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serenade
Inscrit le: 07 Juil 2006 Messages: 119 Localisation: Barcelona
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Posté le: Lun Oct 10, 2011 6:54 pm Sujet du message: |
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C'est clair que quand on va voir le Bolshoï, on ne va pas voir l'ODP. Ce n'est pas le même "raffinement".
Pour ma part, j'avoue préférer largement le style ODP ou Mariinsky, mais quand je vois le Bolshoï, je sais à quoi m'attendre et ma foi, ça n'est quand même pas désagréable.
Ce ballet était une découverte pour moi et j'ai très envie de le revoir. Je partage les avis de Haydn sur la musique et sur la trame de l'histoire mais il n'empêche que la chorégraphie est plaisante, laisse la part belle aux interprètes et est plutôt coton techniquement. Je n'ai trouvé aucun temps mort malgré la longueur du ballet. J'ai souri quelquefois devant la "cucuterie" de certains passages, notamment lorsque Pheobus offre son écharpe à Esmeralda. Une groupie des années 60 ne faisait certainement pas mieux devant Elvis.
J'ignorais qu'il était au répertoire du Ballet de Berlin. Je pense que c'est un ballet qui mérite son entrée au répertoire de grandes compagnies.
Donc pour moi, rien à redire sur le ballet en lui-même. Après il y a les interprètes.
C'est sûr que le Bolshoï c'est le Bolshoï et ce n'est pas la compagnie que je préfère, mais alors Alexandrova!! Elle est magnifique de bout en bout!
Ruslan Skvortsov est un beau Phoebus. je comprends qu'Esmeralda en pince pour lui.
Tout comme Lulu, je déplore le manque de musicalité du couple de Diane et Actéon. C'est dommage parce que ça avait tout pour être grandiose et je retiens malgré tout leur belle énergie.
Le corps de ballet n'était pas toujours synchro mais il m'a paru en bonne forme.
Mention spéciale pour Frollo et Quasimodo, tout deux excellents dans leur rôle.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Lun Oct 10, 2011 11:22 pm Sujet du message: |
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J'ajoute à mon tour ma petite contribution au débat sur la diffusion en direct de l'Esmeralda du Bolchoï.
Je commencerais par un constat d'ordre technique, qui rejoint celui fait plus haut par haydn. La qualité de la diffusion m'est apparue très supérieure à celles auxquelles nous avions eu droit la saison dernière à l'occasion des différentes retransmissions (je n'ai en fait loupé que celle de Casse-noisette). La réalisation de Vincent Bataillon est dans l'ensemble très satisfaisante, les cadrages pertinents et l'image étonnamment propre et léchée. Il n'y a pas eu non plus d'interruption intempestive, comme cela avait été notamment le cas pour Don Quichotte et Giselle. Le direct, avec son abus de gros plans, parfois très réalistes, sur les visages ou les pieds, n'épargne pas en général les danseurs, faits pour être vus "de loin" et dans un théâtre, mais dans l'ensemble, la troupe du Bolchoï n'a vraiment pas à rougir du résultat.
J'en viens au ballet lui-même. Comme la plupart d'entre nous, je découvrais ce ballet, remonté par Youri Bourlaka et Vassili Medvedev. Il a été, je dois dire, une heureuse surprise - jusque dans son happy end inattendu et stylistiquement incongru, beaucoup moins Disney que Soviet revival (la défaite du méchant clergé autoritaire et la victoire du peuple et des purs - c'est de fait bien dans l'esprit de Hugo le manichéen, romancier préféré des communistes en passant). Certes, il faut apprécier le ballet à grand spectacle, la débauche de moyens scénographiques qui lui est attachée, ainsi que le déploiement de virtuosité sans limites - et jusqu'à l'overdose (l'acte II et ses trois pas - au secours!) -, mais pour qui accepte ces principes esthétiques, le résultat est fortement plaisant, voire extrêmement jouissif. Je trouve passionnant ce travail de reconstruction, entamé sous Ratmansky avec le Corsaire, et appuyé sur les notations de Serguéïev conservées à Harvard, dont on pourra toujours contester l'authenticité (évidemment relative), mais qui, bien au-delà du culte de l'émotion et de l'instant présent, permet de donner une image esthétique assez juste du ballet de la fin du XIXe siècle : un spectacle visuel grandiose, un brin décadent dans son ostentation et son absence de mesure, mêlant pantomime, danses de caractère, virtuosité pure, adages, et où tout le monde, du corps de ballet à la prima ballerina, peut, dans un strict rapport hiérarchique, y trouver son compte.
