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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 12:19 am Sujet du message: |
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Retour dans cette merveilleuse bombonnière qu'est la Palais Garnier, après plus de trois ans d'éloignement...Ouf, que c'est long! Une salle archi-comble, et un public conquis d'avance. Que dire de Giselle, sinon que ça "marche" toujours: même si on connaît le ballet par coeur, on est emporté à chaque nouvelle représentation. Il y a trois ans, si ma mémoire est bonne, j'avais apprécié Mélanie Hurel et Hervé Moreau dans les rôles principaux. Cette fois, de mon fauteuil du balcon, juste derrière Elisabeth Platel et Ghislaine Thesmar, j'ai découvert Isabelle Ciaravola, que je ne connaissais pas encore, et apprécié sa sensibilité, sa jeunesse, sa musicalité. Elle me paraît trés bien correspondre au rôle-titre, auquel elle confère une fragilité particulièrement touchante. Sa taille, moyenne, renforce cette impression. A mon avis, les danseuses grandes par la taille (Letestu, Dupont, Gillot) sont desservies dans un tel rôle. Le style de Melle Ciaravola est très fluide, on a le reste scotché du début à la fin. L'autre découverte, pour moi, est Laura Hecquet, dans le rôle de Myrtha. C'est un grand rôle, chargé d'une grande signification symbolique (la Femme bafouée durant sa vie, et qui se venge dans l'autre monde). Ses trois variations enchaînées sont une réussite, du travail très propre, mais elle ne parvient pas à éclipser Delphine Moussin, à mon avis imbattable dans ce rôle, avec son hiératisme, son expression implacable, que Laura Hecquet ne parvient pas à rendre aussi pleinement.
De belles retrouvailles, après ces 3 ans passés loin de Paris. Bien que mon enthousiasme m'empêche d'être objectif, il me semble que le public était au rendez-vous, à en juger par l'intensité des applaudissements.
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 12:47 am Sujet du message: |
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Je rejoindrai un peu l'avis de l'amie Sophia...
Comme pour Delphine Moussin, il m'est difficile de m'exprimer de manière véritablement objective sur les prestations d'Isabelle Ciaravola, qui est l'une des danseuses que j'apprécie le plus au ballet de l'Opéra de Paris...
Cette soirée du 28 septembre 2009 était très attendue par la plupart des balletomanes, car elle présentait de multiples attraits. Il s'agissait d'une part des débuts "officiels" d'Isabelle Ciaravola en tant qu'Etoile, et qui plus est, dans l'un des rôles féminins les plus importants du répertoire chorégraphique de l'Opéra de Paris. Par ailleurs, Stéphane Bullion faisait lui aussi ses premiers pas en Albrecht, tandis que chez les conprimari officiaient deux jeunes danseurs prometteurs et assez en vue actuellement, Amandine Albisson et Marc Moreau, distribués dans le Pas de deux des Paysans. De même, si elle n'était pas totalement inédite, la Myrtha de Laura Hecquet, autre valeur montante au sein du ballet de l'Opéra de Paris, avait aussi de quoi exciter les curiosités.
Isabelle Ciaravola, danseuse diaphane s'il en est, était surtout attendue dans l'acte blanc ; paradoxalement, c'est au premier acte qu'elle a donné le meilleur de son talent. Actrice talentueuse, elle s'est donnée sans aucune retenue dans une scène de la Folie qui restera gravée dans les mémoires. Engagement, expressivité, tout était là pour faire chavirer un public qui n'a pas été avare de démonstrations d'enthousiasme.
Dans le second acte, fort bien mené de manière générale, Isabelle Ciaravola s'est peut être montrée un peu trop humaine et sa tendresse pour Albrecht était si spontanée qu'elle évoquait plus la jeune paysanne innocente du premier acte qu'un spectre - temporairement - revenu du royaume des Morts. Ici, seule Delphine Moussin nous semble avoir jusqu'à présent vraiment su révéler la dimension tragique du rôle, et l'immense mélancolie dont elle a su nimber chaque expression, chaque geste, s'avère - au-delà de toute considération technique - insurpassable.
Ceci étant, Mlle Ciaravola s'impose d'emblée parmi les très grandes Giselle de l'Opéra de Paris ; on reste toujours admiratif devant ses développés qui semblent toucher le firmament, ses sauts d'une légèreté aérienne... n'en jetons plus.
A ses côtés, Stéphane Bullion a lui aussi réussi sa prise de rôle, avec un Albrecht solide, très attentionné envers sa partenaire. Le deuxième acte était à cet égard particulièrement bien réussi, avec des portés très aériens, dépourvus de toute rudesse. Comme Nicolas Le Riche, Stéphane Bullion a choisi de ne pas faire une série longue d'entrechats six, et a fait précéder ce fameux exercice de virtuosité de quelques sauts de basque. Cette variante aurait d'ailleurs, à ce qu'on m'a dit, été prévue dès l'origine par Patrice Bart, lorsqu'il régla la production de Giselle pour l'Opéra de Paris.
