Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
|
Posté le: Mer Fév 20, 2008 12:38 pm Sujet du message: Festival de Danse au Châtelet (Paris, avril-mai 2008) |
|
|
Le Théâtre du Châtelet invite en avril et en mai 2008 plusieurs compagnies françaises et étrangères. Des réductions tarifaires sont consenties à tout acheteur de billets pour au moins deux spectacles différents.
Le service de presse du Théâtre du Châtelet nous communique :


Abonnement Festival de Danse Catégorie 1 (de 42,50 € à 68,00 € /place)
Abonnement Festival de Danse Catégorie 2 (de 34,00 € à 51,00 € /place)
Abonnement Festival de Danse Catégorie 3 (de 25,50 € à 34,00 € /place)
Abonnement Festival de Danse Catégorie 4 (de 17,00 € à 21,50 € /place)
Abonnement Festival de Danse Catégorie 5 (8,50 € /place)
Réservations ICI
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Ven Fév 22, 2008 2:31 pm Sujet du message: |
|
|
Ballet de Hambourg - John Neumeier
Mort à Venise
Musique: Johann Sebastian Bach - Richard Wagner
Chorégraphie: John Neumeier
Théâtre du Châtelet
16, 17, 18, 19 (m, s), 20 avril 2008
Piano: Elizabeth Cooper
16, 18, 19 (soirée), 20 avril
Gustav von Aschenbach: Riggins
his assistant/his mother/Tadzio's mother: Cazzaniga/Boulogne (18, 19)
Tadzio: Revazov
Frederick the Great: Urban/Franconi (19)
La Barbarina: Bouchet
The Guitar Player: Azzoni, Riabko
The Wanderer, the Gondolier, Dionysos, the Hairdresser,
The Guitar Player: Bubenícek, Moret Gonzalez
17, 19 (matinée) avril
Gustav von Aschenbach: Urban
his assistant/his mother/Tadzio's mother: Polikarpova
Tadzio: Megrabian
Frederick the Great: Franconi
La Barbarina: Alexi/Laudere (19)
The Guitar Player: Agüero, Bordin/Bouchet, Faskhoutdinov (19)
The Wanderer, the Gondolier, Dionysos, the Hairdresser,
The Guitar Player: Jung, Palmigiano
Les distributions des tournées du Ballet de Hambourg: http://www.hamburgballett.de/e/gastspiel.htm
Le ballet Mort à Venise de John Neumeier: http://www.hamburgballett.de/e/rep/tod.htm
Dernière édition par sophia le Ven Fév 22, 2008 9:42 pm; édité 1 fois |
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
|
Posté le: Ven Fév 22, 2008 9:37 pm Sujet du message: |
|
|
Compañía Nacional de Danza - Nacho Duato et Tomaz Pandur
Alas
Musique: Pedro Alcalde / Sergio Caballero (musique originale); Arvo Pärt, Jules Massenet, Pawel Szymanski et Fuckhead (collage)
Chorégraphie: Nacho Duato
Théâtre du Châtelet
12, 13, 14, 15, 16 mai 2008
Plus d'informations sur le site de la Compañía Nacional de Danza:
http://cndanza.mcu.es/
http://cndanza.mcu.es/esp/repertorio/duato/alas.htm
Des extraits vidéo de ce ballet sur le site de Nacho Duato: http://www.alhma.com/nacho/nacho.htm
Ainsi que sur YouTube: http://www.youtube.com/watch?v=1EMcNA0Yihg
La Compañía Nacional de Danza passera également par Rouen les 2 et 3 avril (Multiplicidad. Formas de Silencio y Vacío) et sera présente au Festival des Nuits de Fourvière les 21 et 22 juillet (Por Vos muero, Gnawa y Domina Nostrum (Estreno Absoluto)). Pour les détails concernant les tournées et les programmes de celles-ci: http://cndanza.mcu.es/esp/actualidad/actualidad.htm
******
Des extraits de Mort à Venise de Neumeier, avec Lloyd Riggins (Gustav von Aschenbach), Edwin Revazov (Tadzio), Alexandre Riabko, Silvia Azzoni, Laura Cazzaniga (la mère de Tadzio):
http://www.youtube.com/watch?v=aAONCPaC7Ik
http://www.youtube.com/watch?v=EAPHBA3uGwo
http://www.youtube.com/watch?v=ogpMFa0ULo4
|
|
Revenir en haut |
|
Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1478 Localisation: Paris
|
Posté le: Ven Fév 22, 2008 11:28 pm Sujet du message: |
|
|
Death in Venice.
