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La Dame aux Camélias, 21/06 au 12/07 2008
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haydn
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MessagePosté le: Ven Juil 11, 2008 10:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de nomination ce soir, Tuano, mais une ambiance très chaude pour la représentation unique du couple Isabelle Ciaravola - Stéphane Bullion...

Plus de détails tout à l'heure.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juil 12, 2008 1:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

La distribution qui réunissait Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion dans les rôles principaux était l’un des principaux attraits de cette reprise de la Dame aux Camélias à l’Opéra National de Paris ; nous en avions déjà eu un avant-goût le 21 juin, suite à la défection inopinée d’Hervé Moreau ; les deux partenaires avaient alors été requis pour assurer, au pied levé, le dernier acte, devant un public enthousiaste.

La ferveur était à nouveau au rendez-vous, et les affiches inédites relancent indéniablement l’intérêt de telles productions.

Isabelle Ciaravola est une Marguerite très théâtrale, mais moins «maîtresse femme» qu’Agnès Letestu. Paradoxalement, elle apparaît, sur le plan dramatique, souvent en position d’infériorité face à un Stéphane Bullion dominateur. Dans une curieuse lecture à rebours du roman de Dumas Fils, Marguerite Gautier semble, telle une Sylphide, victime de l’empressement et de l’incompréhension de son amoureux ; elle se laisse dépérir, au fil des actes, abandonnant toute velléité de résistance envers un Armand qui la nargue en s’affichant effrontément au bras de Prudence, véritable peste incarnée par une Mathilde Froustey plus en verve que jamais. On ne peut qu’espérer que la saison prochaine soit à nouveau l’occasion pour cette artiste pétulante d’aborder un grand rôle.

Stéphane Bullion s’est quant à lui révélé l’un des Armand les plus intéressants qu’il nous ait été donné de voir à l’Opéra de Paris ; il ne possède certes pas l’expérience d’un Roberto Bolle, mais en contrepartie, son jeu est moins convenu, moins policé. Il campe un personnage au tempérament affirmé, mais refuse toute effusion déplacée. Sa danse est énergique, virile, presque austère parfois ; ainsi, la grande scène de la lettre, qui conclut le second acte, ne laisse-t-elle place à aucune effusion sentimentale. Les mouvements sont vifs, tranchés, les réceptions d’une netteté impeccable. Dans les pas de deux, tous les portés sont maîtrisés sans un tremblement ; il est vrai que le gabarit de sa partenaire lui facilitait quelque peu la tâche.

Autre héroïne de cette soirée, Eve Grinsztajn, qui, après une Olympia de belle facture, a incarné une magnifique Manon, qui nous transportait dans l’univers trouble des Fêtes Galantes d’un Watteau réincarné en metteur en scène de l’Ambigu-comique ou des Folies dramatiques. Bien servie par un Mathias Heymann à l’élégance délibérément affectée, Mlle Grinsztajn a réalisé une composition d’une rare intelligence dramatique.

Satisfecit également pour la pétillante Prudence de Muriel Zusperreguy, qui formait un joli duo avec Josua Hoffalt, Gaston Rieux doué d’un beau ballon – ses sauts sont d’une légèreté et d’une élévation remarquable -, mais fanfaron un peu vert en regard du personnage de bretteur roué et veule que nous brossait Karl Paquette.

Enfin, Andreï Klemm a réédité sa belle performance d’acteur en Duval Père, preuve que la prestigieuse tradition russe de la pantomime est toujours bien vivante aujourd’hui.