Le Bolchoï me paraît aujourd'hui être la compagnie rêvée pour incarner cet idéal, auquel le Mariinsky se refuse désormais. Ce n'est pas un hasard si Serguéï Vikharev, ancien étoile du Mariinsky et chorégraphe attaché à faire renaître le ballet impérial débarrassé de ses soviétismes postérieurs, y a naturellement trouvé refuge (même si son travail est beaucoup plus typé que celui de Ratmansky-Bourlaka-Medvedev). Sens du spectacle, théâtralité aiguisée, virtuosité extrême, la troupe possède, à tous les niveaux de la hiérarchie, ces qualités qui permettent de rendre compte, sans ridicule, d'une esthétique aux antipodes de la modernité - et pourtant étonnamment rafraîchissante. Si Maria Alexandrova est pour beaucoup dans l'attrait ou l'intérêt que peut susciter le ballet, l'on cherche en vain dans le foisonnement qu'il offre un simple soupçon de médiocrité chez ses divers interprètes.
Il y a le Bolchoï, au meilleur de sa forme dans ce type d'ouvrage (et, sans trucages ni montage, il n'a pas failli à sa réputation hier), et, à sa tête, il y a Maria Alexandrova dans le rôle mythique d'Esmeralda où ont brillé avant elle les plus grandes - un vrai fantasme de ballerine, russe de préférence. Bien sûr, l'on est dans une théâtralité d'un autre temps, anti-naturaliste, stylisée à l'extrême, qui vise moins l'émotion (il n'y a pas une once d'émotion ou de psychologie des profondeurs dans ce ballet) que la fascination et le rêve. Ici, il n'est pas question d'actualisation, ni d'"oeuvre forte en résonance avec le temps présent" - mais au fait, pourquoi pas? Toute oeuvre d'art authentique (et je prends celle-ci autant au sérieux que le DV8 de Lloyd Newson), après tout, demande un effort d'appropriation, exige un travail d'empathie. On pourra toujours redire des lignes - et de l'en-dehors - de Maria Alexandrova - dont ne voudrait sans doute pas le Mariinsky - mais voilà une danseuse qui non seulement survole et se joue d'une chorégraphie qui n'offre guère de repos (ces bonds et cette acuité musicale!), mais aussi qui vit, qui danse, qui règne sur scène, comme aucune autre. L'avers parfait, dans le drame et la comédie, de Lopatkina, la reine de la tragédie - il me faudrait plus de temps pour conceptualiser, mais ce sera pour un autre jour.
Rouslan Skvortsov est, en Phoebus, légèrement en-deçà du charisme - solaire - de sa partenaire, il est vrai assez paroxystique. Il n'en reste pas moins un très beau danseur, aux lignes harmonieuses, qui déploie une danse impeccablement articulée, sans effort ni crispation.
Le pas de deux de Diane et Actéon, morceau de bravoure soviético-anacréontique sorti d'une tapisserie d'Aubusson (clin d'oeil intéressant à Omphale), révèle un peu de crispation dans le corps chez ses adorables interprètes, Anastasia Stashkevitch et Viacheslav Lopatin. Le souvenir des prouesses et de la perfection stylistique des Terekhova, Lezhnina ou Osmolkina et leurs fabuleux partenaires, vus et revus des centaines de fois en vidéo, n'est certes pas près de s'éteindre, mais ils n'en sont pas moins excellents tous deux. J'ai aimé leur beauté lumineuse, leurs regards qui transpercent de divinités de carton-pâte, et enfin leur façon d'assumer avec panache et élégance la scène - une totale absence de ridicule dans des costumes pour le moins... difficiles.
