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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mer Mar 14, 2007 3:15 pm Sujet du message: |
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Ne pourrait-on pas interpréter cette saison comme une réaction de Mortier à la nomination de Nicolas Joël? Sachant que lui aura certainement à coeur de cultiver le répertoire classique... (mais ce qui nous promettrait une saison 2008/9 pas vraiment meilleure...)
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bruno
Inscrit le: 11 Mar 2007 Messages: 16
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Posté le: Mer Mar 14, 2007 3:18 pm Sujet du message: |
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Je ne vois pas ou peu la patte de Mortier dans cette nouvelles saison qui ressemble en tout point à Brigitte Lefèvre. [ Edité par la modération. Merci de respecter la courtoisie de règle sur Dansomanie. Les opinions peuvent être critiquées, mais les attaques ad hominem ne sont pas admises].
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Mar 14, 2007 3:30 pm Sujet du message: |
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Nous n'allons pas chercher si la saison a été concoctée par M. Mortier ou Mme Lefèvre. De toute façon, c'est Gérard Mortier qui, en tant que directeur de l'Opéra National de Paris, avalise in fine la programmation, et s'il a donné son accord, c'est qu'il l'approuve et la cautionne, que ce soit ou non Brigitte Lefèvre qui en ait réglé les détails.
Pour répondre à Nabucco, je ne pense pas que M. Mortier établisse ses saisons en fonction des programmes présumés de son successeur, qui n'a d'ailleurs pas annoncé précisément quelles seraient ses intentions en matière de danse, si ce n'est qu'il souhaitait confirmer Mme Lefèvre dans ses fonctions.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3627
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Posté le: Mer Mar 14, 2007 3:34 pm Sujet du message: |
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je lis beaucoup de réactions très hostiles au programme 2007-2008 du Ballet de l'ONP, pas seulement sur dansomanie mais même sur des forums consacrés au lyrique. Partout je lis ce même reproche sur le trop petit nombre de spectacles de danse "classique".
Cependant je m'interroge sur la définition que l'on donne à "danse classique". Si comme Sophia on la définit comme une certaine période de l'histoire de la Danse, en l'occurence celle de la Taglioni, alors en effet on peut dire que depuis plusieurs années le répertoire français romantique représenté à l'ONP se limite à peau de chagrin.
Si en revanche on entend par danse "classique" une certaine forme de chorégraphie, plus proche des tutus que de la gymnastique acrobatique de certains chorégraphes contemporains, alors je ne trouve pas que la prochaine saison de l'ONP soit si pauvre.
En effet, pour moi, on ne peut pas vraiment qualifier de moderne ou contemporain les récentes créations de l'ONP, comme "Wuthering Heights" ou "Caligula", très proches du grand ballet romantique à numéros, dont des extraits pourraient faire très bonne figure dans les galas du TCE à côté des Swan Lake et autres Corsaire.
Pour moi, la prochaine saison est au contraire très classique pour plus de la moitié des oeuvres proposées. La véritable interrogation étant le contenu des distributions, car à mon avis c'est là que l'ONP s'engourdit depuis quelques années : invités extérieurs très rares (contrairement aux pratiques de la Scala ou du Royal Ballet), peu d'opportunités données aux premiers danseurs de se produire dans les premiers rôles, bref trop peu de surprises.
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bruno
Inscrit le: 11 Mar 2007 Messages: 16
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Posté le: Mer Mar 14, 2007 3:37 pm Sujet du message: |
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Et si la patte de Mortier, c'est le Romeo et Juliette, ce serait finalement ce qu'il y a de plus prometteur dans cette saison consternante. Car je ne suis pas certain que Monsieur Mortier soit fan de "Casse Noisette". [édité par la modération]
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Mar 14, 2007 3:55 pm Sujet du message: |
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Paco a écrit: |
Cependant je m'interroge sur la définition que l'on donne à "danse classique". Si comme Sophia on la définit comme une certaine période de l'histoire de la Danse, en l'occurence celle de la Taglioni, alors en effet on peut dire que depuis plusieurs années le répertoire français romantique représenté à l'ONP se limite à peau de chagrin. |
Non Paco, vous m'avez mal comprise ou je me suis mal exprimée. Oui, je me réfère à une histoire, à une tradition, à un héritage, je ne le nie pas, c'est très important à mes yeux, et je pense que cet héritage doit être préservé par des reconstructions, des résurrections, quand bien même elles seraient imparfaites ou présenteraient des limites (c'est le cas avec Lacotte par exemple). Et pour moi, le grand héritage de l'Opéra est plus du côté de la période romantique (les années 1830-1840) que du côté de Petipa revu par Noureev, même si je ne nie pas la beauté de ses productions, même si je pense qu'elles ont leur place à l'Opéra (sans pour autant usurper la place de tout le reste du répertoire historique de la Maison et se faire passer pour LA TRADITION ET LE PATRIMOINE DE L'OPERA, alors que ce n'est pas vrai!!!). Le répertoire russe est devenu le répertoire international et perd à mes yeux de sa saveur à être dansé de la même manière partout. Cela dit, j'ai parfaitement conscience de prêcher dans le désert et de passer pour une totale excentrique (aussi bien aux yeux des amateurs de tutus que des plus progressistes). Et il faut peut-être dire quand même que ce n'est certainement pas sous Brigitte Lefèvre que le lien de la politique artistique de l'Opéra avec l'Histoire, la Grande, s'est interrompu... Pour moi, un ballet monté à l'Opéra (je n'adopterai pas le même raisonnement pour un théâtre privé) doit avoir simplement un SENS, dans le fond comme dans la forme (et non, l'Opéra n'est pas un lieu d'expérimentation)... Après, la liberté, et la possibilité aussi, de créer devraient être sans limites...
