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doudou
Inscrit le: 03 Mai 2005 Messages: 1139 Localisation: PARIS
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Delphinlille
Inscrit le: 02 Déc 2010 Messages: 3
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masha
Inscrit le: 08 Juil 2009 Messages: 162
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kreul
Inscrit le: 22 Avr 2006 Messages: 288
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julien
Inscrit le: 08 Déc 2007 Messages: 65
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Posté le: Ven Déc 03, 2010 12:41 am Sujet du message: |
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Quelques impressions sur le lac de ce soir... D'une part, un excellent corps de ballet. Des actes blancs superbes, parfaitement alignés, précis et délectables vus du 2ème balcon. Le corps de ballet est définitivement la star du lac.
Ensuite, la bonne surprise de la soirée vient d'Emlie Cozette, touchante, émouvante, techniquement interessante, précise dans ses placements, avec des ports de bras travaillés et vraiment "cygnesques". Il faut dire qu'Emilie Cozette ne me reserve que des bonnes surprises depuis presque 1 an, alors que je ne faisais pas du tout partie de son fan club à la base. Je trouve sa progression impressionnante et c'est un plaisir de venir la voir danser.
Stéphane Phavorin est un magnifique Rothbart, subtil et sombre dans son jeu de scène, excellent dans le pas de trois du 3ème acte, avec une danse souple, ample, généreuse et précise, servie par un bas du corps impressionnant de finesse et de force en même temps.
Karl Paquette ne m'a pas ébloui ce soir, c'est toujours propre et réglo sans plus, peu d'émotions transmises, juste une impression de travail accompli.
Enfin, mentions spéciales pour le pas de trois du premier acte, ou Myriam Ould Braham a été brillante, comme à l'acoutumée, et Ludmilla Pagliero toujours envoutante. Le pas de quatre des petits cygnes a été superbe et ovationné.
Une bien belle soirée, si ce n'est pour l'orchestre Colonne, enchainant fausses notes, tempis ramollis et sensation d'avoir un troupeau d'éléphants dans la fosse quand les cuivres donnent de la voix.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Ven Déc 03, 2010 4:57 pm Sujet du message: |
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Éléonore Guérineau dansera la Napolitaine le 15, le 21 et le 26 décembre.
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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masha
Inscrit le: 08 Juil 2009 Messages: 162
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masha
Inscrit le: 08 Juil 2009 Messages: 162
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Malixia
Inscrit le: 28 Jan 2008 Messages: 375
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Posté le: Lun Déc 06, 2010 4:15 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Éléonore Guérineau dansera la Napolitaine le 15, le 21 et le 26 décembre. |
Mathilde Froustey serait-elle à nouveau blessée ?
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cranberry
Inscrit le: 02 Nov 2009 Messages: 19
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1881
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Sam Déc 11, 2010 12:47 am Sujet du message: |
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Quelques mots sur le Lac des cygnes de Ludmila Pagliero, qui faisait l'événement ce soir, concurrençant la Première du spectacle Balanchine - Brown - Bausch, qui avait lieu en même temps au Palais Garnier. Il fallait choisir, ce fut difficile, mais bon, les débuts d'une danseuse en Odette / Odile, ça compte, dans une vie de balletomane...
Alors que j'attendais plutôt Mlle Pagliero en Cygne noir, c'est surtout son Odette qui m'a finalement convaincu, alors que le troisième avec le célèbre pas-de-deux / pas de trois Odile - Siegfried puis Rothbart, était plus laborieux.
Ludmila Pagliero abordait un rôle lourd, dans lequel elle s'expose forcément à la comparaison avec des danseuses plus expérimentées. Alors que dans Paquita, où elle s'était taillée un triomphe incontestable, Mlle Pagliero était apparue assez détendue, là, l'importance de l'enjeu l'a conduite à quelques excès de prudence, par ailleurs compréhensibles compte-tenu des circonstances.
Son Cygne blanc était soigné sur le plan technique ; du point de vue du travail des jambes et des pointes, Ludmila Pagliero a fort bien fait sien le style particulier et renommé de l'Opéra de Paris, ce qui est d'autant plus méritoire qu'elle a été formée à l'étranger.
Son partenaire, Christophe Duquenne, possède toujours ce style élégant et fluide qui a fait sa réputation au sein de la compagnie nationale. Sa batterie est nette, ses réceptions moelleuses, et la variation lente du second acte était bien réussie. Par ailleurs, le face-a-face avec l'excellent Rothbart de Yann Saïz, très expressif, n'était pas déséquilibré comme pouvait l'être celui de Karl Paquette et de Stéphane Bullion.
Bon partenaire, M. Duquenne a pourtant commis une faute que l'on n'attendait pas de lui dans le troisième acte, et qui aurait pu conduire Odile à la chute. Il s'est rattrapé au IV, avec un final d'un beau lyrisme.
