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haydn Site Admin
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Posté le: Jeu Déc 16, 2004 3:16 pm Sujet du message: |
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Dans le dernier numéro du Nouvel Observateur, Raphaël de Gubernatis, qui a d'ordinaire la dent dure et la critique facile, encense avant même de l'avoir vu le nouveau spectacle Brown-Lancelot-Forsythe :
Citation: |
Le ballet de l'Opéra de Paris a osé un parcours aussi vertigineux qu'éblouissant. Et alors que les programmes y sont d'ordinaire mal composés, celui-ci est d'une audace et d'un raffinement esthétique que l'on ne se risquait plus à espérer. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Sam Déc 18, 2004 2:50 am Sujet du message: |
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Premières impression du spectacle Lancelot - Brown - Forsythe.
Kader Belarbi a réalisé une très belle performance dans Bach-Suite 2, pleine de finesse, de poésie et d'imagination. Il a réussi a rendre vivante cette chorégraphie originellement écrite par Francine Lancelot pour Rudolf Nouréev, que personnellement j'avais trouvée jusqu'à présent plutôt ennuyeuse. Et là, j'ai vraiment changé d'avis grâce à la virtuosité de M. Belarbi, qui a apporter sa touche personnelle à l'oeuvre - qui laisse place à l'improvisation - d'où le titre légèrement modifié de Bach-Suite 2. Lorsque Nicolas Paul l'interprétera, en seconde distribution, elle deviendra Bach-Suite 3 (mais la musique demeure toujours celle de la Suite pour violoncelle solo n°3 de Jean-Sébastien Bach, ne nous égarons pas!).
En tout cas, les partisans de Kader Belarbi étaient venus en masse, et il a été salué par un véritable tonnerre d'applaudissements. A noter que le violoncelliste baroque Christophe Coin a fourni un accompagnement musical de très bonne qualité.
Suivait la reprise de Glacial Decoy, de Trisha Brown, entré l'an passé au répertoire de l'Opéra de Paris. On regrettera l'absence de Miteki Kudo, qui avait fait merveille dans cet ouvrage, mais Géraldine Wiart a sur prendre avec panache la relève. C'est elle qui a tenu la représentation aux bouts de ses bras et de ses pieds, intense, inspirée, renouvellant l'intérêt d'une pièce tout de même assez datée, au "modernisme" supposé mais qui renverrait plutôt à Mary Wigman et aux années 40, s'il n'y avait le décor constitué par la projection d'une série de diapositives réalisées par Robert Rauschenberg. Avec ses partenaires, Muriel Zusperreguy, Béatrice Martel et Aurélia Bellet, Mlle Wiart formait un ensemble homogène et efficace. A noter que cette année, c'est Alice Renavand qui est chargé de la fugace apparition de la cinquième jeune femme en blanc.
Après Glacial Decoy venait la création attendue d'O zlozony / O composite, toujours de Trisha Brown, sur une musique de Laurie Anderson. Tant la chorégraphie que la partition musicale m'ont paru extrêmement complaisantes, cherchant le succès facile, succès d'ailleurs obtenu, le public de Garnier ayant réservé un triomphe à Trisha Brown.
La musique gentillette de Laurie Anderson illustre de manière un peu servile le poème de Czeslaw Milosz qui lui sert de prétexte, recourant aux procédés éculés de l'imitation des bruits naturels (chants d'oiseaux) et de la Tonmalerei. L'on cherche manifestement à flatter l'auditeur-spectateur, en évitant tout ce qui pourrait lui choquer l'oreille. Il en va de même pour la chorégraphie, qui ménage délibérément la sensibilité des plus farouches...
Renascence, poème d'Edna St. Vincent Millay, sert d'alibi intellectuel à cette oeuvre gentiment "planante", où les trois interprètes en costume blanc évoluent sur un fond de ciel étoilé. L'intention de Trisha Brown était d'associer chaque lettre de l'alphabet à une figure chorégraphique précise, la succession de ces figures étant censée reconstituer les dix premiers vers de Renascence. Le procédé semble quelque peu fumeux, et il serait surprennant que le public puisse vraiment se faire ainsi une représentation mentale de l'oeuvre littéraire, à la seule vue de sa traduction dans le langage de signes imaginé par Trisha Brown. Tout ceci est bien trop policé pour dégager une émotion réelle, et on nage en plein "Politically correct". Il y a fort à parier cependant que la presse sera unanime ou presque pour encenser cet O zlozony / O composite si consensuel.
