Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
|
Posté le: Lun Mar 11, 2013 11:12 am Sujet du message: |
|
|
Je crois, oui. Petit lui avait donné cette structure très classique à la Giselle qui lui donnait un côté miroir nostalgique, avec néanmoins de très belles scènes originales (la descente de Clavigo...). Ce qui a certainement vieilli, en revanche, c'est les décors de Wilmotte.
Au moins, dans le programme Petit de cette année, nous échappons à l'Arlésienne, c'est déjà ça. Par contre, entendre une troisième pièce de Dutilleux en un mois (après le sous-Varèse de Métaboles et le... euh... comment dire ? de Correspondances lors des 2 concerts berlinois à Pleyel), c'est un peu rude pour moi. Heureusement je ne verrai le programme qu'une fois, ça limite les dégâts!
|
|
Revenir en haut |
|
paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
|
Posté le: Lun Mar 11, 2013 4:06 pm Sujet du message: |
|
|
j'ai le DVD et l'ai revu il y a quelques mois. Je n'ai pas trouvé ce ballet vieilli, il est assez intemporel en fait
|
|
Revenir en haut |
|
Gaïa
Inscrit le: 09 Déc 2012 Messages: 44 Localisation: Paris
|
|
Revenir en haut |
|
chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1979
|
Posté le: Jeu Mar 14, 2013 7:39 pm Sujet du message: |
|
|
Hier soir, j'ai heureusement eu le temps pour revoir le DVD de Carmen avant mon départ. Certes, les décors et les costumes (notamment leurs couleurs) m'étaient parfois insupportables. Mais il était agréable de voir danser Mlle Osta et M. Le Riche. Je ne me souvenais pas que c'était Mlle Gilbert qui dansaient le rôle de la chef des brigands. D'autre part, je n'ai qu'un vague souvenir de la nouvelle de Mérimé. Ce sont plutôt les scènes lyriques qui ont donné beaucoup d'influences sur l'image que j'ai sur Carmen, en particulier le film de Francesco Rosi avec Placide Domingo. Cela dit, je pense que le sujet de Carmen pourrait être facilement banal, donc le sujet convenable à un roman de gare. Toutefois, un roman de gare bien écrit n'est pas toujours si mauvais.
Pour le moment, je ne sais si Carmen de Roland Petit peux comparer à un roman de gare "bien écrit". Ca doit être mieux d'en tirer la conclusion après avoir vu cette oeuvre sur scène de l'ONP.
|
|
Revenir en haut |
|
chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1979
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26661
|
Posté le: Sam Mar 16, 2013 1:36 am Sujet du message: |
|
|
La logique dramaturgique et une stratégie marketing bien pensée voudraient qu'on garde le meilleur pour la fin. La soirée "Roland Petit" à l'affiche de la saison 2012-2013 de l'Opéra de Paris rompt avec ces us et coutumes, et nous sort le grand jeu dès le lever de rideau.
Dans Le Rendez-vous, Isabelle Ciaravola et Nicolas Le Riche placent d'emblée la barre très haut, avec une danse expressive, tendre, passionnée, violente. Face à ces deux "monstres sacrés" de l'ancienne génération - on a peine à croire qu'ils vont bientôt entamer leur dernière saison au sein de la compagnie nationale - émerge un trublion issu de la jeune garde: Hugo Vigliotti. M. Vigliotti avait déjà abordé de manière convaincante le rôle du Bossu en 2010, mais, trois ans plus tard, il a encore gagné en énergie et en force dramatique. Il caractérise son personnage avec un sens théâtral - on devrait dire, plus exactement, un sens de la narration cinématographique - remarquable. Dans les seconds rôles, on se laisse séduire par le duo féminin au charme primesautier composé de Claire Gandolfi et Jennifer Visocchi.
Suivait, après un précipité, Le Loup. Rivaliser avec Isabelle Ciaravola et Nicolas Le Riche était une tache ardue. Laetitia Pujol campe, comme il se doit, une Jeune fille aux allures d'oiseau blessé, flirtant avec les limites de la folie, mais on aurait aimé que le couple qu'elle formait avec Benjamin Pech mette davantage en relief la noirceur, le caractère foncièrement tragique de la pièce, par ailleurs magnifiée par la scénographie (décors et costumes) particulièrement réussie de Jean Carzou.
