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Preljocaj / McGregor [26/10 - 10/11/2007]
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sophia



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MessagePosté le: Mar Oct 30, 2007 11:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

On ne dira jamais assez combien, dans le domaine de la danse, l'hypertrophie d'un discours savant, ou pseudo-savant, - le bavardage en quelque sorte -, peut cacher bien souvent l'absence, ou la misère, d'un vrai discours chorégraphique. La danse, cet art non-verbal par excellence, le moins littéraire, le moins philosophique et le moins scientifique qui soit, ne peut se payer de mots et de concepts, qu'au risque - eh oui! - d'un certain ridicule. Mauvaise conscience d'un art réputé léger et non intellectuel, spectaculaire au sens littéral comme au sens figuré, et à l’histoire émaillée d’anecdotes plus propres à alimenter les chroniques mondaines que les ouvrages des philosophes?... Quoiqu'il en soit, Genus, avec son appareil critique et ses notes de bas de page empruntés à Darwin et au domaine des théories sur l'évolution, vient nous rappeler, une nouvelle fois, cette réalité: "qui veut faire l'ange fait la bête"... On s'en doute, un savoir préalable en la matière n'est nullement nécessaire au spectateur (ouf !), et nulle trace de concepts scientifiques n'est perceptible dans la chorégraphie (sûrement, la vidéo est là pour nous le rappeler)...

Une fois débarrassé de la lourdeur d’un discours qu’il serait plus approprié de tenir en d’autres lieux, Genus est apte à être apprécié comme spectacle chorégraphique. Certes, il trimballe avec lui son lot de poncifs - en fait, tout y est ou presque, au point qu’on croirait à un pastiche -, vus et revus ailleurs : l'inévitable clair-obscur, la petite lumière blanche qui traverse la nuit comme un éclair, le cube, ici décliné sous la forme d’un parallélépipède rectangle, dans lequel évoluent les danseurs, la musique mêlant sonorités électroniques et baroques, la vidéo bien sûr, qui nous raconte toute l'histoire du monde en trois minutes (de Monument Valley à l'humanoïde en passant par le papillon et la chrysalide…). Et une gestuelle qui rappelle souvent Forsythe, le Forsythe d’Artifact Suite, comme une évidence, notamment dans le pas de deux dansé par Agnès Letestu et Mathieu Ganio ou dans le tableau final, Lock encore, avec ses poses décalées en retiré, reprises telles quelles, dans le même pas de deux, Lock pour la vitesse et les mouvements en accéléré aussi… Bref, Genus n’a rien de bien original au fond, mais on ne demande pas non plus à un artiste, quand bien même il se réclame de la modernité, de nous écrire Le Sacre du Printemps tous les soirs… McGregor, chorégraphe-résident du Royal Ballet, est finalement celui qui donne, avec ses merveilleux tee-shirts et son physique improbable, ce petit frisson de modernité, cette excitation érotique facile, au public le plus plan-plan du monde… Un élève appliqué, doué même, un habile faiseur, un sympathique communicant, oui mais…, moi j’ai beaucoup aimé Genus quand même! J’en ai aimé la mauvaise musique, j’en ai aimé la gestuelle spectaculaire et peu inventive au fond, j’en ai aimé la scénographie sobre et qui n'en rajoute pas, pour une fois au service de la chorégraphie, et non l’inverse, et puis évidemment Marie-Agnès Gillot, interprète idéale par son physique et son tempérament exceptionnels, dont McGregor a su parfaitement utiliser les talents. Elle illumine de manière aveuglante les 45 minutes que dure le ballet, car il est vrai que cette gestuelle qui exige des corps très déliés, très énergiques, en même temps qu’une certaine sécheresse dans le mouvement, ne convient pas uniformément à tous les danseurs. Benjamin Pech, un peu oublié ces derniers temps, l’accompagne toutefois avec bonheur et talent dans un pas de deux qui est sans conteste le sommet de l’œuvre. Dans le reste de la distribution, Laurène Lévy et Mathias Heymann, impressionnants, s’imposent de manière particulièrement remarquable, et se départissent par là de leur image jusqu'ici un peu lisse. Myriam Ould-Braham, très fluide, étonne elle aussi dans ce répertoire absolument inédit pour elle.

