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La Fille mal gardée [ONP Garnier 18 06 -15 07 2012]
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cymbales



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MessagePosté le: Mar Juin 05, 2012 12:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

on a du mal à y croire, mais si c'est sur le site, c'est officiel, non ?
http://www.operadeparis.fr/Saison_2011_2012/Ballets/La-Fille-mal-gardee/decouvrir/distribution/
(après, quant à savoir pourquoi il faut attendre 6 jours avant de rendre publique ce genre d'information... Rolling Eyes)


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Aurélie



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MessagePosté le: Jeu Juin 07, 2012 11:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce que la conférence de ce midi est payante ? Est-ce qu'il faut absolument avoir réservé ?

merci !


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haydn
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MessagePosté le: Jeu Juin 07, 2012 11:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Non, c'est encore gratuit... c'est en général mieux d'avoir réservé, mais même en arrivant à la dernière minute, il est rare qu'on n'arrive pas à se caser...



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sophia



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MessagePosté le: Jeu Juin 07, 2012 11:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Gratuit! Et à mon avis, même sans place, on rentre sans problème.


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Aurélie



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Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Juin 07, 2012 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Super, merci !

"Encore gratuit", c'est étonnant en effet, je demandais car vu comme tout a changé, je ne connais plus les nouveaux usages à l'opéra ! Laughing


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sophia



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MessagePosté le: Ven Juin 08, 2012 12:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La Fille mal gardée – Conférence de Sylvie Jacq-Mioche (7/06/2012)


Débats théoriques

La Fille mal gardée a été créé à Bordeaux en 1789, dans un contexte houleux, quelques jours seulement avant la Révolution française. Le ballet n'a cependant aucun rapport avec les débats politiques du temps. Il se situe au coeur des débats esthétiques qui agitent le siècle depuis environ cinquante ans.

La question ici est celle de l'expressivité du corps dans le théâtre. On passe alors d'une esthétique du vraisemblable, esthétique qui dominait le théâtre classique, à une esthétique du naturel. Le vraisemblable est une notion rationnelle, intellectuelle, tandis que le naturel relève davantage d'une perception intuitive. C'est sur ce basculement esthétique que se construit l'histoire de la danse au XVIIIe siècle. Celle-ci doit également être replacée dans un contexte culturel plus général : c'est en effet l'époque du développement de la sensibilité avec Rousseau, qui amorce le pré-romantisme. On découvre ainsi que les émotions du spectateur de théâtre peuvent naître non seulement du texte et de la manière dont il est dit, mais aussi de scènes muettes – sans que des paroles soient échangées entre les personnages. On en a un exemple en peinture avec les tableaux de Greuze, qui s'inscrivent dans le registre pathétique.

Ces débats trouvent par ailleurs une illustration dans l'Encyclopédie de Diderot : Cahuzac, auteur des articles sur la danse, y défend une vision sensible et expressive de la danse. La danse n'est plus seulement chargée de créer des images esthétiques, de mettre la musique en mouvement, elle se doit de raconter, à elle seule, une histoire. Elle acquiert ainsi son autonomie. Diderot évoque de son côté la situation du Fils prodigue : un père qui retrouve son fils et lui pardonne. Nul besoin pour lui de faire parler les acteurs, il suffit de les faire agir : le père ouvre les bras, le fils s'avance vers son père... Les corps parlent aux spectateurs, faisant naître par eux-mêmes une émotion. C'est ainsi que se justifie désormais la danse.

Dans le cadre de cette recherche du naturel, le XVIIIe siècle marque l'abandon du masque. A partir de là, les traits du visage vont devoir exprimer quelque chose. On introduit ainsi à l'Ecole de danse, qui devient parallèlement une école de formation pour les enfants (auparavant réservée aux adultes), une classe de pantomime. On va notamment demander aux enfants de jouer des scènes amoureuses : il s'agira pour eux d'imiter les émotions de l'amour, à partir de leur expérience, tout en respectant évidemment la décence.


