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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 8:25 pm Sujet du message: |
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Et Dansomanie leur dit merci, car le fil de discussion sur Don Quichotte vient de passer les 100 000 lectures, alors qu'on n'en n'est qu'à la moitié de la série et qu'il n'y a pas eu de nomination d'étoile qui aurait pu faire exploser le trafic... |
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 379
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 8:35 pm Sujet du message: |
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Je sors de la représentation de cet après-midi, et j'ai moi aussi le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux.
J'espère que ni Dorothée Gilbert ni Karl Paquette ne sont blessés. Leurs remplaçants de dernière minute ont été exceptionnels.
Cela a commencé avec un speech un peu longuet pour faire la promotion d'une belle initiative "Rêve d'enfants", puis Brigitte Lefèvre, avec un sens de la dramaturgie consommé, a eu un discours touchant pour présenter François Alu et cette prise de rôle dans l'un des rôles les plus durs du répertoire, et a rendu un joli hommage à Mathilde Froustey et au Corps de Ballet.
Des 3 représentations vues jusqu'à présent (avec la première de Karl Paquette et Ludmila Pagliero et celle de mercredi dernier réunissant Mathilde Froustey et Pierre-Arthur Raveau), c'est ma favorite car cela a été enthousiasmant de bout en bout et l'ambiance avec beaucoup d'enfants dans la salle était plus que chaleureuse.
Très belle entrée de Mathilde Froustey qui semble voler sur la scène, une variation des castagnettes qui se termine parfaitement (contrairement à celle de mercredi). Et quelle prise de rôle pour François Alu: quelle élévation dans les sauts, quelle présence sur scène! Ces 2 variations du 1er acte sont les plus belles que j'ai vues. On pouvait craindre la fin du premier acte avec ces portés périlleux, d'autant plus que les 2 danseurs avaient sans doute très peu répété ensemble et que mercredi soir Pierre-Arthur Raveau avait du les escamoter: il n'en a rien été, ils sont passés et François Alu les a remarquablement tenus.
J'adore toujours autant le début du 2ème acte et son charme. Le passage avec les gitans était particulièrement dynamique: la troupe semblait galvanisée pour maintenir le niveau très élevé de la représentation jusque-là. Pour le Royaume des Dryades, c'était toujours aussi bien: a priori avec la même distribution que mercredi.
Avant le 3ème acte, je pensais que François Alu allait forcément faiblir un peu, avec ce pas de deux si virtuose, mais son partenariat a été sans faille, malgré un petit temps de retard lorsqu'il doit rattraper sa partenaire après un équilibre. Il fait tourner la ballerine très rapidement. L'équilibre final est tenu 5 s par Mathilde Froustey (un peu moins que mercredi?) mais je préfère comme cela, c'est plus gracieux. La variation de Basilio a été superbe: élévation dans les tours en l'air, des pirouettes avec tant de tours et une telle vitesse que sur l'une d'elles, François Alu a frôlé le déséquilibre. Et quel final, un manège époustouflant pour lui, des fouettés parfaits pour elle.
Mention spéciale pour Christophe Duquenne, en Espada, qui s'améliore à chague représentation.
Au final, en dépit de l'avalanche de défections des étoiles surtout du côté des messieurs, c'est assez génial de se dire qu'on peut avoir une représentation de ce niveau avec de très brillants sujets. Mathilde Froustey est déjà particulièrement appréciée sur ce forum, mais François Alu et Pierre-Arthur Raveau, chacun avec leur style, ont prouvé cette semaine qu'ils étaient sans doute les étoiles de demain.
Un beau dilemme pour la direction de la danse, on voit mal comment François Alu va pouvoir regagner l'anonymat du corps de ballet, alors qu'il a prouvé cet après-midi qu'il était peut-être le meilleur Basilio disponible à l'heure actuelle.
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cymbales
Inscrit le: 06 Nov 2011 Messages: 283
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 9:00 pm Sujet du message: |
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fandorine a écrit: |
Brigitte Lefèvre, avec un sens de la dramaturgie consommé, a eu un discours touchant pour présenter François Alu et cette prise de rôle dans l'un des rôles les plus durs du répertoire, et a rendu un joli hommage à Mathilde Froustey et au Corps de Ballet. |
N'exagérons rien, c'est tout juste si elle a mentionné Froustey, elle s'est complètement embrouillée pour les redistributions des autres rôles (si non balletomane a compris qu'Héloïse Bourdon a dansé la reine des Dryades, je le félicite chaleureusement) et surtout elle nous a une nouvelle fois offert un grand moment [édité par la modération] quand elle est partie sur la Graaaaande musique de Minkus - on aurait pu se contenter de compliments adressés au chef et à l'orchestre.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 9:13 pm Sujet du message: |
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Ben c'était tout de même une bonne initiative que d'aller annoncer elle-même les changements de distributions (puisque les fiches n'avaient manifestement pu être rectifiées à temps), et c'est vrai que tout est allé si vite qu'il y avait un peu de quoi s'y perdre.
