Onéguine 2014 - Adieux I. Ciaravola - A. Albisson Etoile

[Cantalabute]

A la suite des fées Cantalabute ne peut faire moins que vous souhaiter également prompt et complet rétablissement cher Modérateur !

[haydn]

Merci à toutes les fées et au Premier ministre de sa Majesté Florestan XIV qui se sont penchés sur mon ber... heu non, mon châlit

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[NEOPHYTE]

Un petit retour sur la matinée du 16 février :

La distribution m'a semblé très bien pensée, très équilibrée.

Isabelle Ciaravola est magnifique, le personnage lui va bien et son interprétation est souvent sublime, en particulier le PDD à la fin du 1er acte, dans la chambre, ce passage mérite à lui seul le déplacement.
Donc pour moi, elle part à la retraite au sommet de son art, mais je l'imagine bien faire son retour... en invitée du Bolchoi, son port de bras en est digne.

J'ai beaucoup aimé Charline Giezendanner en Olga, elle respire l'insouciance et la joie de vivre et sa danse est légère et élégante, c'était parfait.

Hervé Moreau m'a semblé particulièrement investi dans les PDD, il y a été excellent.
Marc Moreau a très bien incarné le personnage de Lenski.

Ce ballet ne fait pas rêver, mais il est élégant et semble beaucoup plaire aux danseurs de l'Opéra de Paris.

[Ritournelle]

L'interview d'Isabelle Ciaravola sur ses adieux parue dans En Scène est maintenant en ligne :
http://www.operadeparis.fr/blogopera/isabelle-ciaravola

[Angela]

Another Stuttgart dancer is on her way to Paris: a press release by the company announces that principal dancer Alicia Amatriain will be dancing Tatiana on 25. February and 4. March with Karl Paquette, „by urgent request of Brigitte Lefèvre“.

[MikeNeko]

Thank you for the heads-up Angela... i hope nothing too bad or sad happened to Ludmila.

... and welcome to Alicia.

[Joelle]

La matinée du 23 février a été superbe encore une fois avec le duo H.Moreau/I. Ciaravola et M. Heymann/C. Giezendanner.

Le public a fortement ovationné les quatre danseurs !!!

[Florestiano]

Je vous trouve un peu timide, Joelle, pour qualifier cette matinée miraculeuse au cours de laquelle Hervé Moreau et Isabelle Ciaravola, pour sa dernière Tatiana dans des conditions "normales", se consumaient littéralement sur scène.

Dans mon panthéon personnel d'Onéguine, il s'agit probablement du couple le plus incandescent et parmi les plus intelligents qu'il m'ait été donné de voir. Moreau hier m'a particulièrement impressionné par l'Onéguine très sombre qu'il campe de bout en bout, ne s'éclairant, de manière appropriée, que pour le pas de deux du miroir. Méprisable en diable au II, pathétique au possible au III.

Ce n'est que dans ses bras à lui que la Tatiana de Ciaravola se laisse totalement aller, dans des abandons étourdissants où il n'est plus question de danse, de pas, de portés ; la passion à nu.
Les pas de deux du miroir et du final sont à cet égard suffocants de fusion.
Un couple mémorable, au sommet, et oui, accueilli par des ovations nourries.

Il m'a fallu ramasser à la petite cuillère la dame australienne assise à côté de moi, qui repartait aujourd'hui et avait pris une place au marché noir. Elle ne s'attendait pas à vivre une telle expérience, baignée par ailleurs dans le son d'un orchestre auquel le chef semble s'être décidé à lâcher un peu la bride depuis les premières représentations.

Je me permets ces quelques mots maintenant ; il y a en effet fort à parier que je serai incapable d'articuler le moindre propos à l'issue de la représentation de vendredi

[Joelle]

[sophia]

Ce soir, on était loin du miracle. Quelques mots (très) rapides pour résumer mon impression :

Cette représentation était l'occasion pour Josua Hoffalt et Amandine Albisson (et Marion Barbeau?) de faire leurs débuts dans les rôles principaux. Josua Hoffalt avait précédemment dansé le rôle de Lenski, le poète, et j'avoue que j'ai eu un peu de mal, au début du ballet, à me faire à cette silhouette, peut-être un peu légère, dans le rôle de l'homme en noir (un détail, mais il paraît que les Cranko sont à cheval sur ce genre de choses, il n'est pas beaucoup plus grand ni beaucoup plus massif que sa Tatiana - c'est un peu surprenant par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir...). On aurait dit un jeune héros balzacien, gentiment blasé et superficiel, plutôt que le héros de Pouchkine, lourd de son passé et de ses expériences. Pour le reste, si la danse manque un peu d'ampleur à mon goût et si les portés ne sont pas toujours aussi accomplis qu'avec Evan McKie - ce qui est assez compréhensible -, l'interprétation est là et surtout elle se bonifie et s'épaissit au fil des actes. Son évolution est remarquable et tout à fait lisible : ennuyé et parfaitement odieux lors du bal du second acte, puis magnifique repenti dans le dernier pas de deux. Le problème majeur est qu'il ne se passe à peu près rien du point de vue émotionnel - et simplement charnel - avec sa partenaire, Amandine Albisson, froide et scolaire le plus souvent dans sa danse. Celle-ci est tout de même assez juste dans la première scène : sérieuse, rêveuse, peut-être un peu naïve... le dessin n'est certes pas très subtil, mais ce n'est, après tout, qu'un début. Malheureusement, essentiellement concentrée sur ses pas (pas toujours formidablement exécutés du reste), elle se fige par la suite, au point que les derniers pas de deux, avec Grémine lors du bal puis avec Onéguine dans la chambre, m'ont paru presque dépourvus de sens - ne parlons même pas ici d'être bouleversé... Pour terminer sur une note plus positive, j'ai trouvé le quatuor plutôt bien senti, peut-être la verdeur de chacun y est-elle pour quelque chose. Le contraste entre les deux soeurs était net et bien visible. D'ailleurs, Marion Barbeau m'a beaucoup plu en Olga. Le couple qu'elle forme avec Fabien Révillion (qui commence bien, mais se révèle trop juste techniquement dans le monologue du second acte) est séduisant, quoiqu'un peu léger. Sa danse n'est pas toujours d'une fluidité parfaite, mais elle impose une présence, un jeu, une vivacité scénique, je ne la connais pas très bien, mais elle est vraiment loin d'être fade.

