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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3627
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Posté le: Dim Mai 30, 2010 10:50 pm Sujet du message: |
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nabucco a écrit: |
Quelques petits bonheurs par ailleurs : Sabrina Mallem, absolument irradiante dans la danse indienne ; on sait que l'intérêt chorégraphique de la chose est proche du néant, et pourtant on se retrouve les yeux rivés sur son interprète... |
je me souviens l'avoir vue lors de la dernière reprise à Bastille, et malgré le trio électrique Acosta-Dupont-Abbagnato j'avais été hypnotisé par la prestation de S.Mallem dans cette danse indienne. Comme vous dites, on se surprend à avoir les yeux rivés sur elle alors que ce passage est inénarrable de niaiserie. Mercredi dernier je l'ai beaucoup regrettée, quelque soit le mérite de celle qui a dansé ce soir-là
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 12:58 am Sujet du message: |
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Quelques mots sur la représentation de ce lundi 31 mai 2010, qui était pour moi l'occasion de découvrir Dorothée Gilbert et Mathias Heymann dans les rôles principaux de La Bayadère.
L'intérêt de cette soirée était rehaussé par la présence ô combien attendue d'Emmanuel Thibault dans l'Idole dorée ; il suffisait d'entendre les soupirs dépités du public samedi dernier lorsque son remplacement fut annoncé par la régisseuse pour se convaincre de sa popularité, toujours intacte. Comme à son habitude, il a revêtu son extraordinaire maquillage intégral, qu'il est le seul à employer à l'Opéra de Paris. M. Thibault n'a rien perdu de son ballon, de sa virtuosité, et la spectaculaire variation qui lui est dévolue est toujours exécutée avec autant de brio. Seul regret, qu'on ne lui ait toujours pas permis d'incarner Solor, un rôle pourtant largement à sa portée.
Parmi les rôles secondaires, on remarquera tout particulièrement la très belle Troisième Ombre d'Héloïse Bourdon, dont le jeu de jambes limpide fait honneur au style français. Sa prestation a d'ailleurs été récompensée d'applaudissements nourris.
On soulignera également les mérites d'Allister Madin, dont le Fakir, très félin lors des premières représentations, a sensiblement évolué vers un jeu plus ferme, plus viril.
Mathilde Froustey a en revanche paru un peu en retrait dans la danse Manou - un emploi qui n'est de toutes façons pas à la mesure de ses capacités. Elle a abordé sa variation avec une certaine fébrilité, et le léger vacillement de sa jambe droite pouvait faire craindre une blessure. Espérons pour elle qu'il n'en est rien, d'autant qu'elle doit se produire au Bolchoï dans dix jours.
Le Solor de Mathias Heymann a impressionné le public dès sa première entrée, ponctuée par un saut spectaculaire. Tous les morceaux de bravoure ont été parfaitement exécutés, notamment le grand manège du second acte, ainsi que la difficile variation du III. L'élévation de M. Heymann suscite toujours l'admiration, et il a par ailleurs très sérieusement travaillé ses réceptions : dures et sonores il y a encore quelques mois, elles sont devenues, grâce à des amortis soigneusement étudiées, souples et silencieuses, à l'image de celles d'un Christophe Duquenne, maître du genre à l'Opéra de Paris.
Le partenariat avec Dorothée Gilbert est plus problématique, et l'on ne retrouve pas l'atmosphère fusionnelle dans laquelle baignaient Delphine Moussin et Stéphane Bullion. Il est, de ce point de vue, dommage que Dorothée Gilbert n'ait pas eu la possibilité de faire ses débuts en Nikiya aux côtés d'Alessio Carbone - peu distribué actuellement - ou de Nicolas Le Riche, qui lui auraient sans doute mieux convenu.
Paradoxalement, Mathias Heymann a paru très bien s'accommoder de la Gamzatti de Ludmila Pagliero, avec laquelle s'est nouée une véritable complicité. A tel point que c'est avec elle qu'on s'attendait à voir Solor s'enfuir vers les cimes enneigées de l'Himalaya... Mais ne commettons pas le sacrilège de réécrire l'argument de cette Bayadère.
Mlle Pagliero, pour qui c'était également une prise de rôle, s'est d'ailleurs très honorablement acquittée de sa tache. Elle n'affiche pas la même vindicte, la même autorité qu'Emilie Cozette, mais tout est parfaitement en place, et hormis un petit écart avant la célèbre série des fouettés, rien ne peut lui être reproché. Tout respire le sérieux, le travail bien fait, et si sa pantomime n'est pas très appuyée, elle parvient, comme souligné plus haut, à prendre un réel ascendant sur Mathias Heymann, dont la personnalité flamboyante ne parait ni l'effaroucher, ni l'étouffer.
