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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Ven Juin 11, 2010 11:28 am Sujet du message: |
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Ne vous formalisez pas chrisdance1. C'est simplement qu'un soir de générale, les danseurs sont parfaitement en droit de se ménager (tout comme les chanteurs s'il s'agit d'un opéra), et qu'il ne serait donc pas très fair-play de les juger sur ce qui demeure une séance de travail.
C'est vrai que parfois l'envie peut nous en démanger, et il y a eu certaines répétitions générales qui laisseront de grands souvenirs, comme celle d'Ivan le Terrible en 2003, avec un Nicolas Le Riche extraordinaire, ou, toujours avec Nicolas Le Riche, Casse-Noisette, en 2007 (que seuls les invités de la générale auront d'ailleurs vu en Drosselmeyer, puisque toutes les représentations suivantes ont été annulées pour cause de grève).
Inversement, je me souviens de la générale de Mahagonny - un opéra de Kurt Weil -, si désastreuse que Hugues Gall, qui dirigeait à l'époque la maison, était monté sur scène pour présenter ses excuses à l'assistance. Ce qui n'a pas empêché la première, le lendemain, d'être une réussite et de remporter un grand succès auprès du public.
Dernière édition par haydn le Ven Juin 11, 2010 11:33 am; édité 1 fois |
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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chrisdanse1
Inscrit le: 10 Juin 2010 Messages: 15
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Ven Juin 11, 2010 11:42 am Sujet du message: |
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Comment fait-on pour assister à une générale ?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Ven Juin 11, 2010 12:03 pm Sujet du message: |
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Sur invitation (personnel, arop, vip, presse...).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Juin 11, 2010 5:31 pm Sujet du message: |
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chrisdanse1 a écrit: |
Si vous avez encore le choix préférer vous mettre en partie basse. |
LucyOnTheMoon a écrit: |
merci du conseil ! j'hésitais justement... je viens donc de réserver une place au plus près de la scène pour commencer - et éventuellement je retournerai le voir d'un peu plus loin... un peu plus tard |
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Et le conseil de Kylian : ""Je suggérerais aux gens d'acheter des billets pas chers, en hauteur, car ainsi ils pourront voir l'orchestre", plaisante le chorégraphe."
Source: AFP
Par ailleurs, le NDT sera à Montpellier Danse les 29 et 30 juin, et à Perpignan le 3 juillet.
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LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Ven Juin 11, 2010 11:28 pm Sujet du message: |
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LucyOnTheMoon a écrit: |
Je signale (ou rappelle) à ceux d'entre vous qui ne sont ni "jeunes" ni abonnés mais qui ont une "carte opéra" (c'est à dire un numéro de spectateur) que l'Opéra fait une réduc de 20% pour ce ballet, sur les trois premières catégories, ce qui fait la catégorie 3 à 46 euros... |
Ah bah zut alors ! Je remplis les conditions que vous dites mais j'ai payé plein pot !
Ce qui m'a frappé chez Jiri Kylian, c'est sa science du mouvement. C'est une mécanique de trés haute précision qui ne supporte pas la moindre approximation, notamment dans les portés extrêmement toniques et énergiques. J'aime beaucoup ce genre de danse, son côté entrainant, enthousiasmant. J'ai constaté que le décor avait été sensiblement modifié et allégé par rapport à la captation vidéo, ce qui n'est pas plus mal. Les danseurs étaient dans le bon tempo souvent infernal imposé par la musique. Marie-Agnés Gillot a illuminé la soirée par sa présence charismatique. Matthias Heymann, dans un rôle "secondaire" m'a fait forte impression : Il était tellement léger, aérien, vif et alerte, tellement "kylianien" ! Une bonne soirée.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Ven Juin 11, 2010 11:30 pm Sujet du message: |
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Quelques mots de la première de Kaguyahime, avant un compte-rendu plus détaillé demain.
L'entrée au répertoire de l'Opéra de Paris de ce ballet de Kylian, conçu en 1988, s'est faite devant un parterre de "peoples" assez garni : Eric Vu-An, Frédéric Mitterrand, Edouard Balladur, Renaud Donnedieu de Vabres, Jack Lang...
