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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 12:28 pm Sujet du message: |
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Je suis le 1er à me réjouir que l'on fasse appel à des invités. Mais pour ce qui est de "La fille", cela se fait dans la panique faute de danseurs. Et je ne vous suis pas tout à fait haydn: si l'opéra de paris qui dispose la plus grosse dotation budgétaire n'a pas les moyens d'assurer avec ses propres forces 15 représentations après 1 mois et demi sans spectacle, alors il ya un vrai souci!...Et pourquoi tant de blessures?
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Poplulu
Inscrit le: 29 Mar 2007 Messages: 24
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 12:29 pm Sujet du message: |
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Je suis complètement d'accord avec frederi.
Haydn, je vous trouve fort indulgent pour la Direction de l'Opéra de Paris...D'autant que la programmation de la saison a occasionné plusieurs moments ressemblant à celui-ci, avec de nombreux danseurs blessés. Il y a peut-être une part de malchance dans toutes ces blessures, mais pas seulement. On ne peut pas sans risque pour les corps passés sans cesse d'un style de danse à un autre. A trop tirer, ça finit par casser. On le sait. On l'a déjà vu pas mal de fois. Alors si on sait ce qui risque de se passer, et que l'on ne fait rien pour éviter cela, tout au moins peut-on prévoir, anticiper...
Pas de grosse tournée très loin en même temps qu'un ballet classique nécessitant un nombre conséquent de danseurs, on invite dès le départ des danseurs étrangers, etc...
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 12:54 pm Sujet du message: |
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On peut se demander, d'ailleurs, si c'est vraiment dans la mission de l'Opéra d'aller faire NEUF représentations du Lac, CINQ Joyaux plus un gala que nous aimerions bien avoir à Paris. Quinze représentations, soit autant que de Filles. Je ne sais pas comment est financée cette tournée, mais je crois quand même que la mission de l'Opéra de Paris est plus de jouer pour le public parisien que pour nos amis des antipodes. Le prestige, d'accord, mais on aurait pu se contenter de trois Lacs et un gala, et en échange nous faire un spectacle de danse à Bastille en même temps.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 1:31 pm Sujet du message: |
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On peut se demander, d'ailleurs, si c'est vraiment dans la mission de l'Opéra d'aller faire NEUF représentations du Lac, CINQ Joyaux plus un gala que nous aimerions bien avoir à Paris. Quinze représentations, soit autant que de Filles. Je ne sais pas comment est financée cette tournée, mais je crois quand même que la mission de l'Opéra de Paris est plus de jouer pour le public parisien que pour nos amis des antipodes. Le prestige, d'accord, mais on aurait pu se contenter de trois Lacs et un gala, et en échange nous faire un spectacle de danse à Bastille en même temps.
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frederic
Inscrit le: 23 Jan 2007 Messages: 976
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 1:36 pm Sujet du message: |
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Il y a une façon intelligente de faire tourner une compagnie: Ratmansky au Bolchoï reprend en juin et juillet les spectacles qui seront dansés à londres: cela sert à la fois de répétitions et cela évite de se heurter au problèmes des distributions. or il est évident que Brigitte Lefêvre se soucie davantage de la tournée en Australie que de "La Fille mal gardée". .
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 1:39 pm Sujet du message: |
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Pour le financement, il y a Veuve Clicquot et quelques autres...
Les tournées, nationales ou internationales, sont importantes dans la vie de toute compagnie de ballet, et l'on ne peut pas dire que l'Opéra en fasse tant que ça (on peut aussi s'interroger sur les destinations choisies)... Ce n'est peut-être pas un hasard si les danseurs de l'Opéra, particulièrement ceux d'aujourd'hui, restent si peu connus en-dehors du très petit monde des balletomanes parisiens (c'est un problème, non?)... Maintenant il est vrai que cette tournée en Australie est d'une ampleur véritablement exceptionnelle, eu égard au nombre de représentations notamment... Quant au site qui est censé la symboliser ( http://www.parisoperaballet.com.au/site/index.html ), j'y vois surtout la mise en scène d'une image (comme on parle de l'image publicitaire d'une maison de renom), image de prestige, non dépourvu d'une certaine pompe, que l'Opéra peut encore véhiculer à l'étranger (et surtout très loin, aux antipodes par exemple?). Mais vous remarquerez qu'il y a loin du site officiel de l'Opéra que nous consultons habituellement à celui-ci...
