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Brisés "Télémaque"

 
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sophia



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MessagePosté le: Jeu Déc 09, 2004 9:51 pm    Sujet du message: Brisés "Télémaque" Répondre en citant

C'est une question d'érudition technique que je pose: quelqu'un saurait-il me renseigner sur la spécificité des brisés qu'on appelle "Télémaque"? C'est une appellation que j'entends en cours de danse, mais sans vraiment savoir son origine. Je suppose que c'est lié à un ballet du XIXème siècle narrant les aventures de Télémaque. Il me semble que c'est de Gardel. Là-dessus, je pense que haydn pourra nous en dire plus.


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Petite Etoile



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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 11:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il s'agit du'un brisé qui n'existe que dans l'école francaise. J'en ai entendu parler dans un reportage il y a qq temps, par contre je n'ai aps encore reussi a voir de quoi il s'agissait exactement, etant donné que les danseurs enchainaient ces brisés là avec d'autres pas. je vais reregarder ce reportage plus en detail pour tenter de vous apporter les reponses


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 11:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Petite étoile. Si de mon côté j'arrive à trouver quelque chose...

D'un point de vue purement histrorique [pardon de répondre avec un peu de retard, mais il me fallait le temps de trouver de la documentation], Télémaque, dont le titre exact est Télémaque dans l'Ile de Calypso, est un ballet héroïque en trois actes, inspiré de l'oeuvre de Fénelon. La musique est d'Ernest-Louis Müller, dit Miller, avec un chorégraphie de Pierre Gabriel Gardel.

L'ouvrage a été représenté pour la première fois le 23 février 1790 à l'Académie de Musique. Il connut un succès considérable et demeura au répertoire 36 années ; la 416ème et dernière représentation eut lieu le 30 août 1826 à la Salle Lepelletier.

Entre-temps, Louis Duport en avait réglé une nouvelle chorégraphie pour le Teatro San Carlo, à Naples, qui fut représentée le 30 août 1820, avec une musique remaniée paar le Comte de Gallenberg.

Dans la version napolitaine, c'est Auguste Vestris qui dansa le rôle titre.

En ce qui concerne la création parisienne, de 1790, Télémaque était incarné par Pierre Gabriel Gardel lui-même, aen compagnie de Mlles Salunier (Calypso), De Ligny (Vénus), Charmeroy (L'Amour) et M. Huard (Minerve, rôle travesti). Lors de la première reprise de l'ouvrage à Paris en 1804, c'est déja Auguste Vestris qui remplaça Gardel en Télémaque, tandis que son épouse prit le rôle de Vénus.

[à suivre]




Dernière édition par haydn le Ven Déc 10, 2004 3:42 pm; édité 1 fois
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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 12:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les rôles :


Télémaque

Mentor

Calypso

Eucharis

Vénus

L'Amour

Les 3 grâces

Leucothoé, une nymphe

Ircile, une nymphe

Quatre premières nymphes

21 nymphes (corps de ballet)


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 12:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'argument


Acte permier


Le théâtre représente une partie de l'île de Calypso. La mer, hérissée de rochers, forme au fond un rivage inaccessible. A gauche est une montagne qui s'étend depuis la première coulisse jsuqu'à la dernière, et qui s'élève à perte de vue : elle est garnie de fifférents arbres ; l'un d'eux est plus grand et plus haut que les autres. Sur la droite est une espèce de berceau de vignes ; un banc de gazon et de rose est au-dessous.

Scène première.

