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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Sam Avr 16, 2011 8:40 am Sujet du message: |
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j'ai hâte de revoir ce ballet, ne serait ce que parce que c'est l'une des plus plus belles partitions dans l'histoire du ballet. Haydn, vous qui avez une oreille acérée, dites nous ce qui s'opère dans la fosse?
A part cela, j'ai toujours trouvé qu'il y avait quelques incohérences dramatiques dans la version de Noureev qui ne facilitent pas forcément la compréhension de l'action, une version qui - comme celle de MacMillan- doit beaucoup à l'oeuvre originale créée par Lavrovsky à Leningrad et qui reste, à mon sens inégalée. Je regrette que le Mariinsky ait renoncé à la produire cet été à Londres.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Sam Avr 16, 2011 7:27 pm Sujet du message: |
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En ce qui concerne l'orchestre, le soir de la Première, il était excellent et, à moins de vouloir jouer à tout prix les Beckmesser, il n'y avait pas grand chose à redire. Les cuivres notamment étaient d'une justesse parfaite, cela mérite d'être souligné. Vello Pähn a pris des tempi un peu plus allants que d'ordinaire à l'ONP me semble-t-il, ce qui est plutôt une bonne initiative.
Lors de la seconde représentation, le 14/04, j'ai été moins enthousiasmé, les cordes n'étaient aussi homogènes, et il y a eu également un peu de relâchement du côté de la "soufflante"...
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 12:05 am Sujet du message: |
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Emmanuel Thibault !!!
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 1:37 am Sujet du message: |
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Et oui, Thibault, plus applaudi ce soir que le couple principal, a encore "cassé la baraque" en Mercutio... C'est incroyable, mais six ans après sa prise de rôle (il avait notamment dansé le soir - mémorable - des adieux d'Elisabeth Maurin), je ne vois pas chez lui une quelconque baisse de régime tant sur le plan de la virtuosité et de la musicalité que sur celui de la présence scénique et de la "vis comica". Son Mercutio est absolument formidable, au point qu'on se dit que c'est lui, d'une certaine manière, le héros du drame de Noureev (celui-ci aimait d'ailleurs danser le rôle à l'occasion). Pour être juste et ne pas sombrer dans la balletomanie de base, le trio de "copains", Roméo (Magnenet) / Mercutio (Thibault) / Benvolio (très bon Saïz dans un rôle qui peut se révéler assez terne), confronté à la noirceur bien rendue de Tybalt (Bullion), était lui-même excellent et particulièrement à l'unisson dans les différents tableaux. Vive les seconds rôles!
Pour le reste, cette distribution, que je découvrais, ne m'attirait guère sur le papier, je dois l'avouer. J'ai cependant été agréablement surprise par Florian Magnenet en Roméo. Certes, il ne déploie pas le même niveau de danse que Mathieu Ganio (les réceptions sont parfois lourdes, les tours pas toujours bien finis, les pieds se croisent à l'occasion de manière approximative, sachant que la chorégraphie de Noureev n'est pas non plus une sinécure), il n'a pas non plus le même rayonnement que l'étoile (que j'ai trouvé très en forme lors de la première, dans un rôle qui lui est naturellement destiné), mais il se tire très honorablement de ce rôle dans lequel il ne fait que débuter, en dépit d'un troisième acte qu'on peut juger plus décevant sur le plan dramatique. Dès la première variation, bien enlevée, il campe un jeune homme fougueux dont la joie et l'élan vital sont bien rendus dans les scènes collectives qui suivent. Le combat avec Tybalt (Bullion, toujours très juste dans le rôle du héros froid et calculateur) dégage une force physique et dramatique qui manquait un peu lors de la première. Ce qui pèche en revanche, et de manière notable, ce sont les pas de deux avec Juliette, qui manquent tous de fluidité et d'aisance (la taille est une gêne dans cette chorégraphie alambiquée, il faut quand même le dire), le sommet étant atteint par le duo qui ouvre le troisième acte, particulièrement douloureux, alors qu'il devrait constituer une sorte d'acmé dramatique. Yannick Bittencourt, un Pâris très élégant qui nous offre une danse magnifiquement articulée, connaît les mêmes soucis que son collègue dans le pas de deux du bal. Agnès