[Dimago]

Comme vous Florestiano, j'ai été emballé et profondément ému par le jeu du couple Moreau/Ciaravola. Tous les deux non seulement ont dansé magnifiquement, mais ils ont un jeu d'acteur époustouflant.
J'ai aimé l'air narquois d'Hervé M lorsqu'il regarde ce que lit Tatiana.

D'ailleurs, au moment des saluts, Isabelle C a mis un certain temps à sourire... Elle était encore tout habitée de son personnage.

J'ai beaucoup aimé de Charline Giezendanner, surtout au deuxième acte quand de manière inconsciente elle joue des sentiments de Lenski en s'amusant avec Onéguine.

J'ai particulièrement apprécié le Prince Grémine d'Alexis Renaud. Tout en finesse, discret et pourtant présent. La scène du bal était magnifique ; on sentait une harmonie, une paix dans le couple qu'il formait avec Tatiana. Les "adieux" étaient également très touchants.

Oui, une bien agréable soirée.
Mais quelle horreur de se dire qu'Isabelle va faire ses adieux!

[Aurea]

Je n'ai pas le temps de faire un compte-rendu ce matin, mais juste quelques mots rapides pour dire que la représentation d'hier soir, Karl Paquette/Alicia Amatriain/Fabien Revillion/Eve Grinsztajn, était tout simplement incroyable !
Technique parfaite qu'on oublie, émotions, jeux d'acteurs tout en finesse.
Et quelle danseuse qu'Alicia Amatriain!
Cela fait partie des quelques soirées où je me dis que j'ai eu la chance de vivre un moment unique.

[Sissi]

En effet, quelle belle soirée hier soir! Tout y était, la technique, l'émotion, on était pris par l'histoire... Je découvrais cette superbe danseuse et Karl Paquette a été excellent, ils étaient parfaits ensemble, les 4 protagonistes étaient à l'unisson, une soirée dont on se souvient longtemps!

[Joelle]

Attention : quelques places encore en vente pour le vendredi 28 février sur le site web de l'Opéra !
Avis aux amateurs !

[alila]

J'ai vu la representation de ce soir avec Hoffalt/Albisson/Barbeau/Revillon.

Joshua Hoffalt était très juste dans son interprétation, même si au 2ème acte il était moins dandy et plus adolescent qui s'amuse à manipuler Olga. Cette dernière interprétée par Marion Barbeau était lumineuse et légère, le partenariat avec Fabien Révillion était très réussi, même s'il y a encore des petits couacs que l'on pourrait polir, c'est très prometteur.

Comme pour l'amie Sophia c'est la Tatiana d'Amandine Albisson qui nous laisse sur notre faim, surtout dans les deux premiers actes, ça se relâche dans le troisième acte, avec un beau, mais pas très dense, pas de deux avec le Prince Grémine (Vincent Cordier) et le pas de deux final. J'aime beaucoup la danse et les lignes d'Amandine Albisson, mais de mon point de vue ce rôle ne met pas ces qualités en valeur. Je n'ai pas senti comme Sophia qu'elle était concentrée sur ses pas (peut être elle s'est mis en confiance après la représentation de l'autre soir), mais plutôt une retenue, comme si elle ne sachant pas comment interpreter, prefere le faire à minima, pour éviter de faire des faux pas. Le pas de deux final a été justement meilleur parce qu'elle s'est plus lâchée. Mais la limite de son interprétation se voyait aussi dans ce finale, surtout lors de la diagonale où Oneguine à genoux tient les bras Tatiana qui avance avec difficulté, justement Albisson avançait trop aisément, elle ne donnait pas assez à voir la difficulté à tenter d'échapper à l'homme qu'elle aime. Je pense que pour ce rôle, il y a d'autres danseuses plus expressives et plus intéressantes d'un point de vue artistique (j'aurais aimé voir ce qu'en ferait Eve Grinsztajn par exemple).

Bref, il y a du bon et tous les quatre danseurs furent chaleureusement applaudis, ainsi que le Chef d'orchestre James Tuggle (je suis pas connaisseuse, mais j'aime Tchaikovsky et j'ai entendu des sonorités et accents- ou manque de- assez étranges venant de fosse ce soir...).