God, how embarrassing.
Same ol' same'ol obssessions.
John, please, CUT THIS OUT.
It was bad enough as a novel, but as a ballet - how LITERAL can you get?
|
|
Revenir en haut |
|
laurence
Inscrit le: 16 Juin 2006 Messages: 430 Localisation: Paris
|
Posté le: Sam Fév 23, 2008 10:13 am Sujet du message: |
|
|
A quel moment le chorégraphe transcende l'oeuvre dont il s'inspire? Coller à une histoire ou l'ouvrir sur un autre monde ce que réalise très bien Pinah Bauch beaucoup moins bien à mon avis Petit et Neumeier je dirai qu'il faut sa propre vision du monde et non pas simplement une vision de l'oeuvre c'est vraiment un sujet intéressant n'est ce pas?
Merci pour ses fantastiques images de "Mort à Venise" celui de Visconti qui restera comme un "mythe cinématographique"
|
|
Revenir en haut |
|
frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
|
Posté le: Lun Fév 25, 2008 1:04 pm Sujet du message: |
|
|
Just amazing the way Miss Kanter can be so assertive!...Totally refreshing...But it's art, Sweetie, so everybody is free, that 's the way it works. And you have to watch this masterpiece done by Visconti after the novel...So friendly...
|
|
Revenir en haut |
|
Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1478 Localisation: Paris
|
Posté le: Lun Fév 25, 2008 4:19 pm Sujet du message: |
|
|
Well, those who have the (mis?-) fortune to know the author of these lines personally, would never for one moment think to use the term "Sweetie".
Wildly inappropriate.
However, let's just say that we are, er, flattered.
Be that as it may, we stumble'pon a hitch here.
"Art", to me, does not mean just any'ol body who can seize control of a theatre - preferably, for decades! - or clamber upon a stage.
There are criteria.
To discuss those here would take us Far Afield. Indeed, into recondite areas.
And some of us may have left our Field Glasses at home.
|
|
Revenir en haut |
|
nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
|
Posté le: Lun Fév 25, 2008 7:51 pm Sujet du message: |
|
|
Je suis très surpris de cette vision très négative d'un homme qui a su créer un répertoire sans égal, avec une variété qui donne le tournis. Je n'ai pas (encore) vu Mort à Venise, mais Neumeier m'a donné beaucoup d'émotions, du Songe d'une nuit d'été à son Casse-Noisette, de La Dame aux camélias (à Munich beaucoup plus qu'à Paris!) à son extraordinaire Nijinsky, un des ballets les plus forts qu'il m'ait été donné de voir ces dernières années.
Mme Kanter, avez-vous déjà vu du Nacho Duato? Là, il y a de quoi râler...
|
|
Revenir en haut |
|
frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
|
Posté le: Lun Fév 25, 2008 9:51 pm Sujet du message: |
|
|
"sweetie" could be irrelevant!...But you still do no answer The question: what about Visconti? "death in Venice" , a bad novel? I do not know but It seems that Mr Neumeir is not alone to be fascinated. But it's ok for me:I really do like the way you write. And my favourite "Kanter"s sentences" was when you wrote that Maya Plissetskaya and Sylvie Guillem destroyed classical ballet. It's so true that I repeat it whenever I have the opprtunity to do so...
|
|
Revenir en haut |
|
laurence
Inscrit le: 16 Juin 2006 Messages: 430 Localisation: Paris
|
Posté le: Mar Fév 26, 2008 12:32 am Sujet du message: |
|
|
[Edité par la modération : le débat doit demeurer sur le terrain des idées, et non sur celui des individus. Merci de votre compréhension.]
