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Giselle, 8-30 décembre 2006
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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Lun Déc 18, 2006 2:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un petit commentaire sur la Giselle du 17 décembre avec Agnès Letestu et José Martinez:

Le "couple-phare" de l'Opéra de Paris (avec celui formé par Aurélie Dupont et Manuel Legris que je n'ai pu voir danser ensemble) était ce soir distribué pour la première fois de cette série dans Giselle. Agnès Letestu nous a donc offert "sa" Giselle, un rôle dans lequel on ne l'attend pas forcément...

La tradition veut en effet que Giselle soit plutôt petite, brune de préférence, oubliant au passage que Carlotta Grisi était blonde (contrairement à la tradition française qui veut que les Italiennes soient brunes, - évidemment je plaisante, enfin pas au sujet de la Grisi -). La Giselle d'Agnès Letestu ne sera donc pas, - par la force des choses -, une Giselle traditionnelle: acceptons-la comme telle, même si l'on aime comme moi la tradition, qui n'a pour seule raison d'être qu'elle-même.

Dans le premier acte, la Letestu campe une jeune fille fraîche et ingénue, mais dont on croit difficilement à la complète naïveté. Sous la vivacité et la fougue de la jeunesse perce en effet un air plaisant de finesse qui ne se connaît pas encore: cette paysanne-là a l'oeil et le sourire savants, indéniablement. A ses côtés, José Martinez, hidalgo égaré dans les forêts germaniques, est un Albrecht altier, bouillonnant, passionné et... expérimenté. On admire la pantomime à laquelle ils se livrent, véritable modèle du genre, tant elle est claire, précise, en parfaite adéquation avec la musique. Stéphane Phavorin, qui incarnait pour notre plus grand bonheur le rôle d'Hilarion, plus extraordinaire que jamais avec son oeil halluciné d'amoureux trahi, complétait ce trio d'acteurs magistraux.
La scène de la folie joue clairement sur le registre de l'hystérie (féminine, il va de soi...), entre autisme et crise de nerfs... On pourra trouver cela parfois un peu "too much", mais l'ensemble est parfaitement cohérent, maîtrisé, avec une intelligence réelle qui sous-tend l'interprétation, et c'est évidemment préférable aux paysannes hollywoodiennes...

Toujours à propos du premier acte, un petit mot sur le pas de deux des paysans interprété ce soir par Aubane Philbert et Mathias Heymann. Je les ai trouvés merveilleux, au moins individuellement (Aubane Philbert notamment était vraiment bien meilleure que le premier soir où elle dansait avec Mallory Gaudion, où elle manquait encore d'assurance), même si l'on peut trouver des choses à redire ici ou là. Chez Aubane Philbert, on perçoit déjà beaucoup de style, une finition dans les mouvements sur laquelle beaucoup pourraient prendre exemple; quant à Mathias Heymann, on a pu admirer son élévation, sa précision et surtout son élégance. Mais c'est vrai, on n'a pas toujours l'impression de voir un vrai couple d'amoureux: notamment dans la dernière variation féminine, dans la diagonale, Aubane envoie des baisers à son fiancé, mais celui-ci s'est déjà échappé dans les coulisses, - vraiment dommage quand même!!!

Dans le deuxième acte, j'ai surtout savouré la magie du corps de ballet. Agnès Letestu était impeccable dans ses variations, avec un travail des bras appréciable. Sans être aussi évanescente qu'Aurélie Dupont, elle parvient à se transformer en une créature véritablement fantômatique. José Martinez a semblé plus fragile dans ce second acte, moins puissant et précis que Nicolas Le Riche, et jouant davantage sur le registre de l'expression lyrique. Les quelques minutes auxquelles Stéphane Phavorin a droit dans cet acte ont été un pur régal de danse et de mime. Le paysan trompé et maudit fut impérial jusque dans la mort. Je ne regrette qu'une chose: c'est qu'on ne le retrouve pas sur le film.


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Omega3



Inscrit le: 02 Nov 2006
Messages: 23

MessagePosté le: Lun Déc 18, 2006 2:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai du mal à imaginer Agnès Letestu en Giselle...

J'ai vu les couples Dupont/Le Riche et Pujol/Le Riche et je vous en dirai plus un peu plus tard. Le premier couple était un peu en "rodage" ceci dit je pense que ces deux-là sont faits pour danser ensemble. Le Riche est vraiment exceptionnel dans ce rôle et son aura se transmet à sa partenaire du jour. Il est incontestablement le plus grand danseur étoile actuel de l'Opéra de Paris. Le deuxième acte est tellement beau que j'en ai pleuré.