Dauberval et La Fille mal gardée

C'est à Bordeaux que Dauberval crée La Fille mal gardée, ville bourgeoise, ville portuaire, ville de négociants, très différente de Paris. Le Grand Théâtre de Bordeaux est une salle qui compte dans la France d'alors. Elle est d'ailleurs, avec Marseille et Lyon, l'une des trois villes les plus fréquemment citées dans les journaux après Paris et son Académie royale. Le théâtre de Bordeaux possède également une école de danse de qualité.



La Fille mal gardée de Dauberval dans la reconstitution d'Ivo Cramer et Dominique Delouche


Dauberval est un danseur formé à Paris, ville où il aurait souhaité rester mais qu'il a finalement dû quitter en raison de jalousies internes à l'Opéra. Il s'est donc installé à Bordeaux avec sa femme, Madame Théodore, qui sera la première Lise (Lison).

Le sujet de La Fille mal gardée correspond au goût du public bordelais, public plus bourgeois que le public de l'Opéra. Il y est en effet question d'un mariage d'amour, en lieu et place d'un mariage de raison ou d'argent. Ce thème est très courant à l'époque, tout au moins sur les scènes du Boulevard et de province (plutôt qu'à l'Opéra), et sera exploité jusque vers 1805. Dans Les Noces de Gamache (titre original du ballet Don Quichotte), on voit par exemple un aubergiste qui veut faire épouser à sa fille Quitterie un jeune homme riche auquel elle préfère un sans-le-sou. Dans La Dansomanie de Pierre Gardel, créé à Paris en 1800, on retrouve un scénario identique : l'intrigue, dérivée du Bourgeois gentilhomme, montre un bourgeois entiché de danse qui veut faire épouser un danseur à sa fille.

L'histoire de La Fille mal gardée est elle-même très élémentaire, très simple. Elle donne cependant lieu à quantité de petits épisodes. La version d'origine nous est connue par les travaux d'un historien et chercheur suédois, aujourd'hui décédé, Ivo Cramer. Sa version, délicieuse, a été montée à Nantes en 1989 pour le Bicentenaire de la Révolution française et a été très joliment filmée par Dominique Delouche (c'est cette version qui sera reprise la saison prochaine par le Ballet du Capitole). Grâce à Ivo Cramer, qui avait retrouvé à Bordeaux des bouts de la partition originale, nous savons que celle-ci est en réalité un pot-pourri d'airs à la mode de l'époque, et non une grande partition, signée d'un seul compositeur. La partition, constituée de petits morceaux successifs, explique la structure du ballet, sous forme d'une suite de numéros.



La Fille mal gardée ("La Réprimande"), gravure de Pierre-Antoine Baudouin (1789)


Les costumes de cette première Fille sont les costumes caractéristiques du XVIIIe siècle : robe à panier pour les femmes, costume Mozart pour les hommes, chaussures richelieu pour tous. La chorégraphie tient encore beaucoup de l'esthétique de la contredanse. L'écart entre les danses de salon et les danses théâtrales est alors minime. On trouve donc des arrangements qui rappellent à la fois les danses populaires pour les bergers et les bergères et les contredanses très élégantes de mise à la cour. Par conséquent, on ne doit pas s'étonner du fait que l'on ne danse plus la chorégraphie de Dauberval - simplement impossible à reprendre du fait des évolutions du costume et de la technique de la danse. Après la Révolution, le costume change : on ne s'habille plus comme sous l'Ancien Régime. On passe du richelieu à la chaussure à petit talon, voire à la cothurne. La manière de poser le pied par terre en est affectée. De même, la silhouette change : on perd le costume « rebondi » de l'Ancien Régime, on va vers des lignes plus fluides. La technique de la danse se transforme en conséquence. Le mouvement se libère avec le vêtement et tout ce qui paraissait impossible à cause du costume lourd devient désormais possible. La jambe, par exemple, peut maintenant se lever jusqu'à la hauteur de la hanche.