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maraxan



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MessagePosté le: Sam Juil 12, 2008 10:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fantastique représentation principalement en raison non seulement de la qualité d’acteurs des deux danseurs mais aussi de leur osmose dans les pas de deux. Il est évident que le gabarit d’Isabelle Ciaravola est beaucoup plus aisé à manipuler que celui d’Agnès Letestu et les portés sont ce soir d’une extrême netteté, très coulés, un rien fous et musclés quand l’histoire le demande et les danseurs inscrivent leur personnalité avec une aisance très visible.
Les trois pas de deux sont d’une extrême qualité et ceci dès le premier acte. La première rencontre des deux héros chez Marguerite est très belle, très sensuelle. La Marguerite d’Isabelle Ciaravola est moins hautaine que celle d’Agnès Letestu. Elle est plus simple, plus cœur tendre et se laisse plus volontiers prendre au jeu de l’amour alors qu’Agnès Letestu dresse un personnage complexe, dur à pénétrer. Ainsi, le premier pas de deux est un peu plus lisse et unit déjà le couple qui se plonge dans un lyrisme totale dans le pas de deux du deuxième acte.
Quant à la scène d’amour du troisième acte, c’est aussi très charnel, comme avec Agnès Letestu, mais très fou, beaucoup plus animal, Isabelle Ciaravola est ici une victime, on sent Stéphane Bullion beaucoup plus à l’aise sur les portés limites, on se laisse complètement prendre à l’action. C’est pour moi le plus beau moment de toute la série de représentations. La danse explosive de Stéphane Bullion se nourrit parfaitement de celle plus lyrique d’Isabelle Ciaravola qu’il entraîne par moment dans son extravagance. Les deux danseurs ont une extrême musicalité et c’est la première fois que je me fais cette remarque car la musique de Chopin est constamment présente à travers leurs mouvements.

Isabelle Ciaravola a beaucoup de sensibilité et cela s’exprime aussi dans le pas de deux avec Andrei Klemm, ce soir aussi de toute beauté, de retenue, d’émotion alors que son pas de deux avec la Manon d’Eve Grinsztajn dans le troisième acte illustre un désespoir très profond.
Elle construit très bien son personnage dans le premier acte pour lui donner une personnalité très attachante, alors qu’Agnès Letestu est plus lointaine, sûre de son effet mais aussi consciente de la fin dès la rencontre, ce qui la retient beaucoup plus dans le don de soi, mais cela le rend très fort dans le troisième acte. Isabelle Ciaravola est plus dans le registre de Clairemarie Osta, très douce, qui se donne simplement. J’ai trouvé sa danse très agréable et très nuancée.

Stéphane Bullion est impressionnant, il sait sublimer sa danse avec une intensité rare. Dans le premier acte, le bref passage avec Des Grieux est très marquant. Il est en transe puis se réveille, court après Des Grieux pour essayer de comprendre… mais il n’y a rien, il est aussi déjà perdu et installe le personnage alors que l’histoire n’a pas commencé...
Sa spontanéité dans le jeu d’acteur se démarque aussi des autres, lorsqu’il jette par terre le manteau de Marguerite au troisième acte, puis ses affaires lorsqu’il se déshabille pour lutiner Olympia (très dynamique et mutine Mathilde Froustey) qu’il dégrafe totalement. On est loin de Manuel Legris qui plie presque sa veste avant de légèrement lui défaire trois boutons.
Il sait aussi s’adapter à sa partenaire et compose aussi un Armand différent face à Isabelle Ciaravola, plus simple et moins retenu, mais aussi du coup, plus intransigeant. Dans ses démonstrations face à Marguerite, il fait montre d’une puissance exceptionnelle, sa danse explose, exprimant une passion, une colère, c’est très impressionnant comme dans le passage de la lettre qui vraiment plonge dans l’angoisse. Un grand tragédien et ces dernières années, je ne vois guère qu’Edward Watson au Royal Ballet qui possède ce ressort intérieur de la tragédie que l’on a vu dans son Hindley, son Frederi ou son Caligula.
Je n’ai pas vu Roberto Bolle ni les deux actes d’Hervé Moreau, mais à cause de ce travail en profondeur sur l’intériorité du personnage, je le préfère à Mathieu Ganio qui m’avait fort séduit auparavant. On sort de la représenation bouleversé, muet.