Pour en revenir à la question de la légitimité de cette tournée, je crois que je vois le problème autrement. Il paraît évident que l'Opéra, en l'état actuel au moins, avec ces 150 et quelques danseurs et des problèmes récurrents d'artistes blessés en grand nombre, peut difficilement se permettre d'organiser simultanément une tournée de grande ampleur et une série de spectacles "at home" d'un ballet nécessitant solistes et corps de ballet, sinon au prix de très périlleux racommodages de dernière minute et de risques probables portés sur la qualité des spectacles... Des compagnies comme le Bolchoï ou le Mariinsky peuvent en revanche aisément envisager, avec leurs 250 ou 300 danseurs (et un réservoir plus important de solistes aussi, ne l'oublions pas) , d'organiser de grandes tournées durant les saisons, tout en continuant à danser à la maison pour le public local... Maintenant, la question du nombre n'est pas tout...
Dernière édition par sophia le Mer Juin 13, 2007 4:58 pm; édité 2 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 2:03 pm Sujet du message: |
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Quand on propose Lunkina en artiste invité, je ne pense pas qu'il y ait un "risque probable" sur la qualité des spectacles... Il ne me semble pas qu'il s'agisse d'une danseuse au rabais...
Quant aux contrats pour les tournées, je présume qu'ils sont signés bien avant que l'on puisse savoir si unetelle ou untel sera indisponible ou blessé. Alors parfois, on est contraint de trouver des solutions d'urgence. Et l'Opéra de Paris serait sûrement plus à l'aise s'il disposait de 200 ou 250 danseurs, comme c'est le cas au Mariinsky, mais cela demanderait une augmentation considérable des budgets, que le Ministère des Finances ne verrait certainement pas d'un très bon oeil. Et la France n'est pas la Russie, et ne dispose pas des mêmes ressources financières.
Merci de revenir à présent au sujet de cette discussion, qui est, bis repetita placent, la Fille mal gardée.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 7:31 pm Sujet du message: |
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Que les discussions sur les distributions et les représentations à venir se poursuivent évidemment... Juste une petite interruption - mais le désordre et la digression sont aussi les lois du genre sur un forum - pour poster la suite de l'histoire du ballet La Fille mal gardée, entamée page 4.
La Fille mal gardée (2) – Le ballet en France et à l’Opéra de Paris
Créé en 1789 au Grand-Théâtre de Bordeaux, La Fille mal gardée se retrouva dès la décennie suivante à l’affiche de nombreux théâtres du monde entier, que ce soit en France (Marseille, Lyon), dans le reste de l’Europe (Londres, Venise, Naples, Moscou), et jusqu’en Amérique (Philadelphie). Il faudra cependant attendre 1803 pour que La Fille mal gardée soit représenté à Paris. Les Parisiens ne connaissaient jusque-là les amours de Lise et de Colas qu’au travers d’un opéra comique monté au Théâtre Feydeau en 1796 et intitulé Lise et Colin ou la Surveillance inutile, sur un livret d’Eugène Hus (le premier interprète du rôle de Colas à Bordeaux) et la musique de Pierre Gaveaux (celui-là même qui donna son nom à la salle de concert). C’est le même Eugène Hus qui, s’efforçant de préserver au mieux la chorégraphie de Dauberval, remonta le ballet en 1803 au Théâtre de la Porte Saint-Martin, un théâtre qu’avait occupé l’Opéra de 1781 à 1794 et qui, après être demeuré vide quelques années, avait rouvert ses portes sous une direction privée pour devenir le foyer du mélodrame populaire. Le ballet resta de nombreuses années au répertoire de ce théâtre. Il faut souligner que les interprètes de l’époque, notamment en ce qui concerne les rôles de Simone et d’Alain étaient au moins autant, sinon plus, des acteurs que des danseurs : Fusil et Mazurier, respectivement Simone et Alain, étaient ainsi des comédiens particulièrement réputés dans ces rôles. Des danseurs de l’Académie Royale de Musique, autrement dit de l’Opéra de Paris, pouvaient aussi y apparaître à l'occasion, ce fut notamment le cas de Pauline Montessu, qui créa ensuite le rôle de Lise à l’Opéra en 1828.
