Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Lanou
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 352 Localisation: Paris
|
Posté le: Dim Juil 17, 2005 8:47 pm Sujet du message: |
|
|
J'ai été transporté par le songe de médée et MC 14/22, l'orphée de Pina Bausch, qui m'a déprimé tout le lendemain (c'est vrai, quoi, il aurait pu attendre d'arriver sur la terre ferme avant de voir eurydice, non???); enthousiasmé par E. Thibault, et sa nomination en tant que premier danseur; ennuyé par Cendrillon, fade production poussiéreuse et longue à la détente; enchanté par le si ravissant ballet les deux pigeons, au langage si classique(et Allister Madin! et Éléonore Guérineau!); déçu par le non-engagement d'Allister Madin dans le cdb(mais bravo aux classés néanmoins, surtout E. Guérineau, dont je suis persuadé qu'elle sera une danseuse à l'avenir radieux[vous aurez compris que Mlle Guérineau m'a vraiment touché au coeur... ]); j'ai été assoupi par la Belle au Bois ... Dormant, les danseurs arrivés sur les rotules ne donnent jamais de bons résultats, quel dommage... maintenant, Mme Lefèvre, c'est bon vous pouvez arrêter le protocole d'expérience, on est maintenant CONVAINCU que les danseurs se fatiguent VRAIMENT quand il y deux séries de représentation en même temps sur un mois. La beauté esthétique de Sylvia (et sa musique si envoûtante...) avec la superbe prestation de L. Pujol, et de M.-A. Gillot.
Bon voilà pour moi, en ce qui concerne le lyrique, beaucoup de nouveautés, malgré la politique contestable de M. Mortier de tout faire dans la dialectique(cf l'article d'Altamusica), ce qui est exaspérant au bout d'un moment; mais on a pu voir ainsi quelques opéras inconnus (et dont je sais désormais qu'ils ont tout intérêt à le rester, comme saint françois, qui a battu mon endormissement de la Belle).
Belle saison donc, et maintenant que l'été commence, avec l'impatience que débute la nouvelle saison.
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
|
Posté le: Dim Juil 17, 2005 9:04 pm Sujet du message: |
|
|
Merci Lanou. S'agissant d'un bilan, arrivant loin après le spectacle, j'ai renoncé à éditer vos propos sur les interprètes des Deux pigeons, car cela aurait dénaturé totalement le sens de votre post. De plus, Mlle Guérineau est maintenant membre du corps de ballet, et non plus élève de l'école de danse. Néanmoins, pour éviter tout dérapage, je rappelle qu'il n'est pas souhaitable de commenter les prestations individuelles de personnes mineures et encore en cours de formation. Merci de votre compréhension.
En ce qui concerne Saint-François d'Assise, on ne peut pas vraiment parler d'oeuvre méconnue. Il s'agit tout de même de l'un des plus grands monuments de l'art lyrique de la seconde moitié du XXème siècle.
Certes, l'ouvrage avait été critiqué lors de sa création, et Messiaen avait été accusé d'avoir produit un pensum qui trahissait un certain affaiblissement de son inspiration. Mais quand on voit la médiocrité de la production lyrique des 20 dernières années... De toutes façons, là, l'Histoire a fait son choix, et Saint-François d'Assise est passé dès à présent à la postérité.
|
|
Revenir en haut |
|
Lanou
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 352 Localisation: Paris
|
Posté le: Dim Juil 17, 2005 9:18 pm Sujet du message: |
|
|
Il est évident que je parlais de la présence de ces deux artistes, qui, étant confrontés aux feux de la rampe, sont exposés à la critique. Je n'ai pas parlé des prestations artistiques d'autres danseurs, puisque ce ne serait que redondance par rapport aux fils de discussion existants, et une des choses que je retenais de cette saison était la très belle exécution de ce ballet par ces deux jeunes danseurs, dont je ne pousserais pas l'éloge au-delà des règles qu'imposent la modération.
