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La Fille mal gardée (22/06 - 15/07/2007)
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Menicuccio



Inscrit le: 27 Mar 2007
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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 10:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Spectacle au parfum le fleurs fanées si l'on se réfère à ses souvernirs de Covent Garden des années soixante. Peut-on faire grief aux danseurs de l'opéra de n'être pas rentrés complétement dans le jeu d'une exhubérence à l'anglaise? Les décors d'après Boutet de Monvel restent attendrissants mais l'orchestration est très lourde et nous prive du charme romantique de Hérold, pas loin de celui de Adam. Haydn a déja tout suggeré. Attendons la suite avec des danseurs rassurés qui se lanceront dans la loufoquerie, ce qui débridera le public. De toute façon ce ballet est un point de repère et méritait de rentrer dans notre répertoire.


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sophia



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Messages: 22163

MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 2:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La Fille mal gardée, ballet chorégraphié en 1960 par Frederick Ashton pour le Royal Ballet - dont il constitue l’un des joyaux - et dansé depuis sa création par de très nombreuses compagnies de par le monde, faisait son entrée hier soir, comme par un heureux hasard à l’aube d’un nouvel été, au répertoire de l’Opéra de Paris. On sait que Noureev avait déjà souhaité dans les années 80 cette entrée au répertoire, mais qu’elle n’avait pu se faire, faute d’un accord de feu Frederick Ashton. La version de Joseph Lazzini lui fut alors substituée, mais durant la dernière décennie, c’est plutôt l’Ecole de danse qui, au travers de ses spectacles annuels, honora ce ballet d’origine française resté comme le plus ancien de tout le répertoire classique.

La Fille mal gardée, dans la chorégraphie que nous en a laissé Ashton, reste marqué, dans le fond comme dans la forme, par un esprit très anglais, qui peut paraître un tant soit peu éloigné des traditions de l’école française. Mélange d’humour, un humour teinté d’ironie, proche de l’understatement, et d’une certaine forme d’excentricité – visible par de nombreux petits détails scénographiques ou au travers du leitmotiv narratif que constitue l’intrusion des poulets -, il n’était pas aisé pour des danseurs élevés à un tout autre style, et étrangers de manière générale au répertoire de Ashton, d’entrer dans cet univers qui paraîtra probablement à certains très kitsch, alors que le "second degré", qui s’exprime ici par un imperceptible sens du décalage et de la "folie ordinaire", en est une donnée fondamentale, et j’ajouterais aussi en ce qui me concerne, salvatrice.

Première pour l’Opéra, première pour la spectatrice que je suis aussi - bien que connaissant le ballet au travers de différents enregistrement vidéographiques -, difficile de faire la fine bouche devant un ballet aussi réjouissant pour le cœur et pour l’esprit… Il faut dire que le spectacle est globalement une réussite, le corps de ballet harmonieux et plein de vie, et le public réceptif, étrangement chaleureux pour une première, en dépit de saluts un peu expédiés. Dorothée Gilbert, dans le rôle de Lise, faisait un retour attendu, et se tire avec les honneurs de la chorégraphie très lourde imposée au rôle féminin. Elle campe une Lise rieuse, pleine de grâce et d’allant, à la pantomime précise et convaincante, mais elle reste, à mes yeux, encore sur la retenue dans son jeu et dans sa danse: l'expressivité du corps et du visage manque parfois de variété, la palette des sentiments aurait gagné à être élargie et il manque encore ce "je ne sais quoi" de vie et de fantaisie que l’on attend du personnage, ce "presque rien" de charme amusé qui fait fondre de délectation le spectateur. A ses côtés, Nicolas Le Riche, sans posséder l’allure juvénile du personnage (mais il est vrai que le rôle est souvent confié à des danseurs solidement bâtis et qui ne sont plus des jouvenceaux), se révèle néanmoins très convaincant, par son énergie débordante et son côté très fanfaron, dans le rôle de Colas. Pour ce qui est du couple formé par les deux danseurs, les pas de deux sont enlevés avec aisance et le partenariat est efficace (le maniement du ruban, parfois un peu hésitant, semble encore perfectible, cela est vrai aussi pour le corps de ballet...), mais il est à déplorer que la relation entre les deux amoureux soit rendue de manière assez superficielle, un peu "scolaire": l’une des clés de ce ballet, la tendresse, une tendresse que l’on pourrait définir comme la rencontre incongrue entre une sentimentalité pré-romantique et une très légère ironie britannique - parce qu'Ashton n'est ni Dauberval ni Petipa -, une tendresse incarnée par un sourire amusé en quelque sorte, n’est ainsi pas toujours très perceptible.