Trisha Brown peut en tout cas remercier ses interprètes, Aurélie Dupont, Nicolas Le Riche et Manuel Legris, qui ont réalisé un travail époustouflant, tout en finesse et en musicalité, qui a en grande partie sauvé O zlozony / O composite. Aurélie Dupont est merveilleuse de lyrisme et de poésie, sa gestuelle est d'une extrême fluidité, et c'est véritablement elle la reine de cette soirée. Dorothée Gilbert, qui tiendra le rôle dans la seconde distribution, aura fort à faire pour s'imposer dans un ouvrage situé a priori aux antipodes de ses prédispositions naturelles, et si elle y parvient, alors, on ne pourra que s'incliner devant son talent d'artiste.
Pas. parts, de William Forsythe, clôturait cette soirée. L'ouvrage, créé à l'Opéra de Paris en 1999, n'a rien de révolutionnaire non plus, et demeure d'une facture très sage. La chorégraphie, certes empreinte de quelques touches de modernité, fait tout de même largement appel aux figures de rhétorique du ballet classique. Elle n'en n'est pas moins diablement efficace, et toujours plaisante à regarder, d'autant qu'elle s'accorde bien avec la musique de Thom Willems, qui fournit un canevas solide à la danse.
Si Laure Muret avait remplacé Eleonora Abbagnato lors de la répétition générale, c'est bien la blonde sicilienne qui a tenu avec brio son rôle lors de la première. Avec un Jérémie Bélingard qui, après une longue absence, nous est revenu dans une forme olympique, elle a composé un pas de deux d'anthologie. A vrai dire, M. Bélingard fut si impressionnant qu'il en aurait presque éclipsé le reste de la distribution, pourtant d'excellent niveau. Wilfried Romoli, égal à lui même, fait toujours montre de ses exceptionnels dons d'acteur, et parvient à donner un vrai sens théâtral à un solo qui relevait a priori de la technique pure. Là aussi, un vrai régal, et M. Romoli a encore une fois prouvé qu'il était l'un des danseurs les plus expressifs et les plus sensibles du corps de ballet. Ces louanges pourraient aussi s'appliquer à sa partenaire dans le pas de deux, Céline Talon, avec qui il forme à la scène un couple idéal.
Aurélien Houette, à qui l'on avait confié l'une des parties les plus importantes de l'ouvrage de Forsythe -un chorégraphe qui lui convient particulièrement bien, n'a pas déçu les espoirs que la Direction du Ballet de l'Opéra de Paris a ainsi placés en lui. Dynamique, impliqué dans son rôle, il semble marcher dans les traces de W. Romoli. Certes il n'a certes pas encore acquis toute la souveraine maîtrise de son ainé, mais il paraît en tout cas être sur la meilleure voie pour y parvenir.
Soulignons aussi le retour en forme confirmé de Karl Paquette, qui a surtout séduit dans le duo qu'il a dansé avec Delphine Moussin.
Chez les dames, coup de chapeau à Stéphanie Romberg, qui a fait preuve de beaucoup d'autorité, de présence scénique et de sûreté technique.
Dorothée Gilbert n'a quant à elle qu'une partie d'importance moindre dans Pas. parts, mais elle a tenu sa place avec discrétion et efficacité. De toutes façons, en ce qui la concerne, ce n'est pas ici que son public l'attend. Pour elle, le grand rendez-vous sera le mardi 21 décembre, lorsqu'elle abordera en soliste O zlozony / O composite.
Dernière édition par haydn le Sam Déc 18, 2004 3:40 pm; édité 4 fois |
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haydn Site Admin
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elise
Inscrit le: 29 Sep 2004 Messages: 150
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Posté le: Sam Déc 18, 2004 10:21 pm Sujet du message: |
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J'étais également à la Première de Lancelot/ Brown/ Forsythe vendredi soir
Beaucoup d'américains , peu de fidèles, beaucoup d'invités
Je n'ai toujours pas saisi la cohérence du programme, qui peut m'aider ??
Pour ma part , je retiens de la soirée la superbe interprétation de BELARBI, dans la droite ligne des directives initiales de Lancelot et dans toute la richesse du personnage BELARBI pour ce qui est de sa libre interprétation
je dois dire que je regrette tellement que MARTINEZ ait été déprogrammé
cela nous aurait donné l'occasion d'apprécier l'Etoile avec des nouveaux codes
BELARBI comprend ce qu'il nous offre bien audelà des pas eux mêmes , c'sst un Artiste ( un chorégraphe je ne sais pas bien)
Sa noblesse est reconnaissable entre toutes , notamment dans ce type de pièce et son départ laissera un vide terrible pour le Ballet
Les deux pièces de BROWN ne m'ont que peu émue, j'étais décue bien sur de ne pas l'être et un peu en colère comme quand un désir n'est pas satisfait
Pour Glacial Decoy, la gestuelle de Miteki KUDO envahissait mon présent , l'évanescance, le charme, la finesse du jeu de la danseuse reste très vivant , Glacil Decoy m' a je dois dire semblé parfaitement dénaturé hier soir ,
et malgré tout ce que j'ai pû lire de laudatif sur Melle WIART sur ce forum de la Belle , je n'ai vraiment pas été convaincue, d'ailleurs cela fait longtemps qu'elle est ce qu'elle est .