Ekaterina Krysanova m'a paru très bien assumer sa partie en Fleur de Lys, même si le charme du corps de ballet et des demi-solistes venus en renfort (Chinara Alizadé, Maria Vinogradova, Artyom Ovcharenko, Vladislav Lantratov, superbes) distrait un peu l'attention et tend à lui disputer le premier rôle dans ce tableau. Un petit abus de rose est sans doute à déplorer dans ce Pas des corbeilles, chorégraphié par Vassili Medvedev, qui rappelle grandement le Jardin animé, la musique de Delibes en moins. Denis Savin trouve quant à lui en Gringoire un rôle complet, où il peut briller à la fois en tant qu'acteur et en tant que virtuose.
Comme toujours au Bolchoï, les danses de caractère sont un régal, même si la chorégraphie ne les rend pas forcément inoubliables. Même force de conviction du côté des rôles mimés (Frollo, Quasimodo...). Qu'on connaisse ou non à l'avance l'intrigue de Notre-Dame de Paris, on lit dans ce ballet comme dans un livre.
Les entractes, enfin, sont toujours très plaisants, grâce à la participation active de Katia Novikova, les commentaires à la fois simples et savants qu'elle apporte, les interviews qu'elle mène de main de maître et les images de coulisses avec les danseurs répétant en live. Question com', l'ONP, à côté de ce Bolchoï conquérant, semble vivre sur une autre planète.
En conclusion, Esmeralda n'est ni Giselle ni La Bayadère ni même Le Corsaire, mais je crois que j'aurai beaucoup de plaisir à revoir ce ballet en DVD lorsqu'il sortira.
Dernière édition par sophia le Lun Oct 10, 2011 11:40 pm; édité 2 fois |
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Posté le: Lun Oct 10, 2011 11:38 pm Sujet du message: |
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Malixia a écrit: |
j'aimerais revenir sur la remarque de Lulu concernant le manque d'en-dehors des danseurs moscovites, qui précisait ensuite que le Bolchoï avait "du mal à évoluer vers une technique plus actuelle".
J'imagine que cette première remarque concernait surtout le travail de relevé, d'attitude et d'arabesque, et il m'apparaît urgent d'éclaircir ce point. La technique de la danse et tout particulièrement son étude évoluent au fil des ans, pour améliorer le confort des danseurs et, plus important encore, leur santé. Ces dernières années notamment, une certaine prise de conscience au sujet du travail de l'en-dehors a commencé à avoir lieu, et l'on sait désormais que c'est avoir un minimum de considération pour son outil de travail - le corps - que de travailler les relevés avec la jambe de terre plus en-dedans que la tradition n'avait pu l'établir. |
!!!Quelle idée loufoque de vouloir faire danser les danseurs classiques en parallèle pour soit disant préserver leurs corps! Si les compagnies étaient vraiment préoccupées au plus au point par la santé de leurs artistes, ils la suivraient autrement que ce qu’ils font à l’heure actuelle. Yoga, pilâtes, méditation, suivie psychologique, vrai établissement de santé et de remise en forme,etc... dans les théâtres ou les studios de répétitions seraient d’abord plus efficaces que de prétendre ne pas vouloir faire souffrir les danseurs grâce à des pseudos réflexions kinésiologiques. Un danseur classique, c’est évident souffre et il apprend à dompter la souffrance tout au long de sa carrière… Il y a des corps qui sont fait pour ce métier et d’autres qui ne le sont pas.
Si on efface l’en dehors, pourquoi ne pas retirer les pointes aussi, car cela détruit les métatarses, les orteils etc... et c’est plutôt inhumain!
De plus l'en dehors exprime la sensualité dans la danse clasique, un certain abandon, un esprit charnel, cela a une signification. Ce n'est pas juste pour faire beau!
Dernière édition par Lulu le Lun Oct 10, 2011 11:58 pm; édité 1 fois |
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Malixia
Inscrit le: 28 Jan 2008 Messages: 375
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Posté le: Lun Oct 10, 2011 11:49 pm Sujet du message: |
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Ai-je parlé de pieds en parallèle ?