Les seconds rôles nous ont toutefois apporté ce grain de fantaisie nécessaire que l’on attendait aussi des principaux protagonistes, conformément à leurs emplois respectifs bien sûr. Stéphane Phavorin, à vrai dire, ne nous a pas réellement surpris, et sa prestation dans le rôle de la Mère Simone a été largement à la hauteur de ses fabuleux talents d’acteur et de mime. Dans la Danse des Sabots, sorte de parodie rustique d’un numéro de claquettes, il a su instiller sa propre folie en même temps que son sens de la dérision. La pantomime du dernier acte - je pense notamment à la scène de la Fileuse et à la Danse au tambour de basque, en compagnie de Lise - était également particulièrement réussie. Simon Valastro a peut-être été toutefois le plus remarquable, dans le rôle d’Alain, un rôle qui n’est pas uniquement, à mes yeux, celui d’un simple idiot du village qui fait rire les petits enfants… Simon Valastro lui confère quelque chose de la figure du « fada », bien connue de la Provence, une douce folie, non dénuée de poésie, en même temps qu’une dimension attendrissante bienvenue: à plusieurs reprises, je me suis pris à penser en le voyant à ce barbon de L’Ecole des Femmes, dont j'ai subitement oublié le nom, amoureux d’Agnès, qui le rejette parce qu’il est vieux et laid et que l’amour a toujours le visage de la beauté et de la jeunesse, le visage de Lise et de Colas…


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Jonquille



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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 3:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait d'accord sur ce que je lis sur les interprètes secondaires, tout à fait remarquables. Mais j'ai aussi beaucoup apprécié Dorothée Gilbert à la technique sûre et au jeu convaincant. Sa pantomime, bien exécutée, reflétait le désir d'incarner Lise, jeune paysanne idéalisée, vive, fraîche et mutine.

Hier avait lieu la première et nos danseurs ne peuvent que gagner en assurance avec le temps (notamment avec ces fameux rubans bien difficiles à manipuler il faut le reconnaître...)

Quant à savoir s'ils possédent le "style anglais" cela me paraît bien hors de propos. Si l'on choisit de faire entrer au répertoire ce ballet français chorégraphié par un britannique c'est bien pour voir ce que l'Opéra de Paris peut en faire... Sinon autant inviter le Royal Ballet...


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sophia



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Messages: 22163

MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 7:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sans vouloir approfondir ce qui serait l'objet d'un autre débat, je ne sais pas ce que cela veut dire aujourd'hui le "style anglais", si l'on parle d'un style de danse. Lorsque dans ce même ballet, La Fille mal gardée, comme dans d'autres d'ailleurs, Marianela Nunez, formée en Argentine, danse avec Carlos Acosta, formé à l'école cubaine, ou Alina Cojocaru, formée à l'école russe, a pour partenaire Johan Kobborg, formé à l'école danoise, difficile de soutenir l'existence d'un style anglais dans l'actuel Royal Ballet (ce n'est en aucun cas une critique de la compagnie)... Bref, ce n'est pas là le problème. Je parlais évidemment de l'esprit du ballet d'Ashton, un ballet anglais qui n'a certainement plus grand-chose à voir avec Dauberval sur le plan de la chorégraphie, et non (pour faire court) de la manière de faire les ports de bras à la Cecchetti (ou non) et les fameux pas chassés dont parle Alec Grant... Un esprit de fantaisie, un peu décalé... Hier, l'exécution de la chorégraphie n'a pas posé de problèmes aux danseurs, mais l'interprétation m'a semblé parfois un peu premier degré, un peu "scolaire" quand même... Oui, il manquait un petit "quelque chose", une liberté, une fantaisie, on y revient encore... Rolling Eyes

Je pense justement que dans la transmission d'une oeuvre ou d'un répertoire en général se posent toujours et la question du respect de la chorégraphie, du style (il y a un minimum quand même), mais aussi celle de la réappropriation personnelle (ou collective, si l'on parle de la réappropriation par une compagnie de ballet d'un style différent de celui qui la distingue des autres). Si le danseur ne fait que copier et exécuter servilement sans rien mettre de lui et de son imaginaire personnel, alors l'art n'a aucun, mais alors aucun, intérêt...


