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Sveta
Inscrit le: 26 Déc 2009 Messages: 101
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Posté le: Lun Avr 02, 2012 9:36 pm Sujet du message: |
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Oh oui, haydn! Vivement l'acte blanc!
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Lun Avr 02, 2012 11:50 pm Sujet du message: |
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Le même scénario se répète imperturbablement avec les invitées russes et Svetlana Zakharova aura cassé la baraque dans cette morne série de Bayadère.
De nombreuses danseuses dans la salle et il y a effectivement beaucoup à apprendre devant des bras et un haut du dos aussi expressifs !
Mais une bonne surprise aussi avec le partenariat de Stéphane Bullion.
Il y a bien eu un porté qui aurait pu mieux se passer mais il n'a pas été loin du sans faute, autant dans les pas de deux que dans ses variations. Il est visiblement inspiré par ce partenariat et il a gagné en ampleur, en aisance...et même en hauteur.
C'est bien simple, il est même parvenu à sourire !
Dernière édition par serge1 paris le Lun Avr 02, 2012 11:56 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Lun Avr 02, 2012 11:55 pm Sujet du message: |
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Bon, eh bien, c'était LA Bayadère à ne pas manquer : pour Svetlana Zakharova, évidemment, même si elle a pris quelques petites libertés avec la chorégraphie, notamment dans les scènes de pantomime du premier acte. Technique superlative, lyrisme maîtrisé, et excellent partenariat avec Stéphane Bullion à qui ces dames du Bolchoï semblent vraiment réussir. M. Bullion, je l'ai dit et répété, n'est jamais aussi bon que lorsqu'il a une forte personnalité en face de lui, et la Zakharova, comme naguère Maria Alexandrova, l'a fait sortir de la - relative - réserve qui caractérise son tempérament, en lui permettant de s'exprimer pleinement sur scène. Sur le plan technique, rien à redire, si ce n'est ces satanés double-assemblés de l'ultime variation du 3ème acte (c'est quand même un peu du sadisme de placer ça alors que le danseur est fatalement déjà passablement épuisé physiquement). S'il y a eu quelques hésitations, c'est néanmoins Stéphane Bullion qui les a le mieux exécutés depuis le début de la série des Bayadère.
La principale inconnue était toutefois la manière dont Ludmila Pagliero, fraîchement élevée au rang d'Etoile, allait pouvoir s'imposer face à la bouillonnante star du Bolchoï. Eh bien, elle a parfaitement relevé le défi, ce qui n'était pas une mince affaire. Le duel du premier acte, mettant aux prises Gamzatti et Nikiya, était des plus impétueux, et nullement déséquilibré, aucune de ces dames n'étant disposée à céder un millimètre de plancher à sa rivale. Au second acte, le Grand pas a été parfaitement maitrisé. Seuls les tours fouettés (au nombre de 24, si j'ai bien compté) laissaient transparaître un peu d'effort et d'application, mais Mlle Pagliero a eu le mérite de les achever exactement sur la musique. Elle était accompagnée d'un quatuor de charme, qui réunissait, en tutu violet, Eléonore Guérineau, Marine Ganio, Pauline Verdusen et Aubane Philbert.
Dans la Danse Indienne, Cyril Mitilian et surtout Sarah Kora Dayanova ont fait des étincelles ; on regrettera toutefois que le toujours émouvant Emmanuel Thibault en soit, avec son expérience, encore à jouer les virtuoses, dans le rôle, spectaculaire certes, de l’Idole dorée, mais qui est plus naturellement destiné à mettre en valeur des "jeunes pousses" prometteuses tels François Alu.
Allister Madin (le Fakir) et Yann Saïz (Le Brahmane) ont pour leur part confirmé la bonne impression laissée lors des représentations précédentes, tandis que Grégory Dominiak incarnait un Esclave vigoureux, qui s'est vaillamment acquitté des fameux portés en chandelle qui caractérisent le rôle.
Si Charline Giezendanner - très sollicitée ce soir - n'a pas totalement convaincu dans la Djampo de l'acte I, elle a en revanche campé une Manou absolument délicieuse au II, et a récidivé dans l'acte blanc, avec une deuxième Ombre de très haute volée. De manière générale d'ailleurs, le trio des Ombres, constitué, outre de Mlle Giezendanner, d'Héloïse Bourdon et de Laurence Laffon, est apparu d'un niveau de qualité remarquable.