C’est donc en 1828 que le ballet entra enfin au répertoire de l’Opéra dans la version de Jean-Pierre Aumer, un élève de Dauberval. Aumer n’en était pas à son coup d’essai, puisqu’il était auparavant maître de ballet à la Porte Saint-Martin et avait par ailleurs déjà monté La Fille mal gardée à Vienne en 1809 avec Filippo Taglioni et Melle Couston dans les rôles principaux. La production d’Aumer est surtout attachée à une nouvelle partition musicale créée spécialement pour le ballet et son entrée au répertoire de l’Opéra. La partition originale était en effet considérée comme démodée et trop légère, trop superficielle pour l’Opéra et il fut décidé de réarranger la musique, en lui conférant un parfum plus moderne et un raffinement dont elle était peut-être un peu dépourvue: la tâche en fut confiée au chef des chœurs, Louis-Joseph-Ferdinand Hérold, dont on signalera au passage qu’il eut pour parrain et professeur de piano le propre père d’Adolphe Adam, le créateur de Giselle. La musique écrite par Hérold pour La Fille mal gardée comprenait, outre les meilleurs numéros de la partition de Bordeaux, des passages de sa propre composition, deux longues séquences empruntées à Rossini (le refrain d’ouverture du Barbier de Séville que l’on retrouve dans la première scène du ballet et la musique de l’orage de la Cerenentola utilisée pour la deuxième scène). Parmi les passages de la partition originale restés célèbres, on signalera la mélodie populaire utilisée par Haydn dans l’andante de la Symphonie n°85 en si bémol (dite « La Reine ») et servant d’illustration à la scène d’amour entre Lise et Colas au dernier acte. La première du ballet eut donc lieu à l’Opéra le 17 novembre 1828, avec Pauline Montessu dans le rôle de Lise, Marinette Launer dans le rôle en travesti de Colas (mais elle fut remplacée dès la deuxième par Ferdinand), Bernard-Léon dans celui de Simone et Klein dans celui d’Alain (remplacé par Elie dès la deuxième). Ce fut lors de certaines représentations que le rôle de Simone fut pour la première fois interprété par une femme, Mme Elie en l’occurrence. Le ballet comprenait en outre un grand divertissement rassemblant les meilleurs danseurs de l’Opéra : un pas de deux réglé par Albert, pour lui-même et Lise Noblet, ainsi qu’un pas de trois réglé par Filippo Taglioni pour sa fille Marie, Pauline et Paul Montessu. Un certain Auguste Bournonville apparaissait également dans ce divertissement…
Durant 25 ans, l’Opéra connut de nombreuses Lise, mais la plus célèbre reste évidemment Fanny Elssler, qui interpréta le rôle pour la première fois à l’Opéra (elle l’avait déjà dansé auparavant, la première fois à Berlin en 1832) le 15 septembre 1837. La célèbre ballerine autrichienne donna alors au rôle une profondeur qu’on ne lui soupçonnait pas, comme en témoigne Théophile Gautier dans La Presse, le 25 avril 1853, à l’occasion d’une reprise du ballet :