Tous ces changements ont des incidences sur le ballet. On va en effet assister à une multiplication d'ouvrages dérivés de celui de Dauberval. On reprend un peu partout le ballet, mais à chaque fois dans une chorégraphie qui est l'oeuvre du chorégraphe « maison ». Il faut préciser qu'il n'y a pas à l'époque de droits d'auteur pour la danse (vs. les écrivains et les dramaturges). On remonte les ballets où l'on veut et comme on veut. Le succès de La Fille tient justement à son caractère populaire. On trouve alors un éventail de versions très différentes de La Fille mal gardée : des versions très raffinées, dans le style Marie-Antoinette à Trianon, comme des versions farcesques, données dans des théâtres de pantomime. Le nombre d'épisodes dansés peut varier d'une version/représentation à l'autre, mais grosso modo, on retrouve plus ou moins les mêmes (l'orage, le garçon dissimulé dans les bottes de paille...), repris quel que soit le style du ballet. Le succès tient aussi à la représentation de la nature qu'il offre. La nature, idéalisée, n'est plus celle des pastorales du XVIIe siècle. Il s'agit d'une campagne idyllique, où tout va bien, mais qui est en même temps le reflet de la vie. On voit Lise avec sa baratte et son beurre, on la voit nourrir les poules, autant de scènes triviales qui nous éloignent des bienséances du XVIIe siècle. Ceci explique que l'on ait comparé La Fille mal gardée au Devin de village (opéra de Jean-Jacques Rousseau).


[à suivre...]




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sophia



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MessagePosté le: Ven Juin 08, 2012 4:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les métamorphoses de La Fille mal gardée au XIXe siècle

Le ballet, en tant que genre, se transforme considérablement durant le premier tiers du XIXe siècle. On passe alors d'un spectacle très inspiré du bal et de la contredanse à un spectacle relevant d'une esthétique radicalement différente. Ces métamorphoses correspondent à la montée du romantisme. Le spectacle, tout en restant joyeux et raffiné, s'éloigne des codes aristocratiques. Les dieux de la mythologie quittent la scène chorégraphique pour laisser place à des villageois et à des bourgeois. Outre le changement thématique, on assiste à un changement structurel. Il existait alors des artistes spécialisés dans la danse et d'autres spécialisés dans la pantomime. La partie virtuose était confiée à un premier sujet de la danse, tandis que la partie racontant une histoire était donnée à un artiste de pantomime. Petit à petit, les deux vont fusionner et à la fin des années 1820, pantomime et danse sont dévolues aux mêmes artistes. Le point culminant du ballet devient alors le pas de deux, voire le pas de trois, ce qu'il n'était pas auparavant.

Concernant La Fille mal gardée, on assiste à ce moment-là à une transformation intéressante du personnage d'Alain. A l'origine, Alain n'est qu'un riche prétendant, sans rien de particulier, si ce n'est qu'il n'est pas aimé. Une évolution apparaît lorsque le ballet est monté à Paris, après avoir connu un grand succès un peu partout en province. Ce n'est toutefois pas à l'Opéra qu'il est monté, mais à la Porte Saint-Martin, la deuxième grande scène chorégraphique de la capitale. En 1823, ce théâtre engage, pour redresser ses finances, Charles-François Mazurier, un danseur originaire de Lyon et passé brièvement par Bordeaux, qui sera l'artiste du Boulevard le mieux payé sous la Restauration. Cet artiste exceptionnel est en fait un artiste comique, un danseur « désossé » (il tient sa jambe, dit-on, « comme on le ferait d'un fusil » – en gros, il fait des six o'clock, bannis à l'époque). Un ballet est tout d'abord monté pour lui à son arrivée à Paris. Disposant de peu de moyens financiers, le théâtre décide ensuite de le distribuer dans La Fille mal gardée, ballet peu coûteux en décors et en costumes et qu'il choisit pour ces raisons de remonter : un intérieur de maison, une cour de ferme, un paysage champêtre et le tour est joué... Le rôle d'Alain est alors adapté pour Mazurier, la vedette que le public réclame. Il en fait un personnage comique inspiré d'un ballet qu'il avait interprété un peu plus tôt dans sa carrière, La Laitière suisse. C'est de lui que vient notamment le motif du parapluie.