L'ouverture doit peindre le sifflement des vents déchaînés, le mugissement des flots irrités, le plus affreux orage, et par progression, le calme le plus voluptueux. Lorsque la toile se lèvre, on apperçoit Mentor se tenant d'une main à un rocher, et tendant l'autre à Télémaque, qui se débat dans les flots. Des débris du vaisseau, des ballots sur les eaux, des soldats luttant contre la mort, gravissant des rochers et retombant dans l'onde, font voir les tristes effets de la plus cruelle tempête. Télémaque et Mentor, après s'être heureusement tirés du danger, plaignent le malheureux sort de leurs compagnons, eet cherchent à connaître le lieu où ils ont fait naufrage. Mentor ne tarde pas à voir qu'ils sont dans l'île de la déesse Calypso. Il fait entendre à Télémaque qu'il serait moins dangeureux de chercher à se sauver sur quelques débris du vaisseau, que de rester dans cette île enchantée. Télémaque, jeune et imprudent, fait plusieurs résistances ; mais Mentor l'entraine vers le rivage, lorsque Calypso arrive, suivie de son amie Eucharis et d'une troupe de nymphes.

Scène II.

La déesse paraît surprise de voir deux étrangers dans son île ; elle leur fait signe d'avancer, et marque la plus grande joie en reconnaissant le fils d'Ulysse, dont elle pleurait encore la perte ; elle lui donne des marques de bienveillance ; elle cherche à découvrir quel est son compagnon ; mais Minerve ne lui permet pas de le reconnaître. Calypso engage les deux étrangers à aller changer d'habits, les leurs étant mouillés, et elle charge quelques nymphes de veiller à leur toilette.

Scène III.

Calypso reste entourée de ses nymphes, qui cherchent par des danses agréables à dissiper l'ennui qu'elle paraît avoir ; mais ne prenant aucun plaisir à leur jeux, elle leur ordonne d'aller tout préparer pour une fête qu'elle se propose de donner à ses hôtes ; elles obéissent.

Scène IV.

Eucharis, pénétrée de la douleur qu'elle voit à son amie, s'éloigne à regrets. VCalypso l'aperçoit, l'appelle et la fait dépositaire de son secret, en peignant l'apour qu'elle a conçu pour Télémaque. Eucharis, jeune, vive et légère, n'ayant jamais connu l'Amour, cherche à la détourner d'un sentiment qui ne peut être que funeste ; elle l'engage à danser avec elle pour se dissiper, mais le trait est trop avant dans le coeur de Calypso pour que la déesse tente de l'en retirer. Apercevant Télémaque et Mentor, Calypso envoie Eucharis prévenir ses compagnons pour la fête, et elle se cache pour observer les étrangers.

Scène V.

Mentor, précédé de Télémaque, arrive, les Nymphes ont superbement habillé le jeune prince, qui ne peut se défendre de s'admirer sous ce nouveau vêtement ; il engage Mentor à l'en féliciter, mais celui-ci fait les plus vifs reproches sur le plaisir qu'il a de se parer, et le fait rougir de sa faiblesse. Alors, apercevant la déesse, il feint de le laisser seul avec elle pour l'éprouver.

Scène VI.

Calypso aborde le fils d'Ulysse dans la plus grande agitation : elle cherche le moyen de lui déclarer sa passion, elle y paraît décidée, elle hésite ; mais enfin elle lui fait l'aveu de son amour. Télémaque, se souvenant des conseils de Mentor, ne répond qu'avec l'air le plus indifférent ; rien ne la rebute, elle lui propose de le rendre immortel comme elle, et de régner dans son île ; le jeune prince, flatté de la proposition, est prêt à l'accepter lorsque les Nymphes paraissent, et se préparent à commencer leurs jeux.

Scène VII.