Fanny Elssler a dansé trois ou quatre fois le rôle de la Fille mal gardée, avec l’ingénuité la plus affable et la plus divine rusticité. Elle avait l’air d’une Napée contrainte de se réfugier dans une ferme pour éviter les poursuites d’un Oegipan, et barattant des ses mains de marbre le lait de la vache Io, aux pis éternellement roses. Elle daignait de temps à autre laisser tomber de ses belles lèvres sculptées un sourire de déesse, qui veut bien ne pas garder l’incognito avec des adorateurs discrets ; puis, lorsque quelque personnage de la grossière pantomime villageoise entrait dans la chambre délabrée, elle battait son beurre avec une affectation d’activité significative. Tout le monde comprenait ce muet langage, qui disait en gestes charmants : « Pour vous, je suis la blanche nymphe antique, la Terpsichore aux brodequins d’argent, le jeune Bacchante grecque qui rougit son pied rose dans la neige du Taygète ; pour eux, je ne suis que Lise, l’accorte fille au jupon court, qui file la quenouille et bat le beurre ; mais sous mes manches de toile bise, regardez toujours mes bras de marbre : ce sont ceux qui manquent à la Vénus de Milo. »
C’est ainsi que la grande danseuse païenne jouait ce rôle, dans lequel, malgré la frivolité apparente du sujet, elle nous inspirait des terreurs mystérieuses, et comme une sorte d’appréhension sacrée dont nous ne comprenions pas alors la raison, que nous a révélée depuis le superbe article de Heinrich Heine « Les Dieux en exil ». Si Jupiter est devenu marchand de peaux de lapin dans une petite île de la mer du Nord ; si Bacchus porte le froc du cordelier ; si Mercure, déguisé en courtier des âmes, se livre à l’exportation ; Vénus, après avoir planté là cet imbécile de chevalier Tannhäuser, dansait assurément à l’Opéra sous la forme et le nom de Fanny Elssler, occupation tout à fait sortable pour une divinité déchue du gracieux Olympe antique ; c’était ce vague pressentiment qui nous faisait frissonner d’une volupté craintive à ce ballet aimablement stupide que la déesse parfumait d’une odeur d’ambroisie et illuminait d’une phosphorescence mythologique. Nous devinions, derrière la mièvre figure de Lise, la mère sacrée des hommes et des dieux.
On peut évidemment toujours soupçonner Gautier d’un parti-pris certain à l’encontre de Fanny Elssler, cette danseuse païenne incarnation de tous ses idéaux esthétiques, néanmoins la ballerine semble bien avoir été particulièrement remarquable dans ce rôle, car, à l'âge de 38 ans, elle fascinait encore le public russe lorsqu’elle dansa Lise à Saint-Pétersbourg et à Moscou quelques années plus tard et les critiques locaux louaient eux aussi sans nuances son brio, ses talents de mime et son aspect juvénile bienvenu dans un tel rôle. Pour en revenir à la chorégraphie de 1837, fut ajouté pour Fanny Elssler à la chorégraphie initiale, comme le voulait la tradition, un pas de deux virtuose et brillant (dans la version d'Ashton, on retrouve le pas de deux dit "de Fanny Elssler" conservé par le chorégraphe anglais dans le découpage de son ballet), pas de deux permettant à la prima ballerina de montrer au public toutes ses qualités de danseuse et que le ballet tel qu'il était chorégraphié ne semblait pas comporter jusque-là. C’est un copiste de l’Opéra, Aimé-Ambroise-Simon Leborne, qui fut chargé d’en composer l’arrangement à partir de mélodies de Donizetti extraites de L’Elixir d’Amour. Si Joseph Mazilier interprétait le rôle de Colas avec Fanny Elssler, c’est la sœur de cette dernière, Thérèse, qui dansait en travesti à ses côtés le fameux pas de deux interpolé.