Un mot encore pour réaffirmer l'excellence de l'orchestre - ça nous change agréablement des précédentes reprises de la Bayadère - qui, placé sous la baguette de Faycal Karoui, nous démontre avec brio que Ludwig Minkus - qui fut tout de même professeur de composition au Conservatoire Impérial de Saint-Pétersbourg - peut être autre chose qu'un compositeur de musique de cirque. On se prenait à rêver discrètement que le solo de violon qui accompagne le grand Pas de deux du dernier acte soit, pour l'occasion, joué par Vadim Repin - "monsieur Zakharova" à la ville - mais bon, là, c'était en demander un peu de trop... |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 12:24 am Sujet du message: |
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Après la soirée bancale de mardi dernier, la représentation de ce soir m’a réconcilié avec cette reprise de La Bayadère : un partenariat splendide, un corps de ballet ayant retrouvé son aura, une osmose quasi émouvante entre le couple principal et l’orchestre, bref tous les ingrédients étaient réunis pour une soirée marquante.
Que l’on apprécie ou non la Zakharova (et je dois avouer que je ne suis pas toujours fan), force est de constater qu’elle impose d’emblée à la soirée un niveau exceptionnel. Dès son entrée ses bras, son corps, son aura créent un personnage, on est sur un petit nuage et jusqu’à la fin chacune des ses apparitions sera un moment de grâce.
Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le partenariat avec Stéphane Bullion : par la douceur que celui-ci dégage, sa sérénité, sa grande fluidité (enfin on retrouve les portés si naturels et légers qui avaient été sa marque dans Giselle avec Moussin à Garnier il y a quelques années), il crée avec sa partenaire une sorte de bulle mélancolique, nostalgique, un spleen réellement émouvant. Probablement le tandem le plus touchant que j’aie vu dans cette production.
Le IIIe acte aura d’ailleurs été le grand moment de la soirée : outre ce tandem envoûtant, hypnotisant, les trois Ombres étaient remarquables, captivantes, le corps de ballet magnifique (quelle différence avec mardi dernier !!), et l’orchestre de Fayçal Karoui englobait tout cela d’une sonorité soyeuse, légère, nostalgique digne d’éloge (en dehors de quelques petites fausses notes çà et là, mais pas bien graves). Probablement le meilleur IIIe acte de la Bayadère que j’aie vu à l’ONP depuis dix ans.
Le reste de la représentation est aussi de très haut niveau, mais clairement le IIIe acte de ce soir restera gravé dans ma mémoire, et mérite à lui seul le déplacement (pour ceux qui peuvent assister à la 2e représentation Zakharova-Bullion).
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Hendiadyn
Inscrit le: 05 Déc 2011 Messages: 100 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 12:39 am Sujet du message: |
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J'avoue regretter de ne pouvoir y retourner mercredi ... Ce fut un moment réellement magique, et je souscris complètement à ce qu'ont déjà écrit haydn et paco. Le temps de redescendre de mon petit nuage, et je verrai si je puis ajouter quelque chose. Je vous admire de savoir ainsi écrire à chaud !
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Sveta
Inscrit le: 26 Déc 2009 Messages: 101
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 12:47 am Sujet du message: |
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Pareil pour moi, hendiadyn! Du mal à écrire a chaud! Mais moi j'y retourne mercredi!
Je n'ai vu que Mme Platel dans la salle, haydn, quels danseurs/danseuses étaient présents?
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cymbales
Inscrit le: 06 Nov 2011 Messages: 283
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 12:57 am Sujet du message: |
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C'est l'idole la plus dorée de la planète danse... il nous avait confié qu'il utilisait un produit qu'il faisait venir exprès d'Angleterre, pour réaliser ce maquillage intégral particulièrement spectaculaire. |
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 1:14 am Sujet du message: |
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Si on m'autorise à raconter ma vie, je pensais que ce serait ce soir la première fois que je verrais Zakharova "en vrai". En fait, je me suis récemment aperçu sur une vieille fiche de distribution que je l'avais vue le 6 décembre 2004 alors qu'elle était invitée à danser Aurore aux côtés de José Martinez (et elle dansait le soir-même où MOB faisait ses débuts en Aurore lors de la représentation en matinée...). À l'époque moins fervent spectateur de ballets, la chose m'avait échappé ; honte à moi !
Alors, hop, une petite recherche, et je trouve des posts enflammés de haydn et sophia, ici et là !
Citation: |
Comment exprimer en mots humains ce à quoi nous avons pu assister hier soir avec la prestation de Svetlana Zakharova en Aurore? |
Citation: |
Difficile de parler de la représentation du soir, tant Svetlana Zakharova semble jouer dans une toute autre catégorie |
Plus de 7 ans plus tard, rien à ajouter. Soirée grandiose.
Florestiano a écrit: |
De mon côté, j'ai surtout hâte de voir le partenariat avec Bullion, qui trouvera là une partenaire de caractère ; d'habitude, ça rend ses prestations encore plus enthousiasmantes.  |
Veni, vidi, et force est de constater qu'il était au top (caveat : au top pour un Solor de l'Opéra de Paris ). Plus sérieusement, la qualité de partenariat était assez exceptionnelle, tout en symbiose, en douceur et en légèreté ; il fallait voir comme il faisait tourner la ballerine en l'effleurant juste - alors qu'avec Gamzatti, c'était une autre paire de manches...