Je ne remets pas en cause l'apprentissage de la douleur inhérente à toute carrière de danseur, bien au contraire, je parle simplement d'une tentative d'amélioration de la santé de ces sportifs de haut niveau. Je ne suis pas certaine que ce soit une idée loufoque que de vouloir atténuer les problèmes de hanches, récurrents et ô combien handicapants pour une ballerine ! Quant à l'aspect visuel, franchement, il n'est pas flagrant et à bien chercher, il y aurait autre chose à retravailler avant ceci.
Une telle sacralisation de la douleur comme condition indispensable à une lumineuse carrière de danseurs, au détriment d'une donnée aussi importante que la santé, cela me laisse pantoise.
Doit-on interdire les embouts nouvelle génération et revenir aux morceaux de viande crue sous prétexte que l'on ne ressent plus guère de douleurs en montant sur pointes ?
(je ne parlerai pas de ce "soit disant préserver leurs corps" que vous assénez avec un mépris incroyable... il est vrai que ce n'est rien d'autre que l'outil principal d'un danseur, guère important en somme)
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 12:08 am Sujet du message: |
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Malixia a écrit: |
Une telle sacralisation de la douleur comme condition indispensable à une lumineuse carrière de danseurs, au détriment d'une donnée aussi importante que la santé, cela me laisse pantoise. |
Mais c'est cela aussi être danseur, c'est transcender la douleur. Une certaine souffrance peu devenir plaisir. Des centaines d'artistes dans le monde dansent en dehors sans pour autant finir dans une chaise roulante...
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 12:17 am Sujet du message: |
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Malixia a écrit: |
Je ne suis pas certaine que ce soit une idée loufoque que de vouloir atténuer les problèmes de hanches, récurrents et ô combien handicapants pour une ballerine ! Quant à l'aspect visuel, franchement, il n'est pas flagrant et à bien chercher, il y aurait autre chose à retravailler avant ceci. |
Mais si une ballerine a de graves problèmes de hanche c'est peut-être aussi du à un mauvais entrainement, un mauvais suivi médical ou parfois des conditions physiques qui ne sont pas faites pour une telle carrière.
Si c'est un aspect visuel qui pour vous n'est pas flagrant, il a l'air assez important pour de nombreuses autres compagnies dans le monde. Pour qui l'en dehors semble être une des composantes les plus remarquables du langage classique!
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Lulu
Inscrit le: 13 Déc 2010 Messages: 212
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 12:33 am Sujet du message: |
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Et si vous suivez le lien que la personne a mis en commentaire sous la vidéo, vous avez même droit, miracle, au ballet intégral
De mon côté, beaucoup de plaisir hier soir. Il faudrait presque tous les citer, ces danseurs et danseuses merveilleux ; vous l'avez largement fait. Pour ma part, j'étais tombé amoureux de Lopatin lors de son Basilio avec Krysanova et de son Jérôme à Garnier en mai dernier ; sa prestation d'hier n'a que renforcé mon admiration pour ce danseur, que je trouve d'une fraîcheur jubilatoire. Et Krysanova... c'est hallucinant, cette hargne redoublée qu'elle a mis dans ses fouettés juste après un petit "déséquilibre" au milieu de sa série. Je ne dis pas que c'est le style de danse que j'apprécierais de voir à longueur de saison, mais ces rediffusions sont tout de même une opportunité d'admirer une compagnie qui joue à fond la carte de l'énergie et du plaisir communicatif. Je n'ai pas boudé le mien.
Il faut avouer qu'après un Bruckner surnaturel la veille à Pleyel par Abbado, le couple Pugni-Drigo a le don de nous ramener sur terre. L'orchestre et son chef ont beau en faire beaucoup par moment dans le pompier, j'ai trouvé que globalement, c'était très digeste, avec des bois à saluer particulièrement.
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Sarra
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 275
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 6:10 am Sujet du message: |
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Sophia a écrit: |
(...) happy end inattendu et stylistiquement incongru, beaucoup moins Disney que Soviet revival (la défaite du méchant clergé autoritaire et la victoire du peuple et des purs - c'est de fait bien dans l'esprit de Hugo le manichéen [souligné par le rédacteur de ce message], romancier préféré des communistes* en passant |
Tout à fait. Le "happy end" est bien dans l'esprit -manichéen- de Victor Hugo. Simplement, Victor n'avait pas tous ses esprits quand Hugo a terminé Notre-Dame de Paris non par une happy end mais par une fin moins heureuse...
