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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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suzy
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 190 Localisation: liers belgique
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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Posté le: Sam Avr 17, 2004 7:00 pm Sujet du message: |
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Au Japon, et tout particulièrement dans le Kansai (région formée par Osaka, Nara, Kyoto = cœur du vieux Japon), le revue Takarazuka rencontre un succès tel, que je me suis promise d’aller la voir, même si je ne suis pas du tout attirée par les revues…
Pour commencer peut-être quelques mots d’introduction sur la revue Takarazuka, composée uniquement d’artistes femmes. Les rôles masculins, plus prestigieux, sont joués par les actrices qui s’y prêtent le mieux (taille et voix), un peu à l’inverse du Kabuki, théâtre traditionnel japonais masculin. Près d’un millier de personnes sont employées pour faire tourner la revue, dont environ 400 actrices qui se répartissent en 5 troupes : Soragumi (troupe du ciel ou cosmos), Yukigumi (troupe de la neige), Tsukigumi (troupe de la lune), Hanagumi (troupe des fleurs) et Hoshigumi (troupe des étoiles). Chaque troupe a sa super star, jouant les rôles-titres masculins et adulée par un fan club qui occupe les meilleures places du théâtre… En ce moment, je crois que c’est Wao Yôka, de la troupe Soragumi, qui retient tous les suffrages. Elle sera à l’affiche de Phantom dès la mi-mai, pour 42 représentations jusqu’au 21 juin. D’après mes sources, les places se vendent comme des petits pains… Généralement chaque troupe produit deux spectacles à l’année et les présente pendant plus d’un mois au Takarazuka Grand Theater, avant de se déplacer au Tokyo Takarazuka Theater.
C’est Ichizo Kobayashi, un homme d’affaires fondateur de la Hankyu Corporation, qui a eu l'idée de créer un centre de détente, dont la revue, à Takarazuka, terminus de la ligne de chemin de fer Hankyu. Il a été bien inspiré, car on se déplace en masse et parfois de très loin pour voir ces actrices-danseuses-chanteuses d’un genre bien particulier …
Le site officiel de la revue Takarazuka (en japonais et anglais)
http://kageki.hankyu.co.jp/english/
Et maintenant mes impressions de novice…
15 avril 2004 à 11 :00, Susanoo –récit tiré de la mythologie japonaise- suivi d’un show à la gloire du Takarazuka, par le Yukigumi (la troupe de la neige). Durée environ trois heures avec 30 minutes de pause.
Lorsque l’on pénètre dans le théâtre on passe devant une succession de boutiques et restaurants. Les amies, qui m’accompagnaient, se sont précipitées vers une serveuse pour lui passer la commande de notre repas de l’entracte !!! Eh oui, ils aiment l’organisation au Japon. Puis, on montre son billet tout en recevant une salve de remerciements accompagnés de la fameuse courbette. Je me passerai de vous décrire la décoration du théâtre qui n’a rien d’extraordinaire, genre clinquant un rien kitsch, c’est même plutôt décevant, lorsque l’on connaît le goût raffiné des Japonais d’autrefois…
Enfin… voilà le moment tant attendu : le rideau se lève. Mais point encore de spectacle. Nous fait face le Yukigumi dans son ensemble, toutes sont vêtues d’un costume traditionnel japonais et nous souhaitent la bienvenue !! Impossible de reconnaître qui que ce soit, sauf peut-être les stars du groupe, placées en avant. Le rideau tombe et tout de suite on enchaîne avec Susanoo, récit épique tiré des mythes fondateurs du Japon et découpé en quatre scènes. Pour résumer grossièrement, Susanoo, frère de la déesse du soleil Amaterasu (divinité la plus importante du panthéon japonais et illustre ancêtre des empereurs), est responsable de la nuit permanente qui s’est abattue sur le royaume du Yamato. En effet, en raison du comportement violent de son frère, Amaterasu s’est cachée dans une grotte. Pris de remords, Susanoo erre dans le Yamato jusqu’au moment où il pourra prouver sa bonne volonté et son courage lorsqu’il devra se battre contre le serpent au huit têtes pour stopper le sacrifice des filles d’Ashinazuchi, un sujet du royaume du Yamato. Inadahime, son unique fille épargnée accompagnera Susanoo dans son périple et sera à l’origne du retour du soleil…
Tout l’intérêt du spectacle réside dans le récit, donc le chant et l’action. Les parties dansées sont réservées au chœur qui se déplace constamment dans des mouvements particulièrement bien arrangés. Par exemple, le combat entre Susanoo et le serpent m’a fortement impressionné par la précision des gestes des danseuses qui manient en sus des accessoires pour figurer le serpent. Les protagonistes de l’histoire, plus occupés à chanter et à jouer ne sont pas mis à forte contribution physiquement parlant… D’ailleurs Susanoo, interprété par Asami Hikaru, « pose » régulièrement au milieu de la foule en lançant des regards à faire succomber ces dames… Côté costume et maquillage, c’est l’exubérance. Tout est extrême, voire kitsch. Certaines sensibilités occidentales seraient probablement horrifiées devant tant de mauvais goût… Et pourtant, ça fonctionne. Comme si le côté excentrique des apparences, permettait tous les rêves et fantasmes pour s’évader d’un ordinaire un peu terne ?…
Entracte…
Petit tour au restaurant où le repas est déjà servi. On a tout juste une demi-heure avant d’assister à la deuxième partie du show, qui est une sorte de pot-pourri de revues et comédies musicales à la gloire du Takarazuka qui fête ses 90 ans. Les Takaraziennes défilent, dansent et chantent à un rythme effréné. Les changements de décors et de costumes se font à une vitesse stupéfiante. Pas le temps de réfléchir ou de dormir, ça fuse dans tous les sens. Et pour le final, voici le fameux grand escalier. Les Takaraziennes, par groupe, descendent cet interminable escalier. Bien sûr, la super star a droit a un traitement spécial, elle descend seule sous les vivas du public, parée des plus belles plumes tel un paon.