La version d’Aumer resta au répertoire de l’Opéra durant 26 ans. Considéré comme démodé, La Fille mal gardée fut en effet retiré du répertoire de l’Opéra en 1854. Lorsque le ballet fut repris avec Mathilde Besson en 1853, un an avant qu’il ne disparaisse définitivement du répertoire, Théophile Gautier, dans l’article cité plus haut, traduit des sentiments ambivalents à l’égard d’une oeuvre au charme suranné, qui semble déjà appartenir à un autre temps :
Le temps donne quelquefois, aux œuvres légères d’une autre époque, une grâce surannée pleine de charme, un ton passé et feuille-morte très doux à l’œil et au cœur. "La Fille mal gardée" est dans ce cas ; au point où la chorégraphie en est arrivée, ce ballet pêche par une innocence de contexture, une pauvreté de spectacle, une puérilité enfantine de danse qui frisent de près le ridicule. Mais cependant il fait plaisir, et l’on aime à le revoir de loin en loin comme certaines gravures à l’aquatinte de Demarne et de Carle Vernet.
En 1866, Arthur Saint-Léon conçut le projet de remonter le ballet de Dauberval pour la ballerine Adèle Grantzow, mais le projet n’aboutit pas. La Fille mal gardée disparut de l’Opéra pour des décennies.
Durant la deuxième moitié du XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle, La Fille mal gardée survécut et fut conservé sans interruption en Russie, notamment grâce à la version chorégraphiée en 1885 sur la musique de Hertel par Marius Petipa pour celle qui fut longtemps considérée comme une artiste divine et incomparable, Virginia Zucchi. C’est presque logiquement par la Russie que le ballet revint en France. Alexandra Balashova, danseuse au Bolchoï à l’époque impériale, fit ainsi connaître à la France la version Gorsky (d’après Petipa) en dansant le 23 février 1922 le rôle de Lise sur la scène de l’Opéra de Paris, dans le cadre d’une soirée de charité en faveur des victimes de la famine en Russie. Elle-même remonta le ballet dans une version courte et comportant très peu de mime pour le Nouveau Ballet de Monte-Carlo, version donnée le 28 décembre 1946 au Théâtre de Monte-Carlo, avec Renée Jeanmaire dans le rôle de Lise, Youly Algaroff dans celui de Colas (Alexandra Balashova tenait quant à elle le rôle de la Mère Simone). La Fille mal gardée resta au répertoire de la compagnie lorsque le Marquis de Cuevas en reprit plus tard la direction. En ce qui concerne l’Opéra de Paris, il connut diverses versions à partir des années 80, celle de Spoerli en 1981, qui ne fut pas reprise; celle de Claude Bessy pour l’Ecole de danse en 1985 (celle - on s'en souvient - où Claude Bessy, chaussée de rustiques sabots de bois, interprétait le rôle de la Mère Simone!... Laetitia Pujol ou Mathide Froustey y brillèrent aussi dans le rôle de Lise...), version qui s’appuyait sur les diverses versions russes d’après Petipa, notamment celle montée en 1972 par Dimitri Romanoff, et qui utilisait donc la partition de Hertel, arrangée et réorchestrée par le chef Jean-Michel Damase; celle enfin de Joseph Lazzini introduite au répertoire en 1987 mais créée en 1962, version que Noureev, qui souhaitait monter le ballet d'Ashton à l'Opéra, commanda, faute d’avoir pu obtenir l’accord de Frederick Ashton dont la chorégraphie aura donc dû attendre juin 2007 pour entrer au répertoire de l'Opéra de Paris. On mentionnera également la reconstitution à Nantes en 1989 de la chorégraphie originale de Dauberval par Ivo Cramer dans des décors et des costumes de Dominique Delouche.
[à suivre!!!…]
Pauline Montessu, la première interprète de Lise à l'Opéra. Sur la gravure de gauche, parmi les célébrités du temps, Melle Montessu se trouve en bas, la première à gauche.
