Saison chorégraphique 2012-2013 : quel bilan?

[haydn]

Petit exercice à la fin de chaque saison, pour vous permettre de vous exprimer sur les spectacles qui vous ont le plus marqué durant la saison chorégraphique qui s'achève.

En ce qui me concerne, à l'Opéra de Paris :

- La prise de rôle réussie d'Alice Renavand dans Don Quichotte. C'etait pour moi sans nul doute la représentation la plus exaltante de la série, avec des interprètes (A. Renavand + F. Alu) qui en "voulaient" vraiment et qui nous ont offert un spectacle sans chichis, sans fadeur.

- La performance d'Aurélia Bellet au concours de promotion, avec un Arepo absolument magnifique. Mlle Bellet a abordé la célèbre pièce de Maurice Béjart non dans l'esprit d'un exercice académique, laborieux et guindé, mais au contraire comme s'il s'agissait d'une vraie représentation. Une montée en grade aurait été une juste récompense.

- Les débuts de Ludmila Pagliero dans La Sylphide. Paradoxalement, le style français est aujourd'hui le mieux incarné par une danseuse venue d'Amérique du Sud, qui, même si elle doit faire face à l'hostilité d'une partie des balletomanes qui voient en elle une "étrangère", assure les spectacles avec beaucoup de courage, de régularité et de constance, là où d'autres abdiquent au premier accroc.

Hors Opéra de Paris :

- La très belle Sylphide du Bolchoï, avec un James magnifique de Vyacheslav Lopatin, que j'ai pu voir dans des conditions très particulières, puisque je me trouvais sur le plateau, dans les dégagements, à Moscou.

- Au cinéma, la découverte de Maybe Two, d'Alexander Ekman, au NdT. Ekman est un chorégraphe qui déborde de talent et d'inventivité. Jean-Christophe Maillot l'invite à présent régulièrement à Monte-Carlo, et il faut espérer qu'un jour l'opéra de Paris en fasse de même. A souhaiter également, que le NdT n'ait pas trop à souffrir de la décision absurde de Jiří Kylián d'interdire à son ancienne compagnie de représenter ses chorégraphies au cours des cinq prochaines années.

- Deux belles créations "néoclassiques", le spectaculaire Choré de Jean-Christophe Maillot à Monte-Carlo, et la Cendrillon de Thierry Malandain, découverte à l'occasion d'une tournée du Ballet Biarritz à Versailles, avec une splendide Miyuki Kanei dans le rôle-titre.

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[Cantalabute]

Je rajouterais peut-être la très belle reprise de "La Bayadère" au Bolshoi, notamment avec la fabuleuse distribution de la retransmission au cinéma (le DVD sortirait cet automne!)

[paco]

moi aussi je retiendrai surtout le DQ avec Renavand et Alu, probablement ma meilleure soirée à l'ONP cette saison

Hors ONP :

- j'avoue avec honte avoir "découvert" à quel point j'aurais dû profiter davantage de Marianela Nunez au RB depuis qu'elle y danse. Jusqu'à présent je privilégiais toujours les distributions avec Rojo ou Cojocaru, mais cette année j'ai vu coup sur coup Onegin puis la Bayadère avec Nunez, et je crois que de ma vie de ballettomane il a dû y avoir seulement 5 ou 6 occasions comme celles-là où j'ai été à ce point transporté, ému, touché, tripatouillé dans les tripes, émerveillé, etc. Je me suis sans doute découvert une nouvelle icône...

- 2e souvenir que je garderai de cette saison, le Gala Nureyev du Palais des Congrès. C'est étrange de mettre un gala parmi ses meilleurs souvenirs, mais celui-là était vraiment hors norme, tant par l'atmosphère qui s'en dégageait que par la qualité du programme et des interprètes

- enfin, j'ai beaucoup apprécié Sacred Monsters d'Akram Khan au TCE

Pour le reste, je sais que je suis allé voir d'autres spectacles, mais j'avoue les avoir un peu oubliés, signe qu'ils ne devaient pas être terribles. Cette saison n'aura pas été la plus brillante de cette dernière décennie, loin de là...