Calypso, Mentor et Télémaque se placent sous le berceau qui est à droite, et plusieurs nymphes apportent les prix destinés aux vainqueurs. Leucothoé, Ircile et Eucharis disputent le prix de la course ; le but est l'arbre le plus élevé de la montagne. La jeune Eucharis, par sa légèreté, l'atteint bien avant ses rivales, et revient pour rechercher le prix qu'elle a si bien mérité. Calyspo charge Télémaque de le lui donner, il le porte avec empressement ; mais, à la vue de cette charmante nymphe, il sent son coeur parler pour la première fois. Etonné du sentimen qu'il éprouve, il cherche à le dissimuler à tous ceux qui l'environnent. Il se replace. Eucharis et Ircile cherchent, par leurs pas tour-à-tour vifs et légers, à mériter le prix des grâces et de l'agilité. Le jeune prince, ne puvant se décider à accorder de préférence, leur donne à chacune un prix et ne laisse par ce moyen aucune jalousie entr'elles. Le troisième et dernier est celui de l'arc, plus précieux pour les Nymphes que tous les autres, elles y courent presque toutes. Une nymphe coupe le fil qui tient l'oiseau, et pendant qu'il s'envole, Eucharis le perce et le fait tomber à ses pieds ; elle reçoit de Télémaque, avec la plus grande joie, un arc et des flèches d'or. Ensuite, on la place à côté du jeune prince, et les nymphes célébrent, par des danses variées et agréables, l'adresse et la légèreté d'Eucharis. La nuit vient troubler la fête et force tout le monde à se retirer. Calypso fait conduire les étrangers sur la gauche ; elle, Eucharis, et toute sa suite prennent la droite.

Fin du permier acte.

_____________________________________________________________


Acte II.


Le Théâtre représente le jardin le plus agréable ; de petites collines, des fleurs, des fontaines, des cascades, le rendent pittoresque. Un groupe d'arbres détaché des autres est sur un des côtés, et sur l'autre l'ouverture d'une grotte, où l'on voit Télémaque endormi.

Scène première.

Calypso paraît, regarde Télémaque et exprime toute la passion qu'elle ressent pour lui, elle appelle ses nymphes et leur ordonne de cueillir des fleurs pour en former une guirlande, laquelle étant faite, la déesse charge Eucharis d'en faire l'hommage de sa part au fils d'Ulysse, en ce moment il fait un mouvement qui annonce son réveil. Tout le monde s'éloigne.

Scène II.

Télémaque, réveillé par le bruit qu'avaient fait les nymphes, cherche de tous côtés. Eucharis se présente ; il la trouve charmante. La nymphe lui offre la guirlande, il vole pour la prendre, mais elle l'arrête en lui disant qu'elle vient de la part de Calypso ; alors il la refuse avec la froideur la plus marquée. Eucharis veut lui faire sentir ses torts. Télémaque lui fait entendre qu'il n'en serait pas de même si ce présent venait d'elle. Il veut lui parler d'amour ; la Nymphe lui lance un regard plein de fierté ; il devient pressant, elle veut fuir, il prend la guirlande et l'enlace avec ; elle la rompt, se sauve, il la suit.

Scène III.

Calypso, témoin de cette scène, se livre au désespoir d'aimer un ingrat, elle se plaint de la rigueur de son sort et verse des larmes amères.

Scène IV.

Une symphonie douce et céleste annonce une divinité ; c'est Vénus qui descend dans son char, au milieu de sa cour, pleine de ressentiment du mépris que le Mentor et Télémaque avaient montré pour le culte qu'on lui rendait dans l'île de Chypre. Elle veut se servir de la passion de la Déesse pour se venger, elle s'approche de Calypso qui se prosterne. Vénus la relève, et lui dit que ne pouvant souffrir la froideur qu'un simple mortel montre pour une déesse, elle vient exprès pour la consoler et la venger ; elle lui laisse l'Amour, lui fait ses tendres adieux et remonte dans l'Olympe.

Scène V.

Calypso baise le petit dieu, le serre entre ses bras. L'Amour la questionne sur l'état de son coeur, et lui promet tous ses secours. Enfin, brûlant plus que jamais pour Télémaque, Calypso part pour le chercher et remet entre les bras d'Eucharis qui arrive le dépôt que Vénus lui a confié.

Scène VI.