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
|
|
Revenir en haut |
|
laurence
Inscrit le: 16 Juin 2006 Messages: 430 Localisation: Paris
|
Posté le: Mar Fév 26, 2008 1:14 am Sujet du message: |
|
|
Alas Folavi Noces Cantata Mort à Venise mais j'en connais aucun...
|
|
Revenir en haut |
|
eurydice
Inscrit le: 16 Avr 2005 Messages: 227
|
Posté le: Mar Fév 26, 2008 9:09 am Sujet du message: |
|
|
FOLAVI sera créé au Châtelet...
|
|
Revenir en haut |
|
CarolinaM
Inscrit le: 19 Jan 2007 Messages: 252 Localisation: Barcelona
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
|
Posté le: Mer Mar 12, 2008 1:39 pm Sujet du message: |
|
|
Quelques informations et photos que nous communique le service de presse du Ballet d'Europe :
Citation: |
MIREILLE
Chorégraphie Jean-Charles GIL
Musique Transposition instrumentale de l’opéra de Charles Gounod par Raoul Lay.
Représentations avec l’Orchestre Pelléas dirigé par Benjamin Lévy
Création Août 2004 au Théâtre Antique d’Arles
Création costumes : Jérôme Kaplan – Réalisation : Philippe Combeau
Participation à la Production, Collectif Prouvenço
Lumière : Jacques Rouveyrollis d’après Jean-Michel Désiré
Photographies projetées : Denis Brihat
Interprètes : 16 danseurs
Durée : 1 heure
Argument de Jean-Charles Gil d’après le poème Mireio de Frédéric Mistral publié en 1859
En 2004, à l’occasion du centenaire du Prix Nobel de Littérature de Frédéric Mistral, Jean-Charles Gil a souhaité rendre hommage au Felibre en s’inspirant du poème Mireio. Le chorégraphe reprend l’intrigue du chant d’où il dégage un argument épuré.
Argument
Dans la Provence arlésienne du XIXème siècle, Mireille, fille d’un riche propriétaire terrien, est amoureuse en secret du jeune vannier pauvre Vincent. Seule Taven, l’enchanteresse, connaît l’idylle des jeunes gens. Ramon, le père de Mireille, a le projet de la fiancer au riche éleveur de taureaux, Ourrias. A la suite d’une bagarre entre ces deux prétendants, Vincent est laissé pour mort et Ourrias se noie dans le Rhône alors que Taven ranime l’amour de Mireille.
Mireille présente alors Vincent à son père, qui refuse leur union au nom de la différence sociale. Mireille part implorer les Saintes Maries de la Mer pour que son père cède à sa supplique, mais dans la plaine de la Crau, elle
est victime d’une insolation. Délirante, elle parvient aux portes de l’église où elle meurt dans les bras de Vincent et de son père.
Intention
Retrouvant dans cette œuvre l’essence de la tragédie grecque, Jean-Charles Gil conçoit le mouvement et la scénographie privilégiant l’épure et la sobriété. Loin de l’imagerie régionale, le chorégraphe livre son interprétation qui s’inscrit dans la narration universelle. Jean-Charles Gil revendique la rigueur de la technique classique pour servir un ballet contemporain où le drame se traduit dans la légèreté des corps, aussi fragiles que le destin.
Toute les différences culturelles non assumées peuvent se retrouver dans cette histoire. Aujourd’hui, la dramaturgie de l’actualité présente la problématique des différences culturelles qui animent haines et conflits
et fauchent la vie.
« D’une façon délibérée, j’ai tenu à assumer le côté narratif, presque comme un livre d’images : En résumant l’argument et les personnages à l’essentiel, en plaçant Taven au coeur de l’action, symbole de la connaissance – connaissance de l’amour secret de Mireille et Vincent, connaissance des forces cachées de la nature.