[sophia]

- le NDT, ses danseurs, ses chorégraphes. Ce n'était "que" du cinéma mais tant pis. Ce n'était pas non plus une découverte, mais quelle redécouverte.
J'en retiens notamment Le Sacre de Medhi Walerski, Maybe Two d'Alexander Ekman, Shoot the Moon de Lightfoot & León. Comme quoi le NDT peut rester génial même sans Kylián.

- Evguénia Obraztsova dans La Sylphide à l'Opéra de Paris : le genre de prestation dont on se dit qu'on se dira peut-être dans cinquante ans avec nostalgie : "j'y étais!"

- Désordres, le spectacle de 3e étage / Samuel Murez au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison : un plaisir que l'on cherche souvent en vain à l'Opéra et qui vaut bien l'effort d'une heure et quelque de RER...

- puisque Paco ose le gala, je citerais pour ma part, plus que les divers galas Noureev ou du Tricentenaire, la Nuit des Etoiles à Bruxelles - une soirée "légère" dont on ressort comblée - avec en bonus une merveilleuse averse de neige sur la ville.


J'avoue que j'ai vu relativement peu de spectacles cette année, en tout cas moins que d'autres années (avec trop peu d'excursions hors capitale), mais de façon générale, je ne peux pas dire que j'ai trouvé cette saison palpitante. Comme Paco, je peine à me remémorer ce que j'ai vu mois après mois, ce qui est quand même un signe. Il reste encore un peu de Bolchoï à venir pour moi pour la clôturer vraiment.

[paco]

la mention de "3e étage" par Sophia, spectacle que j'ai raté (comme j'ai raté la Sylphide d'Evgenia...), me rappelle que j'ai aussi beaucoup aimé le spectacle "Jeunes Chorégraphes" de l'Amphithéâtre Bastille cet hiver

pour le reste, il est vrai qu'il faudrait que j'attende la tournée londonienne du Bolchoi pour clore cette saison, mais les étoiles les plus susceptibles de me transporter (Kaptsova, Obraztsova...) ne dansent pas les soirs où j'y serai, je ne m'attends donc pas à de grandes surprises

[MikeNeko]

Moi je retiens prioritairement:
- le gala des enfants Don Quichotte Mathilde Froustey / François Alu , avec tout le drame préliminaire et le gros plaisir éprouvé lors de la représentation...
J'y ajoute malgré la fraîcheur le DQ du Wiener Staatsballett au châtelet d'hier soir... mon plaisir d'y avoir retrouvé une sublimissime Olga Esina est difficilement quantifiable et décuplé par un grand pas final ébouriffant La production est moins grandiose mais je m'en fiche.

- le magnifique Roméo et Juliette du festival Mariinsky avec Diana Vishnieva qui y a mis tout son savoir faire d'interprétation, et un Saint-Gergiev rendant un grand hommage à Prokofiev

- la série de la Sylphide... où j'ai apprécié chacune de mes 8 représentations, avec comme fil conducteur principal Mathias Heymann que j'ai eu sur 5 dates; de toute façon rien que le nombre suffit pour comprendre que j'ai apprécié, mais bien évidemment celles avec Evgenia étaient ultra-spéciales

[Florestiano]

Quel bilan ?

Un bilan parisien de mon côté bien maigrichon, à vrai dire. Peu d'extase dans la capitale, malheureusement. J'en retiendrai, comme beaucoup :

- sur la série-carnage DQ, ceux qui l'ont illuminée : Froustey, Alu, Raveau, Renavand, ainsi que le chef Gitan increvable et jubilatoire de Madin,

- sur la série Sylphide, Obraztsova pour elle, Raveau pour lui - cette série suscite toutefois une forte inquiétude quant à la condition de ces messieurs : Ganio, Raveau, Bittencourt ont tous les trois assuré une représentation puis se sont blessés... Ça promet...

- le gala d'hommage de l'Opéra de Paris à Noureev : la soirée de danse la plus minable à laquelle il m'ait été donné d'assister depuis longtemps - n'y revenons pas.

Hors Opéra de Paris, le gala Noureev du Palais des Congrès et les soirées du Béjart Ballet Lausanne (à l'Opéra Royal de Versailles et Chaillot) apportent leurs lots d'émotions, de même que le passage du ballet du Grand théâtre de Genève à Sceaux.

Ailleurs, la Giselle du Mikhailovsky avec Sarafanov et Novikova et les adieux de Rojo avec Polunin dans Marguerite et Armand comptent parmi ces soirées immenses dont on se souvient longtemps.

