Hommage à Alexandre Kalioujny

[Jonquille]

Savez-vous en quoi consistera ce Pleins Feux un peu particulier (qui aura lieu le 27 janvier) et quand on peut le réserver par téléphone ?

[Jonquille]

On peut réserver des places sur le site de l'Opéra.

[haydn]

Je pense que l'on devrait avoir droit à l'une où l'autre démonstration effectuée par des anciens élèves de "Sacha" Kalioujny" qui sont encore au corps de ballet. Je ne sais pas si Elisabeth Platel, qui a aussi travaillé avec lui, sera de la partie.

[Jonquille]

Elisabeth Platel sera effectivement de la partie...

[haydn]

Il y aura aussi Patrice Bart, et probablement Charles Jude.


Une mini-exposition présentant quelques souvenirs du célèbre danseur et pédagogue s'ouvrira aussi au Palais Garnier à partir du 29 janvier pour une durée de quinze jours.

[haydn]

Parmi les anciens élèves de "Sacha" Kalioujny, on citera notamment :


Isabelle Guérin

Sylvie Guillem

Charles Jude, précisément

Manuel Legris

Laurent Hilaire

Elisabeth Maurin

Elisabeth Platel

Gil Isoart, qui doit être, sauf erreur, son plus jeune disciple encore en activité au Ballet de l'Opéra de Paris.

[haydn]

Une plaquette publiée par l'Opéra de Paris en 1990 rassemblait quelques témoignages de personnalités du monde de la danse qui avaient travaillé avec Alexandre Kalioujny :


Lycette Darsonval :

[haydn]

Petite biographie :


Né à Prague le 15 avril 1923, de parents russes.

Arrive en France en 1928.

De 1931 à 1939, il suit les cours d’Olga Préobrajenska, de Gustave Ricaux et de Victor Gsovsky.

En 1939, il remporte le premier prix au Concours international de danse de Bruxelles.

En 1941, il devient champion de saut en hauteur lors d’un meeting d’athlétisme à Paris.

De 1942 à 1946, il est soliste aux Nouveaux Ballets de Monte-Carlo, d’abord sous la direction de Nicolas Zverev, puis sous celle de Serge Lifar à partir de 1945.

En 1947, Serge Lifar le fait engager directement en tant que Danseur étoile à l’Opéra de Paris, où il est demeure jusqu’en 1953. De 1953 à 1956, il s’absente pour se rendre d’abord à Broadway, où il danse avec Zizi Jeanmaire, puis pour intégrer la compagnie de Jean Babilée, où il retrouve une autre étoile de l’Opéra, Yvette Chauviré. Il revient au Palais Garnier en 1957, et demeure dans la troupe du ballet jusqu’en 1960.

En 1960, il entame une carrière d’enseignant, et est engagé comme professeur au Conservatoire de Nice et à l’Académie internationale d’été, dans la même ville. Il y demeure jusqu’en 1970.

En 1970, il retourne à l’Opéra de Paris comme professeur. Il donne d’abord les cours à la troupe de l’Opéra-comique (aujourd’hui dissoute), puis prend en charge la classe des étoiles du Ballet de l’Opéra.

Il meurt le 6 octobre 1986.

[haydn]

Principaux rôles :


Apollon musagète (Balanchine)

Le Lac des cygnes (Petipa – Gsovsky)

Le Chevalier et la damoiselle (Lifar)

Suite en blanc (Lifar)

Phèdre (Cocteau – Lifar)

Soir de fête (Staats)

Casse-noisette (Petipa – Lifar)
Suites de danses (Clustine)

Sylvia (Lifar)

Roméo et Juliette (Lifar)

La Péri (Clustine)



Créations à l’Opéra de Paris :


1947 : Le Baiser de la fée (Balanchine)

1947 : Le Palais de cristal (Balanchine)

1948 : Divertissement (Lifar)

1948 : Zadig (Lifar)

1948 : Escales (Lifar)

1949 : Danses polovtsiennes (Fokine)

1951 : Shéhérazade (Fokine)

1952 : Les Indes galantes (Lifar)

1952 : Etudes (Lander)

1953 : Cinéma (Lifar)

1953 : Grand pas (Lifar)

1957 : La Symphonie fantastique (Massine)

[haydn]

Je vous renvoie également à ce fil ouvert précédemment, à l'occasion du 20ème anniversaire de la disparition d'Alexandre Kalioujny en octobre 2006, In memoriam Alexandre Kalioujny

[dumbo]

Georges Piletta aussi a été un de ses élèves. Il en parle toujours avec beaucoup d'admiration, transmet ses conseils à ses propres élèves ("Comme le disait mon Maître Kalioujny...") et leur fait faire certains des exercices du maître qui sont en effet académiques mais imaginatifs.

