La Belle au bois dormant [ONP Bastille 04/12/13 - 04/01/14]

[paco]

[haydn]

Ceux là n'avaient rien d'anglo-saxon, paco

En tout cas aujourd'hui, si on pouvait craindre - ou espérer, c'est selon, que Svetlana Zakharova ne "tue" la représentation de la Belle au bois dormant, la star russe (histoire de ne pas froisser les habitudes du public parisien, réputé "difficile" à l'étranger?) s'est montrée d'une sobriété et d'une retenue qui en auront surpris plus d'un. Technique parfaite (dans les sauts, cf. la diagonale de jetés en tournant au second acte, aucune étoile de l'Opéra de Paris ne peut rivaliser avec elle), mais pas de démonstration ostentatoire. Et très honnêtement, la veille, Myriam Ould-Braham - évidemment plus "fragile", moins conquérante que la Russe - soutenait la comparaison et n'avait pas à rougir de sa prestation.

Le coup de tonnerre est venu de David Hallberg. Pour quelqu'un qui n'avait jamais dansé de Nouréev de sa vie, eh bien, quelle entrée en matière! C'est lui qui a totalement dominé la représentation, avec notamment un deuxième acte fabuleux. Là, plus question de double-assemblés approximatifs ou de manèges un peu timorés. Parfois même, il se laisse emporter par son élan, oubliant que les dimensions de la scène de l'Opéra Bastille ne sont pas les mêmes que celle du Bolchoï (pratiquement 40 m d'ouverture à Moscou, 30 m à Paris) et finit au ras des dégagements. Hallberg est un vrai danseur noble, qui convient idéalement au rôle. De plus, ses lignes fines, sa batterie soignée (souvenir de l'année qu'il a passé à l'école de danse de l'Opéra de Paris?) s'accordent parfaitement au style français. Du grand art.

Le corps de ballet était un peu moins joliment ordonné que la veille, mais il y a eu des prestations de bon niveau dans les seconds rôles. Un excellent Fabien Révillon notamment, qui s'est beaucoup dépensé dans le Pas de cinq des pierres précieuses (beaucoup d'élévation et une batterie très rapide), où l'on remarquait également Laure-Adélaïde Boucaud (émeraude), entourée pourtant de comparses très solides (Héloïse Bourdon en rubis et Sae Eun Park en saphir), ainsi que le diamant d'une Sabrina Mallem vive et autoritaire.

L'Oiseau bleu est un rôle toujours valorisant pour son interprète, et François Alu, qui n'a pas ménagé ses forces, a sans doute été l'artiste le plus applaudi si l'on excepte le couple de solistes principaux.

Aubane Philbert et Daniel Stokes ont été les "victimes" d'un jeune spectateur facétieux, qui a poussé un "miaou" sonore à la fin du duo des chats (encore un qui confond ballet et opéra, et qui a du se croire chez Rossini). Le premier acte avait lui aussi bénéficié d'une sonorisation réaliste, par la grâce d'un bébé qui s'est mis à vagir au moment même où la petite Aurore était extirpée de son couffin.

On mentionnera également la Carabosse explosive de Stéphanie Romberg, qui a dû faire forte impression sur le jeune public, précisément (pour sûr, c'est elle qui a commandité toutes ces farces pour perturber la représentation), ainsi que la Fée des Lilas très théâtrale de Marie-Solène Boulet, qui donne une vraie consistance à un personnage qui, grâce à elle, n'a pour une fois pas l'air d'avoir été conçu dans les studios Disney.

Bref, du grand et beau spectacle, avec des moments d'intense frisson, grâce au numéro d'exception que nous a servi David Hallberg.

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[ElenaK]

[sophia]

Je rejoins Haydn sur la matinée d'hier.