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FeeClochette



Inscrit le: 24 Avr 2006
Messages: 17

MessagePosté le: Lun Déc 18, 2006 11:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai assisté à la représentation Latestu/Martinez... J'en ai pleuré tellement c'était beau. Tout est pensé, origninal (qui a remarqué le passage de la paquerette?), Agnès est simplement divine dans le 1er acte (j'ai completement cru au personnage ambivalent de paysanne (les mains sur les hanches) fille illégitime de roi (un regard de princesse) alors que dans le 2nd acte ses bras, ses arabesques et ses développés sont simplement fantastiques. J'ai redecouvert la chorégraphie... alors qu'avec Aurélie, je m'étais un peu ennuyée...


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22163

MessagePosté le: Lun Déc 18, 2006 11:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne dis pas que c'est la Giselle du siècle (quelqu'un parlait de Carlotta Grisi à propos d'Aurélie Dupont..., calmons-nous tout de même et gardons la tête un peu plus tiède!!!!...), mais en effet, on ne s'ennuie pas une seconde dans l'interprétation qu'offrent Agnès Letestu et José Martinez. Il y a toujours une petite trouvaille, un détail inédit ou charmant qui captent l'attention. J'ai un coeur de pierre et suis difficile à émouvoir (seul un petit nombre de danseurs, russes pour la plupart, a ce pouvoir sur moi), mais je peux comprendre qu'Agnès parvienne à émouvoir à ce point (cf. dans un tout autre registre sa Dame aux camélias).


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haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657

MessagePosté le: Mar Déc 19, 2006 4:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un lecteur attentif me signale par mail des inexactitudes dans mes divers comptes-rendus des représentations de Giselle :


Citation:
Qui a décrété que la coda de Giselle du prince de cette version nétait composé que d'entrechats 6?

La vraie version de Patrice bart, c'est une diagonale avec des sauts de basques et une douzaine d'entrechats 6...

Donc ces fameux entrechats 6 sont simplement un désir de la part des danseurs de les faire ou non, c'est un choix! Barychnikov n'a jamais fait d'entrechats 6 dans sa coda, et je ne pense pas qu'il s'économisait! Et Charles Jude ne faisait pas que des 6, Patrick Dupond non plus...

Autre Petit renseignement : c'est la première fois que Manuel Legris danse Giselle avec Aurélie Dupont, donc pas vraiment une routine. Par contre vous soulignez qu'avec Nicolas Leriche ils ne dansent pratiquement pas ensemble. Pour information ils ont fait la première de Giselle de la dernière série et avaient pas dansé pas moins de 3 spectacles
ensemble.


Dont acte.


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dumbo



Inscrit le: 14 Avr 2006
Messages: 122

MessagePosté le: Mar Déc 19, 2006 5:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On pourrait juste émettre des réserves sur l'expression "vraie version" accolée au nom de Patrice Bart...


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Aurélie



Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 1324
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Déc 19, 2006 5:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
La vraie version de Patrice bart, c'est une diagonale avec des sauts de basques et une douzaine d'entrechats 6...

C'est précisément ce qu'a fait José Martinez dimanche soir. Et c'est vrai que je ne vois pas bien l'intérêt dramatique de sauter 30 fois sur soi-même pour implorer Myrtha Wink !


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Omega3



Inscrit le: 02 Nov 2006
Messages: 23

MessagePosté le: Mar Déc 19, 2006 8:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Aurélie a écrit:
haydn a écrit:
La vraie version de Patrice bart, c'est une diagonale avec des sauts de basques et une douzaine d'entrechats 6...

C'est précisément ce qu'a fait José Martinez dimanche soir. Et c'est vrai que je ne vois pas bien l'intérêt dramatique de sauter 30 fois sur soi-même pour implorer Myrtha Wink !


Et bien moi au contraire, j'en vois tout à fait l'intérêt! Outre qu'il me semble que ces 30 entrechats sont le pendant des fouettés féminins, ces 28 ou 30 sauts viennent justement à point nommé dans la dramaturgie du deuxième acte! Albrecht est contraint par l'implacable Myrtha de danser "jusqu'à mort s'en suive". Elle ne lui laisse aucun répit! Myrtha décide du destin de ces hommes perdus dans cette forêt et jusqu'à présent c'est la mort qui les attend. Albrecht est sauvé par le début du jour, et cela grâce à Giselle qui, en dansant aussi, partage la "punition" infligée à Albrecht par Myrtha et ménage ainsi Albrecht. Le deuxième acte est très très fort: amour et pardon salvateurs.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657

MessagePosté le: Mar Déc 19, 2006 9:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Nous pourrions débattre indéfiniment de cette affaire d'entrechats. Si sur le principe, je suis plutôt d'accord avec Omega3, du point de vue du respect de l'oeuvre, c'est semble-t-il José Martinez qui a exécuté exactement les pas voulus par Patrice Bart, ainsi qu'on me l'a précisé. En clair, M. Martinez ne s'est pas limité à 12 ou 13 entrechats parce qu'il était à bout de forces mais parce que c'est ce qui est spécifié par la chorégraphie.