Pour Minkus, à chacun ses goûts... L'amie Sophia pourrait même être d'accord avec Brigitte Lefèvre à ce sujet (moi ce n'est pas tant Minkus que Lanchbery qui me fiche de l'urticaire). Et devant un parterre d'enfants, elle n'allait tout de même pas s'embarquer dans un long exposé musicologique... |
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 11:16 pm Sujet du message: |
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(Pour être tout à fait juste, la représentation était précédée des discours de Beffa, avec ses mercis d'une platitude confondante, de Ghristi, qui présentait les initiatives de l'Opéra de Paris auprès des jeunes de quartiers difficiles, de la présidente de Rêves d'enfants et enfin de Brigitte. Cette dernière n'a annoncé aucun changement de distribution ; elle n'a même pas cité les noms de Dorothée ou Karl. Elle a indiqué qu'aujourd'hui, elle avait fait une frayeur et confié une grande responsabilité à celui qui allait danser Basilio et qu'il allait le faire pour la première, devant nous, dont "beaucoup était au ballet pour la première fois" également... Elle a remercié Mathilde Froustey "qui ne devait pas danser cet après-midi", et puis aussi tous les autres, dont "en conséquence" Héloïse Bourdon sans même dire qu'elle allait danser la Reine des Dryades - bref, les 99% du public qui n'avait pas suivi l'histoire comme nous n'ont rien dû comprendre de ce gloubi-boulga, en fait)
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 11:37 pm Sujet du message: |
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Visiblement, j'ai manqué une belle représentation, ce qui est regrettable; mais j'ai aussi manqué un discours de Brigitte Lefèvre : je suis inconsolable.
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Déc 09, 2012 11:45 pm Sujet du message: |
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On se plaint, on se plaint... Mais il faut reconnaître qu'on ne s'ennuie pas avec l'ONP.
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Alvaro
Inscrit le: 08 Déc 2008 Messages: 124
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cymbales
Inscrit le: 06 Nov 2011 Messages: 283
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Posté le: Lun Déc 10, 2012 1:07 am Sujet du message: |
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Bon, j'ai encore la tête pleine d'Alu et de Froustey, mais je vais quand même ajouter, un peu tardivement comme à mon habitude, que j'étais très déçue de ne pas pouvoir revoir le couple Froustey/Raveau hier après-midi. J'ai en effet beaucoup aimé la représentation de mercredi dernier, malgré tous ses défauts, mais qui débordait d'enthousiasme. Elle me semblait prometteuse d'une très belle seconde représentation, une fois le stress de la première évacué.
Je ne vais pas revenir sur le cas Froustey, que j'ai trouvée meilleure aujourd'hui, sans doute parce qu'elle n'a pas cherché à en faire autant, mais je tiens à souligner que j'ai beaucoup apprécié la performance de Raveau aussi. Il lui faut encore travailler le partenariat et surtout les portés (un point sur lequel Alu ne semble pas avoir trop de problèmes), et je comprends mieux le moins bon troisième acte s'il s'y est blessé. Mais pour le reste, je l'ai trouvé très bon, en particulier dans la première scène de l'acte II, avec de belles lignes et une danse très lisible, rendant justice à cette chorégraphie que je n'apprécie pas trop.
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 379
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Lanou
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 352 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Déc 10, 2012 1:41 am Sujet du message: |
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Rhaaaaa, être amateur de danse expose au spectateur parisien de connaître une frustration éternelle de ne pouvoir voir les danseurs qu'il veut voir, et à la joie, quand il est dans la salle de vérifier que le talent est présent bien avant le grade;)
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Lun Déc 10, 2012 2:10 am Sujet du message: |
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Comme quoi, l'auguste Madame Duault ferait bien de se faire inviter pour voir les "seconds couteaux", de temps en temps...
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GershSwing
Inscrit le: 28 Mar 2012 Messages: 17
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Posté le: Lun Déc 10, 2012 3:28 am Sujet du message: |
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Après deux représentations enthousiasmantes (Pagliero/Paquette et Gilbert/Paquette, sur lesquelles je reviendrai ultérieurement), j'ai assisté aujourd'hui à une représentation dont les qualificatifs m'échappent toujours ce soir. D'avance je m'excuse pour mon long commentaire, mais j'ai été tellement transportée que j'ai du mal à me contenir.
Sur le papier, la distribution inattendue Froustey/Alu a fière allure: technique, panache, tempérament, ils semblent être faits pour ces rôles. Oui mais voilà, François Alu ne doit commencer ses représentations que dans huits jours, et avec une toute autre partenaire. Sera t'il prêt? 30 minutes de répétition commune leur suffiront-elles?