Le Songe de Médée voyait les débuts de Delphine Moussin dans le rôle principal. Le rôle, imposant, de Médée est investi ici d’une véritable interprétation, et échappe à la reproduction mécanique d’une gestuelle, même s’il est vrai que Médée apparaît davantage comme une mère et une épouse aimantes que comme un personnage en proie à la folie tragique. Certes, on a vu mieux, mais le triangle tragique qu’elle formait avec Yann Bridard et Muriel Zusperreguy s'est avéré convaincant.

On ne se plaindra donc pas de cette matinée impromptue.


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Pierre



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Messages: 982
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MessagePosté le: Mar Oct 30, 2007 11:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ce "quand même", chère Sophia, est délicieux...

"quand même", heureusement que l'opéra de Paris possède d'excellents danseurs. Nous sommes d'accord.

Je vais voir Kirikou sous peu mis en danse par le même McGregor. Sans votre talent littéraire, je ne manquerai pas de vous en dire deux mots... Wink Wink Very Happy


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sophia



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Messages: 22163

MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 10:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il n'y a ni ambigüité ni mauvaise conscience dans ce que j'ai écrit, Pierre. Une simple concession rhétorique.
Lorsqu'une oeuvre me cause un déplaisir certain (au hasard, et sur plusieurs saisons de l'ONP: Air de Teshigawara, Nosferatu de Gallotta, Roméo et Juliette de Sasha Waltz, liste non exhaustive...), je trouve "quand même" un peu facile (ou disons que cela relève d'un processus d'idéalisation forcenée) de considérer que les danseurs, aussi excellents soient-ils dans l'absolu, la sauvent ou la rachètent... Certes, M.A. Gillot est atypique, phénoménale..., comme Steven McRae vu dans Chroma du même McGregor au gala du Prix de Lausanne, et fait beaucoup pour l'intérêt artistique de l'oeuvre de McGregor, mais bon, l'argument reste un peu insuffisant face à une oeuvre de 45 minutes réunissant une vingtaine de danseurs... McGregor dit être fasciné par la rigueur des danseurs classiques, par leurs capacités physiques..., parce qu'avec eux finalement, tout est possible. Or, si cette chorégraphie me paraît intéressante et appréciable, en dépit (ou à cause?) de son cortège de clichés, c'est justement parce qu'elle s'adresse à des danseurs formés par cette discipline et ce langage - de l'Opéra de Paris ou d'ailleurs -, tout en exigeant une adaptation, pour le coup probablement plus ou moins réussie selon les danseurs.


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haydn
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Messages: 26657

MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 3:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On n'avait guère d'illusions mais l'opéra confirme officiellement, la représentation de ce soir (31/10) est également annulée :


Citation:

Représentation du 31 octobre de Preljocaj/McGregor au Palais Garnier annulée

Comment obtenir l’échange des places ?
Sur le même spectacle et pour toutes dates à compter du 1er novembre à l’exception du 4 et du 10 novembre en matinée, sous réserve de la disponibilité des places.
> par téléphone au 01 44 61 59 63 du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi de 9h à 13h
(en raison d’une ouverture de réservations par téléphone le mardi 30 octobre, nous vous invitons à éviter la tranche horaire 9h-12h).
> aux guichets du Palais Garnier exclusivement en se présentant avec le billet muni de sa souche: le mercredi 31 octobre à partir de 18h45 et les jours suivants entre 10h30 et 18h30 tous les jours (sauf le dimanche).

Comment obtenir le remboursement des places ?
> par correspondance, sous trois mois, en envoyant les coordonnées personnelles, le billet muni de sa souche, et un numéro de carte bancaire ou American Express avec date d’expiration ou un relevé d’identité bancaire à l’adresse ci-dessous:
Opéra national de Paris - Service des Relations avec le Public
SC Preljocaj/McGregor – 31 octobre
120 rue de Lyon - 75576 Paris Cedex 12
> aux guichets du Palais Garnier exclusivement en se présentant avec le billet muni de sa souche : du mercredi 31 octobre au mercredi 7 novembre inclus, entre 10h30 et 18h30 (sauf le dimanche).

Cas particuliers :
> Les spectateurs de l’AROP s’adressent directement à l’AROP.
> Les spectateurs ayant acheté leurs billets chez un distributeur (FNAC, agences, agences sur Internet) se font rembourser directement par le distributeur.
> Les spectateurs disposant de duplicata ne peuvent se faire rembourser que par correspondance.
> Les membres de Comités d’entreprise doivent s’adresser directement à leur représentant.
> Les membres d’associations, de lycées et autres formes de collectivités peuvent se faire rembourser indifféremment par correspondance, aux guichets ou par le biais de leur collectivité.
> Les spectateurs invités par un partenaire de l’Opéra national de Paris s’adressent directement à ce partenaire.

Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus au 01 44 61 59 63 du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi de 9h à 13h.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 4:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sur TF1, petit reportage sur Genus, avec Marie-Agnès Gillot: http://tf1.lci.fr/infos/jt/0,,3602423,00-genus-opera-paris-.html

Sur FranceInfo, interviews de Marie-Agnès Gillot et Benjamin Pech par Claire Baudéan: http://www.france-info.com/spip.php?article28947&theme=81&sous_theme=118


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garance



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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 3:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai beaucoup aimé Genus.
Ayant totalement délaissé les textes explicatifs du programme, trop ennuyeux à mon goût, j'ai préféré recevoir ce ballet en toute naîveté, si je puis dire. Trop d'analyse tue l'analyse... Et j'ai toujours préféré le poème à l'exégèse.
Voici donc de la danse, qui fait penser à Forsythe (certes, et alors ?), magnifiquement exécutée, par des danseurs visiblement heureux.
Voici une pièce qui parle de ce que mon imaginaire a bien voulu poser sur ces mouvements proposés. Voici un ballet où je ne m'ennuie pas une seconde (c'est rare) où mes pensées vagabondent, à peine, suffisamment, je vois des chocs des rencontres des échanges des couples... et celà suffit à mon bonheur, une proposition, une ouverture pour l'esprit. Et de la danse.
Voici une pièce jubilatoire, captivante, qui me tient en haleine pendant 45 minutes, je crois, voici donc un moment intense où je suis emportée par une seule chose : le mouvement. Je ne peux détacher mon regard des mouvements présentés.
N'est-ce-pas là ce qu'on nomme un ballet ? J'ai vu de la danse, et j'y ai pris du plaisir. Décor, costumes, lumières, musiques, étaient suffisamment sobres ou agréables pour ne pas polluer l'instant : un moment de danse pure, où je suis ravie par l'essentiel : le geste.

Tout çà pour tenter d'expliquer pourquoi je dis, fort simplement : j'ai beaucoup aimé Genus.
Et quand je lis les critiques formulées ici (lecture respectueuse, bien sûr, des avis divergents) je ne peux me défaire de cette impression, souvent ressentie en lisant ce forum, par avance pardonnez-moi : que d'aucuns ont peut être trop de chance, qu'ils voient trop de choses, et qu'ils peuvent s'offrir le luxe d'être, comme beaucoup de parisiens, un peu blasés..la critique est aisée, elle permet d'exister, pour celui qui l'écrit. Elle est est parfois justifiée, mais je ne vois pas pourquoi la critique négative est devenue un passage obligé pour toute création à l'Opéra... car enfin, parmi toutes les inepties que la danse contemporaine propose parfois, un peu partout, il me semble que Genus se détache, relève d'une grande rigueur, d'un langage chorégraphique avéré, et d'une belle sincérité, le tout servi par un engagement du chorégraphe et des danseurs... Alors...que demande le peuple ?



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B.? P. ext. [En parlant d'entités abstr.] Qui dure peu de temps, qui (s')échappe, qui ne fait que passer
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Pierre



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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 8:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le peuple se demande si tout ce qui est accessoire dans Genus n'est pas inutile (le cube, la vidéo, le néon, la mauvaise musique...) Wink et il pense que certains créateurs recoivent plus qu'ils ne donnent à cette troupe exceptionnelle. Le peuple (je plaisante) pense que Prejlocaj à l'inverse de McGregor construit des oeuvres plus riches (source littéraire et philosophique), plus travaillées (décors, musique, costumes), plus profondes (mouvement...), mais le peuple prend toujours plaisir à voir danser cette troupe...


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 10:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'est pas parce que Genus de Wayne McGregor est en soi, au-delà des différences de langage, objectivement beaucoup plus accessible que Le Songe de Médée d'Angelin Preljocaj, qu'il est moins bon ou moins intéressant ou moins riche... Il y a aussi des trucs et des effets chez Preljocaj, et un discours bien vain et bien verbeux et bien dans l'air du temps qui n'isole certes pas McGregor avec son intérêt pour Darwin et la technologie... Et ce n'est pas de la démagogie de le dire. Il y a - eh oui, Pierre! - des paradoxes de Prisunic... Wink