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maximilien



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Messages: 21

MessagePosté le: Sam Juil 12, 2008 12:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Cette soirée du 11 juillet est à marquer d'une pierre blanche. C'était les débuts longtemps espérés, puis retardés, enfin accomplis de Mlle Ciaravola dans la Dame, ainsi que de son partenaire M. Bullion. L'atmosphère était chargée d'électricité par le fait de cette attente et aussi à cause d' une rumeur qui s'était répandue selon laquelle nos deux premiers danseurs seraient promus étoiles. De ce coté-là nous sommes sortis déçus et même amers. Si ça n'était pas là l'occasion de couronner Mlle Ciaravola, danseuse chevronnée et ayant déja fait ses preuves d'excellence dans La Sylphide, quand sera-ce donc?
Plus belle silhouette, plus expressif cou de pied n'existent pas à l'Opéra. Quand à l'expression il y a peut-être là malentendu. Il faut admettre (ou récuser) chez cette artiste une sorte d'éffacement voulu, un voile, un gommage expressif qui n'est pas lacune mais souci d'intérioriser son jeu et qui rappelle un peu la ligne esthétique de Mlle Chauviré.
Sa Marguerite est dés le début stigmatisée par la maladie qui la ronge. Ce dernier amour est suicidaire et elle veut vivre cette dernière flambée dans une volupté masochiste. Son jeu (mais aussi son physique et son maquillage nous y aident) évoquent des personnages féminins des romans de Michima et des films de Ozu où l'érotisme est vecteur de mort. Mlle Dupond, sublime dans le même rôle, elle, ramenait Marguerite vers Dumas fils avec sa trajectoire de redemption alors que Mlle Ciaravola joue la carte beaucoup plus morbide de la libido de M. Neumeier: la volupté dans la déchéance. Ici le chorégraphe est mieux inspiré qu'avec Thomas Mann et la référence à Manon Lescaut lui offre judicieusement la passerelle qui conduit ici Marguerite vers une soeur adoptive de malediction.
M. Bullion, partenaire accompli, est bien celui qui par sa puissance animale va pouvoir lui décocher, elle l'a deviné, les flèches de son délicieux supplice.
La représentation a atteint maintenant un régime de croisière qui frôle la perfection. Tous les rôles sont ciselés avec relief. On détachera du lot M. Heyman, saisissant dès son entrée par sa silhouette idéale, l'expressivité de son jeu de jambes et de son port de tête, ainsi que l'harmonie de ses proportions. On évoque, en filigrane, le grand Vestris ( le costume s'y prète) et plus près de nous Serge Peretti.
Audric Bezard a été charmant de morgue et d'humour dans la première "écossaise" à Bougival.
Enfin Chopin a été très bien servi par MM. Strosser et Vaysse-Knitter, spécialement la 2ème ballade (le cher Haydn qui sait tout va sûrement nous dire lequel des deux jouait ce morceau).


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Lanou



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Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Juil 12, 2008 8:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Si je ne me trompe pas, il s'agit de M. Vaysse Knitter pour la deuxième ballade. Maintenant que deux commentaires élogieux se sont affirmés, je dois, succinctement, avouer que je n'ai pas vraiment senti une évolution et une expressivité visibles de très loin chez Mlle Ciaravola. C'est une artiste que j'apprécie beaucoup par ailleurs, mais cette fois ci, cela n'a pas opéré chez moi. Je ne trouve pas le duo très complémentaire entre les deux partenaires, peut être est ce moi qui ne fut pas alors réceptif. Cela n'enlève rien à ceux qui ont apprécié la représentation, et encore moins à toute l'estime que je porte aux deux artistes. Une très belle Froustey dans Olympe, et un jeu de jambes très fin, et Mlle Grinsztajn (?) sublime dans le troisième acte, plus à l'aise que dans le premier, selon moi.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Dim Juil 13, 2008 11:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

La Dame aux camélias
Isabelle Ciaravola (Marguerite Gautier)
Stéphane Bullion (Armand Duval)
11 juillet 2008