Entrée fracassante de Kitri, qui s'impose aux danseurs comme au public. Une technique quasi irréprochable, des sauts, des pirouettes, de la vitesse, le jupon qui virevolte... voilà, le ton est donné, c'est elle qui commande. Arrive Basilio, qui semble avoir un léger trac, ce qui ne l'empêche pour autant pas de virevolter lui aussi... Et quel ballon! Des sauts qui, oui, s'élèvent, des réceptions parfaites et d'une légèreté à peine croyable, des pirouettes qui n'en finissent plus, et ce, sans jamais compromettre sa musicalité ou tomber dans le mauvais goût.
Les deux sont très complices, pleins de regards et sourires l'un pour l'autre. Elle est espiègle, mutine, parfois coquette, souvent piquante, et sait ce qu'elle veut. Lui est un peu plus vert, mais il ne manque ni de mordant ni de personnalité. Leur adage est plus prudent, mais cette "retenue" est bien relative... François Alu passe les portés à une main de main de maître, transportant sa partenaire sur la moitié de la scène; Mathilde Froustey paraissait elle-même déconcertée. Superbe variation des castagnettes qu'elle nous a offerte d'ailleurs! Le rideau se baisse, et on peine à croire que l'acte est écoulé.
Dès le début de l'acte II, on sent que le trac a quitté François Alu, notamment dans son mime (du moins, il n'est plus visible). Le pas de deux est toujours prudent, mais on sent beaucoup de complicité, de tendresse, de plaisir d'être ensemble, comme deux jeunes amoureux qui s'enfuient devraient l'être. La scène des gitans m'a parue plus explosive que jamais, Allister Madin se taillant un beau succès à l'applaudimètre. On sent qu'il en a encore sous le pied...
La scène de la vision a été plus onirique que les fois précédentes, avec Héloïse Bourdon et Mélanie Hurel impériales dans leurs rôles, et Mathilde Froustey en apesanteur, qui démontre ses qualités lyrique et d'équilibriste.
Puis est venu l'acte III. S'il n'est pas encore à la hauteur d'un Karl Paquette dans la "mort", François Alu prouve une nouvelle fois des qualités de mime et d'humour. Le public a bien apprécié la scène de la taverne en général, applaudissant même les solistes en rythme!
La représentation s'est achevée en apothéose, grand pas et coda ayant été magistralement exécutés. De sacrés équilibres à de superbes triples fouettés, en passant par d'impeccables retirés pour elle, des pirouettes si propres mais si rapides qu'il en manquerait de s'arrêter et un manège à couper le souffle pour lui.
Le public, au bord de l'hystérie, leur a fait un véritable triomphe, comme je ne me rappelle pas en avoir vu souvent. Mais c'était amplement mérité, on n'assiste pas à ces réprésentations flamboyantes tous les jours, le plus fou étant qu'ils ont entraînés les autres solistes et le corps de ballet dans cette fièvre! Quand on voit leur aplomb, l'appétit avec lequel ils dansent, leur complicité, on ressort avec un sourire béat plaqué sur le visage. Comme l'a si bien dit Mathilde Froustey à la sortie, à propos de François Alu, "c'est fou, il n'a peur de rien!'. En plus, il se révèle excellent partenaire, ce que l'idole dorée ou Alain ne laissent entrevoir.
Sinon, chapeau bas à Christophe Duquenne et Sarah Kora Dayanova, brillants Espada et danseuse des rues, Hugo Vigliotti, très bon Sancha Pança mais qu'on espère voir dans d'autres rôles, et Charline Giezendanner, pétillante demoiselle d'honneur.
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chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1977
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Lun Déc 10, 2012 4:05 pm Sujet du message: |
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Christophe Duquenne est l'expert en tauromachie du ballet de l'Opéra, il est de loin celui qui manie la cape avec le plus d'adresse (c'était déjà le cas lors des précédentes reprises de Don Quichotte. C'est un danseur toujours intéressant à voir dans ce répertoire, car il est l'un des derniers dans la compagnie qui ait encore eu la possibilité de travailler avec Nouréev. Au début des années 2000, il servait, un peu comme comme Karl Paquette, de "pompier" pour sauver les représentations quand tous les titulaires étaient à l'infirmerie... De ce fait, il a eu lui aussi la possibilité de danser un assez grand nombre de rôles de premier plan dans le répertoire classique. Bizarrement, il semble moins sollicité depuis qu'il a été promu Premier danseur, alors qu'à l'époque où il était Sujet, on le voyait en permanence sur le pont.
De manière plus anecdotique, Christophe Duquenne s'était fait remarquer pour ses réceptions particulièrement douces et silencieuses, et, dans ce domaine, il fait un peu figure de modèle à suivre au sein de la troupe. |
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