Ainsi le travail de la gestuelle a-t-il été voulu fluide, limpide et simple »
Jean-Charles Gil
Interprètes :
Mireille : Mathilde VAN DE WIELE
Jeune arlésienne, fille d’un riche propriétaire terrien
Vincent : Fabrice GALLARRAGUE
Un jeune vannier issu d’une famille pauvre
Taven : Christophe ROMERO
Sorcière bienfaitrice, régnant sur le monde magique et souterrain
Ourrias : Nathanaël MARIE
Eleveur de taureaux en Camargue, prétendant de Mireille
Ramon : Jean-Philippe BAYLE, père de Mireille, en qui la richesse a fait taire la voix du cœur
Et
Natacha FRANCK
Florencia GONZALEZ
Cosima MUNOZ
Carole PASTOREL
Aline RICHARD
Jacquine LE HUCHE
Emilie LALANDE
Arnaud BALDAQUIN
Pierre HENRION
Ludovick LE FLOC’H
Saul VEGA MENDOZA
La Musique
Suite Musicale de Raoul Lay d’après l’Opéra de Charles Gounod, Mireille a été composé par Charles Gounod en 1864. Sa collaboration avec Frédéric Mistral fut d’une rare complicité, et son amour pour la Provence releva du coup de foudre : installé à Saint-Rémy, il écrivait : « Ma fenêtre est ouverte, le ciel est d’azur… Je passerais là ma vie, si j’y avais ceux que j’aime». Pour composer son opéra il visita le village des Baux, parcourut le Val d’Enfer, découvrit la Plaine de la Crau…
Toutes ces images, à l’oeuvre dans sa musique, constituent le paysage dans lequel Jean-Charles Gil et moi-même sommes enracinés. C’est en terre de connaissance que nous avons à notre tour essayé une collaboration nouvelle, qui prolongeait la complicité de Gounod et Mistral. Car l’argument originel et la musique en sont les données de base, le
vocabulaire dont nous nous servons pour écrire une pièce nouvelle.
Pour moi, l’enjeu était de préserver la couleur dramatique de l’Opéra alors que j’en ôtais les voix et près de deux tiers de la durée. Le poème symphonique que j’ai composé s’inscrit donc dans la tradition de la Suite pour Ballet : une heure de musique traversée de passages célèbres de Mireille, mais aussi de moments plus secrets. Ce drame instrumental en sept tableaux conserve le trajet narratif du poème, mais aussi les grandes oppositions entre la gaieté des danses, la fatalité presque wagnérienne du drame, et les élans mystiques et solaires de la fin. Certains passages qui correspondaient à des personnages plus anecdotiques ont été éliminés, pour ne garder que l’essence tragique qui prend racine dans des forces élémentaires de la nature. Ce qui correspond exactement à la danse de Jean-Charles Gil, qui n’hésite pas à puiser dans le répertoire classique pour n’en conserver que ce qui l’intéresse…
Raoul Lay
Les costumes
Jérôme Kaplan
« Mireille est ma deuxième collaboration avec Jean-Charles GIL et le Ballet d’Europe. Dès le début de nos discussions, il nous est apparu nécessaire d’orienter la création costume vers une épure stylistique dépourvue des
clichés provençaux habituels ; afin de se rapprocher au plus près du vif du sujet : une histoire d’amour contrariée sur fond de Méditerranée. C’est pourquoi j’ai mélangé plusieurs références : l’Antiquité, la Provence du XIXème siècle et le « vestiaire » contemporain. C’est une transposition d’une époque plutôt qu’une reconstitution historique et pittoresque, de façon à atteindre une sorte d’intemporalité.
De plus, comme pour tout ballet narratif, j’ai soin de différencier les personnages et les caractères pour rendre lisible le ballet tant par le dessin des silhouettes que par le choix des teintes. Ainsi Mireille, pure jeune fille, sera la plus claire des femmes, de même son soupirant sera le plus clair des hommes. Ourrias, au contraire sera dans les tons fauve pour mettre en avant son côté physique et animal. Enfin, j’espère que ces choix esthétiques contribueront à porter un regard neuf sur l’œuvre de Frédéric Mistral et de Charles Gounod. »
Mireio à Paris
« La présentation, au Châtelet, du ballet de Jean-Charles Gil est, pour Mireille, une nouvelle rencontre avec Paris.
La première eut lieu au printemps de 1859, lorsque Frédéric Mistral vint présenter aux milieux littéraires de la capitale sa Mirèio, le poème provençal en douze chants (et traduction française) qu’il avait fait
imprimer à Avignon : lancement triomphal, dont le couronnement fut le Quarantième Entretien du Cours familier de Littérature où Lamartine dit tout le bien qu’il pensait de cette épopée romanesque, écrite par un ancien « jeune républicain de 1848 ».
Cinq ans plus tard, le 19 mars 1864, sur la scène du Théâtre Lyrique du Châtelet, précisément, était créé l’opéra composé par un Charles Gounod auréolé du succès grandissant de son Faust, avec Mme Miolan-Carvalho (qui avait chanté Marguerite) dans le rôle-titre.