|
|
Revenir en haut |
|
wagneriano
Inscrit le: 08 Juil 2005 Messages: 213 Localisation: Rome
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
|
Posté le: Lun Juil 18, 2005 8:34 am Sujet du message: |
|
|
Vous êtes sévères avec cette malheureuse Cendrillon! Certes, ce n'est pas - et de loin - la meilleure production de Nouréev. Certes, elle a aussi sans doute un peu souffert d'une préparation insuffisante du corps de ballet, qui, comme cela a été dit plusieurs fois ici, n'était pas toujours très bien ordonné dans les ensembles. Mais il y avait aussi de jolies choses, à commencer par les soeurs terribles de Laetitia Pujol et Karin Averty. Le Producteur de Wilfried Romoli restera aussi dans les mémoires, tout comme les Cendrillon d'Agnès Letestu, de Clairemarie Osta, et évidemment de Delphine Moussin. Et comme vous le soulignez aussi, on n'oubliera pas les débuts de Florian Magnenet dans le rôle du Prince, tout comme la performance de Jérémie Bélingard, qui a réussi pratiquement tout ce qu'il a entrepris cette année.
En ce qui concerne le confort de l'Amphithéâtre à Garnier : évidemment, il faut déconseiller de telles places aux personnes de grande taille (il n'est pratiquement pas possible d'étendre les jambes) et à celles qui souffrent du dos (le dossier est une simple latte de bois étroite). En même temps, ce sont des places tout de même pas trop chères et d'où l'on voit assez bien (elles sont de face) pour peu qu'on soit armé de bonnes jumelles.
Le public y est certes un peu "joyeux", d'autant qu'on y trouve souvent des groupes scolaires invités pour un soir à l'Opéra, ou les élèves de l'école de danse qui ont bénéficié de billets de faveur. Mais ce sont des gens qui viennent vraiment pour voir le spectacle, pas pour y montrer leur dernière tenue de soirée!
Alors, en ce qui me concerne, je préfère l'inconfort relatif de Garnier, et son public un peu indiscipliné, à l'ambiance aseptisée de l'Opéra Bastille, qui pour moi ne ressemble que trop peu à un vrai théâtre...
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Juil 18, 2005 11:08 am Sujet du message: |
|
|
Citation: |
l'orphée de Pina Bausch, qui m'a déprimé tout le lendemain (c'est vrai, quoi, il aurait pu attendre d'arriver sur la terre ferme avant de voir eurydice, non??? |
Moi aussi Lanou, je me dis ça à chaque fois et j'espère..., mais non, il faut qu'il la regarde cet idiot!
En même temps, si ça finissait bien, je suis sûre qu'on trouverait ça beaucoup moins beau et intéressant. On doit être un peu masochistes..."La Sylphide" ou "Roméo et Juliette", c'est quand même autre chose que "La Belle au bois dormant"...
|
|
Revenir en haut |
|
wagneriano
Inscrit le: 08 Juil 2005 Messages: 213 Localisation: Rome
|
Posté le: Lun Juil 18, 2005 3:49 pm Sujet du message: |
|
|
haydn a écrit: |
Vous êtes sévères avec cette malheureuse Cendrillon! Certes, ce n'est pas - et de loin - la meilleure production de Nouréev. Certes, elle a aussi sans doute un peu souffert d'une préparation insuffisante du corps de ballet, qui, comme cela a été dit plusieurs fois ici, n'était pas toujours très bien ordonné dans les ensembles. Mais il y avait aussi de jolies choses, à commencer par les soeurs terribles de Laetitia Pujol et Karin Averty. Le Producteur de Wilfried Romoli restera aussi dans les mémoires, tout comme les Cendrillon d'Agnès Letestu, de Clairemarie Osta, et évidemment de Delphine Moussin. Et comme vous le soulignez aussi, on n'oubliera pas les débuts de Florian Magnenet dans le rôle du Prince, tout comme la performance de Jérémie Bélingard, qui a réussi pratiquement tout ce qu'il a entrepris cette année.
En ce qui concerne le confort de l'Amphithéâtre à Garnier : évidemment, il faut déconseiller de telles places aux personnes de grande taille (il n'est pratiquement pas possible d'étendre les jambes) et à celles qui souffrent du dos (le dossier est une simple latte de bois étroite). En même temps, ce sont des places tout de même pas trop chères et d'où l'on voit assez bien (elles sont de face) pour peu qu'on soit armé de bonnes jumelles.