D'ordinaire, lorsqu’on est amené à rendre compte de l'une ou l'autre des représentations de La Dame aux camélias, presque systématiquement on est tenté d'évoquer en premier lieu l'héroïne, puis le couple principal, et enfin seulement le héros. Le ballet de Neumeier, comme du reste le roman de Dumas, c’est en effet d’abord, à l’image de son titre, l‘histoire d’une héroïne, une héroïne de mélodrame aux contours bien précis, en proie au sentiment amoureux et victime d’une forme de tragique dégradé. Contrairement au récit de Dumas en partie pris en charge par Armand, le ballet tel que l’a chorégraphié Neumeier n’offre pas de point de vue particulier et identifiable à partir duquel l’intrigue serait conduite. Il donne avant tout à voir une héroïne, saisie à un tournant de sa destinée, au travers d’une succession de tableaux, entre "scènes des la vie parisienne" et "scènes de la vie privée". Si l’intrigue relate effectivement une passion amoureuse, le personnage masculin, répondant aux stéréotypes du héros de drame romantique jusqu’à la caricature, tend toujours à apparaître un peu comme secondaire par rapport à Marguerite. Et sinon secondaire dans les faits, du moins d’une subtilité psychologique nettement plus limitée. Dès lors, on comprend que La Dame aux camélias soit l’un de ces ballets dont rêvent toutes les danseuses. Un ballet qui, dans une tradition très romantique, est avant tout dédiée au pouvoir de fascination de la ballerine. La seule richesse des innombrables costumes et autres colifichets dont l’héroïne est revêtue par le créateur Jürgen Rose en témoigne plus que tout le reste. Qu’est-ce que La Dame aux camélias sinon Au Bonheur des Dames… et des demoiselles ?… A vrai dire, lorsqu’un héros commence par se prendre les pieds dans le tapis, a fortiori devant la femme qu’il aime, on se dit d’emblée que le chemin sera long et périlleux pour lui. Et comme une punition, la soulever et la porter, encore et toujours…

La représentation du 11 juillet réunissait donc un couple et des interprètes en partie inédits pour les deux rôles principaux, Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion. Le couple est crédible et manifeste une aisance dans les pas de deux en même temps qu’une complicité que l’on avait déjà pu constater à l’occasion du remplacement impromptu d’Hervé Moreau lors de la première. Ici toutefois, le défi est autre : il ne s’agit plus de jouer le seul dénouement, il s’agit de construire une histoire en trois actes tout en montrant l’évolution des caractères. A ce défi, Stéphane Bullion répond de manière impressionnante, en renouvelant considérablement l’intérêt que l’on peut porter au personnage très premier degré d’Armand. Il ne possède pas un tempérament ni un physique de danseur noble, au même titre qu’un Mathieu Ganio ou un Roberto Bolle, indéniablement plus solaires, mais il sait justement exploiter sa personnalité pour construire un personnage différent et manifester une autre vision du héros romantique qu’est Armand Duval. Son personnage a quelque chose de très sombre et sa passion est d’emblée intériorisée, loin du lyrisme stéréotypé auquel les précédents interprètes nous avaient habitués. La passion s’exprime chez lui de manière dominatrice, virile, et presque sauvage, lors des pas de deux avec Marguerite. La danse est moins "plastique" que chez d’autres artistes qui brillent aussi par la pureté de leur ligne, elle n’est pas non plus toujours parfaitement policée, comme par exemple dans la scène "de la lettre", mais cette relative "brutalité" (qui tranche avec un certain "style Opéra", parfois trop lisse pour ce type de ballet d’essence avant tout dramatique, et qui rappelle du reste un peu – toutes proportions gardées, l’expérience n’étant pas la même - ce qu’avait pu montrer Jiri Bubenicek lorsqu’il avait justement dansé aux côtés d’Agnès Lestestu en 2006) est en parfaite adéquation avec le personnage qu’il investit. Le caractère sexuel du dernier pas de deux enfin – une magnifique réussite de la part des deux interprètes – n’est ni voilé, ni vaguement suggéré, il est rendu de manière parfaitement explicite. Contrairement à ce que les autres interprètes avaient montré jusque-là, c’est l’homme qui semble ici conduire le bal et mener le jeu, du moins autant que le lui permet l’intrigue. Isabelle Ciaravola en effet apparaît surtout comme une victime – consentante ? – de l’amour. Héroïne à la sensibilité exacerbée, en parfaite conformité avec les clichés du registre mélodramatique, elle se laisse aller dès le début au sentiment amoureux et à une passion dévorante. On peut cependant regretter qu’elle ne fasse pas suffisamment ressortir, dans les deux premiers actes, la frivolité en même temps que l’autorité de ce personnage de demi-mondaine dont l’ambivalence est en partie le sujet du roman. Le dernier acte reste toutefois un sommet sur le plan dramatique, notamment lors de l’ultime pas de deux, merveilleux d’intensité.