Charles-François Mazurier dans Polichinelle vampire (1824)

Le ballet est finalement monté à l'Opéra en 1828 par Jean-Pierre Aumer. Jusque-là, le sujet de La Fille n'était pas jugé assez élégant pour être représenté à l'Académie royale de Musique. Aumer est celui qui introduit sur la scène de l'Opéra les prémices du romantisme avec différents ouvrages, notamment La Somnambule en 1827 (ballet qui a inspiré l'opéra de Bellini). Ce ballet montre un univers paysan assez réaliste, bien loin de l'univers des dieux et des déesses qui avaient autrefois leurs habitudes sur la scène de l'Opéra. En entrant au répertoire de l'Opéra, La Fille mal gardée gagne des moyens nouveaux, résolument inédits : l'Opéra possède alors un corps de ballet nombreux, équilibré et de grande qualité. Aumer décide donc d'étoffer le ballet et de commander une nouvelle partition. Bien que remaniée, la partition du ballet d'Ashton est celle qui a servi au ballet d'Aumer en 1828. Par ailleurs, Aumer conserve le personnage ridicule d'Alain, qu'il fait danser par M. Elie, le rival de Mazurier (en plus « chic »). Il ne faut toutefois pas se fier à la distribution « officielle » de la première, probablement erronée. Le rôle de Colas était en réalité dansé par une jeune fille en travesti (Aumer adorait ça, le public aussi...), Marinette Launer, spécialiste de ce genre de rôle, et présentée comme l'interprète du rôle Lise sur la distribution publiée. La première Lise est en réalité Pauline Montessu, qui avait elle-même dansé le rôle sur d'autres scènes avant de le reprendre à l'Opéra. Elle incarne là le stéréotype de la danseuse délicieuse, bondissante et papillonnante, qu'on retrouve notamment chez Bournonville, dans Napoli, ou plus tard dans le premier acte de Giselle.


La Fille mal gardée d'Ashton

Frederick Ashton a pu remonter le ballet grâce à des documents d'archives, mais aussi grâce à la tradition orale, conservée par les Ballets russes. La version d'Ashton est un concentré de souvenirs, ravivés notamment par Tamara Karsavina. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'Ashton est aussi un créateur. Il nourrit le passé de sa personnalité et de son présent.

D'où vient la tradition elle-même transmise à Ashton par les Ballets russes? Il faut savoir tout d'abord que le ballet avait été introduit très tôt en Russie, où il avait connu un grand succès. Cette tradition russe est inaugurée au début du XIXe siècle par Didelot, qui avait lui-même appris le rôle de Colas de Dauberval. Didelot, maître de ballet français installé en Russie, remonte le ballet à Saint-Pétersbourg tout en l'adaptant. La technique des années 1815-1820 n'est plus la même que celle de l'époque de Dauberval, la troupe est également différente. Bref, le ballet, tout en conservant son charme et son esprit d'origine, se transforme. Plus tard, Petipa et Ivanov – ce dernier a appris le rôle de Didelot – remonteront à leur tour le ballet.

La version de Petipa et Ivanov mêle les souvenirs de Didelot et des souvenirs de la version parisienne d'Aumer de 1828. Au début des années 1830, Marie Taglioni danse La Fille mal gardée avec son frère Paul, qui finira sa carrière comme maître de ballet à Berlin. Celui-ci y remonte, entre autres ballets, La Fille mal gardée et ce, dans une approche très romantique, que ce soit dans le placement du corps de ballet ou dans l'importance accordée à la narration et la pantomime. Charles Didelot plus Paul Taglioni aboutissent donc à Petipa-Ivanov. Le succès ne se démentira pas, puisque toutes les grandes danseuses des Ballets russes vont par la suite interpréter le rôle de Lise. A noter que le premier ballet que danse Nijinsky est La Fille mal gardée.


