Sylvie Guillem / Actualités

[haydn]

Petit article - bizarrement, sans vidéo - sur CultureBox :

Sylvie Guillem convoque Forsythe et Mats Ek

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[yiannakis74]

Un article sur Sylvie Guillem publié dans le journal "Le Monde":
http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/03/15/sylvie-guillem-l-enervee_1669684_3246.html
Et une critique du spectacle sur le site du Pariscope:
http://spectacles.premiere.fr/Salle-de-Spectacle/Spectacle/Sylvie-Guillem-6000-miles-away-2917256/(affichage)/press
Et Anne Deniau commente le spectacle avec sa plume poétique:
http://www.annedeniau-fromztoa.com/article-t-like-thrill-vertigo-vertiginous-thrill-and-as-time-goes-by-101685698.html

[Florestiano]

[Marie-Ange]

Soirée magnifique ! Grande dame, simple, intelligente, dans une forme physique à époustoufler... celle de son âge !!!
Le duo Laguna-Ek m'a paru moins long que l'annonce... et quelque part le moins intéressant, mon seul petit bémol, moi qui en attendais peut-être un peu trop!

[haydn]

Vos remarques, quel que soit l'état - extatique ou non - dans lequel le spectacle vous a plongé, sont les bienvenues et je veillerai à ce que toutes les opinions puissent s'exprimer et que le débat ne s'enlise pas.

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[paco]

Dites, on pourrait peut-être ouvrir un fil spécifique pour ce spectacle ? Réduire une création majeure de Forsythe et une création de Mats Ek à « Guillem / Actualités », je trouve ça un peu réducteur…

J’ai vu le spectacle 2 fois à Londres l’été dernier et y suis retourné ce soir. Mes impressions restent inchangées : un immense chef-d’œuvre, Rearray de Forsythe, une œuvre plaisante, « Bye » de Mats Ek, et entre les deux (outre la petite friandise « Memory » de Mats ek ) une pièce de Kilian qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe.

Comme à Londres, le problème est l’ordonnancement de la soirée : grave erreur de démarrer par le Forsythe, œuvre complexe, intimiste, subtile, qui nécessite de la concentration et, disons-le, un certain effort de la part du public pour « entrer dedans ». Attitude difficile quand on arrive en courant du boulot après avoir pris un métro archi-bondé, la tête encore pleine des soucis de la journée.
Or, si déjà à Londres, malgré un public respectueux, le challenge était difficile, autant dire qu’au TCE ce défi est un ratage total, le public transformant la salle en baignoire à glaires pulmonaires (on a même eu droit à des cris d’étouffement asthmatique et à un éternuement tonitruant), sans compter les nombreux Blackberry encore allumés 5 minutes après le début de la représentation, sous le regard vigilant de spectateurs affolés à l’idée de rater un e-mail de leur boss ou je ne sais qui, et sans compter les (rares heureusement) retardataires s’empressant d’expliquer tout haut à leur voisin que les bouchons et patati et patata. Autant dire que le silence ne s’est installé qu’une fois l’œuvre avancée à 80%, ce qui est d’une grande tristesse.

Ceci étant, Rearray se confirme comme un immense Forsythe, une œuvre d’une grande délicatesse et d’une construction remarquable, d’une grande difficulté pour les danseurs, dont les bras ne se croisent jamais mais se rapprochent, séparés par une bulle invisible qui fait rebondir les corps dans des mouvements circulaires fluides. Il faudrait faire « arrêt sur image » toutes les minutes pour analyser les subtilités extraordinaires de cette chorégraphie, dont se dégage une atmosphère dérangeante, d’apparence déshumanisée mais où l’émotion crève cependant à travers la tension qui règne entre les deux personnages. Une pièce qui doit tout à la parfaite symbiose qui règne entre Nicolas le Riche (époustouflant de lyrisme, poésie, et de maîtrise technique) et Sylvie Guillem. Difficile d’imaginer ce ballet sans ce couple.

Tout comme il est difficile d’imaginer « Bye » interprété par quelqu’un d’autre que Sylvie Guillem, tant la danseuse EST le personnage inventé par Mats Ek, entre Charlot et Pierrot tristounet, désarticulé. Une performance époustouflante, unique. Très agréable et clairement victorieux à l’applaudimètre, comme à Londres, « Bye » n’en reste pas moins pour moi un aimable divertissement, sans grand lendemain s’il ne peut être soutenu par un charisme à la hauteur de Guillem.

Je n’arrive toujours pas à voir l’intérêt de « 27’52’’ » de Kilian, malgré la prestation remarquable des deux danseurs. La pièce est certes digne, bien construite, mais après la puissance novatrice du Forsyrthe qui ouvre la soirée, on a l’impression de revenir 20 ans en arrière, avec ces bandes-sons pseudo-branchouille qui vous débitent des textes pompeux sur fond de musique « lounge », ces gestes saccadés qui ont fait moderne dans les années 90, mais qui sont tellement « déjà vu » aujourd’hui. Kilian est un grand chorégraphe, mais clairement Bella Figura est d’une toute autre envergure que cet intermède qui pâlit à côté du Forsythe et de « Bye », autrement plus imaginatifs et modernes.