Letestu est de son côté une Juliette à contre-emploi - qui peut le nier? -, mais les contre-emplois existent aussi pour être dépassés. Je n'ai pas pour autant été convaincue, et encore moins émue, par son jeu, très réfléchi, naturaliste mais manquant de naturel et de charme (ça compte!), ni surtout par sa danse (ce qu'on admire quand le reste n'y est pas autant qu'on l'aimerait), loin du brio et de l'élan de Laetitia Pujol qui semblait survoler la chorégraphie, au propre comme au figuré, et savait mettre sa virtuosité au service du drame (qu'on aime ou pas son jeu, très appuyé, très théâtral, mais au fond beaucoup plus naturel). La scène avec les amies nous cueille à froid, donnant l'impression de voir une mère avec ses filles! Lors de la mort de Tybalt, on se dit simplement qu'elle aurait pu être une excellente Lady Capulet dans les versions Lavrovsky ou Mac Millan! Par-delà les soucis techniques dans le partenariat , je n'ai pas non plus perçu une osmose particulière entre les deux héros, même si la distribution de première n'était pas un modèle absolu à cet égard (mais ils étaient tellement merveilleux l'un et l'autre qu'on oubliait ce petit manque). Bref, il ne s'agit pas de prôner le jeunisme à tout prix (quoique), je sais me souvenir aussi d'Elisabeth Maurin dans le rôle, encore si juvénile et émouvante à l'âge de la retraite (et d'autres encore...), mais je trouve un peu dommage qu'avec tant de beaux danseurs capables, contraints à faire tapisserie dans des rôles mineurs (Grinsztajn en Rosaline ce soir, il ne s'agit pas de promouvoir tout le monde, mais c'est un peu décourageant!), on se retrouve avec une distribution aussi décalée par rapport au rôle et à tout le reste.
Enfin, pour répliquer à Frédéric sur les différentes versions de RetJ (que je ne connais pas toutes!) : de la version Lavrovsky, fondatrice, essentielle bien sûr, je dirais qu'elle est sans doute inégalée sur le plan purement dramatique, mais sur le plan du spectacle en revanche, sans jouer au critique anglais sûr de lui-même et de son MacMillan (génial il est vrai), difficile de s'en satisfaire à tous égards après les MacMillan et autres Noureev... Temps soviétique oblige, l'histoire est très lisible chez Lavrovsky, alors que la version Noureev est parfois confuse dans sa mise en scène (je pense en particulier à l'histoire de la fausse Juliette), a fortiori pour qui ne connaît pas bien la trame. De Lavrovsky, je retiens en tout cas deux scènes, à la fois déchirantes et sublimes, le lamento de Lady Capulet et le final, incomparable à mon sens. Mais le bal chez les Capulet et le personnage de Mercutio sont les trouvailles de génie de la version Noureev. Une version passionnante, agrémentée à Paris d'une magnifique scénographie, mais dont la chorégraphie exige vraiment des danseurs au sommet techniquement, sans quoi elle paraît bien triviale et longuette, ce fut le cas ce soir...
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 1:17 pm Sujet du message: |
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tout à fait d'accord Sophia, le rôle de Lady Capulet est d'une force incroyable dans la version Lavrovsky et évidemment le final est poignant. Mais comme vous soulignez, tout coule de source chez Lavrovsky, au plus près du drame shakespearien. Cette version fondatrice reste ma préférée devant la version MacMillan. Je n'ai pas revu la version Noureev depuis... longtemps donc je me réjouis de la retrouver avec un oeil neuf ou presque...
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Joël
Inscrit le: 11 Avr 2010 Messages: 112
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 1:42 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Agnès Letestu est de son côté une Juliette à contre-emploi - qui peut le nier? |
J'avais un a priori négatif, n'ayant pas eu souvent l'occasion de la voir danser et gardant un assez mauvais souvenir de sa Kaguyahime, mais j'ai été agréablement surpris par son interprétation. Les expressions sur son visage étaient plus retenues que celles de L. Pujol, mais à mon avis elles n'exprimaient pas moins d'émotions.
sophia a écrit: |
mais je trouve un peu dommage qu'avec tant de beaux danseurs capables, contraints à faire tapisserie dans des rôles mineurs (Grinsztajn en Rosaline ce soir, il ne s'agit pas de promouvoir tout le monde, mais c'est un peu décourageant!), on se retrouve avec une distribution aussi décalée par rapport au rôle et à tout le reste.
