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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Kate
Inscrit le: 15 Fév 2009 Messages: 140 Localisation: Paris
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Lun Nov 29, 2010 7:59 pm Sujet du message: |
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Ce soir, c'est Karl Paquette qui est Siegfried et Stéphane Bullion qui est Rothbart.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Lun Nov 29, 2010 8:03 pm Sujet du message: |
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Et ce n'est pas Agnès Letestu qui danse... mais Emilie Cozette!
En résumé, Cozette-Paquette-Bullion, la distribution inédite de cette première du Lac.
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Sveta
Inscrit le: 26 Déc 2009 Messages: 101
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Posté le: Lun Nov 29, 2010 11:37 pm Sujet du message: |
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la déception..
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 12:11 am Sujet du message: |
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Je reviendrai plus en détail sur ce Lac des cygnes pas du tout si décevant, avec en vedette, le Rothbart spectaculaire, tout d'énergie et de noirceur, de Stéphane Bullion, qui a reçu une très belle ovation à la fin du spectacle.
Curieusement, l'Opéra de Paris n'a pas jugé utile d'annoncer le changement de distribution majeur (les trois premiers rôles tout de même!) intervenu à la dernière minute. Les encarts (avec l'affiche exacte de la soirée) ont été distribués sans piper mot. Dans l'assistance, il y en a qui ont dû se dire que José Martinez avait livré un combat singulier à un flacon de peroxyde d'hydrogène avant le début de la représentation...
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 12:13 am Sujet du message: |
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Mais il fallait bien s'attendre que sans l'un il n'y ait pas non plus l'autre... Je prie pour qu'il n'arrive pas au ballet ce qui est en train de se passer pour l'opéra, c'est-à-dire qu'on fait chanter des gens éventuellement malades comme un chien de façon à ne pas décevoir les gens venus pour voir l'Idole. Aphone certes, voire pire, mais là devant vos yeux ébahis. Et tant pis pour les conséquences à moyen et long terme pour le principal intéressé!
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 12:56 am Sujet du message: |
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Le Lac était gelé......et ne s'est dégelé qu'au 3ème acte. Il est clair que Cozette et Paquette, désignés au dernier moment, ne se sont pas donnés à fond comme l'auraient fait Letestu et Martinez. Le cygne noir, en particulier, ne m'a pas paru très caractérisé. Néanmoins, Cozette s'est bien tirée de tous les nombreux pièges de cette oeuvre. Avec ses 32 fouettés, elle a réveillé -enfin- une assistance dont les applaudissements, jusque là, étaient assez mesurés. Stéphane Bullion, Rothbard noir et maléfique à souhait, a été également très applaudi. De même, les éléments féminins du ballet ont fait sensation: il y a un certain temps que l'on n'avait pas observé un tel ensemble, un tel "enlevé", très mécanique, presque "soviétique". Enfin, l'orchestre, malgré une pâte un peu lourde et épaisse, a justement recueilli nombre de suffrages pour son allant et son mordant. Tout compte fait, je ne regrette pas trop cette soirée.
Dernière édition par shylock le Mar Nov 30, 2010 12:57 am; édité 1 fois |
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 362
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 12:56 am Sujet du message: |
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Comme tous les spectateurs, j'ai eu la surprise de découvrir la nouvelle distribution de cette première en entrant dans la salle. Ma foi, si j'avais choisi cette date, ce n'était pas particulièrement pour le couple Martinez-Letestu (que j'apprécie beaucoup, au demeurant) mais tout bêtement parce qu'elle me convenait.
A dire vrai, je n'avais pas d'a priori sur ce changement. J'aime beaucoup Paquette, Cozettee ne m'a réservé que de très bonnes surprises depuis un an et j'étais curieuse de voir le Rothbart de Bullion, qui m'avait laissée sur ma faim lors d'un décevant -à mon humble avis!- Paquita.
Pour moi, le Lac c'est avant tout le corps de ballet. Il a été parfait de rigueur et de joie de danser. Quand on pense que certains des petits cygnes étaient encore à l'Ecole de danse en Juin, on mesure le chemin parcouru et la somme de travail fournie. Un vrai plaisir des yeux.
Ce que j'aime aussi dans cette version Noureev, c'est la belle mise en valeur des garçons, impeccables dans leurs nombreuses variations. Sur scène, l'oeil était attiré par Allister Madin, beaucoup de prestance et de sérieux et Cyril Mitilian, radieux de sa récente promotion au rang de sujet.