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Aurélie



Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 1324
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Déc 19, 2006 10:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Omega3 a écrit:
Il me semble que ces 30 entrechats sont le pendant des fouettés féminins

Reste à savoir quel est l'intérêt dramatique des fouettés Wink ... Bon, bon, j'arrête.


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Jonquille



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Messages: 1881

MessagePosté le: Mer Déc 20, 2006 12:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ce fut superbe ce soir. On sent véritablement la complicité entre Aurélie Dupont et Manuel Legris. A. Dupont a été plus expressive qu'avec Nicolas Le Riche : pleine de candeur et en même temps amoureuse.
Emilie Cozette a également amélioré son interprétation et sa technique.
Le couple Alessio Carbone / Alexandra Cardinale séduit par sa joie de danser. Sans égaler techniquement E. Thibault et M. Ould-Braham ils sont très crédibles dans leur rôle de fiancés.


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Omega3



Inscrit le: 02 Nov 2006
Messages: 23

MessagePosté le: Mer Déc 20, 2006 1:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Aurélie a écrit:
Omega3 a écrit:
Il me semble que ces 30 entrechats sont le pendant des fouettés féminins

Reste à savoir quel est l'intérêt dramatique des fouettés Wink ... Bon, bon, j'arrête.


Aucun, juste un morceau de bravoure.

Mais dans les cas des entrechats, il y a bien un intérêt dramatique: les entrechats sont la punition imposée par Myrtha pour tuer Albrecht!
Albrecht est obligé de fournir des efforts désespérés.
Il y a quelque chose de poignant dans ces entrechats.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26657

MessagePosté le: Mer Déc 20, 2006 1:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le cas de Giselle, effectivement, je vous rejoins Omega3, cet exercice "sportif" possède une justification dramatique ; Myrtha veut faire danser Albrecht jusqu'à épuisement total de ses forces, mais lui, contrairement à Hilarion, sera "sauvé par le gong" (les 12 coups de minuit...).

Maintenant, même si les 32 fouettés sont par exemple plus difficiles à motiver par l'action théâtrale dans Don Quichotte par exemple, ils n'en font pas moins partie de l'oeuvre, et sans eux, les ballets de Petipa n'auraient peut-être plus la même saveur...


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Silk



Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 165

MessagePosté le: Jeu Déc 21, 2006 12:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour revenir sur la représentation du 19, je pense que le corps de ballet, également, était excellent, particulièrement les Willis au 2ème acte !
Alexandra Cardinale a dansé le Pas de Deux des Vendangeurs avec une sérénité nouvelle et cela mettait en valeur sa joie de se retrouver en scène en tant que soliste...
Quant à Aurélie Dupont... Sa jeune paysanne au 1er acte était très fraiche, charmante mais aussi très crédible gràce à un je-ne-sais-quoi de naïveté inhabituelle chez elle. Superbe de style au 2ème acte, elle formait ce soir-là un couple de légende avec Manuel Legris, qui, pour ce qui sera sans doute sa dernière "Giselle" sur la scène de Garnier, nous a donné une remarquable leçon de maitrise artistique, généreux comme toujours mais sans jamais verser dans les excès.
Une superbe soirée, vraiment !


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Mélisande



Inscrit le: 07 Déc 2006
Messages: 25

MessagePosté le: Jeu Déc 21, 2006 11:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Représentation du 19 - Malgré une visibilité extrèmement réduite (fond de 1ère loge de côté : adieu chaumière, tombe de Giselle...) j'ai été époustouflée par la présence scénique de tous les danseurs, si près de moi et expressifs. Rien à voir avec la vision de l'amphithéâtre, d'où l'on peut certes admirer les effets géométriques d'une chorégraphie mais pas les gros plans sur les danseurs et leurs visages.
Giselle fut parfaite à nouveau dans le 1er acte, on suit son cheminement dans les sentiments, et quel couple avec Loys ! Quant au 2ème acte, si la magie n'a pas opéré comme le 12 décembre puisque j'avais une vision tellement tronquée de la scène, j'ai été touchée par l'expressivité de tous les danseurs et par la façon dont ils habitent leur rôle, le temps d'une soirée. J'ai nettement plus apprécié Emilie Cozette dans Myrtha cette fois-ci. Silk écrit qu'Aurélie Dupont "formait ce soir-là un couple de légende avec Manuel Legris". Tout à fait d'accord !!!! Et si c'est la dernière "Giselle" à Garnier pour Manuel Legris, je suis particulièrement heureuse d'avoir pu y être, d'autant que c'est la première fois que je le voyais dans le rôle d'Albrecht ; son interprétation et sa danse m'ont bouleversée. Il m'en reste un parfum et une musique de marguerite.
Ma gratitude à tous les danseurs et aux musiciens (quel magnifique solo de violoncelle, entre autres).


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