Eucharis est enchantée de tenir ce joli enfant, elle tourne de tous côtés, lui fait mille caresses et lui propose de danser avec elle. L'Amour feint de ne le savoir point, Eucharis lui danse un pas ; l'Amour le trouve charmant et la prie de le recommencer parce qu'il veut l'apprendre. Eucharis redanse son morceau et l'Amour fait toujours après elle les pas qu'il lui voit faire. La nymphe est charmée des dispositions de ce joli enfant, elle le baise ; mais l'Amour profite de cet instant piur percer le coeur de la nympjhe. Bientôt les forces lui manquent, elle lui fait des reproches du mal qu'il vient de lui faire ; elle le menace même. L'Amour rit de la crainte qu'elle croit lui inspirer, et Eucharis pour se venger appelle ses compagnes.

Scène VII.

Les nymphes paraissent et sont surprises à la vue de ce nouvel étranger ; voyant Eucharis triste, elles lui demandent le sujet de son chagrin ; la nymphe se plaint de la blessure que lui a fait cet enfant. Plusieurs veulent visiter ses flèches, mais elle se piquent cruellement ; les autres lui ôtent son arc, et son carquois. Ensuite, elles le font danser ; mais l'Amour, sans être vu, ramasse une de ses flèches que les nymphes avaient laissé tomber et les perce toutes, jouit de leur confusion, et pendant qu'elles ont toutes leurs mains sur le coeur, il court chercher Télémaque et le place au milieu d'elles.

Scène VIII.

Les nymphes l'entourent, le regardent passionnément, examinent ses longs et blonds cheveux, lui font mille coquetteries, et l'engagent à danser. Eucharis prend une lyre, une autre une flûte, une troisième un cor, et se groupant aux pieds de quelques arbres, elles forment un concert. Télémaque danse avec quelques Nymphes les morceaux qu'elles exécutent. Pendant cette scène, l'Amour veut percer aussi Mentor ; mazis une force invisible, et qu'il ne peut concevoir, repousse toujours le trait et le lui fait échapper. Le cor se fait entendre et annonce aux nymphes qu'il faut se préparer pour la chasse. L'Amour part le premier, et toutes les Nymphes le suivent.

Scène IX.

Eucharis, plus amoureuse que les autres, marche plus lentement, les yeux toujours sur Télémaque ; il se jette au denvant d'elle, la presse vivement, la conjure de répondre à son amour, tombe à ses pieds, et obtient enfin l'aveu du plus tendre retour.

Scène X.

Mentor, qui s'était éloigné et que le bruit du cor avait attiré, est témoin de cette scène amoureuse ; il court prévenir Calypso, croyant que le meilleur moyen de sauver le fils d'Ulysse est la jalousie de la déesse. Il l'amène au moment où les deux amants peignent leur bonheur par le pas de deux le plus voluptueux. Calypso furieuse veut se venger à l'instant, mais Mentor la retient. Eucharis et Télémaque se séparent en se promettant amour et fidélité. Calypso est jalouse, elle ne sait si l'amour ou la haine l'emporte dans son coeur. Elle veut aller accabler Télémaque de reproches, elle vuet courir après son indigne rivale, enfin elle montre la plus grande incertitude et le désespoir le plus grand. Dans ce moment, elle rencontre Mentor, elle le supplie de partir et d'emmener Télémaque. Elle le conduit à l'entrée du bois où il doit trouver tout ce qu'il faut pour construire un vaisseau, et après avoir regard" tendrement la grotte de Télémaque, elle se retourne du côté par lequel Eucharis est sortie, et part en menacçant les jours de la jeune nymphe. Mentor sort en faisant voir le contentement que lui cause la réussite de son entreprise.

Fin du second acte.

_____________________________________________________________


Acte III.

Le théâtre représente la grotte d'Eucharis.

Scène première.

Eucharis, suivie de quelques Nymphes, entre dans sa grotte pour prendre ses habits de chasse. Vénus, l'Amour et les grâces viennent présider à sa toilettre. Vénus se plaît à l'embellir de ses plus beaux ornements ; elle détache sa ceinture et la lui met elle-même. Les Grâces apportent un miroir, Eucharis se regarde, forme mille positions toutes plus agréables ; elle est enchantée de se voir si bien parée, et en témoigne toute sa reconnaissance à Vénus. Pendant cette toilette, les Grâces, en dansant, forment différents groupes avec leurs guirlandes ; Vénus, l'Amour, les Grâces et leur suite se retirent.