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 9:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est Simon Valastro qui a remplacé à la dernière minute Fabien Roques initialement prévu dans le rôle d'Alain ce samedi soir.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 10:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mathias Heymann devrait tenir le rôle de Colas aux côtés de Mathilde Froustey les 7 et 10 juillet en lieu et place d'Alessio Carbone.


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Poplulu



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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 10:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ces derniers changements de distribution sont-ils dus à des blessures des danseurs?


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Jonquille



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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 10:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En dépit de la joie de voir Mathias Heymann dans le rôle de Colas je suis profondément déçue de ne pas pouvoir voir Alessio Carbone. Décidément il n'a pas de chance et ses admirateurs non plus...


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haydn
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MessagePosté le: Sam Juin 23, 2007 10:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fabien Roques s'est semble-t-il fait mal en répétition cet après-midi, mais cela ne remet pour le moment pas en cause sa participation à la suite de la série. Pour Alessio Carbone, je ne sais pas s'il dansera malgré tout avec Myriam Ould-Braham. Espérons-le, pour qu'il puisse finir la saison sur une note brillante.

Maintenant, Mathias Heymann sera certainement très bien en Colas, et il a déjà fait des étincelles ce soir dans le rôle - petit mais spectaculaire - du Joueur de flûte.


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haydn
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MessagePosté le: Dim Juin 24, 2007 12:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

La représentation de ce samedi 23 juin, qui marquait les débuts de Mathilde Froustey et de Mathieu Ganio dans les rôles principaux de La Fille mal gardée a laissé une impression plus contrastée que la première qui, la veille, réunissait Dorothée Gilbert et Nicolas Le Riche.

Mathilde Froustey a comblé tous les espoirs que l’on pouvait fonder sur sa Lise, un emploi qui semble taillé pour elle. Pour la première fois depuis son Anastasia de janvier 2004, dans Ivan le Terrible, elle se voyait confier le rôle principal d’une production – signe du destin? – à nouveau aux côtés de Mathieu Ganio.

Une technique parfaite, une volonté de fer et un moral au beau fixe ont permis à Mlle Froustey de dominer la distribution de la tête et des épaules. Sa danse est pétillante de vie, son mime et juste et varié, et elle sait mener son Colas par le bout du nez. Ici, ni Shakespeare ni Rousseau, mais bien plutôt Molière, Marivaux ou Goldoni. Les sauts (notamment ses grands jetés) sont impressionnants, et donnent le sentiment d’être exécutés avec une aisance désarmante. Ses tours sont d’une grande rapidité, et sa petite batterie d’une précision époustouflante. Mlle Froustey s’est néanmoins laissé un peu emporter par son ardeur dans la scène du rouet, au deuxième acte, où Dorothée Gilbert s’était montrée plus rigoureuse et attentive à la musique.

Mlles Froustey et Gilbert ont aussi abordé de manière très différente le «Pas de deux de Fanny Elssler». Mathilde Froustey, grâce à un jeu de scène plus élaboré, a choisi de l’intégrer de la sorte à l’action dramatique de l’œuvre, alors que Dorothée Gilbert y développe un style sinon plus «monumental», du moins plus «abstrait», traitant ce passage célèbre plutôt comme une «pièce rapportée», sorte de «ballet dans le ballet» destiné à mettre en valeur une interprète hors-norme, ce qui est parfaitement exact d’un point de vue historique.