Tamara Karsavina dans le rôle de Lise

Dans sa version, Ashton s'inspire donc des souvenirs émus de Karsavina, la partenaire de Nijinsky dans la troupe des Ballets russes. Il utilise également le livret originel - celui de 1803, conservé à la BnF. Il reprend tous les épisodes de la tradition tout en y apportant sa touche de créateur. Le ballet reflète ainsi son goût pour une campagne paisible qu'il oppose à la campagne bruyante de son temps et aux villes. D'un point de vue esthétique, le ballet d'Ashton se nourrit de diverses influences : les paysages de Gainsborough, son peintre préféré, les spectacles qu'il a vus, comme La Petite Renarde rusée de Janacek, ou encore les danses traditionnelles anglaises, qu'on retrouve avec la « Clog Dance / Danse des Sabots » (à l'origine des claquettes), la danse avec les bâtons... Cette dernière inspiration est à relier au thème de l'enfance, fondamental dans cette version. Un autre leitmotiv important du ballet, c'est celui des rubans – marque du lien social (le May Pole) et du lien entre les amoureux (pas de deux initial). Le ballet d'Ashton nous transporte en tout cas ouvertement dans le monde de l'enfance : Lise elle-même est un personnage à la charnière entre l'enfance et l'âge adulte (elle reçoit la fessée de sa mère, mais elle veut aussi se marier) et les figures de Simone et d'Alain sont comme des caricatures, des adultes vus par des yeux d'enfants.

__________

La conférence était complétée par quelques minutes filmées de la pantomime "Quand je serai mariée", transmise à Ashton par Karsavina, et interprétée ici par Myriam Ould-Braham.




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Malixia



Inscrit le: 28 Jan 2008
Messages: 375

MessagePosté le: Ven Juin 08, 2012 4:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup pour ce compte-rendu ! La conférence avait l'air diablement intéressante...


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sophia



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Messages: 22163

MessagePosté le: Ven Juin 08, 2012 4:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Certes, mais l'on pourra tout de même regretter que le ballet de Ashton ait été, au final, si peu évoqué, sinon au travers de détails déjà bien connus (et quelques minutes de la pantomime de Karsavina, filmée avec Myriam Ould-Braham). Comme l'a souligné Madame Jacq-Mioche, Ashton est un créateur (et au passage, un chorégraphe majeur), pas un simple restaurateur du passé. Il aurait sans doute fallu inviter aussi un spécialiste d'Ashton et du style anglais - choses très peu connues en France - pour compléter et enrichir cette conférence, très instructive en soi, mais très centrée sur l'histoire du ballet français. On se demande parfois si l'Opéra de Paris pourra un jour envisager de regarder au-delà du 9e arrondissement... Cool


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Pink Lady



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Messages: 307

MessagePosté le: Ven Juin 08, 2012 5:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je craignais également que la conférence soit axée sur le ballet français et c'est bien dommage ! Je suppose qu'on retrouvera dans le programme comme pour Manon des extraits traduits de textes écrits par des critiques anglais. Quoiqu'il en soit merci pour le compte-rendu, très intéressant !


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Sam Juin 16, 2012 9:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

On trouvera un portrait de Stéphane Phavorin dans l'édition abonnés du Monde datée du 14 juin.