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Le soir de la première, Myriam Ould-Braham faisait tout sauf tapisserie dans le rôle de Rosaline !
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 2:26 pm Sujet du message: |
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Certes, mais le rôle n'est quand même pas très valorisant (dans la pièce non plus, cela dit), sans compter qu'elle disparaît après l'acte I. Pâris, malgré tout, est beaucoup mieux loti dans la chorégraphie de Noureev (et les garçons de manière plus générale, car pour les filles, sauf à être Juliette...).
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Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 3:58 pm Sujet du message: |
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Il me semble que que Mlle Ciaravola s'est fait mal au pied hier soir...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 4:21 pm Sujet du message: |
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Isabelle Ciaravola a dansé hier après midi en tout cas.
Je n'ai en tout cas aucune confirmation de cette information, et si, par malheur elle est vraie, j'espère que Mlle Ciaravola pourra assurer sa seconde représentation prévue mardi.
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france
Inscrit le: 03 Fév 2011 Messages: 29
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 8:43 pm Sujet du message: |
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Après avoir lu vos messages, j'ai tenté ma chance cet après-midi au guichet de Bastille. En me présentant une heure avant le spectacle, j'ai pu avoir une place à 10€ dans la première galerie qui m'a paru remarquablement bien placée pour ce prix.
J'ai ainsi assisté à ce Roméo et Juliette avec Mathieu Ganio et Laetitia Pujol, mais aussi Mathias Hermann en Mercutio et Yann Saïz (qui remplaçait Stéphane Phavorin) en Tybalt. J'ai été emporté par l'histoire, la musique et les interprètes. Les "feuilles de vigne" et "string" décrits plus haut m'ont fait sourire. Mais celle qui illuminait ce spectacle a été, me semble-t-il Laetitia Pujol qui était une très belle Juliette et formait avec Matthieu Ganio un très beau couple. Matthiais Heymann m'a également impressionné.
Je n'ai regretté qu'une chose : que le rideau se baisse alors que tout le monde saluait le couple principal ce qui a tourné court, trop rapidement à mon goût, aux applaudissements.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 9:06 pm Sujet du message: |
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Profitez-en, la saison prochaine, la même place sera à 20 € pour Cendrillon.
Et effectivement, il reste apparemment chaque soir des places libres. Évidemment, il ne faut pas être trop exigeant, mais on trouve.
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Bernard45
Inscrit le: 06 Avr 2008 Messages: 498 Localisation: Orléans
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 9:08 pm Sujet du message: |
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J'y étais aussi cet après-midi.
On a dit ici beaucoup de bien de Stéphane Bullion en Tybalt, mais Yann Saïz a été vraiment exceptionnel. Il a d'ailleurs été beaucoup applaudi. Il ira loin, celui-là.
Je confirme que le couple Pujol / Ganio est excellent. J'ai été vraiment impressionné par la douleur exprimée par L. Pujol devant la mort de Tybalt. Un grand moment d'émotion.
M. Ould Braham ne passe décidément pas inaperçue, même dans un rôle quelque peu secondaire. Sa prise de rôle en Juliette devrait valoir le déplacement.
A part cela, j'avais devant moi une maman et ses 2 enfants (je présume), âgés d'environ 9 et 7 ans. La petite n'a pas cessé de bouger. C'était des places à 74 € ! Il y en a qui ont du fric !
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 9:19 pm Sujet du message: |
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J'ai vu Yann Saïz en Benvolio jeudi dernier, et je l'avais trouvé absolument remarquable aussi. Yann Saïz est quelqu'un qui possédait un potentiel de Premier danseur, voire plus, mais dont la carrière a été compromise par une blessure malheureuse, survenue peut de temps avant un concours qui lui aurait été certainement favorable. Il avait, auparavant, en tant que sujet, déjà interprété de nombreux rôles de premier plan. Et surtout, c'est un danseur qui a un tempérament scénique fort, jamais fade ou lisse.
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