Le public y est certes un peu "joyeux", d'autant qu'on y trouve souvent des groupes scolaires invités pour un soir à l'Opéra, ou les élèves de l'école de danse qui ont bénéficié de billets de faveur. Mais ce sont des gens qui viennent vraiment pour voir le spectacle, pas pour y montrer leur dernière tenue de soirée!
Alors, en ce qui me concerne, je préfère l'inconfort relatif de Garnier, et son public un peu indiscipliné, à l'ambiance aseptisée de l'Opéra Bastille, qui pour moi ne ressemble que trop peu à un vrai théâtre... |
J'ai assisté au spectacle du 21 avril, donc il n'y avait que Magnenet et Romoli parmi les artistes qui vous citez, et je les ai trouvés tous les deux géniaux. Et notamment Magnenet, parfait dans le role du prince. N'ayant reservé qu'dernier instant via Fnac, je n'avais trouvé que des places dans l'amphithéatre.
Au fur et à mesure que je fréquente Bastille, j'ai pris à apprécier la salle. Je trouve que Carlos Ott est presque parvenu à se faire pardonner l'échec architectural totale qui est l'exterieur de l'Opéra-Bastille. J'ai lu que dans l'amenagement de la salle et des foyers Ott a voulu se passer des deux architectes d'interieurs qu'il avait engagés dans un premier temps. Finalement, il s'est borné à suivir le conseils de Gerard Mortier pour ce qui concerne la forme des balcons et les préscriptions des acousticiens pour ce qui concerne les matériaux. En plus les galéries, qui n'étaient pas prévues dans la version originaire du projet, ont été ajoutées sur conseil des acousticiens.
Cela dit, pour les opéras comme pour les ballets je me trouve parfaitement à mon aise à Bastille: les places sont toutes très commodes et la visibilité excellente, meme dans le 2ème balcon. C'est l'acoustique qui est un peu défaillante pour ce qui concerne les voix, surtout dans le parterre (les dernier rangs sont catastrophique). Quant aux foyers, je les préfère à Garnier. Le point de vue sur Paris est formidable (surtout au dernier étage), il n'y a pas de coins fermés au public, on y trouve des espaces pour s'assoir et meme pour s'isoler.
|
|
Revenir en haut |
|
Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
|
Posté le: Lun Juil 18, 2005 8:48 pm Sujet du message: |
|
|
Il faudrait que je me rapproche de quelques amis architectes, mais il me semble avoir entendu il y a quelques années, que Ott avait été sorti du projet assez rapidement, tant il était nul* et notamment pour l'intérieur du bâtiment et de la conception de la salle.
Si effectivement, G Mortier se vante aujourd'hui (en fait il est assez critique envers lui-même sur ce point dans une interviouve avec Eve Ruggieri je crois...) d'avoir apporté au programme les balcons, je crois donc me souvenir aussi que c'est Aéroport de Paris qui a été Maître d'Oeuvre de la salle sous la houlette de son architecte en chef, le malheureux Paul Andreu. Malheureux, car le pauvre a eu moins de chance avec le terminal E de Roissy... On verra si son Opéra à Pékin tient mieux la route...
*Ott est une "erreur" : En fait, lors de la compétition internationale "anonyme", des petits malins ont cru reconnaître dans l'equisse d'Ott la patte de Richard Meir et ont influencé Mitterrand en ce sens lors du choix final. Mal leur en a pris, lorsque les plis ont été ouverts, car bien sûr ce n'était pas Meir, mais Ott et, le pauvre Ott n'avait jamais rien construit de sa vie d'intéressant. Voilà à quoi conduisent les magouilles de bas étage...
Donc normal que l'intérieur du bâtiment soit un peu moins vilain que l'extérieur...
|
|
Revenir en haut |
|
wagneriano
Inscrit le: 08 Juil 2005 Messages: 213 Localisation: Rome
|
Posté le: Lun Juil 18, 2005 9:37 pm Sujet du message: |
|
|
Le concours pour Bastille fut un échec, dans le sens le plus stricte du terme. La faute est pricipalement: 1) aux caracteristiques du terrain choisi(execrables); 2) au dossier des préscriptions (absurdes); 3) au jury.