C’est une salle comblée, remplie pour l’essentiel d’un public féminin, qui applaudit ces artistes, qui vont rejouer l’intégralité du spectacle pour la séance de 15 :00 heures ! Quel souffle ! 
Dernière édition par Pami le Dim Avr 18, 2004 1:45 am; édité 1 fois |
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Posté le: Mer Mai 26, 2004 5:03 pm Sujet du message: |
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Il n'y pas de pilori sur Dansomanie, Pami. Juste un accès d'humeur d'Aurélie, qui trouvait que j'avais été un peu dur avec Laetitia Pujol. De toutes façons, c'est elle la modératrice ici, et qui est chargée de faire la "police", si besoin est. Et tout administrateur que je suis, elle a le droit de me rappeler à l'ordre. Ca évite que le pouvoir soit concentré entre les mains d'une seule personne, et prévient les dérives "dictatoriales" qui pourraient s'en suivre!!
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26659
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Mai 26, 2004 5:48 pm Sujet du message: |
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Bien sûr, Pami, vous pouvez parler de ce que vous voulez !
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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Posté le: Ven Mai 28, 2004 11:22 am Sujet du message: |
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Avant de vous livrer mes impressions du spectacle, j'aimerais formuler quelques remarques générales.
Adam Cooper, le très charismatique danseur chorégraphe free-lance, anciennement principal dancer du Royal Ballet de Londres, représente à mes yeux un cas exemplaire d'un artiste, qui à mi-carrière réoriente son parcours professionnel. En effet, Adam Cooper porte depuis peu un intérêt grandissant pour les comédies musicales dont il règle les chorégraphies s'il ne les interprète pas lui-même. On Your Toes -première en 2002- marque le début de la série et révèle le talent multiforme du danseur britannique.
Les liens qui lient Adam Cooper au Japon remontent à 1989 lorsqu'il reçoit une bourse du Prix de Lausanne, qui se déroule cette année-là à Tokyo justement. A ses côtés, il y a un certain Tetsuya Kumakawa, lui-même ancien principal dancer du Royal Ballet ... Depuis le succès retentissant du Lac version masculine où A. Cooper tient le rôle principal du cygne, sa cote de popularité ne cesse de grimper. Et ce ne sont pas les Japonais(es) qui le feront redescendre de sa sphère!
Site officiel d'Adam Cooper http://adam-cooper.com/index.htm dont l'originalité réside dans la tenue d'un journal par l'artiste lui-même (traduit en... japonais évidemment )
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Pami
Inscrit le: 03 Fév 2004 Messages: 161
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Posté le: Sam Mai 29, 2004 7:34 pm Sujet du message: |
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Adam Cooper et ses danseurs arrivent au terme de leur tournée qui les a menés de Tokyo (Yuport Kanni Hoken Hall:du 28 avril au 18 mai) à Osaka (Festival Hall: du 25 au 30 mai) en passant par Nagoya (Aichi-ken Kinro Kaikan: du 20 au 21 mai).
Ils ont présenté une comédie musicale en deux actes composée par Richard Rodgers (musique), Lorenz Hart (paroles) et George Abbott dont la première a été jouée le 11 avril 1936 à New York. La relecture d'Adam Cooper, qui a réarrangé en particulier la chorégraphie de George Balanchine, a été lancée il y a deux ans déjà au Leicester Haymarket Theatre en Angleterre. L'originalité de cette pièce réside dans le fait qu'elle contient à la fois des éléments du ballet classique et du jazz pour les parties dansées, sans compter bien sûr les claquettes. Et ce qui donne du piquant au tout c'est la structure en abyme, avec pas moins de deux spectacles dans le spectacle! La très classique "Princesse Zenobia", où Adam Cooper cultive l'autodérision et le "Massacre sur la dixième Avenue" qui devient le porte-étendard d'un nouveau type de ballet...