Ferdinand Hérold, compositeur de la musique de La Fille mal gardée (1828)
Fanny Elssler (Lise) dans une scène inspirée du tableau de Pierre-Antoine Baudoin
Dernière édition par sophia le Mer Juin 13, 2007 7:54 pm; édité 2 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Juin 13, 2007 7:48 pm Sujet du message: |
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On peut évidemment toujours soupçonner Gautier d’un parti-pris certain à l’encontre de Fanny Elssler, cette danseuse païenne incarnation de tous ses idéaux esthétiques, néanmoins la ballerine semble bien avoir été particulièrement remarquable dans ce rôle, car, à l'âge de 38 ans, elle fascinait encore le public russe lorsqu’elle dansa Lise à Saint-Pétersbourg et à Moscou quelques années plus tard et les critiques locaux louaient eux aussi sans nuances son brio, ses talents de mime et son aspect juvénile bienvenu dans un tel rôle. |
Théophile Gautier n'était évidemment pas neutre dans cette affaire ; époux d'Ernesta Grisi, et sans doute pas indifférent aux charmes de sa célèbre soeur, Carlotta Grisi, passée à la postérité pour avoir créé le rôle-titre de Giselle, il se devait d'encenser Fanny Elssler, ennemie jurée de Marie Taglioni, par ailleur grande rivale de la Grisi.
Citation: |
C’est un copiste de l’Opéra, Aimé-Ambroise-Simon Leborne, qui fut chargé d’en composer l’arrangement à partir de mélodies de Donizetti extraites de L’Elixir d’Amour. Si Joseph Mazilier interprétait le rôle de Colas avec Fanny Elssler, c’est la sœur de cette dernière, Thérèse, qui dansait en travesti à ses côtés le fameux pas de deux interpolé. |
La Taglioni n'avait rien d'une sainte non plus, et, comme les soeurs Elssler avaient pris l'habitude de danser ensemble des pas de deux, Fanny étant la "femme" et Thérèse l'"homme", elle s'était chargée de diffuser largement des rumeurs insinuant que la collaboration des deux donzelles ne se limitait pas à des activités strictement chorégraphiques, tout cela bien sûr, sous couvert de défense de la moralité et de la vertu...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Juin 20, 2007 1:35 pm Sujet du message: |
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Le Figaroscope de cette semaine publie un article sur La Fille mal gardée, intitulé "Un bonbon anglais" et illustré d'une photographie de Dorothée Gilbert, ainsi que nous le signale notre ami Usurpateur.
Pour l'instant, le lien ne semble pas fonctionner, mais je pense qu'il devrait être (r)établi d'ici peu...
http://www.figaroscope.fr/opera_danse/2007061900024549.html
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Poplulu
Inscrit le: 29 Mar 2007 Messages: 24
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Juin 20, 2007 2:20 pm Sujet du message: |
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Le lien vers l'article fonctionne à présent, mais la photo de Dorothée ne semble pas accessible en ligne...
Petite interview d'Alexander Grant, interprète du rôle d'Alain à l'époque de la création de La Fille mal gardée d'Ashton et chargé des répétitions à l'Opéra pour cette entrée au répertoire:
Citation: |
« Le style Ashton, c’est une extrême musicalité, un art consommé dans la manière de camper les personnages pittoresques, la clarté absolue de la narration : si la chorégraphie donne les clés des personnages, Ashton voulait que les danseurs révèlent leur propre vitalité et leur fraîcheur dans le mouvement », dit encore Alexander Grant qui met son point d’honneur à faire appliquer la chorégraphie originale. « Cela a l’air si facile ! Et pourtant : il faut, pour danser Ashton, cette liberté de la tête, des bras et des épaules, et ce travail de bas de jambe empruntés à Nijinska qu’Ashton admirait. Il avait dansé ses pièces à Paris lorsqu’elle chorégraphiait pour la compagnie d’Ida Rubinstein, transfuge des Ballets russes. Ashton exigeait aussi ce pas chassé de la vieille école italienne de Cecchetti : il s’exécute avec le talon et non la pointe du pied. Les danseurs aujourd’hui ont un mal fou à le faire ! » |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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