Quand je parle de danse classique, je fais référence à l'usage d'un vocabulaire bien défini, et justement, je voudrais que l'on puisse faire de vraies créations dans ce domaine - car ce langage est suffisamment riche en lui-même et les danseurs suffisamment bien formés à celui-ci - créations soit de nouveaux ballets (avec des livrets intéressants, présentant une véritable théâtralité et des ressorts dramatiques puissants, s'il s'agit de ballets narratifs), soit d'anciennes oeuvres que l'on revivifierait. Et je déplore que dans ce domaine, on se soit cantonné à Noureev toutes ces dernières années, Noureev que l'on fait passer pour la seule expression ou presque du classicisme et de la tradition à l'Opéra... C'est comme cela que le ballet classique se transforme progressivement en musée pour les touristes et qu'il perd son âme (et qu'il peut devenir ce truc vieillot pour les petites filles qui aiment le rose et les vieilles dames...).
Après c'est vrai, il y a pas mal d'oeuvres programmées la prochaine saison qui relèvent du "néo"-classique/pas vraiment contemporain/un peu quand même, mais justement, si l'on parle de Caligula ou de La Dame aux camélias, ou encore de Signes, j'avoue que non, je ne trouve pas ces oeuvres passionnantes (Wuthering Heights est en revanche un ballet que j'aime vraiment)... Les pointes et les jolis costumes ne suffisent pas pour me plaire ou simplement pour faire une oeuvre digne d'intérêt. Comme "néo-classique", moi, j'adorais Jerome Robbins... Et dans le style inclassable, Kylian. Tous deux sont absents de la saison, alors qu'ils sont pourtant des classiques (des classiques d'aujourd'hui) de la Boutique...
Pour les distributions "soporifiques", c'est encore un autre problème, mais je pense qu'on sera tous plus ou moins d'accord... 
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3627
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 12:48 pm Sujet du message: |
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La programmation 2007-2007 est consternante pour la danse. C'est le régime des vaches maigres avec reprises sur reprise et encore Petipa à la sauce Noureev. Quand viendra à échéance le contrat ui oblige l'Opéra à épuiser le fonds Noureev?
Le traitement de Madame Sacha Walz pour le Roméo de Berlioz ne nous fera-t-il pas regretter le splendide spectacle de Béjart sur la même oeuvre de années 60. N'était-ce pas l'occasion de la faire découvrir par l
les jeunes générations. Je reviendrai sur ce programme quand j'en aurai digéré la lecture.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 1:10 pm Sujet du message: |
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Nous jugerons sur pièces. Le Roméo et Juliette de Berlioz en version chorégraphique est un projet qui, je crois, tenait à coeur à Gérard Mortier, et on peut espérer qu'il bénéficie de moyens conséquents garants d'un beau spectacle. On peut toutefois regretter que l'autre projet annoncé depuis un certain temps par le directeur de l'Opéra, à savoir la reconstitution de l'Oiseau de feu dans sa version d'origine, au Palais Garnier, qui en vit la création, n'ait (pour le moment?) pas trouvé de concrétisation.
Pour Pedro : je ne suis pas juriste, mais je ne pense pas qu'un contrat "oblige" l'Opéra à épuiser le fonds Nouréev. Si je ne m'abuse, l'Opéra possède les droits sur ces ballets, et peut les remonter comme bon lui semble. Mais si parmi nos lecteurs, il y a des spécialistes, leurs éclaircissements seront les bienvenus.
L'un des problèmes pour les ouvrages de Nouréev, c'est la transmission, problème qui s'accentue au fil des ans. Les dernières générations de danseurs qui ont travaillé avec R. Nouréev sont soit à la retraite, soit proches du départ, et beaucoup de choses reposent sur les épaules de Patrice Bart, qui est un peu le dernier "gardien du temple", ainsi que le disait Nathalie Aubin dans l'interview qu'elle nous avait accordé.