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Lanou



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MessagePosté le: Lun Juin 18, 2012 11:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Première: 18 juin 2012
Un petit mot rapide de cette Fille qui a vu la consécration de Mlle Ould-Braham en Etoile. Il faudrait peut être attendre que l'adrénaline redescende pour avoir l'esprit clairvoyant. Or, il me semble que c'est exactement ce que l'on cherche au spectacle vivant : de la joie et de l'adrénaline.
Je ne reviendrai pas sur la prestation, comme toujours, si particulière de cette danseuse si atypique dans le paysage de la danse française, attirant à elle seule un style de danse, créant une catégorie où elle seule en est l'étalon et l'unique membre ; bref, si vous aimez Boucher, son entrée vous ravira, les amateurs de Greuze sangloteront lors de la scène de pantomime "lorsque je serai mariée", la noblesse poudrée se repaîtra dans la quasi fête galante à la Watteau, et Gainsborough sera évoqué dans la joyeuse May Pole Dance. Que ne sera-t-elle immortalisée, quoiqu'à la scène, tout semble tellement plus limpide que sur les vidéos où seule transparaît le hiératisme, alors que le live fournit un frémissement, vraiment unique.
Hoffalt devra devenir son partenaire attitré : malgré le stress de la première, charmeur et bien dansant, il confie un partenariat des plus sûrs à la ballerine, et a semblé très ému à la nomination de celle-ci.Techniquement bien plus présent que sur Bayadère, sa jeunesse et son jeu sont bien menés, tout roule assez correctement.
Juste unique : Phavorin, qui crée à chaque seconde une Mère Simone "glitter and be gay", bigger than life, etc., éclipsant tout le monde : qui a un sens du show comme celui-ci? Certainement too much : qu'attendre de plus? car il s'agit de juste ce qu'il faut. En évoluant sur les poncifs des archétypes de la comédie, en y mêlant un humour sur ce qui amène une femme à devenir aussi marâtre, alcoolique et veule, et en même temps si attendrissante et capable d'une empathie surprenante, sur un fond des droits de l'homme balbutiant (là-dessus, la scène où le mariage est rompu, avec le clerc de notaire qui signifie l'idéal républicain naissant, est exemplaire), contraste avec l'honneur bafoué d'Alain (la musique, de facture néoclassique et d'un autre âge, bien en opposition avec la veine romantique du dernier pas de deux) mené par un Valastro assez inventif.
Un orchestre à améliorer peut-être...


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haydn
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MessagePosté le: Mar Juin 19, 2012 12:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques mots sur la représentation, qui a évidemment été avant tout marquée par la nomination-surprise de Myriam Ould-Braham.

Critiquer, dans ces circonstances, l'interprète du rôle principal n'aurait pas vraiment de sens. Le reste de la distribution était dominé par Josua Hoffalt (Colas), qui a pris de l'assurance depuis la précédente reprise, et qui à réalisé, en sus de la danse pure, une belle performance théâtrale.

Mais je retiendrai surtout les prestations de Stéphane Phavorin et de Simon Valastro, qui se sont, dès l'entrée de la Fille mal gardée (version Ashton) au répertoire de l'Opéra de Paris, totalement approprié les rôles de Simone et d'Alain. Stéphane Phavorin multiplie les gags, les poses et les expressions drolatiques. Simon Valastro quant à lui, est un Alain de haute tenue, qui sait allier le rire et le tragique. Son personnage est à la fois pathétique, ridicule, et aussi émouvant. Alec Grant, le créateur du rôle, récemment disparu, tenait d'ailleurs M. Valastro en haute estime. Et la presse britannique, pourtant exigeante en ce qui concerne cet ouvrage emblématique de l'histoire du Royal Ballet, n'a pas tari d'éloges à son sujet. Le public parisien aura une fois de plus eu la confirmation du bien-fondé de ces louanges.



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Dernière édition par haydn le Mar Juin 19, 2012 12:41 am; édité 1 fois
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haydn
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MessagePosté le: Mar Juin 19, 2012 12:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour Lanou : l'Opéra s'est donné maintenant la possibilité de recomposer quelques couples emblématiques, pour succéder aux Dupont - Legris et Letestu - Martinez de la décennie précédente.

Personnellement, je pense que Myriam Ould-Braham, puisqu'elle est étoile, pourrait devenir la partenaire attitrée de Mathias Heymann ; elle est pour moi l'une des rares (avec peut-être Ludmila Pagliero) qui sait comment canaliser son énergie et le mettre en confiance.

Quant à Josua Hoffalt - c'est évidemment une opinion qui n'engage que moi -, je le trouve particulièrement en osmose avec Dorothée Gilbert (qui est plus difficile à assortir avec Mathias Heymann).



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pedro



Inscrit le: 12 Déc 2004
Messages: 208

MessagePosté le: Mar Juin 19, 2012 10:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'Opéra tient avec le plateau d'hier soir la distribution idéale, digne d'une gravure vidéo et DVD. Il est temps de promouvoir Mlle Ould Braham comme la ballerine majeure de la Maison. Mais déja, que de temps perdu!


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