Le véritable choc esthétique est pour moi venu de Ring um den Ring, le ballet de Béjart, adaptation monstrueuse (plus de 4h !) et remarquable du Ring de Wagner, reprise à la Deutsche Oper par le Staatsballet Berlin (concomitamment aux Ring Cycles berlinois de Barenboim), avec en guest stars Elisabeth Cooper et Mickaël Denard, compagnons de cette oeuvre depuis la création. J'avais promis à haydn d'en dire un mot. C'est toujours sur ma to do ! Mea culpa

Reste la résidence londonienne du Bolchoï, qui risque de trimballer son lot de merveilles.

[paco]

[NEOPHYTE]

Cette saison le choix est limité:

Le Lac du Mariinsky avec Oxana Skorik, d'une poésie fascinante

et ensuite le Gala Noureev du Palais des Congrès,

et la découverte du ballet Signes "en vrai", comme quoi rien ne remplace le spectacle vivant.

mais il reste le Bolchoi à Londres...

[cymbales]

Je dois dire, qu'outre les spectacles et interprètes déjà mentionnés plus haut (les DQ d'Alu avec Froustey puis Renavand, 3e étage à Rueil, Obraztsova, Nuñez...), et même si je dois être la seule dans ce cas, j'ai beaucoup aimé la reprise d'Un jour ou deux de Cunningham en novembre dernier.
C'était certes gris, exigeant, long et difficile, malheureusement précédé de la création de Gillot, qui reste l'une des pires chorégraphies que j'ai vues, mais j'ai été transportée lorsque je l'ai vu, et j'y pense encore régulièrement.

Je critique beaucoup et facilement Brigitte Lefèvre, mais je lui suis très reconnaissante d'avoir ressorti ce chef d'œuvre des placards, et d'avoir pu le voir à Garnier, avec privilège supplémentaire, un orchestre et non une musique enregistrée, ce qui est malheureusement assez rare pour ce genre de musique.

Dans un tout autre genre, j'ai fini ma saison à Londres avec les Bayadères du Bolchoï et surtout Olga Smirnova, danseuse d'une grâce intemporelle et d'une beauté à en pleurer : je n'attends plus que l'occasion de la revoir.

[Joelle]

Ce fut une année "Découverte" pour mon mari et moi-même, donc nous sommes certainement très "bon public" mais on assume !
Il faudra donc nous pardonner !

Dans le désordre, je dirais :

- le Sacre du Printemps (Mariinsky) au TCE
- La Bayadère à la Royal Opera House (London)
- C. Duquenne (Espada), S. Kora Dayanova (en Danseuse de rue) et M. Froustey (Cupidon) dans Don Quichotte
- le solo de Manfred lors du retour sur scène de M. Heymann (lors de "l'affreux gala" que tout le monde a détesté, mais ce passage-là...)
- l'extrait de Roméo et Juliette (N. Le Riche et L. Pujol) toujours lors du même "affreux gala". Un très beau moment aussi.
- Désordres à Rueil avec une troupe de copains qui s'amusent bien ensemble. Merci à S. Murez !
- La Sylphide avec la charmante Evgenia (et la non moins assurée Ludmila)
- Alice Renavand, resplendissante dans Kaguyahime.
- Le sens du mime et de la scène de N. Leriche dans Le Jeune Homme et la Mort
- Tamara Rojo dans son bref extrait de la Dame aux Camélias lors du gala Noureev fin mai
- M. Heymann et A. Madin qui remplacent au pied levé F. Magnenet et JL Quer dans l'Oiseau de Feu le 1er juin dernier
- La soirée Percussion et Danse début juin avec un programme différent de l'ordinaire et un public qui l'était aussi ! Remerciements tout particuliers à S. Bertaud et B. Bouché pour leur travail.
- Un "Boléro" hypnotique avec un mari hypnotisé (le mien) qui remercie humblement M.A. Gillot "pour tout"
- Sylvie Guilhem époustouflante dans Sacred Monsters avec A. Khan
- Le Palais Garnier recouvert de fleurs lors du Gala du Tricentenaire


J'en ai certainement oublié... La découverte fut plus qu'agréable ! Vivement le 21 septembre !!!