Quelques mots sur la distribution qui est sensiblement différente de la première britannique (le danseur russe était joué par Irek Mukhamedhov). Dans les rôles principaux, il y a donc Adam Cooper en Junior Dolan, un ancien danseur de vaudeville converti en professeur de musique lunetteux. L'exquise Sarah Wildor - Mme Cooper en ville et ex-principal dancer du Royal Ballet - campe une prima ballerina russe, Vera Baronova, très imbue d'elle-même et d'une drôlerie... Le partenaire de Vera est joué par Ivan Cavallari - ex-principal dancer au Stuttgart Ballet - qui devient Konstantine Morrisone, un danseur russe fier, très crédible. Frankie, amoureuse de Junior son prof de musique, est interprétée par Anna Jane Casey, la voix du spectacle. Et enfin le directeur du Ballet russe, Sergei Alexandrovitch, et son manager, Peggy Poterfield, sont joués respectivement par Russell Dixon et Gillian Bevan.
Maintenant, passons au spectacle que je me contenterai de décrire globalement, sans entrer dans les détails techniques. Je laisse le clavier aux experts pour cela...
Je me suis donc rendue au Festival Hall d'Osaka le 26 mai pour la scéance de 14:00 heures. Vu de l'extérieur, la salle de concerts ne se remarque même pas, car son architecture se confond avec les bâtiments voisins dont un hôtel à l'architecture terriblement terne...
C'est par le sous-sol que je suis arrivée à bon port, en connection directe avec le métro. A nouveau, c'est un flot de dames qui a rempli pour l'essentiel les quelque 2500 places du théâtre.
Pas de lever de rideau. La scène, dans la pénombre, laisse deviner un décor géométrique très sobre... Attente fébrile... aux sons des instruments qui s'accordent dans la fosse... Sur les côtés de la scène des panneaux lumineux sont prêts à produire une traduction simultanée du spectacle. La tension monte d'un cran lorsqu'enfin l'orchestre se met à jouer...
L'histoire se passe dans les années trente, le jeune Junior Dolan semble promis à suivre la carrière de ses parents dans le vaudeville. Mais ces derniers le poussent à étudier sérieusement et c'est ainsi qu'il devient professeur de musique à l'université. Les complications commencent le jour où le Ballet russe entre dans sa vie pour bousculer à la fois ses amours et son train-train quotidien. Le coeur de Junior balance entre Frankie, une de ses élèves, et Vera la danseuse russe au tempérament passionné... Le manager de la compagnie du ballet russe impose en catastrophe le séduisant professeur pour remplacer un danseur du corps de ballet, ce qui augmente la jalousie du partenaire de Vera, Konstantine. Ce dernier ira même jusqu'à commanditer la mort de son rival. Au milieu de cette ambiance surchauffée, Junior essaie d'imposer un nouveau type de ballet à Sergei le directeur de la troupe. Il parvient à ses fins grâce à la pression du manager. Bien que l'histoire soit parfois tirée par les cheveux -on voit mal comment un ex-danseur de vaudeville peut se glisser dans la peau d'un danseur classique le temps d'une seule répétition- et à la limite du crédible -Vera qui redevient amoureuse de son Konstantine alors qu'elle le maltraitait auparavant, bon d'accord il y a le fameux proverbe "qui aime bien châtie bien"- je me suis laissée totalement emporter par cette comédie musicale.
J'ai été particulièrement impressionnée par les talents de comédien d'Adam Cooper qui s'en sort dignement dans les parties chantées. Il forme un duo agréable avec Anna Jane Casey, qui elle a une voix très typée comédie musicale. Du côté claquettes, rien à dire, Adam Cooper semble très à l'aise. Et là où on s'attend à ce qu'il ne rencontre aucune difficulté, c'est-à-dire dans le ballet classique intitulé "Princesse Zenobia", pour les besoins du scénario, il danse comme un pied! Evidemment avec un ex-principal dancer du Royal Ballet, cela devient un moment très comique. Les râtés (voulus) sont de plusieurs ordres: maquillage incomplet, mauvaise coordination des mouvements qui sont un peu raides, partenariat catastrophique, sourire béat, et... un pantalon qui tombe révélant... des fesses à l'air, string oblige!!! Oui, il en rajoute certainement. Mais quel plaisir dans l'autodérision. Heureusement pour nous, Adam Cooper a l'occasion de se rattrapper dans le deuxième ballet, "Massacre sur la dixième Avenue", certainement le clou du spectacle, où il danse parfaitement bien cette fois en compagnie de son épouse. Et même nous sommes gratifiés de "bis" sans l'avoir demandé, lorsque Junior pour ne pas être tué en scène danse à plusieurs reprises un solo à la plus grande satisfaction du public.
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