En cette année 2008, au printemps toujours, c’est sous la forme d’un ballet que Mireille revient. Sans renier la musique de Gounod, dont Raoul Lay a su tirer une « suite » judicieusement fidèle. Et surtout en renouant, dans l’argument et la chorégraphie de Jean-Charles Gil, avec la force du scénario originel imaginé par Mistral, qui trace et suit des lignes de force aussi fondamentales que la passion absolue aux prises avec les jugements humains, puis divins : sur l’amour de Mireille et Vincent, en effet, ne s’accumulent que des nuages et orages extérieurs, en un crescendo pathétique.
En établissant le lien avec les prestigieux ballets romantiques (qu’il connaît bien, pour les avoir souvent interprétés comme danseur-étoile), Jean-Charles Gil a su dégager et restituer l’esprit profond du mythe
dessiné par le poète. Ses origines espagnoles, le fait qu’il vive et travaille en Provence de longue date, sa profonde connaissance du monde méditerranéen, tout cela aussi est venu nourrir son interprétation et ses
apports personnels contemporains.
Comme celle de Mistral, sa Mireille est une figure de la sincérité passionnée, qui aime, qui veut faire vivre son amour et qui en meurt, parce qu’elle se heurte à son père, à son temps, à son destin. La Mireille
éternelle - que Paris, à nouveau, devrait aimer. »
Claude MAURON,
Professeur de langue et littérature provençales à l’Université de Provence (Aix-Marseille I).
Mistral disait de Mireille : « Je chante l'histoire d'une fille de Provence ». Mireille était le manifeste du félibrige, le dernier chant de la Provence d'antan, aujourd'hui disparue. Mais Mireille est surtout une histoire d'amour et de mort/ donc une histoire de tous les temps, dont Jean-Charles Gil a su faire une histoire pour notre temps en la dotant de « ce quelque chose » que, depuis Baudelaire/ on appelle « modernité ». Or Baudelaire n'a créé le mot « modernité » que faute d'un autre, qui rende plus exactement ce qu'il voulait dire. La « modernité » paraît en effet être une notion inconsistante/ parce qu'elle se définit par la recherche du moderne, et que le moderne est le plus récent, qui ne le restera jamais longtemps, mais sera aussitôt déclassé par un autre. Mais la modernité est pour Baudelaire « la moitié de l'art » : « vous n'avez pas le droit de mépriser »ou de vous en passer », parce que ce serait « abdiquer la valeur et les privilèges fournis par la circonstance ; car presque toute notre originalité vient de l'estampille que le temps imprime à nos sensations ». Baudelaire ne définit donc pas la modernité par le plus récent, mais comme le produit de circonstances en constant renouvellement, source de cette originalité qui est ce tout ce que public attend de l'art, et que l'artiste trouve dans l'air
du temps. C'est ainsi que le ballet de Mireille, parce qu'il est moderne, n'a pas adopté le costume arlésien, dont l'étoffé et la coupe, la disposition des cheveux dans la coiffure, par ce qu'elles ont d'hiératique, ne pouvait convenir au traitement moderne du thème, comme le costumier de Mireille
l'a parfaitement compris. Baudelaire remarquait en effet que la manière d'être d'une époque s'exprime dans sa mode, qui forme « un tout d'une complète vitalité » d'où l'on ne peut même pas dissocier « le tissu et le grain » des costumes : « Ajoutons aussi que la coupe de la jupe et du corsage est absolument différente, que les plis sont disposés dans un système nouveau ». La fluidité du costume dans le ballet de Mireille, est l'élément d'un ensemble plastique d'une complète modernité, qui fait saisir par contraste que le ballet classique est l'expression d'une société hiérarchique et figée : le mouvement n'y existe que subordonné à la figure de danse, que ce soit dans l'exécution individuelle, où elle astreint périodiquement le corps à des configurations réglées, ou dans les
mouvements d'ensemble du ballet, qui obéissent à la structuration de l'espace par des formes géométriques comme la ligne ou la ronde. Le ballet de Jean-Charles Gil est pleinement moderne parce que le mouvement y est délivré de son assujettissement à la figure et restitué à sa continuité grâce à la fluidité des gestes et des costumes et à la pleine utilisation d'un espace scénique décentralisé, sans qu'il soit astreint à un découpage par des formes géométriques. Ce qui en revanche reste classique, c'est tout ce que suppose la maîtrise complète de son art à laquelle Jean-Charles Gil est parvenu : le travail, le respect des règles sans lesquelles il n'est pas de danse, mais appliquées sans rien de pointilleux ni de pénible, parce que l'apprentissage de l'école est surmonté dans la conformité à la règle suprême de l'art classique, qui est de plaire. Ce qui fait la conciliation du moderne et du classique, c'est, comme Baudelaire l'a rappelé, que toute grande oeuvre d'art a été moderne en son temps, et que c'est sa beauté qui l'a rendue classique : « Pour que toute modernité soit digne de devenir antiquité, il faut que la beauté mystérieuse que la vie humaine y met involontairement en ait été extraite. » Notre temps est souvent vécu dans l'inquiétude, parce que, comme l'écrivait Marc Aurèle dans une époque qui présente de nombreuses analogies avec la nôtre, « le cours du monde est un torrent qui emporte tout». Le talent de Jean-Charles Gil est de nous réconcilier avec notre temps, parce qu'il a su extraire du mouvement ce qui en fait la beauté : la grâce.
