Soirée Mats Ek [ONP Garnier 06 mai - 05 juin 2022]

[Jonquille]

Je viens de recevoir le message suivant valable pour ce soir et samedi :

Suite à la détection de cas positifs à la Covid-19 au sein de l'Orchestre de l'Opéra national de Paris, la soirée de ballets de Mats Ek de ce jeudi 2 juin 2022 au Palais Garnier à 19h30 est modifiée :

Le Boléro sera dansé sur un enregistrement sonore de la musique de Maurice Ravel réalisé par l’Orchestre de l'Opéra national de Paris. Les deux autres ballets seront présentés dans les conditions habituelles.

Nous vous présentons nos excuses et vous remercions de votre compréhension.

Nous vous souhaitons un agréable spectacle.

[sophia]

Pfff... Ridicule!

[tuano]

On peut supposer que les musiciens joueront masqués.

[fandorine]

J’ai reçu le même message pour la soirée du 4 juin (les adieux de Stéphane Bullion).

[Ballerina]

Mais pourquoi le bolero si Carmen est là ?

[Jonquille]

Sans doute parce que l'orchestre pour Carmen est moins fourni que pour le Boléro.

[Ballerina]

Mouais, la fosse n'est pas immense.
Je trouve cela grotesque!

[Katsu]

https://youtu.be/gZe4IJaC7zg

[chien en peluche]

[dounits]

Retour rapide sur la soirée d'adieux d'hier soir :
Carmen : très impressionné par la performance de Marine Ganio, qui a complètement occupé la scène et sublimé le langage de Mats Ek. Toute la troupe était très investie. J'aime beaucoup cette vision "cash" et humoristique du chorégraphe suédois qui joue d'avantage avec les clichés folklorisants que Roland Petit par exemple (grâce aussi à l'arrangement musical, très intéressant dans sa manière de détourner les thèmes "tubes": tellement drôle Escamillo en rose et paillettes accompagné au xylophone !).
Another place : ovation dès l'apparition de S. Bullion. J'avais le souvenir de m'être ennuyé à la création et j'ai d'avantage apprécié cette fois-ci. Il y aurait beaucoup de rapprochements à faire entre Mats Ek et Beckett. Beau partenariat entre L. Pagliero et S. Bullion et belle interprétation du pianiste.
Boléro : Je gardais un bon souvenir de la création et je n'ai pas été déçu. Du Beckett là encore, un corps de ballet très en forme qui s'est donné à 100%. Il manquait bien sûr la puissance de l'orchestre, ça devient vraiment ridicule cette politique du cas contact. Bref.
Et les adieux donc : je ne suis pas un inconditionnel de S. Bullion, mais le moment était émouvant (première fois que j'assistais à des adieux). Il a été applaudi vraiment longtemps, semblait ému, voire parfois gêné d'être tant mis en avant. Une jolie séquence.
Une très bonne soirée donc, une troupe en forme qui semble avoir complétement intégré le style Mats Ek et prendre plaisir à le danser (je reverrais bien Bernarda ou Giselle mais ça ne sera pas l'année prochaine...).

[fandorine]

4ème programme Mats Ek pour moi (2 fois en 2019, 2 fois cette saison).

Pour ma part, cette saison, je n'ai pas vraiment accroché à Carmen que j'avais adorée à l'entrée au répertoire. Je trouve que cela fonctionnait mieux avec Florian Magnenet en Don José et Hugo Marchand en Escamillo. Je suis restée extérieure à l'intrigue. Marine Ganio a gagné en assurance par rapport au mois de mai, et réussit davantage à s'imposer face à Hugo Marchand, qui n'arrive pas à rendre la veulerie de Don José.
Pour le Boléro, l'absence de musique live se fait cruellement sentir et nous prive de l'expérience totale que l'on est en droit d'attendre à l'Opéra.
J'y retournais spécialement pour les adieux de Stéphane Bullion. Another Place est vraiment différent à chaque fois. Je trouvais à la création l'"opposition" entre Stéphane Bullion et Aurélie Dupont plus intéressante que celle avec Ludmila Pagliero (il avait remplacé Alessio Carbone au pied levé). Pour cette reprise, les 2 artistes ont sans doute eu le temps de répétition nécessaire pour nous raconter leur histoire. J'avoue avoir été plus emballée par leur duo du 4 mai en terme de poésie et de tendresse. Hier soir, il y avait un je ne sais quoi de plus sec, une forme d'urgence et une pointe de tristesse, liée aux adieux, je suppose.
Les adieux étaient très touchants (peut-être les plus émouvants auxquels j'ai assisté, avec ceux d'Isabelle Ciaravola). Il y avait quelques larmes, me semble-t-il, dans les yeux de Stéphane Bullion, et j'ai en versé quelques unes aussi. C'était aussi émouvant (un peu comme pour Karl Paquette) parce que l’Opéra voit s’en aller un artiste dont la carrière est indéfectiblement liée à la maison et qui restait très présent sur scène dans tous les registres, du répertoire classique aux créations contemporaines, en passant par le néo-classique, et qui a accompagné / mis en valeur de nombreuses ballerines passées et présentes de la compagnie (elles étaient d'ailleurs quasi toutes là pour le saluer).

Pour se consoler, il faut écouter l'entretien accordé à France Culture (https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-culture/opera-les-adieux-de-stephane-bullion-4705405) par l'étoile qui déjoue habilement les pièges de l'intervieweuse et rappelle les devoirs d'une étoile envers sa compagnie (une subtile affirmation de sa différence par rapport à la nouvelle génération).

[chien en peluche]

Merci beaucoup, dounits, fandorine, pour vos messages
Je suis très heureuse d'avoir connu l'ambiance de la dernière soirée de Stéphane Buillon que j'avais beaucoup vu sur la scène, soit au Japon soit à Paris : ce qui me reste dans ma mémoire, c'est Le Loup de Roland Petit en 2013, je pense, puis Armand que j'avais vu au Japon au moment de la tournée de l'ONP en 2014 quand Letestu avait dansé Marguerite pour la dernière fois après ses adiex au palais Garnier en septembre 2013. Le dernier spectalce où je l'avais vu danser avait été aussi La Dame aux camélias en décembre 2018, pour cette fois-ci, avec Abbagnato.
Depuis, je ne reviendrai plus à Paris...