Mathieu Ganio, servi par un physique juvénile, correspondait plus à l’image que l’on pouvait se faire a priori du personnage de Colas. Mathieu Ganio séduit toujours par la fluidité et l’élégance de sa danse, ainsi que par sa belle élévation. Dans le premier acte, il a semblé néanmoins un peu pris par le trac, commettant quelques maladresses dans le maniement de la passementerie, et qui ont mis sa partenaire en difficulté dans le second «Pas de ruban».

Le corps de ballet a aussi eu maille à partir avec les colifichets, et la «Danse du mai» qui conclut ce même premier acte a quelque peu tourné au sac de nœuds.

Parmi les individualités de la troupe, on remarquait à nouveau Mlles Bance, Reichert et Fujii, sans oublier Gwenaëlle Vauthier, villageoise au mime très inventif, qui semblait tout droit sortie de quelque scène croquée par Greuze.

Laurent Novis avait la lourde tâche de succéder à Stéphane Phavorin dans le rôle difficile mais valorisant – il n’est qu’à mesurer les applaudissements du public pour s’en convaincre – de la Mère Simone. M. Novis s’en est sorti avec les honneurs, même si l’extraordinaire sens comique de Stéphane Phavorin semble décidément presque impossible à approcher.

Simon Valastro, qui remplaçait in extremis Fabien Roques en Alain, a confirmé l’excellente impression que sa prestation de la veille nous avait laissé, et s’impose comme l’une des figures les plus marquantes de cette entrée de la Fille mal gardée au répertoire de l’Opéra de Paris. On saluera également la belle performance de Mathias Heymann dans le Danseur à la flûte, parvenant à enchaîner sans coup férir les cabrioles sur le rythme infernal imposé par la musique, ce qui laisse bien augurer de son Colas à venir.

Un petit regret tout de même, l’orchestre, convenable, mais pas aussi brillant et irréprochable qu’il fut le soir de la première.


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laurence



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MessagePosté le: Dim Juin 24, 2007 11:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avec un regard différé sur la soirée du 22juin que dire de La fille mal gardée qu'elle est peut être à garder mais que l'on peut s'en passer En tout cas ce n'est pas un ballet pour finir une saison La dernière image de la page incite à la tourner La programmation laisse qq peu à désirer :elle boite des accidents sans doute non la trop longue vie....
Heureusement que les danseurs sont là pour ratraper le pas ( un peu sages sans doute Je suis sure que la production anglaise y allait vraiment avec ce comique qui ne se prend pas du bout des doigts avec l'air de ne pas y toucher )
Dorothée Gilbert, une Lise pastorale et éclairée par juste ce qu'il faut de lumière tout est là...C'est une première et on a envie qu'elle force un peu le trait Nicolas Le Riche lui offre en miroir un Colas classique et chic
J'aime Stéphane Phavorin dans ces roles guignolesques toujoure trés justes
Simon Valestro dont l' lmperceptible décalage sur la musique rajoutait à un coté un peu lunaire qui le rendait presque attachant
Ne pas oublier Miteki Kudo qui me semble toujours interessante et musicale
Le décor de l'opéra de Vienne ... et la musique passons...un ballet pour le trés tres jeune age quand on le considère un peu bébète mais bien sure on se trompe ...mais ça c'est une autre histoire.


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Pierre



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Messages: 982
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Juin 25, 2007 5:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Article dans le JDD hier.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26659

MessagePosté le: Lun Juin 25, 2007 7:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Critique brève mais favorable dans le Figaro :


Citation:
Autour de cet argument délicieusement suranné et sentimental, les danseurs en costume d'époque excellent par leur technique, leur caractère ardent et leur jeu espiègle, sans jamais tomber dans le pastiche. Dorothée Gilbert, que l'on a pu admirer l'an dernier dans le rôle de Gamzatti, incarne merveilleusement cette fille mal gardée par sa grâce coquine et sa force expressive dans les scènes de pantomime. Avec Nicolas Le Riche pour partenaire, elle est tout simplement éblouissante. Les pas de deux, les portés et les danses des rubans sont un vrai bonheur qui donne envie de voir les distributions à venir.