Elle ont pour moi ( Melles Wiart et Zusperreguy) lé mérite de l'alternance des distributions dans des repertoires très diffrents sur les mêmes 15 jours mais cela s'arrête là ,
Malgré l'absence totale de musique, un rythme existe bien , l'idée, l'atmosphère sont plutot calmes , belles , la pièce ne m'a pas paru dater ( crée il y a plus de 20 ans ) ,
Quant à la création O Composite , si ce n'est le charme, la beauté, la conscience gestuelle d'Aurélie DUPONT , je passerai très vite sur cette pièce .
Une création avec 3 Danseurs quand le Ballet comporte près de 150 danseurs !!!
Quels appuis financiers pour cette création ,
Même LEGRIS qui possède une intelligence scénique très affirmée aussi bien dans le répertoire classique que plus contemporain m' a semblé éprouvé une vraie difficulté à y croire, à faire exister le ballet
Comme j'ai bien enregistré les directives du forum , il n'est pas possible de rendre compte de la prestation de Le Riche
Ni les costumes faussement travaillés et desservant plutot les danseurs, ni la musique banale dans sa recherche ne m'ont convaicue
Fort heureusement les 3 Etoiles étaient heureux lorsque nous les avons applaudi cette fois ci pour eux mêmes
La chorégraphe est apparue plusieurs fois sur scène , parfois même occupant avec son équipe le premier rang de la scène ,des vilains " hous"
lui ont été adressés mais les applaudissemnts ont fini par l'emporter et par s'installer, tant mieux pour les Danseurs
Reste donc Pas / Parts de Forsytheje dirai en synthèse que la création est nettement au dessus de ce qu'il nous a été présenté ,
J'ai tellement bien enregistré les fameuses directives concernant le physique des danseurs, que je dirai juste quelques mots sur celles qui
ont servi la chorégraphe : Melles Aubin , Talon sublime , Moussin au sommet ,
Dans une autre mesure: Melles Gilbert et Mallem
_________________ elise
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libellule
Inscrit le: 06 Jan 2004 Messages: 134 Localisation: pays-bas
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Posté le: Sam Déc 18, 2004 10:55 pm Sujet du message: |
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des photos de ces pièces sont visibles sur www.enguerand.com
_________________ libellule
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Sam Déc 18, 2004 11:37 pm Sujet du message: |
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Aujourd'hui, le Dansomaniaque a cédé la plume à la Fée des lilas, qui signe la critique "officielle", qui est accessible en cliquant ICI, ou comme toujours, par la rubrique "critiques" de
www.dansomanie.net
Ben oui, un peu de changement de temps en temps, ça met du sel dans la vie, et comme la Fée des lilas, elle n'était pas du tout, mais alors pas du tout d'accord avec moi en ce qui concerne O zlozony / O composite, vous pourrez ainsi avoir une vision différente des choses et confronter les avis!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Lun Déc 20, 2004 10:36 am Sujet du message: |
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A défaut de la critique de René Sirvin, le Figaro à mis en ligne le commentaire de l'Agence France-Presse sur le spectacle Brown - Forsythe - Lancelot :
Citation: |
La création pour trois danseurs -deux hommes et une femme- commandée par l'Opéra, est intitulée "O zlozony/O composite". Elle est enrichie d'une collaboration avec une figure de proue de la musique d'avant-garde new yorkaise, Laurie Anderson.
Cette dernière a composé une musique planante qui s'accompagne de la récitation d'un poème du Polonais Czeslaw Milosz "Ode à un oiseau", récité par sa compatriote et comédienne Agnieszka Wojtowics-Vosloo. |
La dépêche Afp reprise par le Figaro est consultable ICI
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Déc 20, 2004 8:26 pm Sujet du message: |
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René Sirvin y qualifie le corps de ballet de "meilleure troupe contemporaine de l'hexagone" !
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Déc 21, 2004 4:44 pm Sujet du message: |
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Critique de Joséphine Mulon dans La Croix de ce jour (malheureusement pas consultable en ligne). Louanges pour Trisha Brown, décidément très - trop? - consensuelle :
Citation: |
Une délicate partition alphabétique naît sur scène, un peu aléatoire, avec ses cercles, ses angles, ses boucles, ses lignes droites ou brisées... En fond de décor et porté par la musique de Laurie Anderson, une nuit d'étoiles noircie au fusain laisse rêveur.