Laura Hecquet, même si elle ne possède pas encore l'autorité d'une Marie-Agnès Gillot ou la force évocatrice de Delphine Moussin, a campé une Myrtha de haut niveau, d'une grande sûreté technique. Son entrée en menés sur pointes, notamment, était révélatrice de la qualité du travail de pied de cette danseuse promise à une belle carrière.
Au premier acte, on aura applaudi la virtuosité et l'engagement de Marc Moreau dans le Pas de deux des Paysans. M. Moreau aime manifestement la scène et fait montre d'un bel enthousiasme. Il possède beaucoup de ballon, et a gratifié le public de sauts spectaculaires, notamment dans la seconde variation, qui mettait bien en valeur ses qualités physiques.
On signalera encore la Willis réussie d'Alice Renavand, très hiératique, ainsi que, dans le corps de ballet, la présence de Laurène Lévy, qui faisait son retour après une absence de près d'un an consécutive à une mauvaise blessure.
Enfin, si l'on apprécie toujours la direction imaginative de Koen Kessels, l'orchestre Colonne a semblé moins à l'aise que lors de la Première du 24 septembre, notamment dans le second acte.
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 1:35 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Dans le second acte, fort bien mené de manière générale, Isabelle Ciaravola s'est peut être montrée un peu trop humaine et sa tendresse pour Albrecht était si spontanée qu'elle évoquait plus la jeune paysanne innocente du premier acte qu'un spectre - temporairement - revenu du royaume des Morts. Ici, seule Delphine Moussin nous semble avoir jusqu'à présent vraiment su révéler la dimension tragique du rôle, et l'immense mélancolie dont elle a su nimber chaque expression, chaque geste, s'avère - au-delà de toute considération technique - insurpassable.
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Peut-être la forte présence scénique de Stéphane Bullion dans cet acte a-t-il un peu émoussé l'aura de la wili. J'ai rarement vu un Albrecht aussi visiblement désespéré et "s'arrachant" de la sorte, jetant des regards terribles à Myrtha alors qu'il est en pleine ascension pour un saut, ou celui lorsqu'il s'est jeté à terre après sa varaition... J'ai été fortement impressionné par cette maîtrise de dramaturgie dans les moments sensibles, mais il est vrai qu'on avait déjà vu cela dans son Armand.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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maximilien
Inscrit le: 25 Mai 2008 Messages: 21
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 9:53 am Sujet du message: |
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Oui, ardu d'analyser une représentation après Sophia et Haydn. Ils ont dit déja tant de choses. Cette fois je ne suis pas tout à fait d'accord avec eux sur le fait de leur préférence d'Isabelle Ciaravola dans le 1er acte. Là j'ai regretté que ne lui ait pas été donnée l'occasion de jouer ce personnage depuis dix ans, au moins, ce qu'elle méritait. Son allure maintenant est déjà celle d'une ballerine accomplie qui a du mal à jouer au premier degré l'innocence. Et sa scène de la folie qui en a ébahi beaucoup m'a semblé trop expressionniste, je veux dire, exprimant un délire vraiment clinique, comme le jouait Margot Fonteyn. Mais j'ai moi devant les yeux l'écran d'une Chauviré ou même d'une Aurélie Dupont jouant sur l'art de la litote, combien plus savant.
Comme Mlle Ciaravola est la danseuse dont j'attends maintenant le plus sur la scène de l'Opéra je dis tout de suite qu'elle ne m'a pas déçu dans le 2° acte. Emaciée, brûlante, sépulcrale elle est bien une créature "gothique",celle dont les Romantiques proclamaient "Le voilà enfin le beau cadavre dont nous avions besoin". Je cite de ma mémoire peu fiable.
Ne pouvant développer tout son jeu dans cet acte, je garde pour l'inoubliable sa silhouette et son masque dans les portés que lui a si bien prodigués l'athlétique Stéphane Bullion. Chez Dupont c'est un goéland blessé planant dans les airs, chez Isabelle c'est une crucifiée, les bras écartés, ce qui me semble une figure nouvelle et à retenir.
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 10:13 am Sujet du message: |
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Ce que décrit Haydn est assez exact, mais cela ne m'a pas empêché d'être émerveillé par Isabelle Ciaravola pour la totalité de son interprétation.
Certes son deuxième acte est nimbé d'une grande douceur, mais elle n'en est pas moins d'un "autre monde "...d'une grâce "irréelle" !