Personnellement, si je dois assister une nouvelle fois à ce spectacle, et je pense que ce sera le cas, ce sera vraiment pour McGregor (même si j'aime bien Médée au demeurant, mais quand même pas au point de le revoir...). Ce n'est peut-être pas le chef d'oeuvre dont on parlera encore dans cinquante ou cent ans (le nom et l'oeuvre de Preljocaj passeront-ils quant à eux à la postérité? on peut légitimement en douter - ou du moins s'interroger -, mais après tout, peu importe, l'histoire est faite d'oeuvres de circonstance et de poètes mineurs, et notre vie est aussi ici et maintenant...), mais au moins, l'oeuvre sait-elle exploiter, dans une chorégraphie construite, les possibilités et les talents des danseurs classiques, à la différence de certaines autres créations évoquées plus haut, liste non exhaustive ai-je précisé... Et ici, au moins, la chorégraphie, la danse et les interprètes sont mis au centre et ne sont pas le prétexte à étaler une mise en scène de soi et des copains décorateurs ou vidéastes... Sur un plan plus subjectif, une fois qu'on l'a débarrassée du discours pseudo-savant qui l'accompagne et qui n'est même pas nécessaire pour l'apprécier, elle procure simplement émotion et plaisir, de ce plaisir qui est le contraire de l'ennui... En effet, que demande le peuple?


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maraxan



Inscrit le: 24 Nov 2006
Messages: 600

MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 12:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois que dans les chorégraphies non narratives, on ne peut pas reprocher aux créateurs actuels de livrer leurs inspirations puisqu’on le leur demande. C’est d’ailleurs assez heureux qu’ils en aient… après on en fait ce qu’on en veut ! McGregor pense ce qu'il veut, l'essentiel est que son oeuvre soit visible par tous...Personnellement, je relie assez bien ce qu’il dit avec ce que je vois sur scène, même si ce n’est pas spontanément ce que j’analyserais dans ses gestuelles et que, in fine, ce n’est pas nécessaire. C’est cela aussi qui fait de Wayne McGregor un véritable artiste.
J’ai adoré Genus, je me suis assis et quand le rideau est descendu, je n’arrivais pas à croire que c’était fini, alors que je dois dire, j’ai eu du mal à rentrer dans Médée dont l’histoire m’est familière.
Le Genus de Wayne McGregor est l’opposé du Songe de Médée mais pas un opposé antithétique. Là où la gestuelle était angulaire et très marquée, parfois emphatique, ici, les corps sont souples et fondent dans le décor et la musique, jouent avec l’ombre et le reflet des silhouettes dans le miroir flouté du fond de scène. J’aime beaucoup les costumes unisexes qui uniformisent des corps athlétiques, quasi similaires, même si la chorégraphie en elle-même met en scène une différence des sexes. Gestuelle et musique se mêlent également parfaitement et il y a un travail sur la musique qui me touche.
L’ambiance est à la fois noire et sereine, ce qui envoûte. La scène est austère, même lorsqu’elle s’illumine de la boite où Marie Agnes Gillot et Benjamin Pech évoluent, ou lorsqu’une projection de désert forme un point lumineux dont on peut facilement nier l’existence mais qui sert à construire l’image d’ensemble. En effet, les différents tableaux sont assez bien séquencés et liés entre eux par un soupçon de scénographie résolument fonctionnelle et très esthétiquement efficace.
Chez les danseurs, Jérémie Bélingard est fantastique, plus encore que Marie-Agnès Gillot, pour moi un peu trop elle-même, avec sa personnalité de grande artiste contemporaine. En revanche, Jérémie Bélingard est un véritable corps McGregorien qui vit l’ultime contorsion jusqu’au bout des doigts. Il n’a pas uniquement incorporé la souplesse élastique requise mais il utilise un ressort enthousiaste pour se relancer constamment, maitrisant l’abandon musculaire dans d’ultimes contrôles en fin de gestes, c’était tout à fait parfait. Sinon, mis à part ces deux danseurs, j’ai trouvé Mathias Heymann et Audric Bezard également assez en phase avec le principe gestuel, alors que dans l’ensemble les danseurs m’ont paru un peu tendus (je n ‘ose pas dire raides) par rapport à ce que j’ai vu précédemment chez McGregor, mais cela ne me paraît pas irrémédiable et le tempo de la musique choisie pour cet opus n’a pas l’exigence de Chroma par exemple.
Après mon séjour en Albion où j’ai pu apprécier en quelques jours, tout ce que le classique nous a légué (et même ce qu’il essaie de créer), c’était une bouffée d’air…