En aout '83, parmi environ 700 projets le jury a choisi 6 finalistes. Parmi les 6, le Président en a donc choisi 3. Lorsqu'on a lévé l'anonimat, on a découvert qu'il s'agissait de 3 achitectes jeunes et inconnus: Dan Munteanu (franco-roumain), Kim Rocco Yim (Honk Kong) et Carlos Ott (uruguayen). Tout cela, avec une très grande décéption de la part de quelqu'un du jury qui était sur que le troisième projet serait de Richard Meier...
En septembre, le Président a finalement décidé pour Ott (mais chez son entourage l'on roulait pour Munteanu...). Le maire de Paris, Jacques Chirac, a ensuite donné son feu vert à l'avis du Président.
En avril '95, François Mitterrand a révélé à Bernard Pivot sa préférénce pour le projet de Portzamparc, qui était l'un des 6 finalistes (mais le projet, qui en aout '83 était encore dans l'anonimat, ne respectait pas le programme du concours pour des raisons d'alignement, et donc on a poussé le Président à l'écarter). En fait, le projet Ott ne l'emballait point. Néanmoins, en septembre '83 il a fini pour prévaloir, car selon l'un des 4 mosquetaires de l'Etabilissement Publique Opéra-Bastille il serait le seul parmi les 3 finalistes à correspondre au 100% au programme du concours.
Dans sa version originale, la salle disposait de 3 balcons et pas de galéries. Mortier a donné des dispositions pour la forme des 2 balcons. Paul Andreu a été maitre d'ouvrage de la Grand Arche après le déces de Spreckelsen, et pas de l'Opéra Bastille où Carlos Ott a voulu etre chevalier seul.
Dernière édition par wagneriano le Mar Juil 19, 2005 1:15 pm; édité 1 fois |
|
Revenir en haut |
|
Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
|
Posté le: Mar Juil 19, 2005 12:06 am Sujet du message: |
|
|
Vous m'avez l'air bien informé... Je vérifie auprès des autorités compétentes en architecture qui m'entourent et reviens vers vous. A nous deux on va arriver à la vraie version.
Oui Sprekelsen qui lui avait au moins conçu un beau geste architectural n'est pas arrivé au bout à la Défense et vous avez raison car il me semble bien qu'ADP a repris le flambeau.
Mais pour moi, Andreu est intervenu aussi sur la salle de Bastille et c'est d'ailleurs pourquoi, il se serait vendu sur Pékin avec cette référence...
|
|
Revenir en haut |
|
bwv582
Inscrit le: 25 Juin 2005 Messages: 40 Localisation: Strasbourg
|
Posté le: Mar Juil 19, 2005 6:04 pm Sujet du message: |
|
|
Pour ce qui est des "erreurs" architecturales, après avoir cru reconnaître Richard MEIER dans le projet de Bastille, il y a eu l'élimination de son splendide projet pour la BNF, au profit d'une réalisation "douteuse"... Depuis, il refuse de concourir en France.
Pour en revenir au sujet initial, à savoir le "bilan" de la saison écoulée, voici mes commentaires :
1. Pour la première année depuis mes "débuts" à l'Opéra (janvier 1993, si on exclus un Boris en 1988, et les Troyens en 1990), il ne m'est pas arrivé de faire le voyage pour trouver "portes closes suite à un mouvement social de cartaines catégories du personnel". C'est un point très appréciable quand on à 5 heures de train pour venir (et un peu plus la nuit pour renter).
2. Un seul chiffre pour donner une idée de "ma" saison, 33 représentations, contre 32 pour la dernière année "festival" de Hugues R. GALL, comme quoi la programmation de Gérard MORTIER n'est pas si "terrible", je ne suis pas maso... (je vous le rappelle, 1 représentation correspond à 12 h de train, dont un voyage de nuit ; ceci dit j'en profite pour dormir après les gardes).