Au global, malgré le public du TCE on ne peut que recommander encore une fois ce spectacle, car rien que le Forsythe (à condition que l’on fasse l’effort d’arriver en avance et de penser à autre chose qu’à son Blackberry) mérite le déplacement. Et vraiment, il n’y a pas à dire, mais le tandem Le Riche – Guillem a été et reste un des plus aboutis et marquants des 20 dernières années.

[haydn]

[Marie-Ange]

Paco, j'entends votre remarque à propos de l'ordre des pièces, cependant il faut bien à Sylvie Guillem son temps de repos entre les deux pièces magistrales et si différentes...
Je vous trouve un peu dur avec le Kylian; s'il n'atteint pas le sommet du chorégraphe, le trio Forsythe-Kylian-Ek est à mon sens très à sa place pour offrir les 3 grands mouvements chorégraphiques de l'ère Guillem si l'on peut dire, et ma foi, cette pièce entre-deux repose aussi l'intellect du spectateur après le jet d'intense... dont on regrette aisément avoir sauté des pages à sa première lecture !

[sophia]

A voir certaine réaction pour le moins bridante, je comprends mieux pourquoi je n'ai pas tellement cherché à assister à cette première parisienne - le spectacle pour aficionados et/ou public conquis d'avance par excellence.

D'ailleurs, comme Paco, je pense que les messages auraient eu davantage leur place dans le fil sur le TCE (de même que les compte-rendus sur 6000 miles away à Londres avaient été postés dans le fil sur Sadler's Wells), voire dans un fil séparé. Mais puisqu'il est entendu que le public va avant tout voir Sylviiiiiiiiie...

[haydn]

C'est moi qui ai commis l'erreur initiale de publier les annonces concernant le spectacle du TCE dans ce fil, mais il est vrai que toute la com' était centrée sur Sylvie Guillem et que même le très populaire Nicolas Le Riche est un peu passé à la trappe dans les médias...

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[paco]

[cymbales]

Cette soirée est quand même une belle démonstration que l'on peut continuer à danser après 26 ans...

Comme certains, mon moment préféré de la soirée était également le plus inattendu et le plus court, à savoir ce court duo entre Ana Laguna et Mats Ek, doux et amer, empreint d'amour, de nostalgie et de tristesse.

Rearray est très intéressant, et superbement dansé, mais en début de soirée, avec cette musique et ces éclairages, je l'ai trouvé très froid et très sec, et je l'ai regardé d'un regard très clinique. Cependant si j'en avais les moyens j'y retournerais sans hésitation.
[et puis une semaine avec Le Riche + Renavand et Le Riche + Guillem, c'est quand même une très bonne semaine ]

J'aurais sans doute plus apprécié les deux autres pièces si je n'avais pâti d'un fort mauvais angle mort (je n'aime décidément ni ce théâtre ni son public)
Loin de moi l'idée de remettre en cause le talent ou le charisme de Sylvie Guillem, mais je pense que Bye, en tant que solo, était un peu long, et a quelque peu tourné en rond, et aurait bénéficié au minimum d'une seconde présence sur scène, ne serait-ce que celle d'un pianiste pour interpréter cette sonate, tant la danse bénéficie de ce dialogue avec la musique vivante, nonobstant la qualité de l'enregistrement utilisé.

[paco]

[nabucco]

J'y vais dimanche exactement dans cet esprit-là : Sylvie Guillem m'indiffère, mais le programme me passionne. J'y aurais été avec autant d'envie si ça avait été, par exemple, des danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon au Théâtre de la Ville...

[yiannakis74]

Pour les afficionados de Sylviiie (j'en fais partie), deux articles, dans "L'Express" et "Le Figaro magazine" de ce weekend je ne peux pas inclure le lien pour "Le Figaro")
http://www.lexpress.fr/styles/question-style/sylvie-guillem-j-ai-failli-etrangler-une-prof-de-danse_1094484.html
Pour revenir au spectacle, à mon très humble avis, c'est aussi un spectacle qui peut intéresser des spectateurs qui ne sont pas forcement des inconditionnels de Guillem. Trois grands chorégraphes, deux nouvelles créations, à mon avis très inspirées (Forsythe et Ek), plus la présence en dehors de Sylvie de Le Riche ou Murru, Mats Ek et Laguna, c'est quand même assez alléchant. Et comme l'avait dit paco ce n'est pas pour bientôt qu'on reverra "Rearray" à Paris. Concernant cette chorégraphie, elle nécessite plus qu'une lecture pour être appréciée. Ma première vision a Londres m'avait aussi laissé cette impression de quelque chose d'austère, de froid. Mais la deuxième vision au TCE m'a plus que séduit et j'ai hâte de le révoir à Genève le 12 avril (puis dans Les Nuits de Fourvière)
En tout cas pour ceux qui souhaitent revoir ce spectacle dans un autre lieu que le TCE, ils auront l'occasion dans le cadre des Nuits de Fourvière de Lyon du 12 au 16 juin.
Les places sont beaucoup moins chère et j'ai toujours trouvé que'à Fourvière il y a une très belle ambiance et un bon public.
Les réservations commencent le 26 mars me semble-t-il.