Parmi les seconds rôles, on aura particulièrement apprécié Mlle Ould-Braham, vive et mutine, et Emmanuel Thibault, à l'énergie et au ballon toujours aussi remarquables. Myriam Ould-Braham a ensuite récidivé avec une belle danse Napolitaine, aux côtés de Mallory Gaudion.
Dans la Czardas, Charline Giezendanner était rayonnante, tandis que dans l'Espagnole, Sarah Kora Dayanova (un Cygne, un jour?...) et Stéphane Phavorin se sont particulièrement distingués.
Le corps de ballet féminin était de bon niveau, avec un quatuor de Grands Cygnes de haute tenue (Héloïse Bourdon, Sabrina Mallem, Sarah Kora Dayanova, Vanessa Legassy).
Chez les Petits Cygnes, les danseuses n'ont pas démérité individuellement, mais le choix de faire danser ensemble Mlles Giezendanner, Gestin, Clément et Guérineau était un peu étrange, compte tenu de leur disparité physique, et de les avoir ordonnées par tailles décroissantes donnait au fameux pas-de-quatre un je-ne-sais-quoi de légèrement comique que ni Petipa ni Nouréev n'avaient sans doute imaginé...
L'Orchestre Colonne était en petite forme (avec toute de même une danse des coupes joliment exécutée au II), mais le public, bon enfant et enthousiaste, était manifestement porté à la mansuétude...
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kreul
Inscrit le: 22 Avr 2006 Messages: 288
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Posté le: Sam Déc 11, 2010 3:58 am Sujet du message: |
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Je suis beaucoup plus réservé sur ce Lac vu ce vendredi soir... si Yann Saïz m'a convaincu, je ne l'ai pas été par l'interprétation Duquenne/Pagliero.... et pourtant, d'ordinaire, je suis un grand admirateur de l'interprétation et de l'investissement de ce danseur, si singulier : que d'approximations techniques, de réceptions déséquilibrées... exception, je le souligne, de sa deuxième variation qui n'a, par ailleurs, soulevé aucun enthousiasme dans la salle. Et le courant avec sa partenaire était glacial. Quant à cette Odile/Odette, j'ai eu l'impression d'assister à un exercice académique, sans âme, sans vie, sans histoire... et que d'hésitations !
Faut-il tenter les comparaisons ? motus ! mais c'est le premier Lac pendant lequel je m'ennuie ferme.
Le corps de ballet féminin s'investit, à l'opposé de son homologue masculin : mais sait-on "tourner" et "sauter" à l'opéra de Paris ? Les rares moments qui m'ont sorti de ma torpeur sont Ould Braham & Gaudion (danse napolitaine) et Ould Braham/Hurel (pas de trois)...leur partenaire m'a semblé n'être plus que l'ombre de lui-même.
Je vais choquer, décevoir... mais une fois de plus, avec cette compagnie, au sortir d'un "classique" je ne peux pas dire que j'ai rêvé, ou simplement apprécié... parce que rien ne se passait sur scène, tout simplement.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Sam Déc 11, 2010 1:57 pm Sujet du message: |
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Pour ma part, plonger pour la première fois depuis trois ans (dernière reprise?) dans ce Lac de Noureev, avec ses bras raides et ses développés à 45°, sans ampleur aucune, est en soi, déjà, une épreuve esthétique et visuelle.
Ici, ce n'est plus Odette-Odile le centre de l'histoire ni le centre de l'intérêt du spectateur (la faute aux distributions?), mais Siegfried et la relation Siegfried-Rothbart/Wolfgang. Pour autant, le renouvellement chorégraphique ne s'attache qu'aux parties masculines. La chorégraphie traditionnelle impartie au Cygne, devenu entre temps "secondaire", est conservée à peu près telle quelle, tout en étant convertie, par la force des choses, au style français. Il faut dès lors accepter ces cygnes hiératiques et carrés, ces cygnes abstraits et angoissants, à l'image d'un Lac conçu comme une projection de l'intériorité du Prince, que transcende toutefois un quatrième acte de toute beauté, jusqu'à l'image finale de l'envol de Rothbart ravissant Odette à Siegfried. Quand Noureev se contente de reproduire le texte de la tradition, avec un corps de ballet dont la poésie de l'air et des eaux n'est quand même pas la qualité principale, on s'ennuie ferme face à un tel déploiement de discipline terre-à-terre, quand il réécrit un acte laissé pour compte ailleurs et suscitant souvent la frustration, alors il semble se passer enfin quelque chose. Je me suis longtemps demandée ce que Lopatkina allait bien pouvoir faire dans cette "galère", mais le quatrième acte, sans nul doute, est fait pour elle et pour sublimer son sens aigu du tragique.