Zakharova et Hallberg ont apporté cette petite touche de glamour et de charisme international qui manquait peut-être à cette série de Belle, malgré les belles prestations individuelles que nous avons pu voir à l'occasion de telle ou telle représentation. J'avais découvert Zakharova il y a près de dix ans dans cette même Belle, où elle avait été éblouissante (dans une triste série, il faut bien dire, où un remplacement succédait à un autre) aux côtés de José Martinez. Certes, on ne peut pas dire qu'elle soit l'Aurore idéale, elle n'a pas le naturel juvénile et charmant d'une Obraztsova ou d'une Novikova (ou, chez nous, d'Ould-Braham), ni la danse nerveuse qui va avec, mais qu'importe, c'est Zakharova que l'on vient voir, Zakharova qui n'en fait parfois qu'à sa tête dans l'adage (mais nous avons noté qu'elle avait bien posé la main sur l'épaule des joueuses de mandoline et fait mine d'écouter la musique - détail traditionnel repris par Noureev et disparu on ne sait pourquoi cette année), mais qui illumine à tous les coups la scène de sa présence. Le clou de cette double invitation bolchoïïte (mais à la couleur plus "stars internationales" que proprement "russe") reste toutefois le début enthousiasmant de David Hallberg dans le rôle du Prince Désiré. Il est le danseur noble par excellence, le prince idéal, doté de surcroît de lignes "extrêmes" comme l'époque aime, et si on savait tout cela, il est toujours plus impressionnant de le constater "en vrai". La scène de l'Opéra Bastille semble souvent trop petite pour lui (la touche Bolchoï?) et il se montre surtout parfaitement à l'aise dans le long et terrible solo de Noureev, à un point étonnant d'ailleurs pour quelqu'un qui aborde pour la première fois ce style - pour le moins inorganique. Bien sûr, on sent parfois qu'il "apprend", mais son expérience, son naturel aristocratique et ses moyens techniques superlatifs - quel bonheur de voir des sauts qui décollent vraiment! - l'emportent toujours sur le côté scolaire de la chose. Plus encore que la victoire sur "l'impossible", je retiens ce charisme débordant, perceptible dès l'entrée, et cette présence, faite de noblesse, d'autorité et d'intelligence de la scène. Tout est toujours infiniment soigné dans sa pantomime et dans son être scénique, entièrement dédié à l'histoire et au personnage. Faites-en l'expérience, regardez-le évoluer en dehors des passages dansés, à quelque moment que ce soit, il se passe quelque chose. Un grand!

N'eût été la présence de ces deux-là, que je tenais à voir, j'avoue que je frôle l'overdose avec cette Belle. Il est temps de passer à autre chose.

[Alvaro]

Eh bien, maintenant que j'ai un moment libre, je m'assois et j'écris mes pensées sur la retransmission de ce ballet vu au cinéma.
J'ai beaucoup aimé tout le spectacle, bien sûr, c’est un délice du début à la fin.
J'aime la chorégraphie de Rudolf Noureev et le ballet de l’Opéra fait un excellent travail, tous méritent une salve d'applaudissements.
Il a été un véritable cadeau de Noël pour moi de voir Myriam Ould-Braham, cela a été dit dans de nombreux commentaires, que c’est le choix idéal pour ce rôle. Je pense que son interprétation d’Aurore est magnifique et si il y a quelque part la perfection, alors c’ est dans Myriam, sans aucun doute. Il a été un réel plaisir de voir danser Myriam dans ce rôle SI difficile, mais en même temps si beau à voir.
Je ne peux pas m'étendre beaucoup, parce que je n'ai pas beaucoup de temps, et tout a été déjà dit sur cette représentation, mais personnellement, je voudrais souligner les variations d'Héloïse Bourdon et Eve Grinsztajn, bien que toutes les variations ont été fabuleusement bien exécutées.
J'ai beaucoup aimé la variation du danseur qui a été avec Aurélia Bellet dans le dernier acte, j'ai beaucoup aimé sa présence, sa technique, tout, une grand surprise por moi de découvrir ce danseur, qui se resemble a Florian Magnenet, mais bien sur c’était pas lui, a Florian je le reconnais, mais Je ne me souviens pas le nom. Aurélia Bellet bien sur, je l’a reconue, et j’ai bien aimé sa variation, et comme Myriam, c’était un plaisir de la voir danser, je la trouve une tres belle danseuse avec charme et une fabuleuse danse, je suis sûr qu'elle va offrir une délicieuse Aurora.
J’avais envie de voir à Valentine Colasante et François Alu, et j'ai adoré tous les deux. Elle a une technique fabuleuse en sécurité et digne à admirer, bravo¡¡ La variation de la princesse florine, comme la d’Aurélia Bellet sont très difficiles, alors bravo à toutes les deux¡¡ aussi elle est très charmante avec un beau sourire, je l'ai bien aimé. bravo¡¡ Et François Alu est génial, vraiment génial, son mouvement du bras¡¡¡ fantastique¡¡¡¡ GENIAL¡¡¡ j'aimais beaucoup ÇA. un grand danseur.
Enfin dire que Mathias Heymann est grand et j'ose dire qu’insurmontable, son art est merveilleux, un véritable artiste de premier ordre, quel plaisir de le voir danser, cette technique est superlative, une étoile de la danse internationale. Formidable danseur.
Bref, une merveilleuse représentation que j'ai particulièrement apprécié du début à la fin.