Si, durant le spectacle, mondanités obligent, la salle a paru plus froide qu'hier lors de la répétition générale, les danseurs et les musiciens, ainsi que Jiri Kylian, qui est monté sur scène, ont été salués par des applaudissements très nourris à la fin de la représentation et les rappels furent nombreux.
Kaguyahime est un ouvrage qui a été composé en 1988, pour une troupe - le NDT -, qui est plutôt un ensemble de solistes, sans hiérarchie marquée comme à l'Opéra de Paris. Cela est très perceptible, car les solistes principaux, en particulier Stéphane Bullion, qui incarne le Mikado, n'ont que peu d'occasions de se distinguer de leurs collègues du "corps de ballet" - le terme est d'ailleurs ici assez inapproprié -, qui dansent autant, voire plus qu'eux.
On retrouve ainsi mis sur le même plan des danseurs aussi différents que Mathias Heymann, Alessio Carbone, Josua Hoffalt, Julien Meyzindi ou Adrien Couvez, et les moins gradés n'ont pas forcément démérité face à leurs collègues pourvus de titres prestigieux.
Cela étant dit, on aura eu droit à un excellent Alessio Carbone qui, ce soir, se détachait assez sensiblement du lot.
Chez les dames, où se côtoyaient Mlles Pagliero, Albisson, Lévy, Ranson et Robert, on constatait un phénomène identique de nivellement de la hiérarchie ; on placera en exergue les jolies prestations de Mlles Lévy et Robert, pleines de vivacité dans la scène de la "Célébration", au premier acte. Même la personnalité imposante de Marie-Agnès Gillot - interprète du rôle-titre - est rejetée, au sens littéral, dans la pénombre, les éclairages étant étudiés de manière à ne laisser deviner que les contours de son corps spectaculaire.
Sur le plan de la scénographie, Kaguyahimé offre des effets spectaculaires. Ils évitent l'écueil de la vulgarité, et sont en osmose avec la partition de Maki Ishii, qui mêle habilement musique traditionnelle japonaise et instrumentarium occidental, se situant ici dans la lignée d'un Toru Takemitsu, sans toutefois égaler le subtil génie du Maître de la musique japonaise savante du XXème siècle.
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Sam Juin 12, 2010 9:59 am Sujet du message: |
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Je vais essayer de rester dans le ton parce que j'ai trouvé ce spectacle malgré tout extrêmement intéressant !
Effectivement, il n'y a pas de second rôle et tout le monde a dansé de manière formidable quelle que soit sa hiérarchie.
Je ferais mention tout de même de Mathias Heymann, Adrien Couvez, Alessio Carbone et Daniel Stokes particulièrement spectaculaires.
Côté femmes, Ludmilla Pagliero a fait preuve d'une truculence dont je pensais qu'elle ne faisait pas partie de son éventail d'expressions.
Quelques bémols tout de même :
Même si musique et chorégraphie sont parfaitement intégrées, c'est légèrement l'overdose si on n'est pas friand de percussions. Mais les percussions étant tendance, ce ne devrait pas être un problème.
La vraie déception se trouve dans le manque de substance du rôle du Mikado. On attendait au moins un solo ou un vrai pas de deux. Rien... ou presque pour notre nouvelle étoile masculine ! La frustration aurait d'ailleurs été encore plus grande si ce rôle avait marqué le retour très attendu d'Hervé Moreau.
Mais la faiblesse majeure de ce spectacle me parait être que ce ballet de 70 minutes ne supporte pas un entracte. Cela démarre magnifiquement avec une vraie progression dramatique mais ce crescendo est cassé par l'entracte qui rend la seconde partie assez faible et répétitive. Surtout quand on attend les étincelles du Mikado qui n'arrivent jamais !