Très bon Emmanuel Thibault dans le Pas de trois du premier acte. Sauts toujours d'une belle amplitude et réceptions impeccables, mais quand il tient sa partenaire par la taille pour la faire tourner, c'est moins réussi car très en force. Mais son sourire lumineux et sa légèreté en font vraiment un bel artiste. Chez ses partenaires, j'ai apprécié Nolwen Daniel, moins Mélanie Hurel mais c'est parce que je trouve sa danse très très sèche, question de goût...
Dans la danse espagnole, quelle surprise agréable de voir Ludmila Pagliero bien dans son rôle, piquante avec les regards de braise exigés par son rôle. La perspective de danser Odile bientôt doit lui donner des ailes et c'est tant mieux. Elle a une belle technique solide et sûre, il suffit d'y mettre de la théâtralité et on aura une artiste complète. A suivre!
Venons en aux protagonistes principaux.
Allez, disons le franchement, c'était une belle soirée avec des étoiles investies dans leurs rôles. Paquette n'est peut-être pas l'étoile masculine la plus brillante de la troupe, on connaît de longue date ses qualités de partenaires mais ce soir, non seulement il a dansé plus grand que d'habitude avec une visible envie de sauter, mais il a eu un jeu très juste, fin et sensible. Bullion, contre lequel j'avais une dent depuis son Lucien d'Hervilly, a regagné une place dans mon coeur de balletomane. Il a été un superbe Rothbart, plein de noirceur glaciale, de fougue aussi. Il a une ligne superbe, plus déliée que celle de Karl Paquette, son body de magicien lui sied à merveille et il a dansé avec toute sa rage, déchaînant une véritable - et méritée - ovation, parmi lesquels les bravos enroués de votre servante. Et Emilie...Ah, Emilie! Fini le temps où je faisais partie de ses détracteurs...Il y a eu le pas de deux de Diamants, il y a eu sa Gamzatti, puis Paquita et enfin le Lac. Je le disais le mois dernier, sa danse a énormément gagné en légèreté et elle a énormément progressé en théâtralité. J'ai adoré son Odile, plus chatte que garce, ironique et dure. Alors, oui, ce n'est pas la reine des "fouetteuses" - elle les a passé mais d'autres les font plus fluides, oui ses jambes ne montent pas très haut et alors? Elle s'est donnée à fond, avec coeur et intelligence et, avec ses deux complices, a réussi à faire passer une vraie émotion dans l'antre froid de Bastille, on a cru à cette histoire et à la fin, des applaudissements chaleureux et nourris ont récompensé un beau travail...Allez, je passe la main, à vous Haydn!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26656
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 1:57 am Sujet du message: |
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Nous serons assez d'accord, Lys Noir, à quelques nuances près.
Odette / Odile est un rôle qui convient bien à Emilie Cozette, et, lorsqu'elle l'avait abordé il y a quatre ans au côtés de Jean-Guillaume Bart, ses débuts y furent fracassants.
Paradoxalement, cette danseuse au tempérament autoritaire m'aura surtout séduite en Odette, insaisissable, hiératique, évoquant bien les froidures et les brumes mystérieuses qui s'élèvent des rives du Ladoga ou de l'Onega. Le spectateur se sent transporté dans cette Russie onirique et lointaine, et en oublie la performance technique. Et c'est bien là le premier mérite de l'interprétation que donne Mlle Cozette de ce rôle mythique que toute ballerine aspire à danser un jour. Seule Giselle exerce, sur les danseuses, une pareille attraction.
A ses côtés, Karl Paquette est un Siegfried d'honnête facture, qui réussit notamment, une belle variation lente à l'acte I. En revanche, dès qu'il est confronté à Rothbart, M. Paquette semble désorienté et se laisse dominer par un Stéphane Bullion, impérial il est vrai.
Cette variation lente est par ailleurs très dérangeante sur le plan chorégraphique. Initialement dédiée à Odette, Nouréev la confie au Prince, alors que chaque note de la musique exhale la féminité. S'en suit le face-à-face avec Rothbart, qui n'est rien d'autre qu'un rite d'initiation à peine dissimulé. Peut-être Rudolf Nouréev a-t-il voulu évoquer ici l'homosexualité non assumée de Tchaïkovsky - le célèbre compositeur, qui souffrait de cette situation psychologique difficile, et s'était cependant toujours gardé de la laisser transparaître dans son œuvre artistique, aux élans, a contrario, extrêmement virils -, mais il le fait malheureusement sans grande finesse.