Si Le Rendez-vous et Le Loup peuvent à juste titre être considérés comme des chefs-d’œuvre, Carmen - dont la création remonte pourtant à 1949 - cède davantage à la facilité et affiche une certaine vulgarité qui deviendra malheureusement trop souvent la règle chez Roland Petit à partir des années 1970. Certes, le sujet se prête à certaines divagations scabreuses, mais, lorsque Mérimée écrivait "cigare", devait-on nécessairement comprendre "pipe" à chaque fois? Roland Petit donne ici mille fois raison à Maria Callas, qui haïssait l'opéra de Bizet (qu'elle avait pourtant chanté des centaines de fois) au motif que "Carmen" n'était qu'un "fantasme de petit-bourgeois". Sous prétexte de relecture parodique, il ne reste du drame originel qu'un vaudeville grivois.
Cette Carmen à la chorégraphie contestable aura néanmoins eu le mérite de révéler, dans le rôle titre, une Ludmila Pagliero à la technique superlative, capable de rivaliser avec les plus prestigieuses interprètes du rôle, Zizi Jeanmaire bien sûr, mais aussi, plus récemment, Lucia Lacarra ou Marie-Agnès Gillot. Le couple qu'elle forme avec Stéphane Bullion - Don José sombre, tourmenté - ne fait, paradoxalement, aucune concession à la trivialité, alors qu'au contraire, les chefs-brigands recyclés en tenanciers de claque, incarnés par Caroline Bance et Allister Madin, en rajoutaient, par contraste, tant qu'ils en pouvaient. |
|
Revenir en haut |
|
JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
|
Posté le: Sam Mar 16, 2013 10:32 am Sujet du message: |
|
|
Haydn, c'est légèrement abusif de reprocher à Bizet ce que Petit a fait de son opéra, et en invoquant Callas qui plus est.
Certes, celle-ci n'aimait pas cet opéra, qu'elle n'a d'ailleurs jamais chanté à la scène (sauf la Habanera et la seguedille en concert).
Elle n'aimait pas non plus Mozart, où elle ne pouvait pas mettre son formidable engagement comme ailleurs. Wolfgang bonne pâte ne lui en a pas voulu.
Il y aurait des thèses à écrire sur l'univers petit-bourgeois qui sous-tend l'opéra du 19e, particulièrement en France (voir comment sont traités Shakespeare, Goethe...).
Il n'empêche, Carmen de Bizet reste bien plus proche de la tragédie, mâtinée de couleur locale, que du vaudeville.
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Sam Mar 16, 2013 1:27 pm Sujet du message: |
|
|
Voilà un spectacle dont on est sûr au moins de ressortir plus satisfait que du récent gala Noureev. Ce qui n'est pas bien difficile, se permettront d'ajouter très vite les mauvaises langues.
Roland Petit n'a pas écrit que des chefs d'oeuvre - et l'on a dit suffisamment de mal ici des Intermittences du coeur pour ne pas s'en dédire soudainement -, il n'empêche, les trois ballets qui composent cette soirée se révèlent tous marquants à leur manière. Trois ballets de leur temps certes - quelle oeuvre ne l'est pas? -, mais trois bons ballets, comme on parle du bon pain, qui font qu'on les goûte encore avec plaisir - le plaisir particulier qui s'associe à la rareté, à la sensation de toucher quelque chose d'unique. Encore faut-il que les interprètes d'aujourd'hui en relèvent - et en révèlent - la théâtralité propre. Résultats mitigés pour le coup lors de cette première.
Chacune de ces pièces est à prendre comme un tout, inaliénable - esprit des Ballets russes oblige. La chorégraphie, bien troussée, mais ni très passionnante ni très originale, n'est au fond qu'un élément parmi d'autres du spectacle. Les décors, les costumes, la mise en scène, la dramaturgie, la musique y sont au moins aussi importants. Chaque pièce est un petit univers en soi, tout à la fois visuel, musical, olfactif presque. Avec ses facilités de music-hall et son accent si parisien, Carmen a un parfum, capiteux, à défaut d'être capital.