Dernière édition par serge1 paris le Sam Juin 12, 2010 10:00 am; édité 1 fois |
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Sam Juin 12, 2010 9:59 am Sujet du message: |
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Je n'ai pas pris beaucoup plus de plaisir à voir ce spectacle que je n'en avais eu en regardant le DVD. J'aime énormément Kylian, et j'ai vu à peu près tout ce que le NDT est venu présenter à Paris ou ce que le Ballet de l'Opéra a dansé de lui, dont des chefs-d'œuvre comme Doux mensonges ou Bella Figura, et je ne comprends pas pourquoi Brigitte Lefèvre a eu l'idée saugrenue de remonter cette vieillerie un peu plate. Il y a des moments ridicules comme le stroboscope dans la seconde partie, qui me fait repenser à N de Preljocaj, où le même effet bas de gamme était aussi lourdement utilisé... Au rayon des choses ridicules, ces espèces de coffres à roulettes (petit modèle/grand modèle): on ne peut plus faire ça aujourd'hui. Cela dit, la seconde partie est quand même un peu intéressante que la première, mais l'ensemble reste peu passionnant. Cela dit, pour ceux qui ont aimé la spiritualité à deux sous de Siddharta...
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Sam Juin 12, 2010 11:00 am Sujet du message: |
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J'avais hésité entre une fin de semaine à Londres avec Le Lac et la Première de Kaguyahime... je ne regrette pas d'être resté car cette oeuvre est bien sympa, même si c'est vrai que, je ne sais pas encore trop pourquoi, il y a un côté daté qui fait sourire parfois. Ceci dit, c'est dans la limite du supportable. Personnellement, j'adore les percussions et après Minkus, on ne peut pas être exigeant cela m'a enthousiasmé, tout comme ces musiciens!
Le fait que le ballet soit court joue en sa faveur et je suis d'accord que l'entracte est de trop car cela coupe un peu la progression de la montée dramatique de l'histoire avec l'arrivée du Mikado, serein et souverain, qui est "autre", un dieu vivant... Dans la perspective historique, il me semble intéressant que le Mikado soit différent des autres et ne se plie pas aux types de séductions des simples prétendants. Maintenant c'est vrai que quand c'est Stéphane Bullion qui l'incarne, c'est frustrant de ne pas le voir en pyrotechnie. D'un autre côté, il a une présence sur scène glaçante et dominante assez... impériale! Le petit pas de deux est assez magnétisant, tant au point de vue du duo que du quatuor puisqu'il est assisté de compagnons et c'est un des moments forts du ballet.
J'avoue également que j'ai été assez déçu par le rôle de Kaguyahime même si elle est beaucoup plus présente sur scène. Mais peut-être vais attendre de revoir le spectacle pour essayer de dégager se qui m'a surpris dans ce rôle.
Ce qui est vraiment jouissif, ce sont les chorégraphies de groupe et la scénographie joue tout autant que la danse par elle-même, un peu, je dirais, presque accessoire. C'est en quelque sorte un élan dans lequel on entre ou on n'entre pas mais si c'est le cas, alors c'est époustouflant et l'on comprend finalement que le ballet doit être court. C'est un atout. J'avoue ne pas vraiment pouvoir distinguer un danseur plus qu'un autre, car malgré la virtuosité requise, c'est plutôt une oeuvre d'ensemble, musiciens compris.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Sam Juin 12, 2010 11:07 am Sujet du message: |
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Je suis assez d'accord avec vous, Maraxan. Comme je l'écrivais plus haut, ce ballet n'est pas fait pour une troupe hiérarchisée, mais pour un ensemble de solistes placés quasiment sur un pied d'égalité. Les étoiles ne sont pas du tous mises en exergue comme ce serait le cas dans une chorégraphie plus traditionnelle.
Cela dit, je ne trouve pas ce Kaguyahime daté. Il a été conçu à une époque ou la "zénitude" japonisante n'était pas encore devenu un poncif de la boboïtude cultureuse, et je n'y ai pas vu de vulgarité, y compris dans les effets de stroboscope ou dans l'utilisation des flight-cases à roulettes recouvertes d'un miroir sur une face, décriés par Nabucco.
