friday
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Posté le: Mar Jan 16, 2007 4:10 pm Sujet du message: Le Corazon Loco de Bianca Li |
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L'AFP se pose aussi à Blagnac
Amour fou, romantique, mystique ou pervers: sur le thème universel du sentiment amoureux, la chorégraphe andalouse Blanca Li présente, jeudi en création mondiale à Blagnac (Haute-Garonne), son nouveau spectacle Corazon Loco où elle associe étroitement le chant et la danse.
Ancienne élève de la danseuse et chorégraphe Martha Graham, Blanca Li, adepte du mélange des cultures et des styles, a voulu, avec Corazon Loco, que "le travail sur le corps et la voix ne fasse qu'un". "De cette rencontre entre deux univers, je veux faire naître un chant choral d'amour, riche de poésie et d'amour", dit-elle.
Tour à tour, les six danseurs de sa troupe et les huit chanteurs de l'ensemble vocal Sequenza 9.3 dirigés par Catherine Simonpietri, accompagnés par une percussionniste, se regroupent sur scène puis se séparent pour illustrer les aléas de l'amour.
Le fil conducteur musical, sur le ton de la mélopée, a été créé par Edith Canat de Chizy. Elle l'agrémente de cris et de râles en jouant avec la phonétique de mots empruntés à plusieurs langues (anglais, russe, espagnol ou italien) et en insérant quelques références musicales (L'amour est enfant de Bohème, La vie en rose...).
Le décor, créé par Pierre Attrait, est un acteur essentiel du spectacle: un paravent géant en tissu elastique qui sert à la fois d'écran de projection pour des images bucoliques, psychédéliques ou libertines et de frontière perméable entre le monde réel et le monde des songes.
De la séduction à la rupture, de la sensualité à la violence, Corazon Loco enchaîne rapidement les tableaux où, dans un grand tournis, pupitres, partitions et même xylophone sont associés à la chorégraphie.
Révélée en Europe par sa première création Nana et Lila, qui mélangeait en 1993 danse contemporaine et musique arabe, Blanca Li, originaire de Grenade, explore tous les genres. Danseuse flamenco à ses heures, enfant de la "movida", elle fait des incursions dans le monde rock ou du hip hop (Macadam en 1999), rend hommage au cirque (Salomé en 1995) et évoque son Andalousie natale (Al Andalus en 2003). Son premier long métrage, Le Défi (2002), la plonge à nouveau dans le monde hip hop.
Après Odyssud à Blagnac où il sera à l'affiche jusqu'au 13 janvier, Corazon Loco sera présenté au Théâtre National de Chaillot (producteur du spectacle) à Paris du 18 au 28 janvier avant une tournée (jusqu'au 15 juillet) dans une dizaine de villes de France dont Mérignac, Niort, Maubeuge et Perpignan.
Une tournée en Espagne est envisagée en octobre-novembre 2007.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mar Jan 23, 2007 11:15 am Sujet du message: |
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Apres Blagnac, le spectacle de Blanca Li a été présenté à Paris, au Théâtre de Chaillot ; Muriel Steinmetz en rend compte aujourd'hui dans les colonnes de l'Humanité :
Citation: |
La danse est-elle le destin de l’amour ? Peut-être, puisque sur la scène de Chaillot les dernières minutes du spec- tacle de Blanca Li et Édith Canat de Chizy sont celles d’un accord retrouvé, dirait- on, entre les corps, les coeurs et le choeur. Les couples semblent enfin se trouver, entrer dans la vérité tranquille d’un monde désiré. Ce n’était pas donné. Les premières minutes, après que s’est totalement déstructuré le premier dispositif scénique qui voit les chanteurs de l’ensemble Sequenza 9-3 dirigé par Catherine Simonpietri, abandonner ou jeter bas leur pu- pitre dans une joyeuse anarchie, sont celles de la drague dans tous ses états. Les chanteurs devenus danseurs, car ils sont étonnamment hybrides (quand bien même les uns sont d’abord danseurs et les autres d’abord chanteurs) traversent et retraversent la scène sur tous les modes possibles de la caricature et de la dérision. Poses de coqs, afféteries, minauderies, manières de chattes, rires d’étalons... On rit, on sourit, on adore. Dès ce moment, la composi- tion d’Édith Canat de Chizy se révèle dans toute son originalité, son audace. D’une certaine manière, son parti pris est minimal. Les voix, donc de l’ensemble qui est, en même temps sur scène et danse, et une percussioniste. Les voix, que la compositrice chérit depuis sa formation avec Maurice Ohana mais qu’elle pousse, voire qu’elle traque ici dans de multiples chemins dont certains re- trouvent aussi les voies de Luciano Berio dans les jeux d’onomatopées, les fantaisies de Kagel. |
La critique de Muriel Steinmetz est ICI
La journaliste souligne avec raison le talent de l'auteur de la partition, Édith Canat de Chizy, qui est l'une des personnalités les plus intéressantes de la scene musicale actuelle en France.
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