[Ritournelle]

[Fanfan]

Bonsoir
Quelqu'un a-t-il la distribution détaillée du 2 janvier hormis Aurore et Désiré que je connais déja. Merci par avance et bon réveillon pour demain.
Dansomaniaquement votre
Fanfan

[haydn]

Sauf nouvelles modifications :


Aurore : Svetlana Zakharova
Le Prince : David Hallberg
Carabosse : Stéphanie Romberg
La Fée des lilas : Marie-Solène Boulet
Le Roi : Nicolas Paul
La Reine : Christine Peltzer
Catalabute : Bruno Bouché

Fées 1ère variation : Héloïse Bourdon
Fées 2ème variation : Lydie Vareilhes (probablement remplacée par Léonore Baulac) + Aubane Philbert
Fées 3ème variation : Laura Hecquet (probablement remplacée par Emilie Hasboun)
Fées 4ème variation : Charline Giezendanner
Fées 5ème variation : Sabrina Mallem
Fées 6ème variation : Eve Grinsztajn

Le Duc: Vincent Cordier
La Comtesse : Fanny Gorse
L'Oiseau bleu : François Alu + Valentine Colasante

Pas de cinq des Pierres précieuse: Laura Hecquet (diamant, probablement remplacée par Sabrina Mallem) + Fabien Révillon (or) + Héloïse Bourdon (rubis) + Sae-Eun Park (saphir) + Sabrina Mallem (saphir, probablement remplacée par Laure-Adélaïde Boucaud)

Les Chats : Aubane Philbert + Daniel Stokes

Les Quatre princes : Audric Bezard (Russe) + Vincent Chaillet (Indien) + Florian Magnenet (Inca) + Julien Meyzindi (Africain)

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[NEOPHYTE]

David Hallberg a posté une photo de la salle à Bastille depuis la scène,
la vue n'est pas bien sympathique,
comme pour les spectateurs Garnier a plus de charme,
je n'avais jamais réalisé que les danseurs avaient un tel panorama à Bastille.

[Joelle]

Encore de bons moments en perspective avec la distribution du 2 janvier !!!

[haydn]

[sophia]

L'Oiseau bleu nous vient de Petipa. Le rôle fut interprété en 1890 par Enrico Cecchetti (et Varvara Nikitina dans le rôle de la Princesse Florine), lequel avait parallèlement créé le rôle de Carabosse.



Ce que l'on appelle le pas de cinq des Pierres Précieuses à Paris, avec un garçon (Or) et une fille (Diamant) en "leaders", est à l'origine un pas de quatre, exclusivement féminin, réunissant les Fées Diamant, Or, Saphir et Emeraude. C'est toujours ainsi dans la version du Mariinsky.

Il est évident que dans La Belle, comme dans Le Lac, on retrouve la même volonté de Noureev d'étoffer le rôle du Prince - le Prince, c'était lui - en lui conférant une personnalité mélancolique et tourmentée. C'est particulièrement visible à l'acte II, puisque le fameux solo est normalement un intermède musical non dansé, joué rideau baissé. Il a aussi ajouté des garçons dans le corps de ballet, notamment dans le prologue des fées.

Il a aussi supprimé pas mal de choses, des divertissements à l'acte III (comme celui de Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge, le Petit Poucet) et surtout la fameuse apothéose sur le "Vive Henri IV".

[NEOPHYTE]

Je trouve que dans la Belle de Noureev, les ensembles sont particulièrement réussis et qu'ils remplissent bien la scène de Bastille.

En fait il y a beaucoup de tout, des solos masculins, féminins, des pas de deux, de trois, de cinq...c'est un festin.
Il faut bien avouer que Noureev a taillé la part du lion pour Désiré.

Je n'ai vu que 2 représentations de cette série et je me laisserais bien tenter par une petite troisième.

[Bernard45]

[sophia]

Dans la version du Bolchoï, il y a le Petit Chaperon rouge et le Loup et le duo de Cendrillon avec le Prince Fortuné (interprété, sur le film, par Karim Abdullin ). Je ne crois pas en revanche qu'il y ait Le Petit Poucet. Pour celui-ci, il me semble bien l'avoir vu encore au Mariinsky, mais ils ne le donnent pas toujours, notamment en tournée, car il est dansé par les élèves de l'école Vaganova.