3. Pour le ballet, beaucoup de bonnes choses, hormis "Wolf". La reprise d'Etudes et de Glass Pieces (un choc en 1994, la découverte de Philip GLASS), du programme "Petit", de Sylvia... La découverte de la version d'Orphée et Eurydice de Pina BAUSCH fut un grand moment (1 seule fois pour cause d'emploi du temps, quel dommage, vivement la reprise... ainsi que de celle de son "Sacre"). J'ai finalement plus de mal avec les Noureev, surtout Cendrillon ; les deux Roméo furent de grands moments (pour les départs de MAURIN et AVERTY). Par ailleurs, très beau spectacle de l'école. La programmation simultanée de Roméo et de Roland PETIT m'a "obligé" à faire 5 voyages en deux semaines, c'est fatiguant mais réjouissant, surtout la dernière (PECH et CIARAVOLLA, BELINGARD et ABBAGNATO - même après LE RICHE et GILLOT, MARTINEZ et GILLOT).
4. Pour l'opéra, j'ai vu toutes les "nouvelles productions" et "la dame de Pique". (J'avais vu les autres productions au cours des années passées.) Hormis la Flute qui fût très décevante non pas tant par sa mise en scène que par ces propos insipides dits depuis des sièges d'arbitrage à la place des dialogues - du pur mauvais goût - la programmation a permis de voir et d'entendre dans la fosse de grands chefs, ce qui manquait parfois (hormis les passages de M. OZAWA). Même Saint François m'a semblé intéressant, bien plus qu'en disque en tout cas. La palme revient certainement à Tristan (WAGNER-PEKKA SALONEN-SELLARS-VIOLA). Pour les grincheux qui ont critiqué le coût de la production, les précédentes productions "onéreuses" étaient le Faust de Lavelli qui est à l'affiche depuis 30 ans, ou la superbe production des Noces de STRELHER, auquel il sera très difficile de succéder... Sans compter les production "pas chères" à mettre à la poubelle après un passage, la déontologie m'interdit de toutes les citées (époque BERGER - hormis Lady Macbeth de Mzensk - ainsi que quelques productions de l'époque GALL).
En conclusion, je suis très enthousiaste par ce que j'ai vu et entendu, et j'ai déjà deux séries d'abonnement pour l'année prochaine. A ce rythme, je vais finir par chercher une mutation sur Paris.
|
|
Revenir en haut |
|
Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1483 Localisation: Paris
|
Posté le: Mer Juil 20, 2005 5:50 pm Sujet du message: "Schicksalsgemeinschaft" |
|
|
Si, en cette dépression économique, l’on cherche à privatiser tout ce qui n’est pas cloué au sol - et même, telles les autoroutes, certains biens qui SONT cloués au sol ! – l’absence criant de projets industriels pour le continent augure mal pour le financement d’une forme d’art qui, pour certains, serait « d’un autre âge » et surtout, fort coûteux.
Cela me semble plus préoccupant que l’actuelle programmation, toute excentrique et inadéquate qu’elle soit, du Théâtre national français.
Que le Théâtre national n’ait pas encore été vendu à un Hedge Fund pour « éponger la dette nationale » serait donc peut être cause suffisante de réjouissances ?
En tout cas, alors que l’une des deux intéressantes Aurore faisait ses débuts en décembre dernier, un ami assis à nos côtés et notoire pour ses convictions plutôt Private Propety & Private Enterprise, s’est soudain dans un transport d’enthousiasme écrié : « If this is where my taxes are going, DOUBLE’EM ! ».
***
Deuxièmement, le Concours Annuel de Promotion.
D’aucuns ont demandé, « La ville entière dansait dans les rues en apprenant la promotion d’un certain individu le 23 décembre dernier. Qu’y-aurait-il dorénavant à reprocher au Concours? »
Les français disent « un hirondelle ne fait pas le printemps » ?