Le reste de la distribution permettait de découvrir des interprètes restés jusque-là inédits, du moins en ce qui me concerne. Eve Grinsztajn, après un premier tableau laborieux (son jeu paraissait peu lisible et surtout, lors du pas de trois, les portés manquaient d’une certaine fluidité) se révèle finalement une admirable interprète du rôle de Manon (elle convainc là bien davantage que dans celui d’Olympia, où elle se montrait par trop distante pour un simple personnage de "cocotte") dans le deuxième acte, où le contraste entre son autorité implacable et la fragilité d’Isabelle Ciaravola est saisissante, et plus encore dans le troisième, où aucune autre Manon n’atteint à mes yeux un tel degré de lyrisme raffiné et d’abandon conjugués. On retrouvait là, miraculeusement, l’artiste qui avait subjugué le public par son élégance intemporelle dans une variation de Jerome Robbins dansée à l’occasion d’un récent concours de promotion - où elle s’était littéralement placée "hors-concours" -. Mathias Heymann se révèle à la hauteur du rôle de Des Grieux : impressionnant de virtuosité, il sait aussi faire preuve d’un lyrisme théâtral bienvenu ici, même s’il est loin de posséder la maturité d’un Christophe Duquenne, y compris dans le partenariat. Mathilde Froustey a la séduction joyeuse et évidente dans le rôle de la courtisane Olympia, grâce à sa présence lumineuse et à sa danse ciselée, constamment au bord de la perfection. Une Olympia juvénile, dont le jeu correspond indéniablement aux attentes, mais ce drame n’est-il pas aussi celui du premier degré ? Muriel Zusperreguy et Josua Hoffalt forment quant à eux un duo vif et efficace – encore un peu vert peut-être - dans les rôles de Prudence et Gaston Rieux. La prestation de Josua Hoffalt – brillant et bondissant - était à cet égard particulièrement réjouissante. Last but not least, Andreï Klemm. Doué d’une puissance scénique et d’un sens du partage qu’on voit rarement à l’Opéra, il est tout simplement exemplaire dans le rôle mineur, et pourtant clé, de M. Duval.

En bref et sans céder aux sirènes excessives de la balleto-manie, une belle représentation sans doute, que personnellement, je n’ai pas vécue, sinon peut-être dans le dernier acte, comme exceptionnelle. En ce qui me concerne, sans avoir vu (très loin de là) tous les spectacles ni d'ailleurs tous les interprètes, cette nouvelle série aura confirmé le couple Clairemarie Osta/Mathieu Ganio comme le couple phare des distributions parisiennes, et aura surtout – effet de surprise oblige - révélé Delphine Moussin dans le rôle-titre aux côtés de Manuel Legris.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26659

MessagePosté le: Ven Juil 18, 2008 6:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Interview de Stéphane Bullion par Gérard Mannoni sur Altamusica, dans laquelle on apprend quelques détails sur les rôles qu'il devrait aborder au cours de la saison prochaine :

Citation:
Avez-vous déjà une idée de ce que danserez la saison prochaine ?

En début de saison, je serai sur la création des Enfants du paradis de José Martinez et sur le deuxième pas de deux de In the night de Jerome Robbins. Ensuite, il y aura Morel dans les Intermittences du cœur, probablement Abderam dans Raymonda, peut-être l’Arlésienne.



Interview : "Stéphane Bullion, talent, travail et chance"


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Mer Juil 23, 2008 12:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Presqu'un "collector"... Des photos (qualité presse, avec logo incrusté) de la générale de La Dame aux camélias réunissant Agnès Letestu et Hervé Moreau. Sans l'acte I.

La Dame aux camélias 2008 - Photos de presse sur CIT’images


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