J'en viens aux interprètes d'hier soir qui ne m'ont pas réjouie, toute question de version et de style mise à part. J'y allais l'esprit bien disposé et le coeur confiant, mais bien sûr, il y a loin d'une Paquita enthousiasmante et d'un pas de deux donné dans un gala, délicatement rendu, à un ballet dramatico-féerique en quatre actes comme Le Lac des cygnes, marqué par tant de grandes ballerines. Ludmila Pagliero signe certes un travail très soigné dans les actes blancs, mais pour autant, elle ne dégage pas grand chose ni dans sa danse ni dans le partenariat avec Christophe Duquenne. Si le Cygne est, chez Noureev, moins un volatile de l'autre monde qu'une princesse de ce monde transformée en cygne, on attend tout de même d'Odette qu'elle développe un tant soit peu, à travers la chorégraphie, cette aura féerique et irréelle, cette dimension altière et noble attachées à une Princesse-Cygne, lesquelles restent trop peu lisibles dans la construction du personnage. Du coup, on ne perçoit plus que le travail sur la technique, concentré d'ailleurs surtout sur le bas de jambe et la propreté des positions. Le Cygne noir est plus particulièrement décevant, privé de sensualité, de venin, de caractère, comportant de surcroît bien des approximations dans la variation et la coda. Noureev ou pas, c'est le moment "épicé" du ballet, et personnellement, je préfère le risque de l'excès et du trop-plein, à pas de risque du tout, sinon celui de la fadeur. Christophe Duquenne se sort correctement du premier acte, mais ses variations à l'acte III manquent d'ampleur dans les sauts et plus généralement de précision technique. C'est le moment du ballet, là encore, où l'on attend la virtuosité des interprètes, une démonstration éclatante de force et de brio de leur part, et là, même en faisant preuve d'indulgence et en limitant ses attentes face à ce qui reste une prise de rôle, on ressent surtout de la frustration, quand ce n'est pas du déplaisir. Et pourtant, la foule acclame...
Le personnage le plus intéressant de cette histoire (et celui qui offre les distributions les plus réussies?), c'est finalement le précepteur-initiateur-séducteur Rothbart, interprété excellemment par un Yann Saïz qui n'en rajoute pas dans l'homo-érotisme. Tout n'est pas d'une fluidité incroyable dans la variation du III, et il danse sans doute un peu trop en force, mais ça passe tout de même, car il il y a la personnalité de l'interprète, la justesse de l'intention, aptes à donner consistance à un personnage qui, loin d'être un comparse secondaire ou un simple "deux ex machina" un peu grotesque, est véritablement le moteur de toute l'action et la clé d'interprétation du ballet. En fait, on comprend très bien dans cette version, et en particulier avec ces interprètes, que Siegfried soit plus intéressé par son maître que par les cygnes, mais bon...
Du côté des rôles secondaires, je retiendrais surtout la prestation de Myriam Ould-Braham dans le pas de trois, qui m'a sortie de la torpeur de la valse initiale, et plus loin, dans la Napolitaine, où elle forme un couple charmant avec Mallory Gaudion. Je ne sais pas si elle est une Odette-Odile en puissance, mais au moins, ses bras et ses jambes, qui "respirent" (et nous font "respirer" avec elle), ont quelque chose à offrir et à exprimer que l'on n'a pas vraiment perçu chez le cygne en chef de cette soirée. Emmanuel Thibault dansait un peu trop en force, je crois, mais bon, il se passait quelque chose sur la scène qui dépassait la simple exécution propre et scolaire de certains. Dans une version où les danses de caractère paraissent particulièrement ennuyeuses et ternes (jusqu'aux costumes aux couleurs fadasses), Charline Giezendanner (à qui les rôles de caractère conviennent particulièrement bien en général) et Axel Ibot brillent par leur vivacité et leur engagement en solistes principaux de la Czardas.
Néanmoins, par-delà les satisfactions ou les déceptions engendrées par les solistes d'un soir - différents demain -, le Lac reste un ballet destiné avant tout à mettre en valeur toute la beauté et l'harmonie d'un corps de ballet classique. A vrai dire, on a rarement vu à Paris autant d'ordre et de discipline dans les ensembles blancs (je ne parle pas de la danse des garçons au premier acte!...), littéralement coupés au cordeau, mais ce n'est pas pour autant qu'ils nous emportent. Tout est très froid, très mécanique, presque sans vie, jusqu'à cet acte IV qui pour moi sauve - ou fait oublier - tout le reste. Je passe sur l'association incongrue des quatre Petits Cygnes, tous de tailles différentes - eh oui! -, comme si, dans une compagnie de 150 et quelque danseurs, aussi formatée que celle de l'Opéra de surcroît, on ne pouvait pas proposer autre chose au public.
Bref, je reviendrai voir ce Lac pour certains danseurs que j'aime, pour Lopatkina évidemment, pour la prise de rôle de Dorothée Gilbert aux côtés de Nicolas Le Riche, mais sur l'oeuvre en elle-même et son interprétation globale, j'ai plutôt eu l'impression d'assister à un enterrement de première classe qu'à un spectacle animé par l'enthousiasme et la passion.
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