Lifar - Petit - Béjart [31/01/2009 - 14/02/2009]

[Jade]

Plus ou moins d'accord avec ce qui je lis ici, c'est normal... la richesse des avis différents !

Le positif : une vraie soirée de fête, dense, intense, merveilleuse. Sentiment rare. Public vivant et chaleureux, ça participe de la beauté du moment.

Bcp aimé la suite en blanc, à quelques exceptions près, je vais y revenir. L'arlésienne n'est pas ce que je préfère, mais Moussin comme Pech y étaient superbes. Bolero : incroyable.
Bon.

Premier bémol : les fausses notes, oui, fausses notes, des musiciens dans le Boléro. Inadmissible, choquant, scandaleux. Vraiment. A tel point qu'on a mal pour Le Riche, on se demande comment il fait pour poursuivre. Une honte, vraiment. Oui, j'étais furieuse...

Second bémol : suite en blanc. Premier trio : Romberg jamais synchro avec ses partenaires... désolant. Ciaravola exquise... Bcp aimé Heymann - Dayanova - Thibault. Ould-Braham : une vraie ballerine, un régal. Cozette : fait de son mieux. On aimerait davantage. Le Riche triomphant, puissance et musicalité, superbe. Joie de danser évidente. Dupont-Moreau : sublime, absolument sublime. Exceptionnel, la grâce... technique oubliée, tant elle est parfaite. Du grand art. Juste après, Osta fait bien triste figure. Je lis des éloges ici et j'avoue ne pas comprendre... Danse plate et vide, sans émotion, aucun brio, incapable de tenir son équilibre, s'accrochant fébrilement à la main de son partenaire pour descendre immédiattement à terre... Bof... Après Dupont, c'était difficile à recevoir. Quelle déception.
Applaudissements mérités, l'ensemble était très beau néanmoins.

Personne n'a parlé de Moussin, qui est juste, touchante, précise. J'ai adoré. Pech époustouflant, généreux, torturé, fou... Exceptionnel, vraiment.

Enfin le Boléro... Le Riche à son apogée. Peut-être le plus beau boléro qu'il m'ait été donné de voir, tous interprètes confondus. La salle ne s'y trompe pas.
On essaie d'oublier l'orchestre... lamentable sur cette pièce.

On sort de Garnier le sourire aux lèvres. Il y a du monde, partout, à la sortie des artistes aussi. C'était une fête ce soir-là.

Bon dimanche à tous !

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Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

[Kate]

Très belle soirée que celle du 14 février.
Suite en blanc est loin d'être mon ballet préféré, mais hier j'ai été conquise. Sara Kora Dayanova m'a particulièrement impressionnée, ainsi que Clairemarie Osta, que j'ai rarement vue aussi étincelante. Le point noir : Emilie Cozette, dont l'interprétation de "La cigarette" était pour le moins laborieuse. Certes, on sent qu'elle fait des efforts pour bien faire, mais on attend un peu plus d'une étoile qu'une exécution scolaire.
Je ne connaissais pas L'arlésienne, très belle surprise là encore. Delphine Moussin offrait une interprétation juste et touchante. Quant à Benjamin Pech, il était superbe, totalement habité par ce rôle qui lui va comme un gant.
Tout a déjà été dit sur Le Boléro. Nicolas Le Riche somptueux comme toujours. La salle lui a fait une ovation, à juste titre. Comme certains l'ont souligné, un certain nombre de fausses notes ont un peu gâché la soirée, c'est très dommage.

[Katharine Kanter]

Très étonné de lire sous la plume de M. Maraxan ici,

"Personnellement, je suis pas fan de la musique dite (sic) classique".

WOW! Now THERE's a WHOPPER for you!!!!

Anyway, passons.

Personnellement, je ne suis pas fan de Lifar! Et Vlan!

Mais ne puis m'empêcher de commenter que dans le Thème Varié, S.K. Dayanova est - comme toujours sur scène - TRES impressionnante! Déjà une personalité artistique.

Quand à Guérineau, c'est une véritable petite splendeur : ses ports de bras si langoureux et comme à ralenti, la précision rythmique de ses déboulés, la justesse de chaque position sans le côté scolaire qui nous plombe trop souvent ici.

La pauvreté de notre répertoire fait que ces gens, qui devraient déjà être en train de tenir des rôles importants sont encore, pour ainsi dire, "à l'enfance de l'art".

Et ne puis m'empêcher de commenter que Moussin a été à chaque fois, extrêmement émouvante dans l'Adage, non seulement par sa musicalité, mais aussi par le classicisme des positions, qui tranche avec les formes désorganisées, déstructurées générées par ceux et celles trop souvent victimisées par Forsythe, McGregor ou Prjelocaj.

Suite en Blanc n'est pas très valorisant pour les hommes, à part la Mazurka, l'une des nombreuses raisons qui fait que ce ballet semble "very much of its time, in fact, past its "sell by date".

[haydn]

Bienvenue Kate!

Visiblement, le Boléro a causé quelques soucis à l'orchestre lors des dernières représentations. Il me semble que Marie-Agnès Gillot a déclaré forfait samedi soir afin de pouvoir être présente à l'Opéra Bastille pour les Rares différences, qu'elle a chorégraphié et où l'une des interprètes avait fait défaut suite à blessure.

S'il y a un certain nombre de réactions critiques parmi les balletomanes, il semble néanmoins que, de manière générale, le public ait été au rendez-vous pour les représentations de Lifar - Petit - Béjart ; le Palais Garnier était comble tous les soirs ou presque. Par ailleurs, la presse institutionnelle, qui ne s'était pas privée de critiquer de manière inhabituellement sévère Raymonda, en décembre, a elle aussi plutôt bien accueilli ce spectacle.

[dumbo]

Les couacs de la dernière étaient tellement impressionants que je me suis demandé si ce n'était pas une manière pour l'orchestre de souscrire à la tradition des fantaisies de dernière... ?

[maraxan]

Critiques d'Emma Manning et François Fargue dans Dance Europe de mars + photos de la Sieste et Nicolas Le Riche dans le Boléro que les deux auteurs définissent comme un truc de mecs!

[haydn]

Dossier historique réalisé par Marie-Astrid Gauthier sur Suite en Blanc