Le plus réussi, du point de vue de cette alliance, reste peut-être Le Rendez-vous. Un Paris de carte postale, celui de Doisneau, de Brassaï, de Prévert et de Carné, celui des surréalistes, mais aussi celui du romantisme noir, de Nerval, de Baudelaire et d'Hugo. Oui, il faut sans doute avoir en soi cette mythologie pour l'apprécier, sinon ce Rendez-vous ne paraîtra que platitude d'un autre temps ou curiosité pour touristes. Une grande économie de moyens, pas grand-chose sur le plan scénographique, presque rien sur le plan chorégraphique, des clichés éculés - chez Petit ou ailleurs -, des chansons entendues mille fois, pas génialement réinterprétées du reste, et pourtant, et pourtant... ça marche. Il faut dire que la distribution y est pour beaucoup, au point d'ailleurs qu'on n'a pas forcément envie d'en voir une autre. Dans les rôles, dans les stéréotypes plutôt, du Jeune homme et de la Femme fatale, Nicolas Le Riche et Isabelle Ciaravola sont d'une beauté et d'une justesse renversantes - deux apparitions aussi brèves qu'intenses. Hugo Vigliotti, lui, est un Bossu drôle et futé, un Gavroche tendre et émouvant, un parfait gamin de Paris. Un trio en or, dont on admire au passage, en plus du reste, la qualité de mouvement, l'évidence de la danse, le reste de la soirée n'offre pas toujours autant de bonheur à cet égard.
Le Loup, évidemment, laisse un peu plus circonspect. Pour apprécier la splendeur visuelle imaginée par Carzou, il faut quand même subir la terrible musique de Dutilleux! Un peu plus circonspect aussi, parce que la distribution ne semble pas tout à fait à la hauteur de l'onirisme tragique du livret. Sans doute Laetitia Pujol est elle physiquement crédible en Jeune fille, mais le Loup de Benjamin Pech, à ses côtés, paraît bien peu déchirant dans son agonie. Si l'engagement est là, la qualité de la danse aussi, le tragique en est absent, tout comme la sensualité, censée être incarnée par Valentine Colasante, catapultée Bohémienne pour son premier vrai rôle de soliste, après avoir successivement interprété, lors des concours de promotion, les rôles d'Esmeralda et de Carmen en version Roland Petit. Le jeu des interprètes peinant à retenir l'attention, il ne reste plus qu'à admirer les décors et le chatoiement - très technicolor - des costumes.
Carmen enfin. Triviale, parodique, grotesque. Dans le toujours merveilleux habillage de Clavé - avec ses chaises goyesques et pré-bobwilsonesques. Carmen, vue et revue, avec des interprètes qui ont fait date : Gillot - du temps de sa splendeur -, Lacarra, Martinez, Le Riche bien sûr - incomparable Don José. Autant dire que les distributions de cette année - d'Abbagnato, qui ne m'a jamais convaincue dans ce rôle, à Dupont, que Petit n'aimait guère - n'ont a priori pas de quoi susciter l'excitation maximale. Ludmila Pagliero, elle, n'a pourtant pas volé sa première. Sa Kitri d'il y a quelques mois ressemblait par trop à Carmen - plus dans la séduction que dans le naturel piquant - et en Carmen, elle est... Carmen, la Carmen parigote de Petit, signant là un début tout simplement formidable. Coup d'épaule, coup d'éventail et coup de massue sur le coeur de Don José, son aplomb est ébouriffant dans la scène de la Taverne. Des lignes infinies, un jeu de jambes et de pointes à se damner, une précision technique diabolique, qui possède aujourd'hui, à l'Opéra, tout cela réuni dans sa besace ? Elle a aussi, à vrai dire, les petits défauts de ses qualités, et après une renversante scène de la Taverne, la scène de la chambre, la scène finale surtout, manquent parfois de nuances. Faut-il en vouloir à un partenariat dépareillé? Stéphane Bullion, sans avoir la félinité ni la présence d'un Le Riche, campe un Don José fort crédible : une figure sombre, intériorisée, un brin nonchalante et passive - un peu en retrait tout de même. Théâtralement, le duo se conçoit, il permet même de réinjecter un soupçon de tragique dans le vaudeville. Pour autant, il ne s'impose pas plus que cela. Ce manque d'unité, de cohésion, de liant (qui ne tient pas à des questions d'école - on est à l'Opéra quoi!), je ne sais comment l'appeler (au foot, on parlerait du "collectif"), c'est du reste l'impression générale qui ressort de cette représentation et, en passant, de plus en plus souvent, des représentations de l'Opéra. Le corps de ballet assure proprement, certes, mais manque d'entrain, d'éclat, de désir - de niaque, pour filer la métaphore footballistique. Les Chefs Brigands, eux, en font au contraire des tonnes, pour un résultat franchement pas très heureux. Sans vouloir à tout prix jouer les nostalgiques ni les blasés, oui, on a vu mieux.