La critique d'Isabelle Danto est ICI


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sophia



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Messages: 22163

MessagePosté le: Mar Juin 26, 2007 12:13 am    Sujet du message: Répondre en citant

Etait-il possible d'imaginer qu'elle ne fût pas favorable? Laughing Mr. Green

Quelques mots sur la représentation de ce soir qui m'a permis de découvrir Mathilde Froustey et Mathieu Ganio dans les rôles principaux.

Tout d'abord, je souhaiterais, quitte à passer pour hérétique aux yeux du savant Haydn, demander la réhabilitation de la musique de Hérold, en tout cas telle qu'interprétée sous la baguette de Sir Barry Wordsworth, une musique qui, à défaut de génie inventif ou de subtilité, vous donne la furieuse envie de grimper sur scène rejoindre la ronde de ces paysans endiablés...

La Fille mal gardée de Ashton, indépendamment même de ses interprètes, reste un bonheur absolu, même après une seconde représentation, qu'on se le dise... Ce spectacle rafraîchissant possède en effet la vertu unique et rare de vous faire ressortir du théâtre l'esprit content et d'humeur joyeuse, sans arrière-pensées d'aucune sorte...

Mathilde Froustey dans le rôle-titre participe, et ô combien, de ce bonheur. Sa danse est sans conteste éblouissante, d'une grande finesse, et beaucoup plus soignée dans tout ce qui est travail des bras et du haut du corps que celle de Dorothée Gilbert. Il est bien évident que ce n'est plus celle d'une danseuse de corps de ballet, mais celle d'une danseuse déjà dans une autre sphère. Le personnage qu'elle campe présente une variété expressive qui parvient à charmer et à attendrir de bout en bout: sa Lise est bien coquine, très coquette - quand ce n'est pas un peu peste - bref, elle n'ennuie jamais, mais on est loin de l'innocence, de la naïveté de la paysanne de Dauberval, et même de celle revue et corrigée, avec un certain sens du décalage, par Ashton. De ce point de vue, on peut donc émettre quelques réticences et regretter l'absence de Laetitia Pujol qui, à mes yeux, était celle qui correspondait le mieux, de toutes les jeunes filles distribuées, à l'emploi de Lise. En ce qui concerne Mathieu Ganio dans le rôle de Colas, je n'irai pas par quatre chemins, pour moi, il s'agit d'un contre-emploi manifeste qui ne parvient pas à être surmonté. Certes, notre Colas est terriblement sympathique, mais sa danse ressemble plus à celle du Prince Désiré qu'à celle d'un paysan, certes idéalisé, mais dont on attend un peu moins de chichis et de préciosité stylistique. Rétrospectivement le couple formé par Dorothée Gilbert et Nicolas Le Riche était, sans être idéal, bien plus naturel et convaincant que celui-ci, et si le Colas de ce dernier pouvait paraître un peu décalé question âge, sa virile énergie, doublée d'un naturel désarmant, était la bienvenue.

Je n'oublie pas les seconds rôles: l'Alain de Simon Valastro avait ce soir des airs inquiétants et sa douce folie n'en a paru que plus subtilement interprétée. Le public lui a d'ailleurs réservé une ovation méritée. Pour moi, il est d'ores et déjà la révélation incontournable de cette Fille mal gardée. La Mère Simone de Laurent Novis apparaissait, quant à elle, beaucoup plus sobre, moins "gagesque" que celle de Stéphane Phavorin. Cette interpération du rôle n'en est pas moins cohérente. On regrettera simplement - mais l'âge des danseurs n'est pas non plus le même - que dans la Danse des Sabots, l'aisance - et peut-être aussi la musicalité - n'ait pas été la même...




Dernière édition par sophia le Mar Juin 26, 2007 8:51 am; édité 2 fois
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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26659

MessagePosté le: Mar Juin 26, 2007 12:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bis repetita, Haydn n'a rien contre Hérold, ni contre Barry Wordsworth, chef d'orchestre tout à fait estimable que l'Opéra gagnerait à inviter plus souvent, mais les bricolages du sieur Lanchbery, ça, non! C'est de la musique de foire, et justement, ce que j'aimerais, c'est entendre véritablement la partition de Hérold, débarrassée de toutes ces fanfreluches aussi vulgaires qu'inutiles... Mais bon, je radote. Rolling Eyes


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