Pina Bausch ait confié ses pièces : Le Sacre du Printemps (en 1996) et Orphée et Eurydice (en 2005).

Pour Brigitte Lefèvre, sa rencontre et sa relation avec Pina Bausch font partie des meilleurs souvenirs de sa carrière. Elle a vu toute ses pièces au Théâtre de la Ville et a subi la première fois un choc semblable à celui a éprouvé en découvrant Merce Cunningham. Elle était amie avec Dominique Mercy et Malou Airaudo avant leur installation à Wuppertal et le producteur Thomas Erdos lui a permis de se rapprocher de la chorégraphe. Obtenir la confiance de Pina Bausch a été un très long processus. Brigitte Lefèvre s’est rendue 5 fois à Wuppertal (« pas la ville la plus sympa que je connaisse ») et a subi des dîners avec des gypsies jouant jusqu’à 5 heures du matin. Lorsque la chorégraphe a enfin accepté de confier le Sacre à l’ONP, elle voulait qu’il soit dansé uniquement sous le « règne » de la directrice de la danse. Cela était impossible mais montre à quel point il s’agissait d’une relation affective entre les deux femmes. Plus tard, Gérard Mortier (avec qui BL a entretenu des rapports très agréables et forts) a accueilli Orphée et Eurydice à l’Opéra. C’était pour Pina Bausch l’occasion de remonter cette pièce qu’elle ne pouvait plus réaliser avec sa propre compagnie faute de moyens. Gérard Mortier aimait beaucoup la chorégraphe et avait fait en sorte que l’ONP se produise en tournée (prévue pour juillet 2014) dans cette pièce au Teatro Real de Madrid qu’il dirigeait. Brigitte Lefèvre aurait aimé qu’Iphigénie en Tauride entre également au répertoire de l’ONP (œuvre dansée par le Tanztheater Wuppertal à Garnier en 1991).

Se penchant plus sur le rapport du Ballet de l’ONP avec Pina Bausch, Brigitte Lefèvre a demandé à Jo Ann Endicott si elle observait une évolution dans la compagnie depuis la création du Sacre. Malheureusement, la question a été « lost in translation »… Cependant, la répétitrice a noté qu’elle a un réel plaisir de travailler avec l’ONP : les danseurs ne disent jamais non, montrent une véritable volonté d’apprendre et vouent une réelle affection à l’univers de la chorégraphe même si il y a maintenant peu de danseurs l’ayant connue. Il est important pour JA Endicott de rester fidèle à la chorégraphie, notamment grâce au visionnage de vidéos, tout en se laissant une petite marge de liberté pour des modifications comme le faisait Pina Bausch lorsqu’elle remontait ses œuvres. Brigitte Lefèvre a souligné la différence d’interprétation entre l’ONP et Wuppertal : ceux-ci se présentent comme une horde dans Le Sacre alors que les danseurs de l’ONP se montrent beaucoup plus fragiles et délicats.

Enfin, Brigitte Lefèvre a rappelé l’anecdote savoureuse de la tournée de l’ONP aux Nuits de Fourvière à Lyon. À l’âge de 52 ans (un record pour Le Sacre) Jo Ann Endicott a remplacé une danseuse au pied levé sur le rôle de l’Elue. Elle s’était dit qu’elle devrait se mettre de la terre sur le visage après sa chute finale pour que les spectateurs ne voient pas son grand âge au moment des saluts.

[haydn]

Merci beaucoup pour ce long compte-rendu, Ritournelle, qui fera certainement plaisir à tous ceux - nombreux - qui ne peuvent assister à ces rencontres en raison de leurs obligations professionnelles.

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[fandorine]

Merci Ritournelle pour le compte-rendu.
J'ai trouvé Jo Ann Endicott assez incroyable: elle n'a pas hésité à joindre le geste à la parole.
A l'issue de la rencontre, Brigitte Lefèvre a confirmé les pré-distributions données plus haut sur ce fil.
MA Gillot- S Bullion : ce sera donc bien le retour de MAG sur scène
A Renavand - N Paul ou F Magnenet

[chien en peluche]

Merci, moi aussi, Ritournelle, pour votre compte-rendu
Merci aussi à fandorine de quelques informations qui le complète.

[haydn]

Petit article de présentation du spectacle dans Le Monde d'aujourd'hui :



Pina Bausch revit à l'opéra, par Rosita Boisseau (Le Monde)

[Gimi]

Les distributions sont sur le site de l'Opéra.

[haydn]

Merci Gimi


3 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

4 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

5 mai 2014 à 19h30
Orphée Florian Magnenet
Eurydice Alice Renavand
Amour Charlotte Ranson

8 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

9 mai 2014 à 19h30
Orphée Florian Magnenet
Eurydice Alice Renavand
Amour Charlotte Ranson

10 mai 2014 à 19h30
Orphée Florian Magnenet
Eurydice Alice Renavand
Amour Charlotte Ranson

12 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

13 mai 2014 à 19h30
Orphée Florian Magnenet
Eurydice Alice Renavand
Amour Charlotte Ranson

15 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

16 mai 2014 à 19h30
Orphée Nicolas Paul
Eurydice Alice Renavand
Amour Letizia Galloni

17 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

19 mai 2014 à 19h30
Orphée Nicolas Paul
Eurydice Alice Renavand
Amour Letizia Galloni

20 mai 2014 à 19h30
Orphée Stéphane Bullion
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Muriel Zusperreguy

21 mai 2014 à 19h30
Orphée Nicolas Paul
Eurydice Alice Renavand
Amour Charlotte Ranson

[Dernière mise à jour le 25 avril 2014, distribution susceptible d'être modifiée]

http://www.operadeparis.fr/saison-2013-2014/ballet/orphee-et-eurydice-christoph-w-gluck-opera-danse-de-pina-bausch

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[haydn]

Article signé Laurence Liban et publié par L'Express alors même que la première d'Orphée et Eurydice avait lieu ce soir au Palais Garnier :

[krinchy]

Magnifique représentation ce soir à Garnier de ce petit bijou.
Applaudissements intenses, saluts répétés.

Mention spéciale (c'est tout à fait personnel) pour Vincent Chaillet et Christelle Granier. Cette dernière excelle dans Pina Bausch ; elle me marque à chaque fois et je regrette qu'on ne la retrouve pas (ou peu) dans les grands ballets classiques (choix perso ?).

Je souhaite à tous ceux qui ont la chance d'assister à la suite de cette série d'avoir autant de plaisir que j'en ai eu.

[haydn]

Merci krinchy, peut-être arriverez-vous à me persuader d'aller voir tout de même une représentation de cette nouvelle série d'Orphée et Eurydice, sur laquelle j'avais a priori décidé de faire l'impasse, en raison du prix excessif des places (tarif "lyrique"), d'autant que j'avais déjà vu le spectacle lors de toutes les séries précédentes. Mais si Christelle Granier mérite tant qu'on l'y découvre...

Par ailleurs, vous avez raison, cette danseuse est essentiellement distribuée dans le répertoire contemporain.

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[Joelle]

Très belle représentation effectivement ce soir, même si la "découverte" de l'opéra dansé me laisse quelque peu dubitative...

J'ai adoré retrouver sur scène M. Zusperreguy et MA Gillot, malgré leurs rôles trop courts à mon goût.

Et j'ajouterais trois mentions spéciales à C. Granier, C. Ranson et C. Robert ce soir car je les ai trouvées toutes les trois très fluides, très "habitées" et semblant prendre un grand plaisir à interpréter cette œuvre.

[doudou]

Le NouvelObs reprend l'AFP.