Du coup, je ne sais pas si, devant tant de réjouissances, l'oeil se fait plus indulgent, mais on en vient à oublier les insuffisances du corps de ballet féminin du II (tout de même, après tant de représentations, que les perroquets soient toujours si peu en place me dépasse !) et à simplement profiter des superbes indiens, du toujours et encore superbe Fakir de Madin, dont on ne lasse décidément pas, des superbes Ombres (Charline Giezendanner en particulier).
La petite harmonie a ce soir connu quelques faiblesses, mais l'accompagnement est toujours aussi délicieux. Merci aux violon et violoncelle supersolistes de sublimer ces adages si éblouissants de beauté.
Saluts triomphaux, bien sûr, en fin de représentation pour l'Invitée de marque. D'ailleurs, les prestations de Zakharova étaient d'ailleurs saluées en cours de soirée d'applaudissements plus longs et marqués que d'ordinaire.
Vivement mercredi !
(Sinon, paco, vous êtes sûr que Stéphane ait été l'Albrecht de Delphine Moussin ? Il me semblait que la seule date qu'il avait décroché à l'époque était celle avec Ciaravola, le 28 septembre 2009 (grande soirée de ma vie de spectateur !). Vous pensiez aux Bayadère Bullion-Moussin de 2010, peut-être ?)
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Sveta
Inscrit le: 26 Déc 2009 Messages: 101
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 1:22 am Sujet du message: |
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Sveta a écrit: |
Je n'ai vu que Mme Platel dans la salle, haydn, quels danseurs/danseuses étaient présents? |
?...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 7:23 am Sujet du message: |
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J'avoue que je regardais le spectacle sur scène, et que je n'ai pas vraiment prêté attention à ce qui se passait dans la salle... ce n'était pas forcément le plus important... |
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 10:38 am Sujet du message: |
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Pour Giselle, c'était effectivement avec Ciaravola. J'avais beaucoup aimé Moussin mais je ne sais plus quel était son partenaire.
En ce qui concerne les double assemblés, ce n'est pas un grand exploit de faire les meilleurs de l'Opéra de Paris.
Cette figure semble actuellement tétaniser nos danseurs alors que je crois qu'Hilaire les faisait correctement et que les cubains et les russes ne font pas tant d'histoires même s'il n'ont pas tous ( loin s'en faut ) la miraculeuse aisance et légèreté de Sarafanov !
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 11:18 am Sujet du message: |
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Dans l'impossibilité de développer une analyse de cette soirée comme l'a fait si bien Haydn, je me contenterai de quelques impressions:
-Ballet que je n'aime pas et que j'ai redécouvert hier soir pour son acte blanc : grande poésie visuelle avec cette pluie de pétales blancs inondant d'une candeur boréale ce paysage tropical. Cette bizarrerie météorologique crée un effet surréaliste que justifie l'opium inhalé par Solor.
-La musique semble être elle aussi d'un autre compositeur que celle, si vulgaire, des actes précédents. Merci, le chef.
-La Zakharova, sublime apparition d'un animal héraldique (cygne ou licorne?) avec des cambrures de dos, des torsions d'épaules et une souplesse des bras aussi ondoyants que ses écharpes. Un rêve.
Mais rien d'humain en revanche. Aucun regard vers son Solor, resté du coup dans une prudente réserve à son égard.
On ressent que Mlle Zakharova débarque ici dans un univers étranger. Les danseurs de l'Opéra ne sont pas faits (d'ancestrale formation) pour ce style de danse. Qu'ils n'essayent pas de troquer la proie pour l'ombre (pardon pour le jeu de mot involontaire). C'est la ligne sage que notre Bullion national a empruntée.
Tout ce qui précède ce joli acte des Ombres est à vomir : un déballage de souk pour tourisme de masse. On comprend que Diaghilev ne soit pas venu avec ça dans ses bagages. Pardon. C'est dit. Ca ne va pas plaire. Tant pis!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 12:34 pm Sujet du message: |
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Vous n'êtes pas obligé d'aller dans le sens du vent, Pedro, et merci pour vos remarques. |
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mar Avr 03, 2012 12:43 pm Sujet du message: |
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Mais n'est-ce pas l'essence même du ballet romantique d'ascendance française que d'être un pareil étalage? Pensez au Corsaire, ne serait-ce qu'à travers la seule chose que nous connaissons avec certitude de sa version originale parisienne, à savoir son livret : sans doute le faste et le clinquant scénique qui y sont décrits ne pouvait être qu'en partie transposé sur scène, mais tout ceci a tout de même plus à voir avec les opérettes à grand spectacle du Châtelet d'autrefois qu'avec Pelléas et Mélisande...
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