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Katharine Kanter



Inscrit le: 19 Jan 2004
Messages: 1476
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 12:34 pm    Sujet du message: Pépère discret Répondre en citant

Avant d'être censuré, car rares sont les "modérateurs" de forum dont la largeur de vues leur permette de résister à la tentation d'effacer illico toute remarque contraire à leurs propres opinions,


Edité par la modération : il y a eu des commentaires très négatifs (Pierre, Nabucco...) et d'autres très positifs sur ce spectacle, et il n'y a pas de censure en fonction des opinions personnelles du modérateur. Mais l'insulte, la diffamation et le dénigrement malveillant n'ont jamais eu et n'auront jamais droit de cité sur Dansomanie. Il n'y aura pas d'exception à cette règle, merci de votre compréhension.



Après 15 minutes, je suis sortie en claquant la porte après la Nème hyper-extension au-delà de 180 degrés, le Nème étalement de l'entre-jambe - et toujours en poussant bien sur l'articulation de la hanche, en passant toujours bien par-dessus la pointe, pour créer le maximum de dégâts.

Je comprends maintenant pourquoi McGregor a déclaré, lorsqu'il il fut nommé Choreographer in Residence a Covent Garden,

"People do not know how very well-connected I am".

Given the standards of his "choreography", those connections are going to stand him in rather better stead that his talents, such as they may be.


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nabucco



Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 1462

MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 2:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je me permets de répondre à Garance: d'abord pour dire que mon attitude par rapport à ce ballet a été la même que la sienne, c'est-à-dire pleine de bonne volonté et sans aucune prétention à l'analyse.
Ensuite, que je ne crois pas avoir une attitude systématique de destruction des créations de l'Opéra; pour en citer quelques-unes que j'ai beaucoup aimées (liste non exhaustive): Appartement de Mats Ek, Doux mensonges de Kylian, Glacial Decoy de Trisha Brown... et bien sûr Le songe de Médée; j'avais aussi apprécié Les familiers du labyrinthe de Noiret ou Le souffle du temps d'Abou Lagraa, qui avec leurs défauts m'avaient plus parlé que le spectacle de McGregor.
Je ne crois pas du tout pour ma part que ce dernier soit plus abordable que Médée, et je ne suis pas un défenseur absolu de Preljocaj, loin de là (ne citons que le bien pensant N, ou le célébrissime Roméo et Juliette)...
On peut donc ne pas aimer Genus sans être accusé d'être blasé, je crois, et on peut aussi considérer qu'il n'y a pas que l'Opéra, et soumettre ce dernier à l'épreuve parfois rude de la comparaison avec le reste du monde de la danse contemporaine... D'autant qu'avec le DVD tout le monde peut se créer une culture chorégraphique assez développée, pas besoin d'être parisien!


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Lanou



Inscrit le: 12 Déc 2004
Messages: 352
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Nov 03, 2007 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une interview donnée ce matin par Bélingard et Gillot sur france musique

Citation:
Joby Talbot & Deru
Genus
CD non commercialisé

Christoph Willibald Gluck
Orphée et Eurydice
Chœur. "Près du tendre objet qu’on aime"
Chœur des Musiciens du Louvre & Les Musiciens du Louvre, dir.Marc Minkowski
Archiv Produktion 471 582-2 (2002)

Piotr Ilitch Tchaikovsky
Le Lac des cygnes
Pas de deux, La Mort de Rothbart & Lever du soleil
Orchestre du Mariinsky, dir.Valery Gergiev
DVD Decca 074 3216 (juin 2006)

Piotr Ilitch Tchaikovsky
Casse-Noisette
Orchestre du Kirov, dir.Valery Gergiev
Philips 462 114-2 (1998)

Fink
"If only"
Ninjatune Zencd 136X


8 heures 50
La chronique de Philippe Couderc
"Les filles de Saint-Malo"
Suzy Solidor
Frémeaux & Associés FA 5111 (octobre 1934)


Entretien avec Marie-Agnès Gillot et Jérémie Bélingard enregistré le 30 octobre à Paris.



et qu'on peut écouter sur les liens indiqués à cette adresse: http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/couette/emission.php?e_id=30000010


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garance



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Messages: 6
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MessagePosté le: Dim Nov 04, 2007 3:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ma remarque sur le côté blasé et la critique un peu systématique des créations contemporaines ne concernait, bien évidemment, personne ici en particulier... elle relève d'un sentiment persistant à la lecture de ce forum depuis un certain temps... j'en parle à l'occasion de Genus car c'est un bon exemple.