A cet égard il faut remercier Stéphane Bullion pour des portés particulièrement bien réussis.
En définitive, cette série de Giselle n'apporte que des bonnes surprises et se situe jusqu'à présent toujours au plus haut niveau... Une vraie consécration pour le Ballet de l'Opéra de Paris !
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Vanille
Inscrit le: 12 Sep 2008 Messages: 102
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 10:14 am Sujet du message: |
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La chance m'a aussi permis d'être dans la salle hier soir. J'attendais beaucoup de cette représentation et n'ai pas été déçue!
Mlle Ciaravola est une danseuse que j'apprécie beaucoup, et assister à sa prise de rôle dans Giselle était un plaisir dont je me réjouissais d'avance.
Comme pour Haydn et Sophie, j'ai trouvé sa performance plus impressionnante dans le premier acte que dans le second; ceci étant, il s'agit en ce qui me concerne uniquement une question de goût personnel, car je ne trouve rien à reprocher à Mlle Ciaravola, que ce soit techniquement ou artistiquement, dans le second acte.
Non, impossible de se lasser du jeu dramatique de Mlle Ciaravola, mais aussi à d'autres moments de sa dance aérienne et de sa fluidité. Il me semble que Giselle est un ballet parfait pour mettre en valeur les multiples facettes du talent de cette merveilleuse danseuse. Je lui souhaite d'avoir pris autant de plaisir à interpréter Giselle hier soir que nous en avons eu à l'admirer!
Et bien entendu, je ne peux passer sous silence ces jambes qui semblent infinies et ce coup de pied vertigineux...
J'aurais moins à dire concernant la performance de Mr Bullion, car je connais finalement très peu ce danseur. Il m'a semblé très investi dans le rôle, néanmoins j'avoue m'être plus concentrée sur les évolutions de sa partenaire, dont j'attendais tant.
Je voudrais pour finir mentionner le corps de ballet, avec une joie de danser et de vivre communicative au premier acte, et une grande perfection des ensembles et des alignements au second.
S'il fallait trouver quelques bémols à la merveilleuse représentation d'hier soir, je mentionnerais Mlle Hecquet, pourtant une danseuse que j'apprécie énormément, mais que j'ai trouvé quelque-peu éteinte hier soir - je ne saurais dire pour quoi mais sa performance n'aura pas réussi à me toucher du tout; peut-être le souci de la perfection technique et du rôle d'une femme froide aura, à mon goût, conféré trop de hiératisme à Mlle Hecquet.
J'ai été également un peu déçue par la prestation dans le pas de deux des vendangeurs de Mlle Albisson, là-aussi danseuse que j'aime beaucoup, mais qui n'aura pas su me toucher non plus. Les raisons en sont peut-être dans la chorégraphie ne la mettant pas suffisamment en valeur, et dans le brio technique de son partenaire (Mr Moreau) qui emplissait toute la scène...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 10:41 am Sujet du message: |
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En ce qui concerne Stéphane Bullion, je partage assez les avis de Maraxan et serge1 paris. Son Albrecht a été une vraie réussite, et les portés du second acte (notamment ceux ou il soulève Giselle à mi-hauteur, pendant que celle-ci effectue un grand écart), étaient particulièrement délicats, contrastant avec la solidité physique affichée par le danseur.
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 11:15 am Sujet du message: |
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Ca fait plaisir de revenir sur ce forum, toujours aussi réactif et pertinent...
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rothbart
Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 424
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Posté le: Mar Sep 29, 2009 11:21 am Sujet du message: |
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J'y étais,j'ai adoré.Isabelle Ciaravola m'a semblé aussi bonne dans le premier que le second acte.Elle est fofolle puis carrément folle et enfin sépulcrale,à aucun moment son jeu dramatique n'est pas au maximum de ses qualités techniques.Elle a aussi un physique qui donne une lumière particulière au personnage car c'est une gueule aussi.
A ses cotés Stéphane Bullion est parfait,d'une beauté totale,suffisamment chien pour qu'on y croit.La variation du second acte est parfaite.
Seul point faible pour moi,Karl Paquette dont le jeu est trop fade.C'est pourtant un Hilarion avéré mais je persiste à penser que les rôles noirs ne sont pas faits pour ce danseur tout blond.
Eh bien oui c'était une très belle soirée.Je pense qu'il y a là une distribution à reprendre laquelle était semble t-il très attendue par les amateurs comme par les professionnels:On a croisé un nombre impressionnants d'anciens danseurs:Outre Brigitte Lefebvre ,2 rangs derrière moi,j'ai vu Eric Vu An,Ghislaine Thesmar,Pierre Lacotte,Michaël Denard et Noëlla Pontois...
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