Dorothée Gilbert, que l'on connaissait jusqu'à présent comme une Gamzatti de belle tenue, se découvrait auprès du public parisien dans le rôle de l'infortunée Nikiya. Sur le plan du jeu d'acteur, son principal point faible, Mlle Gilbert a réalisé des progrès notables, et sa pantomime, au premier acte, était efficace et convaincante sans être outrée. Les soli ont été exécutés avec le panache voulu, même si l'adage de la "variation du serpent" manquait un peu de lyrisme et de sensualité. Là, Delphine Moussin demeure sans concurrence. Dans l'allegro, Dorothée Gilbert a pu faire la démonstration de sa virtuosité, avec un travail de pointes toujours soigné ; elle n'a pourtant pas été aidée par un orchestre qui paraissait accélérer le tempo en permanence, ce qui compliquait sérieusement la tâche de la ballerine, qui nous a par ailleurs gratifiés de remarquables sauts en arabesque.
Au troisième acte, Dorothée Gilbert a effacé l'impression mitigée laissée par le pas de deux dit "du voile" par des déboulés d'une vivacité époustouflante et un très dynamique galop final.
Le public n'a pas ménagé ses applaudissements ; les rappels ont été nombreux et ont témoigné du succès de la soirée.
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mathis
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 76
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 1:07 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
M. Thibault n'a rien perdu de son ballon, de sa virtuosité, et la spectaculaire variation qui lui est dévolue est toujours exécutée avec autant de brio. Seul regret, qu'on ne lui ait toujours pas permis d'incarner Solor, un rôle pourtant largement à sa portée. |
Je suis en désaccord total. M. Thibault a dansé à l'économie ce soir, et c'est très dommage.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 1:08 am Sujet du message: |
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J'aimerais en voir souvent, des danseurs "à l'économie", de ce genre-là...
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mathis
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 76
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 1:25 am Sujet du message: |
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Mathias Heymann et Alessio Carbone ont livré des prestations bien plus conformes à ce que l'on peut attendre dans cette partie. Emmanuel Thibault était en méforme, je ne crois pas que ce soit un crime de lèse-majesté que de le dire clairement.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 1:30 am Sujet du message: |
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Nous en resterons donc sur un désaccord total....
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akhmatova
Inscrit le: 27 Mar 2007 Messages: 341
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 7:58 am Sujet du message: |
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Je trouve, tout comme Haydn, que nous avions droit au grand Art avec un énorme A. C'était une vraie idole qu'on a vue, pas un danseur. Qu'il s'agisse de la dorure, ou de la présence aristocratique, et gracieuse à la fois.
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 8:26 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
de remarquables sauts en arabesque. |
Temps levés?
Par ailleurs, que fait Gamzatti avant ses fouettés? Des sortes de fouettés à l'italienne qui n'en sont pas vraiment... Ahlala, il faut que je révise!!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 8:43 am Sujet du message: |
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Peut être pourrez-vous me donner la terminologie exacte, Aurélie, afin que je rectifie. Je voulais parler de ces sauts à reculons, sur un pied, où la danseuse se tient effectivement en arabesque. Il y en a dans la deuxième partie de la variation du Serpent ainsi que dans le galop, tout à la fin du troisième acte, après la diagonale de tours piqués.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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âme danSante
Inscrit le: 21 Fév 2008 Messages: 76
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mathis
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 76
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 9:22 am Sujet du message: |
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akhmatova a écrit: |
Je trouve, tout comme Haydn, que nous avions droit au grand Art avec un énorme A. C'était une vraie idole qu'on a vue, pas un danseur. Qu'il s'agisse de la dorure, ou de la présence aristocratique, et gracieuse à la fois. |
On ne doit pas avoir les mêmes yeux et je me demande si on vit sur la même planète. Une idole qui ne saute pas, ne tourne pas, et recueille une réaction polie de la salle devient ici du Grand Art et une merveille incarnée.
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Sarah2
Inscrit le: 18 Mai 2010 Messages: 5
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 9:23 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Peut être pourrez-vous me donner la terminologie exacte, Aurélie, afin que je rectifie. Je voulais parler de ces sauts à reculons, sur un pied, où la danseuse se tient effectivement en arabesque. Il y en a dans la deuxième partie de la variation du Serpent ainsi que dans le galop, tout à la fin du troisième acte, après la diagonale de tours piqués. |
Je pense qu'on appelle cela une "promenade" en arabesque, pas réellement des sauts.
Par ailleurs, est-ce que les Idoles dorées n'ont pas tous un maquillage intégral ?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 9:37 am Sujet du message: |
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Emmanuel Thibault utilisait (et je présume qu'il utilise toujours) une peinture spéciale. C'est un peu plus qu'un maquillage, disons...
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âme danSante
Inscrit le: 21 Fév 2008 Messages: 76
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 9:43 am Sujet du message: |
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Une promenade est une rotation à pied plat sur soi-même, en arabesque ou attitude, dans laquelle la danseuse tourne autour de sa jambe de terre, en dehors ou en dedans.
Elle s'effectue également en pas de deux, avec le partenaire qui, tenant la main de la danseuse (ou celle-ci s'appuyant sur son bras), la "promène" en la faisait tourner sur sa pointe pendant qu'il marche en cercle autour d'elle.
_________________ "La danse, c'est la conscience du corps au service de l'âme"
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