|
|
Revenir en haut |
|
PetitCygne
Inscrit le: 07 Mar 2011 Messages: 391
|
Posté le: Sam Mar 16, 2013 7:48 pm Sujet du message: |
|
|
Je suis plutôt d'accord pour Valentine Colasante, elle ne m'a pas éblouie, j'ai d'ailleurs noté des descentes de pointes un peu "brutales". Je me suis d'ailleurs demandée s'il s'agissait d'une volonté chorégraphique, n'ayant auparavant jamais vu Le Loup, et laissant la place au doute.
Et en effet, le couple Ciaravola-Le Riche est clairement une évidence (évidanse, ahahah...), je ne trouve pas d'autre mot, on se dit "ben oui, c'est forcément ça", c'est juste.
Qui d'autre à l'opéra possède ces qualités dites-vous (jeu de jambe, technique..)? J'ai bien envie de répondre Myriam Ould-Braham Bien que je ne l'imagine pas extrêmement bien jouer Carmen.
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26661
|
Posté le: Sam Mar 16, 2013 8:18 pm Sujet du message: |
|
|
Même si j'aime beaucoup Myriam Ould-Braham (elle aurait fait une Sylphide parfaite, sniff), j'avoue que - indépendamment de toute considération technique - Carmen serait vraiment le dernier rôle dans lequel je l'aurais imaginée. En revanche, j'y verrais parfaitement Eve Grinsztajn ou Alice Renavand, et, quitte à risquer un contre-emploi, pourquoi pas Héloïse Bourdon. |
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Sam Mar 16, 2013 10:02 pm Sujet du message: |
|
|
Il faut être un peu "féroce" à mon sens pour faire cette Carmen-là, d'autant que la chorégraphie ne laisse pas vraiment de place ni aux bonnes manières ni aux divagations (ni du reste aux capitons), sauf peut-être à la fin, mais c'est justement ce passage qui m'a le plus laissée sur ma faim, si je puis dire. L'intensité du combat tombait un peu à plat. CQFD - ça convient parfaitement à Ludmila Pagliero. Cela dit, on peut faire plus et mieux dans la cruauté. On n'est pas dans un concours, et ma remarque n'était ni capitale ni dogmatique, mais oui, je pense qu'actuellement, elle est bien plus forte techniquement parlant - sur ce genre de technique explosive au moins - que MOB, indépendamment de l'adéquation ou non à un rôle (disons que là, la question ne m'avait même pas effleurée).
|
|
Revenir en haut |
|
dounits
Inscrit le: 18 Déc 2012 Messages: 65
|
Posté le: Dim Mar 17, 2013 2:20 pm Sujet du message: |
|
|
Compte-rendu de la soirée de vendredi.
Le Rendez-vous : je n'avais jamais vu ce ballet, ni en live, ni en vidéo (en existe-t-il d'ailleurs des captations ?), c'est donc avec des yeux tout neufs et sans a priori que je me suis installé sur mon siège. Ce qui m'a frappé en premier, c'est l'aisance, l'amplitude, la propreté de la danse de N. Le Riche. Cela a déjà été dit, mais quel dommage qu'il prenne sa retraite l'année prochaine, tant il domine encore sur de nombreux points ses collègues étoiles. Le ballet en lui-même dégage une intensité dramatique croissante et les personnages (du Bossu au Destin, en passant par la Plus belle fille du monde) sont très bien écrits et chorégraphiés, et en effet, il faut souligner la convaincante interprétation d'I. Ciaravola. Je ne suis pas d'habitude un inconditionnel de ses lignes, mais ce rôle lui correspond tout à fait. J'ai pensé bien sûr pendant le ballet au Jeune homme et la mort, dans lequel elle doit certainement imposer un sacré charisme. Enfin, il ne faut pas occulter que la réussite de ce ballet incombe bien évidemment aussi aux acolytes de R. Petit. La musique de Kosma et le scenario écrit par Prévert m'ont très vite replongé dans l'ambiance des Portes de la nuit et pour cause! Je ne savais pas que c'est le ballet qui avait inspiré le film! Bonne surprise donc.