Michel Gourinat, professeur de philosophie
 |
Citation: |
FOLAVI création
Coproduction Théâtre du Châtelet – Ballet d’Europe
Chorégraphie Jean-Charles Gil
Musiques Antonio Vivaldi
Sonate a tre « La follia », sonate a due violini
Sonata op1 n°8 en ré mineur, RV 64 Giga Allegro & Preludio, Largo
Concertos pour Tompette
Concerto en La Mineur op 3 n°8, mouvement Allegro,
Concerto en Ré Mineur op 3 n°11, Allegro adagio & Allegro
Concertos pour Violoncelle, cordes et basse continue
Concerto en ut mineur RV 401 - Allegro non Molto & Allegro ma non molto
Concerto en Ré Majeur RV 405, Adagio
La Stravaganza, concerto n°8
Son Eric Goudard
Scénographie et création lumières de Jean Michel Bruyère
Directeur de production Patrick Ranchain
Durée 30 minutes environ
FOLAVI en 2008,
Le 29 avril, Festival International Dansa Valencia, Espagne, à l’occasion de la Journée International de la Danse
Le 2 août au Théâtre de Nature d’Allauch
Le 6 août dans la Cour du Château de La Tour d’Aigues
Le 8 août au Théâtre Jean Le Bleu de Manosque
En Octobre 2008 au Théâtre Molière de Marignane
FOLAVI – un mot qui se crée selon la rapidité et la spontanéité de l’écriture texto…
Un mot dont les composantes produisent un kaléidoscope fluctuant au gré de l’imagination. Fol comme la folie, mais alors à vie ou avi, « l’oiseau » ? Faut la vie – la vie qu’il faut, en français d’aujourd’hui, ou la vie qui fait défaut, en français, justement, du passé ? Faux – tout faux, la vie, à
moins qu’il ne s’agisse d’un faux lavis… Et même, Fo comme Dario, Vi comme Vivaldi…
Justement, ce ballet est né de la volonté de s’immerger dans la musique du Vénitien, qui scintille telle une Voie Lactée sur laquelle chacun peut ’élancer pour créer son monde. A la vivacité des énergies musicales correspond celle des corps, et la scénographie de Jean-Michel Bruyère participe pleinement à la construction de cet espace fluide, investi dans l’instant.
Dans un contexte d’inquiétudes, de contraintes, de violences, Jean-Charles Gil a voulu, avec cette création originale, ouvrir un espace de fantaisie, donner des mots à la danse, parler du classique au contemporain,
faire un grand écart entre le rêve et la réalité, où chacun pourra laisser libre cours à son interprétation.
Interprètes :
Natacha FRANCK
Florencia GONZALEZ
Cosima MUNOZ
Carole PASTOREL
Aline RICHARD
Jean-Philippe BAYLE
Fabrice GALLARRAGUE
Pierre HENRION
Ludovick LE FLOC’H
Christophe ROMERO
Saul VEGA MENDOZA
|
|
|
Revenir en haut |
|
|