Scène II.

La jeune Nymphe ne reste pas longtemps seule. Calypso arrive vêtue comme Diane, et tenant un dard à sa main. Sa marche peint l'agitation que le désespoir amoureux lui fait éprouver. Elle ne voit point Eucharis, et Eucharis ne la voit point ; en marchant l'une et l'autre, elles se rencontrent. Calyspso recule, étonnée, éblouie et indignée de la beauté de sa rivale. La jeune nymphe, toute effrayée, cherche à obtenir le pardon d'une faute involontaire ; mais plus elle est belle, et plus la colère de Calypso augmente : ce n'est plus de la colère, c'est de la rage. Elle chasse cette nymphe qui lui est chère, et lui défend de reparaître à ses yeux. la pauvre Eucharis se jette aux pieds de la Déesse qui la repousse inhumainement. En ce moment, Télémaque arrive et la reçoit dans ses bras.

Scène III.

Sa présence, la crainte qu'il fait voir et les marques de tendresse qu'il donne à son amantre, ne font qu'irriter Calypso, elle fond sur eux pour immoler sa rivale dans les bras de Télémaque qui la retient, en présentant son corps au fer meurtrier. Calypso reste immobile, sans forces, sans mouvements, son arme lui échappe. Télémaque profite de l'espèce d'évanouissement où est plongée la Déesse, pour soustraire sa chère Eucharis à son ressentiment.

Scène IV.

Calyspso revient par gradation, ses yeux baignés de larmes se rouvrent, elle regarde de tous côtés, à peine se souvient-elle de ce qui vient de se passer ; mais ce miroir et son dard qu'elle voit à terre lui rendent toute sa fureur ; elle se regarde et se trouve si affreuse qu'elle déchire ses vêtements, ramasse son arme et court à la vengeance.

Le théâtre change et représente une forêt de chaque côté, la mer au fond : on voit une montagne à plusieurs plans, qui mène par différents chemins à un grand rocher avançant dans la mer.

Scène V.

Minerve, toujours sous la figure de Mentor, est occupée à rachever le vaisseau qui doit ramener le fils d'Ulysse dans ses Etats ; elle joit d'avance, et brûle de prévenir Calypso de son prochain départ ; elle veut sortir pour l'aller chercher, lorsque Télémaque se présente.

Scène VI.

Il veut conter à Mentor ce qui vient de lui arriver, mais Mentor n'écoute rien, il montre le vaisseau à Télémaque, et lui déclare qu'il faut l'y suivre. Télémaque est au désespoir, il supplie Mentor de lui accorder encore quelques jours, il le refuse, et le traite avec la plus grande rigueur. Télémaque se jette à ses pieds, les embrasse, et fait enfin tout ce qu'il croit devoir le fléchir. Le vieillard reste inexorable, et feint d'abandonner Télémaque à son malheureux sort et de partir sans lui. Cette feinte rappelle à Télémaque toutes ses vertus. Il se décide à suivre celui qu'il regarde comme un sceond père.

Scène VII.

L'Amour, qui veut empêcher ce départ, vole prévenir les nymphes qui chassent dans la forêt, et se mettant à leur tête, un cor à la main, il les fait passer devant Télémaque, au moment où il allait rejoindre Mentor. Sa vertu et son courage chancellent ; il retourne sur ses pas, il paraît irrésolu jusqu'au moment où Eucharis lui tend les bras. Alors, n'écoutant plus que sa passion, il y vole et part sans seulement oser regarder Mentor. Celui-ci, furieux, suit de près la chasse qui passe à la vue des spectateurs sur différents plans de la montagne. On voit Télémaque et Eucharis prendre un autre chemin et s'éloigner.