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Sam Juin 12, 2010 11:40 am Sujet du message: |
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Pour commencer par le "négatif" (relatif), je ne suis pas sûre que cette entrée au répertoire s'imposait comme une nécessité. Kylian a offert de magnifiques ballets à l'Opéra de Paris - qui le lui a bien rendu -, les soirées NDT restent aussi de grands souvenirs, mais là, j'avoue que je suis restée un tout petit peu extérieure à ce ballet, qui n'est au demeurant ni déplaisant ni ennuyeux le moins du monde (et d'une concentration relative appréciable : 40' + 30'). Peut-être est-ce son côté grand-messe béjartienne (en plus subtil tout de même), vaguement connoté seventies (un p'tit coup de nostalgie de Brigitte Lefèvre?), qui tranche avec le caractère intimiste attaché à d'autres oeuvres de Kylian que l'on peut connaître et aimer?... Petit détail formel, la scénographie a été adaptée à l'immense plateau de Bastille, et j'ai un peu regretté le fait que les musiciens japonais aient été relégués dans la fosse, alors qu'on les voit sur scène dans le film (c'est à peu près la seule chose qui a réussi à retenir mon attention, car voilà bien un ballet réputé infilmable et qui l'est véritablement...), ce qui contribuait à créer une ambiance "salon de musique" oriental sans doute plus humaine. Je ne pense pas en revanche que la chorégraphie ait été modifiée, c'est un ballet conçu à l'origine pour le NDT, donc une compagnie de solistes sans hiérarchie, et par conséquent, tous les rôles se valent plus ou moins, malgré Kaguyahime, héroïne du clair-obscur, mais pas omniprésente... Alors oui, sans doute, le passage d'une chorégraphie de ce type à une compagnie très hiérarchisée comme l'Opéra peut surprendre, voire étonner, d'autant qu'elle a, à mon avis, un côté très dépersonnalisant, encore accru par la dimension de la scène et de la salle (bah oui, tout le monde ne peut pas être collé dans les premiers rangs d'orchestre...). Du côté du Mikado, qui n'apparaît qu'à la toute fin du ballet, on aurait, je crois, davantage imaginé un danseur "NDTIII" - un Hilaire ou un Romoli - qu'un danseur "plein de sève" comme Stéphane Bullion, qui n'est certes pas dépourvu d'autorité, mais peut-être pas encore autant que ses prestigieux aînés.
Maintenant, pour bifurquer sur le "positif", voire le très positif, et puisque le gros mot a été lâché par nabucco, je dirais que pour moi, ce Kaguyahime est un peu l'anti-Siddharta! L'univers légendaire "oriental" (certes un Orient conceptuel revu et corrigé par un esprit européen) donne lieu ici à une scénographie aussi spectaculaire que sophistiquée, mais en même temps - comme toujours chez Kylian - d'une simplicité savante dépourvue de tout effet clinquant et prétentieux... Elle n'étouffe pas les danseurs, elle fait corps avec eux, et elle reste ce qu'elle doit être, métaphorique... De même, l'écriture chorégraphique est tout autre chose qu'une accumulation bavarde de tics de langage efficaces, répétés jusqu'à la nausée. En écho à la musique, que je trouve vraiment séduisante, elle alterne les ambiances de manière très bien dosée : des moments au ralenti et peut-être un peu déroutants pour les solos tout en déhanchements de Kaguyahime (serait-ce là une tentative de créer une sorte de "zen" chorégraphique?), des passages fulgurants et très énergiques pour le "corps de ballet", surtout masculin, davantage ancrés dans une tradition occidentale de vitesse et de virtuosité (l'espèce de tarantelle mixte japonisante ou la scène de la guerre qui voit s'affronter les hommes en noir et ceux en blanc). Je me sens bien incapable de distribuer des bons et des mauvais points aux uns et aux autres (même si moi aussi j'aime beaucoup l'élan et la nervosité acérée de la danse de Carbone, dont je ne sais si elle est "kylianesque"), il me semble au contraire que la chorégraphie tend délibérément à gommer les personnalités - et en même temps le "star-system" - pour mettre en avant la dynamique de groupe. Concernant Kaguyahime, je n'ai guère de points de comparaison (voire pas du tout), mais je ne peux pas dire que je sois extrêmement convaincue par Marie-Agnès Gillot, qui dégage certes quelque chose d'imposant et d'esthétiquement séduisant par sa gestuelle très souple et déliée, mais est à mon sens bien plus terrestre que lunaire, manquant là d'une certaine ambivalence, comme on dit...
Dernière édition par sophia le Dim Juin 13, 2010 9:50 am; édité 1 fois |
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