Don Quichotte [ONP 16 novembre - 31 décembre 2012]

[maraou]

[Alain]

Simple idée à propos de la Reine des Dryades dans la version de Noureev à l'Opéra de Paris avec les reprises et les générations :
l'interprétation évolue ? la technicité de chacun(e) est différente !
Les répétitieurs et maîtres de ballet aussi ont laissé place à d'autres yeux et les défis d'autrefois (notamment tenir face aux exigences du chorégraphe en particulier celui-ci...) se sont dispersés ?!

Obsession de la 5ème position avant le relevé-développé seconde de plus en plus marquée avec le temps qui passe, contre défi de l'aplomb d'une réception sur une seule jambe l'autre étant placée en retiré à la cheville... qui semblait prévaloir autrefois ?

Le côté "lèchage du sol" (oh pardon "brossage" du sol) par le pied qui va ensuite poursuivre le mouvement du développé... m'apparait pour certaines tellement appuyé qu'il alourdit considérablement l'arrivée du saut ... Dommage

A titre d'amusement, comparons ces différents extraits... (Merci you tube )

Don Quichotte / Scène des Dryades…

Loudières (Dulcinée), Platel (La reine des Dryades), Doisneau (Cupidon)
http://www.youtube.com/watch?v=Yo2dzoQwK20

Sylvie Guillem, Agnès Letestu et Clairemarie Osta
http://www.youtube.com/watch?v=1qPntobACGY&feature=relmfu

Dupont, Moussin, Osta
http://www.youtube.com/watch?v=HUGXNcJ6SlQ

Marie-Agnès Gillot (Dulcinea), Emilie Cozette (Queen of Dryads), Fanny Fiat (Cupid),
http://www.youtube.com/watch?v=jWOhkCXmwXw&feature=relmfu

Quant à étudier les différences des Cupidons et Dulcinées... je vous laisse juge de l'utilité du propos...
Enfin à la question d'une notation en partition chorégraphique d'un ouvrage tel que celui-ci (à comparer avec la création d'Alice de C. Wheeldon au Royal Ballet avec notatrice Benesh "à disposition"...) indiquant sans marge d'erreur les desiderata du chorégraphe... Mme Lefevre et Mr P. Bart y avaient répondu autrefois au cours d'une séance "Passeport" à l'Amphithéâtre Bastille.... "Boooouh pas d'ça chez nous "...

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"Toute oeuvre est morte quand l'amour s'en retire." André Malraux

[Swann]

Merci Alain pour ces comparaisons passionnantes.
Devons-nous comprendre que le chorégraphe souhaitait une arrivée sur une seule jambe ?
De même Sylvie Guillem en Dulcinée nous montre des relevés en arabesque penchée sur pointe. Était-ce un désidérata ou un ajout montrant toute sa technicité ?

[Fanfan]

Merci Alain ces vidéos sont vraiment intéressantes, concernant le respect de la chorégraphie, pour moi il n'y a pas photo la première version avec la réception du saut en retiré (version Platel) est nettement plus agréable à l'oeil, et effectivement contribue à la légèreté de la reception; quant à avoir des préférences concernant ces différentes interprètes; j'en ai mais préfère les garder pour moi Et là non plus il n'y a pas photo
En tous les cas continuez à trouver des pépites de cet ordre sur you tube.
Pour en revenir à l'interprétation, je citerai une phrase entendue l'autre soir dans l'excellent reportage sur Merce Cunningham: la danse est vraiment l'art de l'éphémère par excellence car même avec la même chorégraphie chaque représentation sera différente.
Mais il n'empêche que l'on a quand même des préférences d'interpétation

[sophia]

A mon tour j'ai découvert le Don Quichotte cru 2012.

On ne le dira jamais assez, nos yeux (et nos oreilles) sont formatés par les habitudes. Voilà pourquoi il faut sans cesse apprendre à les changer. Après plusieurs séries intensives (et intenses) de donquichotteries russes ces dernières années, le Don Quichotte de Noureev mitonné à la terrible sauce Lanchbery (pas vraiment améliorée par l'orchestre dirigé par Kevin Rhodes) nécessite tout de même un petit temps de réadaptation culturelle, sur le plan visuel, mais plus encore sur le plan auditif. Sans vouloir insister sur mes états d'âme, le prologue - interminable - et l'acte I, si empli ailleurs de fougue et de caractère, ont eu pour moi bien du mal à passer la rampe pour cette reprise.

La production d'Elena Rivkina et Alexandre Beliaev, qui avait succédé en 2002 à celle, fameuse, de Nicholas Georgiadis, fait régulièrement l'objet de critiques de la part des vieux habitués, nostalgiques de l'ancienne production, avec ses robes à la Manon et ses fastueux tutus dryadiques. Cette production reste élégante, mais manque en effet d'une véritable unité esthétique, sans compter que les divers costumes ont manifestement été refaits à l'économie dans un style synthétique brillant qu'il vaut peut-être mieux appréhender de loin. S'il est vrai qu'il y a beaucoup à dire sur certains (ceux des Dryades en général, celui de la Reine en particulier, ceux des filles du Grand pas et de la Demoiselle d'honneur, les robes lourdes des danseuses du Fandango...) ou encore sur la scénographie plutôt cheap de l'acte des Dryades, j'apprécie en revanche beaucoup les décors pittoresques des acte I et III - très "Contes de l'Alhambra" - et notamment la belle lumière du dernier tableau.