Scène VIII.

Calypso arrive toute échevelée, et pleine de ressentiment. Sa démarche peint l'égarement d'une fureur jalouse, elle va, revient, court et ne peut enfin jouir d'un moment de tranquilité, l'espoir de la vengeance la rend presque folle, elle tourne les yeux vers le rivage, aperçoit le vaisseau, tout d'un coup sa fureur se tourne en faiblesse, ses genoux fléchissent, elle recule et tombe sur un tronc d'arbre.

Scène IX.

L'Amour vient consoler Calypso qui lui reproche d'être l'auteur de ses maux. Le dieu, pour réparer ses torts, lui propose de mettre le feu à ce vaisseau qui lui cause tant de chagrin ; elle s'y refuse et lui fait entendre qu'elle a juré de laisser partir Télémaque, mais l'Amour, qui n'a fait aucun serment, lui déclaire que le vaisseau sera brûlé, et il sort.

Scène X.

La déesse sent renaître l'espérance et forme le projet de se servir de cet événement pour se défaire de sa rivale ; pendant qu'elle y réfléchit, Télémaque et Eucharis, qui s'étaient éloignés de la chasse, paraîssent.

Scène XI.

Ils sont effayés à la vue de la Déesse, mais Calypso affecte un air de bonté et de tranquilité. Elle feint de se repentir d'un moment d'erreur ; elle tend la main au couple amoureux, et lui fait coirer qu'elle vuet même le protéger et renoncer à Télémaque. D'abord il est très étonné de ce changement rapide, mais étant aveuglé par sa passion, il fait mille remerciements à Calypso. La déesse embrasse Eucharis d'un côté, et de l'autre, fait voir la vengence prête à éclater. Calypso, pour mieux dissimuler, fait au jeune prince le sacrifice de son amitié, et lui conseille de profiter de l'absence de Mentor pour cacher Eucharis dans son vaisseau, afin de l'emmener avec lui. Télémaque est hors de lui, il ne sait comment témoigner sa reconnaissance à Calypso ; Eucharis, non moins sensible à l'amour que Télémaque, mais connaissant trop la déesse pour ne pas se méfier, montre quelques soupçons. Elle témoigne des regrets de quitter Calypso, elle voudrait même résister : la déesse, craignant toujours l'arrivée de Mentor, lui fait entendre qu'il n'y a pas de temps à perdre, et se joignant à l'impatience de Télémaque, ils l'entraînent vers le rivage et l'enferment dans le vaisseau. Calypso, toujours avec une fausse douceur, engage Télémaque (afin de l'éloigner) à chercher Mentor, et de hâter l'instant de leur départ. Télémaque sort enchanté, et elle le suit, avec la joie cruelle que donne le plaisir de se venger.

Scène XII.

L'Amour, fidèle à sa parole, arrive à la tête de toutes les nymphes armées de torches allumées et vêtues comme des Bacchantes, les cheveux épars etc. Elles dansent en bondissant et en tournant en rond, ainsi que ces filles dansaient aux fêtes de Bacchus ; elles mettent le feu à tous les coins du vaisseau ; déjà les flammes s'élèvent jusqu'au ciel, les nouvelles Bacchantes s'en réjouissent en continuant leur danse. Calypso, Mentor et Télémaque paraissent sur le rocher élevé dans la mer. La déesse peint sont contentement, et Mentor et Télémaque un cruel désespoir. En ce moment, la pauvre victime se fait apercevoir au milieu des flammes. L'Amour, qui la voit, vole sur le vaisseau et l'enlève dans un nuage. Calypso s'arrache les cheveux, et les nymphes restent étonnées ; Mentor, profitant de l'instant où Télémaque tend les bras à Eucharis, qui s'élève, le précipite dans la mer, s'y précipite après, et lorsque toutes les nymphes courent vers le rivage, la toile se baisse.

FIN.