Peut-être qu'après cela, il sera temps de passer à autre chose, et la reconstruction d'un répertoire peut être un exercice salutaire de régénération pour la compagnie. C'est, mutatis mutandis, ce qu'a tenté - non sans rencontrer certaines difficultés et résistances - Alexeï Ratmansky au Bolchoï depuis 2004.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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eurydice
Inscrit le: 16 Avr 2005 Messages: 227
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 6:50 pm Sujet du message: |
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paco a écrit: |
Pour moi, la prochaine saison est au contraire très classique pour plus de la moitié des oeuvres proposées. La véritable interrogation étant le contenu des distributions, car à mon avis c'est là que l'ONP s'engourdit depuis quelques années : invités extérieurs très rares (contrairement aux pratiques de la Scala ou du Royal Ballet), peu d'opportunités données aux premiers danseurs de se produire dans les premiers rôles, bref trop peu de surprises. |
Lutter contre la pauvreté des distributions, c'est tout le contraire d'aligner les invitations d'étoiles extérieures. C'est plutôt faire travailler aussi celles et ceux qui sont rarement distribués, donner leur chance à de jeunes Sujets par exemple, comme l'ont fait deux personnages aussi différents que Lifar et Noureev. A moins que vous ne vouliez revenir à l'Opéra du début du siècle dernier, quand Lifar a dû inviter Semenova pour danser Giselle parce que Spessivtzeva était indisponible, et que ni Lorcia ni Didion et ni Darsonval (à 3 ans près) n'avaient le bagage suffisant...
A mon sens, l'invitation d'un danseur étranger à la Maison pour danser avec la troupe doit rester tout à fait exceptionnelle, ne serait-ce que pour éviter des mélanges de styles hasardeux (même si je comprends bien que les bras d'une Lopatkina soient beaucoup plus satisfaisants que ceux de beaucoup de ballerines de la Maison, mais c'est une autre histoire...)
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Ven Mar 16, 2007 10:12 am Sujet du message: |
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A nouvelle saison, nouveau slogan, et cette année - pour ceux qui auraient reçu la lettre d'information signalant l'ouverture des abonnements -, c'est "sentir palpiter le monde en soi..."
C'est vrai, ça laisse rêveur, cette palpitation du monde en nous, et vous comprendrez qu'il était difficile de passer sous silence une information aussi capitale et bouleversante que celle-là...
En sus, une photo qu'on pourrait lire comme hautement symbolique (mais bon, n'extrapolons pas non plus...): "Méditation devant un coucher de soleil de l'ère post-atomique" à moins que ce ne soit plutôt "Voir Créteil et puis mourir"...
Exit Bill Viola, les tableaux de Goya, ou les jonques vietnamiennes ornées de petits drapeaux colorées des saisons précédentes, retour au réel, semble nous dire cet homme accoudé dans la posture du Mélancolique...

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friday
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 164
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Posté le: Ven Mar 16, 2007 10:24 am Sujet du message: |
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A la présentation de la saison aux journalistes, Gerad Mortier a insisté sur son nouveau concept d''Opéra hors les murs". Il n'y a pas que le ballet que va prendre une carte oragne 6 zones...
Pour lutter contre son image élitiste, l'Opéra affichera trois spectacles lyriques "hors les murs" à la MC 93 à Bobigny ("Cosi fan tutte" de Mozart), aux Amandiers de Nanterre ("Les Noces de Figaro") et au Théâtre de Suresnes ("Didon et Enée" de Purcell).
Le Ballet de l'Opéra fera de même à la Maison des arts de Créteil (soirée néoclassique Lifar/Petit/Béjart[/quote]
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Sam Mar 17, 2007 9:25 am Sujet du message: |
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Comme il était question de savoir si la saison 2007-2008 portait la griffe de Gérard Mortier ou celle de Brigitte Lefèvre, cet article du Figaro paru ce samedi matin - même s'il ne concerne que le lyrique - peut fournir un élément de réponse :
Citation: |
[...]Cela commence vraiment à ressembler à une « saison Mortier », ne serait-ce que par la présence massive du XXe et du XXIe siècle : sur les huit nouvelles productions, cinq sont des oeuvres modernes. Gérard Mortier concède volontiers que, avant d'obtenir la dérogation ministérielle lui permettant d'aller jusqu'au bout de la saison 2008-2009, il pensait que la prochaine serait sa dernière, et était bien décidé à « mettre le paquet sur l'époque contemporaine ». |
L'article de Christian Merlin, du Figaro, est ICI
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