Dans un livre à paraître bientôt, « Vom Geist der Musik », feu Norbert Brainin, le primarius du quatuor Amadeus, écrit,
« Mit der Bezeichnung « wirkliches » Streichquartet meine ich eine Gruppe von vier Musikern, die ihr Leben der Aufgabe widmen, zu einem einzigen Musikinstrument zusammenzuwachsen (...) sollen die vier Musiker berechtigte Hoffnung haben, zu einem musikalischen Klangkoerper zusammenzuwachsen, muessen sie, wie ich glaube, von einem aehnlichen „Background“, d.h. aehnlichem Unterricht and aehnlichen Lebenserfahrungen, gepraegt sein. Auf Deutsch gibt es hierfuer ein gutes Wort : Schicksalsgemeinschaft.“
Ce qui veut dire,
„Avec l’expression quatuor à cordes je veux dire un groupe de quatre musiciens qui vouent leur vie à la mission de devenir un seul et unique instrument de musique (....) si l’on veut entretenir un espoir justifié de croître ensemble en un seul instrument sonore, ils doivent je crois, venir d’un « background » semblable, c’est à dire avoir suivi une formation similaire et être marqués par une expérience similaire de l’existence. En allemand nous avons un terme qui correspond, « Schicksalsgemeinschaft », soit une communauté du destin. »
La représentation scénique d’un ballet obéit au même type de lois qu’un quatuor à cordes, quoique certains facteurs (grand orchestre, décors, costumes, lourd maquillage) viennent brouiller, en apparence, la clarté du concept. Une troupe historique telle que celle de l’Opéra est ainsi et effectivement, un « Schicksalsgemeinschaft ».
Le regretté M. Brainin utilise souvent le terme « hineinhoeren » pour parler du travail d’un quatuor. On peut expliquer ce terme par « développer une sensibilité éveillée pour ce que fait et ressent l’autre ». C’est cela, en partie, qui fait qu’un quatuor soit « accordé » - ils s’accordent l’un par rapport à l’autre comme des chanteurs a cappella, « entre les voix » pour ainsi dire.
La danse classique étant avant et surtout une forme musicale, il me semble que les mêmes idées s’appliquent ; voir entendre et sentir comme par télépathie, afin d’accorder, d’ajuster ses gestes et mouvements à l’harmonie du tout.
Cela exclut la compétitivité autre que « friendly rivalry », et cela exclut d’être noté, jugé et critiqué en vue du Concours Annuel, état d’esprit à mon avis incompatible avec l’objet poursuivi, qui est celui de communiquer à un très haut niveau avec son public, et non marquer des points auprès d’un cénacle d’initiés.
***
D’autre part, les nouvelles sanitaires qui nous viennent d’Asie ne font pas trop rire, donnant une nouvelle raison de regretter que les spectacles de l’hiver 2005/2006 soient aussi « close-packed » au moment du susdit Concours et de l’épuisement hivernal. Il est permis d’espérer que la direction du théâtre, soucieuse de la préservation de cette cathédrale vivante qu’est sa troupe, aura mis de côté un stock de Oseltamivir (Tamiflu) suffisant.
***
Finalement, et en dépit de tant de choses admirables dans « La Belle » et « Romeo », la faible représentation du répertoire classique en ce Théâtre fait que les gens dansent peut être souvent et beaucoup, mais pas réellement à leur niveau. Le corps de ballet n’a rien d’amusant à faire dans « Cendrillon » ou dans « Romeo », ballets où il n’y a que deux ou trois véritables rôles.
Quant à Roland Petit, Maurice Béjart ou autres abonnés à l’effet grossier, comment ces auteurs parviennent encore à faire représenter leurs oeuvres en public reste pour moi une interrogation. Supposément nous vivons à l’époque moderne, où le citoyen ne serait plus un péon féodal mais aspire à être l’agent actif de sa république. Fine. Alors pourquoi, cher Professeur Tournesol, fait-on du corps de ballet - dans des oeuvres pourtant très récentes – une informe masse sans individualité où l’on ne peut même pas exercer sa technique ?
***
|
|
Revenir en haut |
|
Petite Etoile
Inscrit le: 06 Juin 2004 Messages: 221 Localisation: Paris
|
Posté le: Mer Juil 20, 2005 7:49 pm Sujet du message: |
|
|
Malgré ma déception lors de l'annonce de la saisonl'an dernier, j'ai plutot de bons souvenirs de cette saison 2004/2005 qui m'a permi de faire des decouvertes.