"Victor Hugo ? Lequel ?" Si Henri Guillemin (dans le petit livre connu de tout lycéen) ne savait pas très bien qui mettre sous le nom de Hugo : de 1829 à 1885*, bien des dates, autant d'hommes, vous, Sophia, savez assurément ce qui est "dans son esprit" -dans son esprit manichéen...*
Mais tant de science en littérature jette pourtant comme un doute sur celle qui sera à l'ouvrage plus bas dans le texte, question danse... (Nos yeux un peu stupéfaits en viennent à se demander si l'accrocheuse Lulu* n'aurait pas -en passant- retenu tout un pan de la robe royale, sous lequel la reine apparaîtrait comme Dieu l'a faite... )
* "Quels sont vos personnages de romans préférés ? - Gil Blas, Julien Sorel, Mme Arnoux, Michel Vigaud, Pavel Kortchaguine". Interview de Louis Aragon. Que des personnages de V. Hugo en effet -surtout le dernier.
* Lithographie de Devéria, Brooklyn Museum. Photographie de Nadar (source : Wikipédia).
* Je vous accorde que les 1486 pages des Misérables sont parfaitement manichéennes : 743 noires (rien de sensé à discerner !), 743 blanches (le vide du désert !), pas une seule page grise à lire raisonnablement ! Au fond c'est vite expédié, ce manichéisme-là.
Et Mgr Myriel, qu'est-ce qu'il est méchant clergé ! D'un autoritaire, avec ça !
P.-S. du 12/10. Ajout de la référence d'un livre évoqué ci-dessus sans autres détails :
Henri Guillemin, Hugo, Éditions du Seuil, coll. "Écrivains de toujours", Paris, septembre 1994 (réédition -avec bibliographie mise à jour, anthologie augmentée et remaniée- de : H. Guillemin, Hugo par lui-même, Seuil, premier titre de la collection "Écrivains de toujours", Paris, 1951) ; 222 pages, 87 illustrations N & B et couleurs. 8,55 € à ce jour.
Et aussi, trousse de première urgence sur le sujet Hugo : Victor Hugo dans Wikipédia.
*À laquelle, pour le cas -après tout non a priori impossible !- où "Lulu" serait la personne que ce pseudonyme (ajouté à quelques autres détails) laisse phonétiquement entendre..., j'ose faire part de ma respectueuse admiration. Et si "Lulu" n'est pas "Loulou" -ce qui n'est pas impossible non plus -, le respect ne sera pas moindre pour une voix dont la pugnacité appuyée sur une très riche expérience force au débat...
Dernière édition par Sarra le Ven Oct 14, 2011 3:59 pm; édité 2 fois |
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Pink Lady
Inscrit le: 18 Nov 2010 Messages: 307
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 9:20 am Sujet du message: |
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Lulu a écrit: |
Si les compagnies étaient vraiment préoccupées au plus au point par la santé de leurs artistes, ils la suivraient autrement que ce qu’ils font à l’heure actuelle. Yoga, pilâtes, méditation, suivie psychologique, vrai établissement de santé et de remise en forme,etc... dans les théâtres ou les studios de répétitions seraient d’abord plus efficaces que de prétendre ne pas vouloir faire souffrir les danseurs grâce à des pseudos réflexions kinésiologiques |
Si les "pseudos réflexions kinésiologiques" (sic) évoquées par Malixia me semblent essentielles, un danseur passant beaucoup plus de temps à la barre qu'à pratiquer n'importe quel autre sport, les compagnies n'ont pas attendu vos réflexions pour mettre en place les enseignements parallèles dont vous parlez. Pilates, yoga, aérobic, fitness, nutrition, psychologues de la danse, consultants du sport, physiothérapeutes et masseurs, partenariats avec des clubs de gym et des centres de bien-être etc. font déjà partie du quotidien deS compagnieS anglaiseS, et sans doute de celles de nombreux pays. A titre d'exemple, le Royal Ballet a fait un grand coup l'année dernière en engageant Patrick Rump, un thérapeute du sport qui travaillait auparavant à la Forsythe Company, et dont les danseurs parlent comme d'un magicien. Les fréquents projets de recherche menés avec des universités britanniques contribuent également à avancer sur le sujet.