Je suis bien d'accord avec vous, Sophia, ici et maintenant... J'aime parfois revenir à des sentiments simples, et me poser des questions basiques que je considère comme autant de clefs...parmi celles-ci, je me demande toujours :
- ai-je ressenti du plaisir ? (tout simplement, donc...)
- étais-je heureuse ou malheureuse que çà se termine?
et surtout :
- pourrais-je le revoir ?

Dans cet ordre d'idée, simpliste donc, je reverrais Genus avec plaisir, une fois ou même deux, puisque les néons ou les vidéos ne m'ont pas intéressée mais ne m'ont pas gênée, ce n'est pas çà que je retiens...
En revanche l'ennui a failli poindre avec le songe de Médée et celà m'ennuie bcp de devoir revoir cette pièce...aussitôt vue, sans déplaisir certes, aussitôt oubliée...
Et pour reprendre des créations citées ici, oui, je reverrais Appartement ou Doux Mensonges 1000 et 1 fois (mais tout le monde n'est pas Mats Ek ou Kilian...) et non, pitié, qu'on ne m'inflige pas une seconde fois l'Air du temps ou Air...quel ennui...quel pensum.
Enfin, comme l'a dit quelqu'un ici, pour finir avec Genus, certes Mlle Gillot est sublime, mais J Belingard ne l'est pas moins. Aussi précis et époustouflant que dans Forsythe, d'ailleurs...



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garance



Inscrit le: 07 Oct 2007
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MessagePosté le: Dim Nov 04, 2007 3:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

"le souffle du temps" et non pas "l'air du temps" pardon Wink



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haydn
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Messages: 26657

MessagePosté le: Dim Nov 04, 2007 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour Garance :


* Pour corriger une simple erreur orthographique ou syntaxique, ou une petite "boulette" dans un titre - tout le monde saura maintenant que votre fragrance préférée vient de chez Nina Ricci Wink - , il y a la fonction "éditer" qui permet de modifier votre message!

* J'essaye de maintenir comme je peux l'équilibre des débats - et ça ne plaît manifestement pas à tout le monde - pour éviter justement le dénigrement systématique et gratuit des créations contemporaines ; je me suis fait plus d'une fois l'avocat du "diable", et j'ai notamment défendu le Souffle du temps, d'Abou Laagra, que personnellement je n'avais pas détesté et dont j'avais apprécié le choix courageux en ce qui concerne la musique (Gerard Grisey). Seuls Nosferatu de Gallotta, et Wolf, d'Alain Platel me sont réellement restés en travers de la gorge... Air manquait de substance, mais était tout de même sauvé par le talent de Miteki Kudo, qui a porté la pièce à bout de bras et de jambes. Teshigawara peut lui dire merci...

* Dansomanie s'est originellement constitué autour d'amateurs de ballet classique, et il est légitime que cette forme d'expression chorégraphique y soit privilégiée, d'autant que les médias institutionnels la "snobent" de manière quasi systématique. La télévision publique ne diffuse pratiquement plus une seule émission consacrée au ballet, ou alors, c'est à 3 heures du matin ; dans la presse écrite, le ballet classique est cantonné à certaines publications plus ou moins "artisanales", tandis que les grands journaux (y compris les quotidiens nationaux, à l'exception peut-être du Figaro, et encore) boudent ostensiblement le "tutu-pointes". Et concernant le spectacle vivant, le ballet classique n'est plus défendu qu'à l'Opéra de Paris, au Grand Théâtre de Bordeaux et au Capitole de Toulouse. Ailleurs, c'est le désert, alors qu'il est possible d'avoir accès un peu partout à des créations chorégraphiques contemporaines.

* Cette remarque me permet de répondre également à Nabucco : certes, on peut se créer une "culture chorégraphique" grâce à la vidéo, comme on peut se créer une "culture musicale" grâce au disque ; mais la conserve ne remplacera jamais le produit frais, et assister à un spectacle de ballet dans un vrai théâtre, même coincé inconfortablement au fond d'une loge, est une expérience qui n'a rien à voir avec le visionnage d'un DVD sur un écran de télévision ou d'ordinateur... De ce point de vue - et même si la vie dans la Capitale présente par ailleurs nombre d'inconvénients - nous sommes, vous et moi, en tant que Parisiens, très privilégiés.


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