[sophia]

Rappel pour ce "Pleins Feux qui a lieu samedi!

[sophia]

[dumbo]

Les participants seront Sarah Kora Dayanova, Laura Hecquet, Ludmila Pagliero et Mathias Heymann.

[sophia]

Aux quatre danseurs déjà cités par Dumbo s'ajoutaient quatre élèves de l'Ecole de danse, deux garçons et deux filles.

Ce "Pleins Feux" se présentait comme un cours de danse avec barre et milieu.

Après une rapide introduction de Brigitte Lefebvre sur Alexandre Kalioujny, Elisabeth Platel a dirigé la barre en proposant aux élèves de l'Ecole des exercices que faisait faire lui-même Kalioujny. Florence Clerc lui succéda pour le milieu. Les enchaînements proposés s'avèrent souvent assez complexes, y compris dans la mémorisation. Le travail sur les changements de poids du corps est au coeur de la plupart des exercices.

Le cours de Kalioujny était "mixte", au sens où il cherchait à développer chez les filles autant la grâce que des qualités réputées plus masculines, comme la puissance; de même, il faisait travailler aux garçons des variations féminines.

Certains aspects techniques ont retenu mon attention: Kalioujny ne faisait pas faire, ou très peu, de préparation à la seconde pour les pirouettes, peu d'élan était exigé dans les grands sauts, et de manière générale dans les sauts, le demi-plié ne paraissait pas fondamental, la détente devant se passer en l'air, ce que j'ai un peu de mal à comprendre. Kalioujny ne semblait guère se préoccuper du travail des bras et préférait insister sur la recherche d'une coordination naturelle. Les difficultés étaient réparties de manière graduée et équilibrée sur l'ensemble des cours de la semaine. Enfin, si le cours devait être bien distingué du travail mené en répétition, plus artistique, Kalioujny tenait à ce qu'il conserve un lien avec celui-ci, au sens où il faisait travailler de manière intensive pendant un mois environ les difficultés propres à une variation ou à un ballet qui était répété parallèlement.

Bizarrement (par rapport aux spécificités de l'école française), le travail de la petite batterie ne semblait pas une priorité, de même le travail des pas de liaison était quelque peu négligé. En revanche les sauts revêtaient une grande importance dans le cours de Kalioujny. Les filles terminaient la leçon par des fouettés, mais contrairement à la tradition, pas ou peu de manèges pour les garçons, les enchaînements se faisant essentiellement en diagonale durant le milieu.

Pour l'anecdote, Elisabeth Platel a à plusieurs reprises souligné le fait que Kalioujny s'exprimait beaucoup par gestes, donnant en réalité très peu d'indications verbales, le travail des élèves consistant aussi dans une traduction de ses intentions.

Beaucoup de personnalités de la danse étaient présents à cette manifestation: Laurent Hilaire, Charles Jude, Elisabeth Maurin, Karin Averty, Gilbert Mayer..., montrant par là l'influence qu'a dû avoir Alexandre Kalioujny sur plusieurs générations de danseurs.

On déplore souvent que l'Opéra n'honore pas sa mémoire. Il a daigné le faire par le biais de ce Pleins Feux, - manifestation gratuite et ouverte à tous, rappelons-le - , qui a pris la forme la plus adéquate en même temps que la plus intéressante pour rendre hommage à un pédagogue: la forme du cours, là où s'enracine le travail du danseur. Curieux, amateurs ou passionnés de l'histoire de l'Opéra et/ou de la danse, cette manifestation doit nous réjouir, et il est vrai qu'au regard de ce qui s'est passé aujourd'hui, on souhaiterait que de tels événements adviennent plus souvent, en ce qu'ils participent à la formation et à la connaissance tant du public que des jeunes danseurs. Tout ce qui contribue à montrer que la danse, loin de se réduire à un pur spectacle de divertissement, est un art doué d'un sens qui s'enracine dans une histoire, doit être selon moi loué et encouragé.

N.B.: Touvé Ratovondrahety accompagnait le cours au piano.