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Ambrine
Inscrit le: 10 Déc 2008 Messages: 297
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 1:57 pm Sujet du message: |
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Citation: |
... qui vise moins l'émotion (il n'y a pas une once d'émotion ...
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Sophia il est clair qu'on ne ressent visiblemement pas tous la même chose. Tout comme Monica, j'ai été émue à l'extrême par Maria Alexandrova, en ce qui me concerne au moment de sa condamnation, d'abord droite et fière puis cheveux détachés, regard défait, désespérée.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 3:58 pm Sujet du message: |
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olivier a écrit: |
Je préfère poster ici, plutôt qu'à la suite du fil réservé au Bolchoi/Marisnky. En fait, j'ai vu dimanche "La Esmeralda", grâce aux rediffusions live de spectacles du Bolchoi organisés dans plusieurs salles de cinéma depuis peu.
L'œuvre bénéficie de somptueux décors et costumes, une opulence chatoyante qui suscite le bonheur des yeux. Chacun jugera si une telle inflation de moyens est véritablement indispensable. Après tout, les productions de l'époque soviétique peuvent encore provoquer le plaisir, malgré un look frugal et spartiate.
L'oeuvre elle-même offre la part belle aux solistes, et même plutôt à la soliste, en l'occurrence Maria Alexandrova, souveraine, pleine de fougue, d'allant et d'élan, et qui exécute admirablement une partition assez virtuose.
L'autre rôle féminin (Fleur-deLys) est tenue par Mlle Krysanova, fine technicienne, réalisant des fouettés impeccables de réalisation, même si, en comparaison la danseuse montre un peu moins de maturité que Mlle Alexandrova (j'ai cru comprendre que Krysanova était une jeune pousse appelée à grand avenir au sein de la troupe).
En ce qui concerne le travail de reconstitution de l'œuvre, lors de l'entracte les deux créateurs donnaient quelques précisions, que j'ai écoutées plutôt distraitement à vrai dire. Ceux-ci expliquaient notamment avoir fait le choix de préserver autant que possible l'œuvre originelle, par respect pour Petipa, lui-même respectueux des œuvres d'autrui. Ils reconnaissaient cependant avoir voulu profiter du second acte pour mettre en valeur les interprètes du Bolchoi, en accentuant le côté spectaculaire du pas des corbeilles et du pas de six - en plus du pas de Diane et Actéon incorporé à l'œuvre.
Pour le pas de six, d'ailleurs, ce prestige technique s'accordait mal au développement dramatique, puisque Esmeralda était alors censée éprouver de la tristesse devant le mariage de son amant avec une autre. On perdait un peu cette vraisemblance du récit qui aurait pu conduire à un moment d'intensité tragique et d'émotion retenue comme la variation de Nikiya lors du second acte de la Bayadère. |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mar Oct 11, 2011 4:33 pm Sujet du message: |
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@Ambrine : par absence d'émotion, je voulais dire que le drame était tout de même passablement étouffé par le spectacle visuel grandiose qu'offre le ballet et par la virtuosité chorégraphique qu'il met en avant, notamment dans l'acte II (effectivement, on est loin de La Bayadère malgré un schéma identique). La fin heureuse ne me gêne pas, même si elle détourne celle, malheureuse, du roman de Hugo (ces "petits arrangements" ne sont pas une complète nouveauté), mais paraît tout de même très artificielle et plaquée dans sa naïveté. Cela étant dit, je ne conçois pas ce défaut d'émotion comme un reproche. Esmeralda n'est certes pas du même niveau que Giselle, mais la beauté de la danse et des interprètes - et avec Alexandrova en particulier, il y a de quoi être ébloui - suffit à me procurer joie et plaisir - qui sont aussi des formes d'émotion. En fait, je ne demande pas forcément davantage au ballet, tout au moins à ce type de ballet.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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