J'étais très curieuse de découvrir Ludmila Pagliero dans le rôle de Kitri, qui semblait a priori bien se prêter à ses qualités techniques et à son tempérament. Les avis plutôt positifs dans l'ensemble sur la première (hors fan-club officiel) n'ont fait que l'aiguiser davantage. Je n'ai pas goûté, loin de là, à tout ce qu'elle a fait par le passé dans le répertoire classique (son Odette-Odile notamment), mais j'avais absolument adoré sa Paquita, aux côtés de Mathieu Ganio, très au-dessus pour moi de tout ce qu'on avait pu voir lors de la même série. Je ne suis peut-être pas ressortie aussi convaincue de ce Don Quichotte, pour autant, sa Kitri n'a pas déçu. Hier soir, c'est elle, incontestablement, qui a dominé (et animé) le plateau, bien éteint par ailleurs chez la plupart des seconds rôles. On peut sans doute trouver à redire sur certains détails - son entrée précipitée, un peu forcée, pas très naturelle, sa Dulcinée un peu trop anguleuse, pas très onirique, sans ces indispensables moments de suspension que j'aime tant -, mais bon, ce sont là des débuts, et des débuts d'étoile, incontestablement réussis. Le problème, c'est que comme cela manque un peu de répondant en face en général, c'est surtout par son brio technique et son dynamisme à toute épreuve qu'elle s'impose, ce qui ne suffit pas à rendre une représentation "charmante", a fortiori mémorable. J'ai regretté de ce point de vue un certain manque d'alchimie avec Karl Paquette - le partenariat avec Mathieu Ganio sera, je l'espère, plus homogène. Karl Paquette, lui, ne nous emporte certes pas au septième ciel question sauts et bravoure pure, mais il a bien assumé le côté séduisant et hâbleur du personnage de Basilio ; il est notamment toujours excellent dans la scène de la fausse mort, seul moment du ballet où j'ai ri franchement.

Pour faire un Don Quichotte réussi, il faut un couple de danseurs stars, quelques solides seconds rôles, mais aussi des rôles de caractère qui en sont vraiment, et là, vraiment, entre Don Quichotte, Lorenzo et Gamache, la comédie ne fonctionnait pas du tout. Il faudrait peut-être songer à aller prendre des cours de théâtre chez les Anglais! Pour ce qui est des rôles dansés, la distribution du jour m'a semblé un peu inégale et avait parfois de quoi rendre nostalgique de certaines (la Demoiselle d'honneur!), même si je déteste résolument cette posture. Eve Grinsztajn a en tout cas toute la sensualité et le glamour pour faire une superbe Danseuse des rues (et pourquoi pas une Kitri? elle y aurait autant sa place que d'autres), mais sans doute cela manque-t-il un peu d'énergie du côté d'Espada (Christophe Duquenne) pour enthousiasmer complètement. Les deux Amies (Marie-Solène Boulet et Sarah Kora Dayanova) sont, à l'instar du corps de ballet, réglées comme des métronomes, mais manquent quelque peu d'allégresse et de vivacité dans leur danse. Alors oui, bien sûr, il y a le François Alu, que l'on ne voit même que lui parmi les Pêcheurs... Le deuxième acte est dans l'ensemble bien plus satisfaisant pour tout le monde, avec le beau Gitan d'Allister Madin - dont on sent qu'il pourrait en faire davantage -, le toujours joli Cupidon de Myriam Kamionka et, surtout, une Héloïse Bourdon qui se prête admirablement, de par ses lignes élégantes et son autorité, au rôle de la Reine des Dryades (en revanche la claque entamée au fond du parterre dès le premier tour fouetté à l'italienne n'est pas forcément indispensable...). La cinquième parfaite arrêtée à la réception du saut (question évoquée plus haut), bien que relativement silencieuse ici, m'a, je dois dire, un peu troublée en ce qu'elle semble interrompre brutalement l'écoulement de la phrase musicale et chorégraphique. Elle nous a en tout cas offert une superbe diagonale de grands jetés dans la coda - ça fait quand même du bien de voir des corps s'élever dans les airs à l'Opéra.

[Jonquille]

A noter que c'est Laura Hecquet qui a remplacé Eve Grinsztajn au troisième acte. J'espère qu'elle n'est pas blessée.

[maraou]

[Gabriele Steidler]

Maria Yakovleva and Denys Cherevychko have arrived in Paris tonight. I suppose that rehearsals with the company will start tomorrow.

[Lulu]

Un article sur Don Quichotte dans le monde, très élogieux et tout à fait mérité pour Ludmila Pagliero.
http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/23/un-don-quichotte-au-style-torero-bien-cambre-ole_1795229_3246.html

[haydn]

Merci Lulu. Je n'ai pas signalé cet article car il n'est (pour l'instant?) accessible qu'aux abonnés payants du Monde.

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[Lulu]

Il y a aussi un petit encart concernant la succession de Brigitte Lefèvre en bas de cette page…

[haydn]

Oui mais qui ne nous apprend strictement de neuf rien malheureusement... Que Nicolas Le Riche et Laurent Hilaire sont candidats, il ne doit plus y avoir grand monde qui l'ignore...

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[LucyOnTheMoon]

[Shaleen]

[Shaleen]