Dernière édition par haydn le Ven Déc 10, 2004 6:13 pm; édité 14 fois
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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 12:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Pierre Gabriel Gardel dans le rôle de Télémaque


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sophia



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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 2:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Petite Etoile et haydn. Very Happy
Ma question n'était pas totalement anodine, je pense qu'il y a un lien, sans savoir trop expliciter lequel, entre l'aspect technique de ma question sur les brisés "Télémaque" et Raymond Franchetti (je crois qu'il y a une diagonale de brisés réglée par Franchetti qu'on appelle la diagonale du "Télémaque").


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 3:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Victoria Moragan, ancienne Principal du San Francisco Ballet et directrice du Cincinnati Ballet a réalisé un CD-Rom comprennant des textes d'expliclation et des vidéos de démonstration de plus de 500 figures, dont ces fameux "Brisés Télémaque", qui peuvent être réalisé à 3 temps ou 4 temps.

Pour ceux qui seraient intéressé, le CD peut être commandé en ligne à l'adresse suivante au prix de $ 30 environ, frais de port inclus.


http://www.pav.org/center.htm

Et je ne voudrais pas trop m'avancer, mais les Brisés Télémaque, d'après ce que j'ai pu en lire, seraient des brisés qui s'effectueraient alternativement dessus et dessous, avec un changement de pied.

Quant à savoir l'origine de cette figure, et si Raymond Franchetti y est pour quelque chose...


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sophia



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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 3:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans ce cas-là, ils porteraient plutôt bien leur nom, aussi périlleux que le voyage d'Ulysse et de Télémaque... Mr. Green
La référence que vous donnez me semble intéressante, en tout cas, dans le livre très complet de Gretchen Ward Warren "Classical Ballet Technique", il n'est nulle part question des brisés "Télémaque".


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 6:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Le livret de Télémaque est à présent complet. J'ajouterai prochainement une note sur Gardel, ainsi que sur le compositeur Müller / Miller]


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helookity



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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 7:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois qu'il y a 2 enchainements de brises qu'on appelle Telemaque, dont un consiste en = brise de vole,ballone,jete,ballone (en tournant). Enchainements que l'on peut voir dans une des variations de James (La Sylphide version Bournonville).


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sophia



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MessagePosté le: Ven Déc 10, 2004 9:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je pensais personnellement à la diagonale de brisés de "Giselle", mais sans aucune certitude.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2004 12:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Retour à quelques considérations historiques, avec comme promis une petite note biographique sur Pierre Gardel, empruntée à la Galerie Théâtrale de 1834 :



M. Gardel est l'heureux et brillant émule des Noverre et des Dauberval ; c'est de sa verve féconde que sont sortis ces ballets charmans de Psyché, du Jugement de Pâris et de tant d'autres qui font aujourd'hui l'ornement de l'Opéra.

Il est né à Nancy, à l'époque où le roi Stanislas faisait le bonheur de la Lorraine. Son père était le maître des ballets de cet excellent monarque.

Le jeune Gardel reçut une éducation soignée. Il joignit l'étude des arts à celle des langues anciennes, et puisa dans les connaissances qu'il y acquit, une partie de ce goût qui depuis s'est développé avec tant de succès dans toutes ses compositions.

Il fit des progrès extraordinaires dans l'art de la danse et de la musique instrumentale, et apprit à jouer du violon avec une rare perfection.

En 1774, il débutat à l'Académie royale de musique dans l'Opéra de l
'Union de l'amour et des Arts. Il était d'une taille élégante, d'une figure pleine d'expression ; sa danse était marquée par la grâce et la légèreté. Il obtint un triomphe complet et fut admis peu de temps après.

Il avait dès lors un frère qui, doué aussi de beaucoup de talents, était devenu maître des ballets. Le jeune Gardel, après avoir dansé plusieurs années, et toujours avec un succès croissant, lui fut adjoint. Il était impatient de se produire. Il avait vu avec enthousiasme les belles compositions de Noverre ; il s'était plu à l'entendre, à le consulter : il voulait l'imiter.