"Le corps est la place ou toutes sortes de rêves peuvent éclore", avoue justement la chorégraphe américaine... Comment exprimerait-elle mieux l'émotion qui se dégage de ce O zlozony / O composite, inventée [sic] par son écriture très féminine, tout à la fois fluide et rigoureuse? |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mar Déc 21, 2004 5:31 pm Sujet du message: |
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"Son écriture féminine, tout à la fois fluide et rigoureuse"
Désolée, je ne peux pas m'en empêcher, mais y'a vraiment des journalistes à qui les lieux communs de la non-pensée ne font décidément pas peur! Si seulement c'était du deuxième degré...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Déc 22, 2004 1:38 am Sujet du message: |
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La représentation de ce soir revêtait un caractère un peu particulier : elle précède de très peu le concours de promotion, qui aura lieu dans deux jours, et avant de critiquer les danseurs, on a surtout envie de dire un gros m... à tout ceux qui vont devoir donner le maximum d'eux même pour essayer de décrocher le poste convoité.
Inutile de s'étendre longuement sur Bach-Suite 2, à nouveau exécutée par Kader Belarbi, et que nous avons déjà commenté. On notera simplement que les improvisations du soliste semblent varier un peu d'une représentation à l'autre, ce qui est fort bien venu. Techniquement, la performance de M. Belarbi était peut-être un tout petit peu moins aboutie que lors de la première, mais, dans la courante et la gigue, Kader Belarbi a réalisé des choses fort intéressante sur le plan du jeu de scène, au travers de marivaudages légers évoquant plus le siècle des lumières que les fastes du Versailles du Roi Soleil. Mais il s'agit de toutes façons d'un baroque de fantaisie, et non de la reconstitution minutieuse d'une chorégraphie de Pécourt ou de Feuillet. C'est probablement dans un esprit d'invention similaire que Nouréev avait lui-même abordé cette oeuvre, dont il fut l'initiateur.
Glacial Decoy a été plutot bien servi par les interprètes, Mlles Bance, Laffon, Martel, Bellet et Renavand. Béatrice Martel mérite des éloges particuliers pour son jeu sobre, dépouillé et vraiment émouvant.
La deuxième distribution d'O zlozony / O composite était fort attendue. Jéremie Bélingard et Yann Bridard ont semblé en retrait par rapport à leurs aînés de la première affiche, Manuel Legris et Nicolas Le Riche. Seuls des artitstes de génie pouvaient, à mon sens, sauver un tant soit peu O zlozony / O composite de l'ennui. Faire correctement son travail ne suffit pas ici, il faut aller bien au-delà pour parvenir à donner un sens à ce "gimmick". MM. Le Riche et Legris, ainsi que Mlle Dupont, pouvaient compter sur l'expérience acquise auprès de personnalités exceptionnelles tels Jiri Kylian, pour transcender l'ouvrage. Jéremy Bélingard et Yann Bridard ont fait de leur mieux, mais sans convaincre totalement - les magnifiques glissades de la Première sont passées à la trappe, par exemple. Des trois artistes de cette seconde distribution, Dorothée Gilbert s'est avérée la plus satisfaisante. Elle ne possède pas la musicalité, la fluidité de mouvement d'Aurélie Dupont, mais elle en est consciente et n'a pas cherché à la concurrencer sur ce terrain-ci. Mlle Gilbert a choisi le registre de la perfection froide, inquiétante, évitant ainsi à O zlozony / O composite de sombrer dans la mièvrerie ; de la sorte, l'angoisse naissait petit à petit chez le spectateur, insensiblement saisi d'une réelle émotion.
Pour être juste, signalons aussi que la seconde distribution n'a sans doute pas bénéficié des mêmes conditions de répétition que la première, avec stage à New York auprès de Trisha Brown ; la chorégraphe américaine a des exigences énormes vis à vis des interprètes, que seules des heures et des heures de labeur peuvent un tant soit peu parvenir à satisfaire. Mais O zlozony / O composite mérite-t-il vraiment un tel investissement?
Le plus beau moment de la soirée fut à nouveau Pas. / Part, de Forsythe. Si Jérémie Bélingard semblait, comme nous l'avons dit, un peu en retrait dans O zlozony / O composite, dans Pas. / Part, il fut absolument impérial, débordant d'énergie, de vitalité, et irréprochable sur le plan technique. Les autres interprètes étaient également à la hauteur de la tâche, que ce soit Mlle Abbagnato - qui excèle dans le répertoire contemporain -, Céline Talon, Natalie Aubin, Wilfried Romoli, Stéphanie Romberg. Karl Paquette confirme son retour en forme, tandis que l'on a plaisir a retrouver Hervé Moreau (après une longue absence consécutive à une blessure) dans un rôle autre que les Siegfried ou Albrecht dont il est traditionnellement l'attributaire.
Enfin, Aurélien Houette s'est à nouveau montré sous son meilleur jour, presque plus dynamique et libéré que lors de la première. Et ce n'est pas par hasard, si Pas./Part a de loin remporté les applaudissements les plus chaleureux.
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haydn Site Admin
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