La chorégraphie de Nouréev montre, reprise après reprise, ses faiblesses avec toujours plus d'évidence : psychologie (ou plutôt"psychanalysme") bon marché - dont Casse-noisette abuse aussi largement -, danses de caractère massacrées par une sophistication outrageuse des pas... Heureusement, les actes blancs, beaucoup mieux réussis, nous rendent à nouveau cette magie, cette poésie mélancolique indissociables du Lac des cygnes.
En cette soirée du 29 novembre 2010, il est vrai, la qualité du corps de ballet a également largement contribué à restituer cette ambiance étrange, fantastique. Si, lors de reprises précédentes, quelques critiques légitimes avaient pu être émises, force est de constater que cette fois, les ensembles étaient de la plus parfaite rigueur, avec un ordonnancement impeccable, quasi-militaire. Patrice Bart, qui a supervisé les répétitions, a su se monter exigeant, et a, de toute évidence, obtenu des danseurs qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes. Les alignements étaient irréprochables, et l'on apprécie avec délectation la précision horlogère du célèbre pas de quatre des Petits cygnes (Charline Giezendanner, Lucie Clément, Daphné Gestin, Pauline Verdusen) : les danseuses de l'Opéra de Paris ont toujours excellé dans cet exercice de virtuosité, et n'ont pas à rougir face à leurs "concurrentes" du Bolchoï et du Mariinsky.
Parmi les seconds rôles, on remarquera tout d'abord Emmanuel Thibault, bondissant, plus léger et aérien que jamais dans le Pas de trois, dans lequel il est, à l'instar d'Alessio Carbone, systématiquement confiné. Que n'est-il Siegfried?! A ses côtés, Nolwenn Daniel a réussi une remarquable première variation, dont on regrettera seulement qu'elle ait été prise dans un tempo exagérément lent .
Au troisième acte, ce sont les paires Eve Grinsztajn / Christophe Duquenne et Ludmila Pagliero / Stéphane Phavorin qui ont brillé d'un même éclat dans une Danse espagnole menée avec beaucoup d'énergie et d'esprit, tandis que Myriam Ould-Braham et Mallory Gaudion ont un peu fait les frais d'un solo de trompette déficient dans la Napolitaine.
Mais le héros de la soirée restera incontestablement Stéphane Bullion, très généreusement applaudi par le public, venu en grand nombre à l'Opéra Bastille en dépit des intempéries. Dans cette salle de pourtant 2800 places, il ne restait quasiment plus un strapontin de libre...
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Perle
Inscrit le: 20 Juil 2010 Messages: 156
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 9:50 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
La chorégraphie de Nouréev montre, reprise après reprise, ses faiblesses avec toujours plus d'évidence : psychologie (ou plutôt"psychanalysme") bon marché - dont Casse-noisette abuse aussi largement -, danses de caractère massacrées par une sophistication outrageuse des pas... |
merci de parler de "ces errements chorégraphiques"
un jour ce serait bien que l'Opéra de Paris se réapproprie d'autres chorégraphies !!
Hier soir un grand bravo à S Bullion et au CDB
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 362
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 10:10 am Sujet du message: |
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Mais justement, j'aime bien ces duos avec Rothbart, très sensuels...Cette version du Lac est celle que je préfère...Sinon, si Paquette semblait désorienté, il me semble que c'était assez cohérent, vu qu'il a campé un personnage faible, limite dépressif...J'avoue un gros faible pour toutes les chorégraphies Noureev, spectaculaires et sans ce côté poussiéreux et désuet des anciennes versions. Par exemple, le Rothbart du Bolchoï, malgré l'excellence des danseurs, me fait plutôt rire, tout comme le lyrisme exagéré des cygnes...
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 10:29 am Sujet du message: |
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Personnellement je préfère aussi de très loin cette version aux vieilleries soviétiques que trimballent nos amis russes !
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 11:29 am Sujet du message: |
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Oui, il s'agit bien de la version Bourmeister (créée en 1953 au Théâtre Stanislavsky et Nemirovitch-Danchenko), qui était la version dansée à l'Opéra de Paris avant celle de Noureev. Elle est même restée au répertoire au-delà...
Qu'on se rassure, elle est susceptible d'être donnée dans des "oripeaux" plus classiques, comme le montre le film enregistré à la Scala avec Zakharova et Bolle.
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