D'abord les deceptions:
-Les deux Belles que j'ai vues, ayant ete victime des changemetns de distribution de dernière minute, et ayant donc vu deux fois une soliste que je n'apprécie pas trop
-le concours d'entrée dans le ballet pour les élèves de 1ere division de Nanterre
-le manque de temps de mon coté pour voir plus de représentaitons
et les belles choses:
-Une très belle représentaiton d'Etudes, avec changement de soliste en cours de représentation
-La découvert de Sylvia, avec Marie-Agnès Gillot mémorable en Diane (vivement le DVD!!!) et José Martinez sublime en Amour/Orion
-La découverte du ballet Cendrillon et surtout d'Agnès Letestu dans le rôle... (alors qu'une autre distribution qqs jours avant m'avait parrue beaucoup moins intéressante)
-Le Spectacle de l'ecole de danse, avec cette très belle chorégraphie de Scaramouche et les révélations de 1ere division dans les deux pigeons
-L'emotion de la soirée d'adieux d'Elisabeth Maurin
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Mer Juil 20, 2005 9:03 pm Sujet du message: |
|
|
En lisant les posts qui chacun égrénent nos différents souvenirs de cette saison, quelques autres me reviennent. Difficile de faire une sélection, il y a eu tellement de choses différentes et intéressantes. Peut-être suis-je trop bon public?
C'est vrai, cette saison a globalement été plutôt une bonne surprise par rapport à ce que la plupart d'entre nous, amoureux du ballet classique, attendions à l'annonce de celle-ci. Lorsque l'on va voir les spectacles, avec quand même un minimum d'ouverture d'esprit, on peut faire d'heureuses découvertes. Cela a été mon cas avec "Orphée et Eurydice", peut-être le plus beau SPECTACLE de la saison que j'ai vu, j'en ai déjà parlé plus haut, je ne reviens pas dessus. Je retiens aussi le ballet "Etudes" (surtout avec la première distribution: Letestu-Martinez-Le Riche), sa musique enthousiasmante même orchestrée et mal interprétée et dans la même soirée, la musique de Philip Glass associée au ballet de Robbins "Glass Pieces" (je ne peux pas dissocier les deux, d'ailleurs comment peut-on isoler une chorégraphie de sa musique?) que j'ai appréhendé comme une représentation saisissante et hypnotique de notre modernité.
Il y a aussi eu des soirées désespérantes et là, je ne parlerai même pas de déception: la fumisterie (il faut appeler un chat un chat, bien que, en l'espèce, il serait plus exact de parler de chiens -qui font pipi-) "Wolf", et à une autre échelle, les chorégraphies proposées par Suzanne Linke et Laura Scozzi, qui, je pense, ont peu de chance de rester comme des chefs d'oeuvre impérissables du répertoire de l'Opéra de Paris.
|
|
Revenir en haut |
|
lemoyne
Inscrit le: 30 Oct 2004 Messages: 28
|
Posté le: Mer Juil 20, 2005 10:03 pm Sujet du message: |
|
|
Wolf a été conçu par un metteur en scène qui s'appelle Alain Platel et qui mérite le respect. Dansomanie est un site qui aime les artistes contrairement à certains autres endroits où l'on parle de danse sur le net et c'est une de ses qualités premières. Cela serait dommage que cela change. Alors oui Sophia vous n'avez peut-être pas aimé ce spectacle mais ne trouvez-vous pas qu'employez le mot "fumisterie" est un peu exagéré pour parler d'une création qui regroupait tant de talentueux interprètes et qui proposait un moment différent et de grande qualité, hors des sentiers battus ?
Vous l'aviez compris j'ai pour ma part beaucoup aimé le spectacle et encore plus peut-être en le découvrant dans le cadre du Palais Garnier.
Je pense que Gérard Mortier est le genre de directeur qu'il faut pour une institution comme le TNOP au 21ème siècle.
|
|
Revenir en haut |
|
|