Le Loup : Découverte là-aussi. J'ai été moins convaincu dans l'ensemble malgré de bonnes idées chorégraphiques (les effets de foule entre autres) et l'implication de L. Pujol. J'ai eu un peu trop l'impression d'assister à un remake de Petroushka (la musique - surtout dans l'ouverture - et l'univers forain magique) et une étude pour Notre-Dame de Paris (plus tardif néanmoins, mais avec un duo Jeune fille/Loup que l'on retrouvera entre Esmeralda et Quasimodo) Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu danser B. Pech et je l'ai trouvé plutôt bien investi.
Carmen : Je gardais plutôt un bon souvenir de la captation Osta/Le Riche, donc j'étais impatient de découvrir le couple Pagliero/Bullion. De mon point de vue, cela ne prend pas. L. Pagliero, par sa technique particulièrement vive et sans faille (j'ai été impressionné par la tonicité et la hauteur de ses retirés) et par son implication dans le rôle, a complètement "écrasé" son partenaire. Certes Don José n'est pas un personnage charismatique et à fort caractère, mais là, je l'ai trouvé complètement transparent. S. Bullion essaie peut-être de créer une interprétation intériorisée, noire, mais j'ai ressenti tout l'inverse, voire même de l'ennui !... D'un point de vue chorégraphique, si l'oeuvre de Mérimée ne fait certes pas 500 pages, j'aurais bien aimé que R.Petit développe plus la liaison (si mes souvenirs sont exacts) entre Escamillo et Carmen. La jalousie meurtrière de Don José n'est pas assez bien amenée. La scène finale (si on exclut la prestation de S. Bullion) m'a pour le coup beaucoup plu. J'avais complètement oublié les effets "tauromachiques" de la chorégraphie ; la violence du combat accentuée par 5 bonnes minutes d'ostinato rythmique aux percussions est plutôt bien rendue. A noter pour finir la bonne prestation de C. Bance. Les fouettés sur la musique de l'ouverture/Acte IV me font toujours sourire.
A ce propos, je trouve dommage, comme l'a souligné JMJ, de fustiger l'opéra de Bizet. La partition est très bien écrite (cf. le quintette) malgré la découpe "à l'ancienne" d'opéra à numéros et les moments d'intensité dramatique sont bien plus nombreux que ce que le matraquage de "tubes" (dans les CD ou les galas) laisse croire : trio des cartes, prière de Micaëla, Scène finale...
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Dim Mar 17, 2013 8:46 pm Sujet du message: |
|
|
dounits a écrit: |
Le Rendez-vous : je n'avais jamais vu ce ballet, ni en live, ni en vidéo (en existe-t-il d'ailleurs des captations ?) |
Oui, le ballet avait été filmé en 2010 et diffusé sur Mezzo (avec la distribution Ciaravola/Le Riche/Vigliotti/Denard).
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26661
|
Posté le: Lun Mar 18, 2013 12:00 am Sujet du message: |
|
|
Merci à Dounits pour son compte-rendu
Dounits a écrit: |
A ce propos, je trouve dommage, comme l'a souligné JMJ, de fustiger l'opéra de Bizet. |
Je n'ai jamais "fustigé" l'ouvrage de Bizet et JMJ et Dounits ont mal interprété mes propos. Je disais que l'opinion exprimée par la Callas au sujet de cet opéra ("un fantasme de petit-bourgeois") pouvait s'appliquer, à mon sens, à la chorégraphie de Roland Petit, qui dilue la nouvelle tragique et noire de Mérimée en un vaudeville graveleux.
Et si vous cherchez une défense passionnée, vigoureuse, de la Carmen de Bizet, je ne saurais trop vous recommander cette saine lecture (recommandation qui va me valoir, elle, les foudres des wagnerophiles) :
Der Fall Wagner / Ein Musikanten-Problem / Von / Friedrich Nietzsche.
Un autre inconditionnel de Carmen - il considérait la pièce comme le plus grand ouvrage lyrique de tous les temps - était, étrangement, Gustav Mahler... |
|
Revenir en haut |
|
|