M. gardel réunit deux qualités rares parmi les artistes, la fécondité de l'invention et le goût. Ses premiers ouvrages lui assignèrent le premier rang parmis les compositeurs
[i.e. chorégraphes]. Le ballet de Psyché fut bientôt regardé comme le chef-d'oevre de la scène chorégraphique. Nulle production ne lui est comparable pour l'esprit, la grâce, l'invention, l'exécution.

Ces charmants ouvrages étaient inconnus quarante ans auparavant. Les danses étaient sans intention, souvent sans idées : c'était un assemblage de mouvements et de pas, qui presque toujours n'avaient aucune liaison ensemble. En y attachant une action, on rappelait la danse au rang des beaux-arts ; on lui rendait une noblesse dont les titres semblaient perdus depuis le siècle d'Auguste.

En 1787, M. Gardel aîné étant mort, son frère lui succéda, et jouit seul du titre de maître des ballets. Peu d'années s'écoulaient qu'il n'enrichit la scène de quelque nouveau chef-d'oeuvre.

Cependant, il ne négligeait pas l'étude de la musique. Il s'était, avant cette époque, fait entendre dans plusieurs concerts avec le plus brillant succès. Il avait, en 1782, fait un voyage à Londres, où l'on avait également admiré son talent comme compositeur et comme musicien.

Ce goût pour la musique, les connaissances qu'il a acquises dans cet art, lui ont fait apporter le plus grand soin dans les airs de ses ballets. Il y a même placé plusieurs morceaux de sa composition. Les autres sont pour la plupart des plus célèbres compositeurs de Paris, de Méhul, Cherubini, Miller (père de madame Gardel), Kreutzer, Catel etc. Ceux qu'il a empruntés pour les adapter à l'action dramatique sont de Mozart, Gluck, Haydn, Cimarosa, Paësiello etc. ; ainsi il en manque rien à ses ouvrages de ce qui peut satisfaire l'esprit, le sentiment et le goût.

Supérieur à son frère, il ne s'est pas contenté, comme lui, de transporter sur la scène chorégraphique de légers opéras-comiques en vaudevilles. Il a senti que le sel et l'enjouement de ces agréables productions échappaient à toutes les ressources de la pantomime. Il a puisé surtout dans les sources abondantes et fécondes de la mythologie et des temps héroïques ; il en a tiré des sujets pleins d'intérêt, et les a traîtés avec autant d'imagination que d'intelligence.

Son premier essai fut le ballet de
Télémaque, qu'il fit représenter en 1790 [sic]. On y retrouve tout le génie et toute la grâce de Fénelon. Cet ouvrage fut reçu avec enthousiasme, et depuis l'époque où il a été donnée, il n'a rien perdu de sa fraîcheur, caractère distinctif des ouvrages de génie. Il en est de même de Psyché, du Jugement de Pâris et de la Dansomanie. Cette dernière prièce est du genre de la comédie ; elle est d'une gaîté vive et piquante, et semée de traits dignes des poètes les plus spirituels. M. Gardel y a introdui des solo de violon qu'il exécute lui-même, et qui ajoutent un nouveau charme à cette admirable et ingénieuse production.

Le nombre des pièces qu'il a données est considérable. Les principales sont :
Télémaque, Pâris, Psyché, la Dansomanie, Achille à Scyros, Alexandre chez les Apelles, Paul et Virginie, Proserpine, l'Enfant prodigue, Persée et Andromède.

Presque tous les grands danseurs qui ont fait ou font encore l'ornement de la scène, sont sortis de son école.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2004 12:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mlle Miller-Gardel, épouse de Pierre-Gabriel Gardel, et fille du compositeur Miller, qui écrivit la musique de Télémaque.


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helookity



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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2004 12:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez raison Sophia, je crois me rappeller qu'il y a egalement cet enchainement de brises dans une des variation homme du pas de deux des vendangeurs de Giselle.


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